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Hybrid Fighting Team, le MMA made in Gwada !


Depuis 2004, le club Hybrid Fighting Team dispense des cours de MMA aux passionnés de ce sport contemporain. Née au début des années 90, la discipline suscite l'engouement aux quatre coins du globe. Même chez nous, en Guadeloupe, les aficionados sont de plus en plus nombreux. Pour la plupart des jeunes en quête de sensation forte, peu intéressés par les sports traditionnels. Les femmes, elles aussi pratiquent une discipline où les différents arts martiaux se mélangent. Le MMA est donc le sport de notre siècle. Coup d'oeil.

Si on vous dit MMA ? Vous répondez Jiu-jitsu Bresilien, Grappling. Si on vous parle du MMA vous pensez à Royce Gracie, Kimbo Slice, Anderson Silva, Wenderlei Silva, Vitor Belfor, ou encore Lyoto Machida, Conor McGregor, Tito Ortiz et Dan Henderson. Pour les femmes, la plus célèbre reste Ronda Rousey.

Pour ceux qui n'auraient jamais entendu parler du MMA, le MMA ou Mixed Martial Arts comprenez Arts Martiaux Mixes, est un sport assez récent. Pour la petite histoire, le MMA connu sous les noms de « freefight », « combat libre », « combat ultime » ou encore « full-contact » serait né il y a environ 2500 ans, en Grèce Antique. En Effet, la discipline aurait pour "ancêtre" le Pancrace qui fut l'une des premières formes de sport de combat à mains nues avec tout de même un minimum de règles. Il fut introduit aux jeux olympiques antiques en 648 av. J.-C. Cette discipline s'est peu à peu répandue dans le bassin méditerranéen. Par exemple, on a retrouvé des témoignages d'époque sur divers combats de " Pancrace" en Turquie, en Italie,(Rome Antique), en France(Gaulle), en Espagne ou en Égypte antique.

Selon l'Encyclopédie en ligne Wikipédia, « Le mot « pancrace » est l'association du mot pan signifiant « tout » et kratos signifiant « puissances », décrivant bien le sport, mélange de boxe et de lutte. Le sport n'a alors que deux règles, ne pas mordre et ne pas frapper aux yeux, même si ces techniques sont autorisées chez les Spartiates. Les rencontres ne prennent fin que lorsque l'un des adversaires est inconscient ou se soumet en faisant signe de la main. Souvent, les affrontements durent des heures et finissent parfois avec la mort d'un, voire des deux combattants. Le pancrace devint le sport le plus populaire aux jeux olympiques et dans la Grèce antique. Les rencontres prenaient place dans une arène, surface carrée d'environ 12 à 14 pieds de côté. Un arbitre armé d'un bâton ou d'un fouet, veillait à faire respecter les règles. Les techniques les plus souvent utilisées étaient les coups de poing, de genou, de coude et de pied, les clés articulaires et les étranglements. Les coups de pied aux jambes, à l'aine et au ventre étaient fréquents. Même si les échanges debout existaient, la grande majorité des combats se déroulaient au sol, où les prises de soumissions et les coups étaient permis. Les pratiquants du pancrace étaient réputés pour leurs aptitudes et leur habilité au corps à corps. La strangulation était la cause la plus commune des décès lors des combats »

Et oui, les combats pouvaient aller jusqu'à ce qu'un participant perdait conscience, abandonnait, voire mourait.

Du Pancrace au MMA moderne.

Le MMA que l'on connait est le fruit d'une longue évolution historique. Très courant dans l'Antiquité les combats libres vont connaître un déclin en Grèce coïncidant avec la montée en puissance de l'Empire romain, où existaient des sports plus réglementés, tels que la lutte et la boxe, qui sont devenus depuis les principales formes de combat en Occident, alors que les arts martiaux traditionnels se développaient en Asie (Japon, Corée, Thaïlande.)

C'est au Brésil dans les années 1920 que les combats libres firent leur grand retour. En effet, c'est au pays de la Samba et du Carnaval, que se sont développées des disciplines très libres parmi elles le Vale Tudo qui pour la petite traduction signifie « tout est permis ».Ces compétitions étaient organisées par la célèbre famille Gracie. Ces combats libres vont s'enrichir grâce à l'avènement d'un nouveau sport, le Jiu Jit Su (japonais) que les migrants japonais amenèrent avec eux. Plus spécifiquement, « au début des années 1900, un Japonais du nom de Mitsuyo Maéda(grand maître de judo et de Jiu Jit Su) s'installe dans la région du Para, envoyé par le gouvernement japonais qui voulait y établir une colonie. Il devint rapidement ami avec Gastão Gracie qui est parvenu à devenir une figure politique locale. Gastão aida Maeda à établir la colonie japonaise, usant de son influence. Pour remercier l'aide apportée par Gastão Gracie, il lui apprit non seulement le judo, mais aussi le ju-jitsu »

Le Free Fight s'est développé ensuite au U.S.A avec l'UFC crée par la famille Gracie en 1993. Les Japonais créent le PRIDE en 1997. Il existe bien d'autres organisations (Pancrase, Shooto, King of Cage, Bellator etc.)

Aujourd'hui, ce sport s'est répandu partout dans le monde. Fort de son succès, les chaînes privées et publiques se disputent le droit de retransmission. La France reste le seul pays au monde à ne pas légaliser le MMA avec la Norvège. En octobre 2016, un arrêté ministériel avait redéfini les conditions d’organisation des manifestations publiques de sports de combat, et d’en exclure le MMA. Les « coups de poing, coups de pieds, coups de coude et coups de genoux visant un combattant au sol », techniques caractéristiques du MMA, sont interdits, indique le texte. De plus, le combat doit obligatoirement avoir lieu sur un tapis ou à l'intérieur d'un ring. Les combattants de MMA s'affrontent dans une cage octogonale. Et les combats doivent être affiliés à une fédération sportive reconnue par l'Etat, ce qui n'est pas le cas du MMA....

Le MMA en Guadeloupe.

Evidemment, la Guadeloupe a elle aussi succombé aux appels du MMA. Dès les années 2000, les premiers passionnés visionnaient les matchs sur le câble. Depuis 2004, le club Hybrid Fighting Team dispense des cours de MMA aux passionnés de ce sport contemporain. En Guadeloupe, les aficionados sont de plus en plus nombreux. Pour la plupart des jeunes en quête de sensation forte, peu intéressés par les sports traditionnels. Les femmes, elles aussi pratiquent une discipline où les différents arts martiaux se mélangent. Rencontre avec David Rochemont l'un des responsables du club.

TheLinkFwi : Quelle est l'histoire du MMA en Guadeloupe ?

David Rochemont : Quelle est l'histoire du MMA en Guadeloupe ? Alors, c'est vrai que la discipline est présente en Guadeloupe depuis des années. Par exemple mon club il a plus de douze ans. Mais c'est une discipline assez récente en Guadeloupe par rapport aux autres arts martiaux que son le Judo, le Karaté. Au début, on avait des pratiquants de MMA qui faisaient un peu de "Pied-poing", un peu de sol, de boxe, ils se rencontraient, ils se mélangaient. Après ça a commencé à se structurer. Des professeurs sont arrivés. Des clubs se sont montés. Et là, nous avons commencé à dispenser des cours de MMA avec des techniques de " pieds-poing", des techniques debout, des techniques de saisies et de travail au sol.

TLFWI : Parlez nous de Hybrid Fighting Team :

David Rochemont : Hybrid Fighting Team est un club qui existe depuis 2004. C'est un club que j'ai créé avec les rescapés (des débuts du MMA). A la base, j'étais un pratiquant de Boxe Thailandaise, de Pieds Poing, et au cours d'un voyage en France, on m'a fait découvrir le MMA. Quand je suis revenu en Guadeloupe, j'ai eu la chance de rencontrer un professeur de la discipline de passage chez nous et qui formaient des personnes à la discipline. Avec eux, on a décidé de monter un club. Par la suite, nous sommes partis nous formés. Par exemple,Didier (président de l'association) et moi nous sommes partis nous former au Brésil à la Shoot & Boxe (club brésilien). Nous avons eu la chance de nous entraîner avec des professionnels que l'on voyait à la télévision. De retour en Guadeloupe, nous avons décidé de monter une section, car on savait que ça plairait aux gens de chez nous et finalement, nous ne nous sommes pas trompés. On est encore là en 2018. Régulièrement on continue de se former, d'apprendre de nouvelles règles et techniques, car la discipline a évolué.

TLFWI : Combien de licenciés avez vous ? Est-ce que le MMA est en expansion en Guadeloupe ?

David Rochemont : Disons que ces dernières années, nous tournons autour d'une quarantaine voire cinquante ou soixante pour les meilleurs années. Oui, la discipline est en expansion en Guadeloupe. Malheureusement, ou heureusement avec tout ce qui se passe chez nous, on connait un succès. Il y a des licenciés qui partent, d'autres qui arrivent. Certains partent pour leurs études et d'autres changent de commune. Dans le club nous accueillons des nouveaux. Il y a des jeunes qui arrivent de France Hexagonale, des élèves qui viennent d'ailleurs. Cela nous permet d'échanger sur des techniques et de faire monter le niveau et de faire évoluer la discipline.

TLFWI : Quelle est votre vision de la discipline dans les années à venir ?

David Rochemont : Ma vision est tout d'abord positive. Le MMA est quelque chose qui plait. Comme toutes les disciplines, il y a une partie loisir, les gens viennent simplement s'entraîner, ils n'aspirent pas à faire de compétition et bien sûr, il y a des compétiteurs. La partie loisir croit en ce moment, car les gens s'intéressent de plus en plus à la discipline et ils se rendent compte du travail qu'il y a autour. Il y a beaucoup qui viennent apprendre les différentes techniques et qui viennent se vider l'esprit. Le côté loisir ne va pas s'arrêter car, les gens sont à la recherches de nouvelles activités, de nouvelles façons de se dépenser et d'évacuer tout ce qu'il y a de négatif. Au niveau des compétiteurs, au niveau du club, nous sommes amenés vers de nouveaux horizons. Nous avions l'habitude de combattre dans la caraïbe où nous avons remporté plusieurs titre. Désormais nous sommes appelés vers les Etats-Unis où en Février dernier, nous avons combattu en Floride et nous avons gagné la ceinture de champion de Floride. Même si nous sommes un peu en autarcie, le travail porte ses fruits et des opportunités sont à saisir.

TLFWI : Vous avez évoqué la récente victoire du club. Quel est son palmarès ?

David Rochemont : Depuis sa création, nous avons commencé par des compétitions de grappling, il n'y a pas de coups, simplement de la lutte au sol, on applique des techniques de soumission à l'adversaire. Quand nous avons commencé ces compétitions, on peut que le club remportait la quasi-totalité des récompenses dans toutes les catégories, féminines, masculines etc.Nous avons plusieurs titres de champions de la Guadeloupe. Ensuite, nous avons combattu en MMA dans la Caraïbe. Barbade, Trinidad... Là aussi, nous avons obtenu plusieurs titres dans différentes catégories. Puis tout récemment comme je l'ai mentionné, en Février de cette année, nous partis en Floride où nous avons ramené le titre de Champion de Floride.

TLFWI : Quelles sont les difficultés que le club rencontre rencontre ? Quelles sont les difficultés que le MMA rencontre ici ou en France ?

David Rochemont : Alors les difficultés sont de deux ordres. La première, elle est structurelle. Je pense que ce n'est pas simplement le MMA mais tous les arts martiaux. Je vais surtout parler de la Guadeloupe, vu que nous y sommes. Même en France, nous avons de gros problèmes en matière d'espace, des salles, surtout en Guadeloupe. " Quand la Fédération Française de MMA est venue nous voir, on leur a expliqué que nous avions du mal à trouver des salles où l'on peut s'entraîner. Ils comprenaient pas, car pour un club d'art martiaux qui arrive, la Mairie leur donne un salle etc. " En Guadeloupe, nous avons un vrai problème à se niveau là. Pour le club, nous avons ce problème, c'est la raison pour laquelle nous avons déménagé de nombreuses fois ces dernières années. C'est difficile de trouver des surfaces suffisamment grande qui puisse nous accueillir. Surtout que la discipline prend de l'ampleur. " exemple, on me demande si j'entraîne des enfants les mercredi et samedi. " Dans l'espace où nous nous trouvons, je n'ai pas ces créneaux là donc c'est difficile. Nous avons aussi des problèmes de matériel. Le matériel que nous utilisons est partagé avec les autres disciplines donc on ne peut pas tout faire.

Comme je le disais, nous avons des compétiteurs, donc si nous ne pouvons pas nous entraîner dans de bonnes conditions avec du bon matériel, forcément, nous serons en décalage avec le niveau des autres pays. C'est un très gros problème. Donc si on arrivait à laisser un peu d'espace pour les arts martiaux, sans doute nous arriverions à répondre aux attentes d'un public de plus en plus nombreux. Surtout que les jeunes sont de plus en plus désintéressés par les sports traditionnels, ils s'intéressent à des sports "nouveaux" malheureusement, nous ne pouvons pas accueillir tout le monde vu que les salles ne sont pas adaptées à notre sport. C'est donc un frein au développement du MMA en Guadeloupe.

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