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Marie-José Pérec : l'étoile guadeloupéenne #1.


Nombreux sont nos lecteurs, sans doute trop jeunes à l'époque à ne pas avoir assisté aux performances de Marie-José Pérec. La sportive guadeloupéenne, qui aura pendant longtemps marqué l’athlétisme français mais aussi mondial. En 2013, elle recevait la légion D'honneur des mains du président de la République. De quoi retracer,ce parcours hors normes.

Marie-José Pérec, un nom, une femmes, une carrière qui aura fait briller l’athlétisme français au niveau mondial. Premier portrait sportif, de notre série d'articles consacrée aux athlètes née en Guadeloupe, petit archipel français situé dans la Caraïbe, terre natale de nombreux sportifs français, parmi lesquels Marie-José Pérec a su donner à ce département ses lettres de noblesses. En 2013, en compagnie de sa compatriote Christine Arron, la Gazelle, par le président de la République François Hollande,, qui les félicitait pour l'ensemble de leur carrière.

Sans doute, étiez vous trop jeunes à ne pas connaître et à ne pas avoir idées du palmarès de ces deux étoiles guadeloupéennes. Ceux qui s'en souviennent, en parlent encore aujourd'hui, avec enthousiasme, les yeux pétillants de fierté, tant elles ont marqué le sport tricolore. Aujourd'hui nous dressons le portrait de ces deux championnes, fières d'être guadeloupéennes. Aujourd'hui, nous dressons le portrait de Marie-Josée Pérec, la Gazelle.

Marie-José Pérec, La Gazelle :

Marie­-José Pérec nait le 09 Mai 1968 à Basse-Terre en Guadeloupe. Bien que douée en éducation physique, le sport l’intéresse peu durant sa jeunesse. Elle pratique uniquement le basket-ball à la section du Cygne noir entre 1982 et 1983, club où évolue sa sœur aînée. C’est grâce à une professeur d’EPS, Marie-Hélène Soual, qu’elle découvre l’athlétisme. Celle-ci la convainc de participer à un championnat de jeunes où Pérec, bien qu’elle n’ait jamais couru avec des pointes avant cette date, ni fait de départ dans des starting-blocks, parvient à réaliser les minima pour les championnats de France scolaires. Lors de ceux-ci, à Paris, elle termine à la seconde place. Elle sera repérée, mais ce n'est que deux plus tard qu'elle Insep (Institut national du sport et de l'éducation physique).

C'est avec Fernand Urtebise, ancien athlète et célèbre entraîneur français qu'elle commence les entraînements, qu'elle partage avec des coureurs plus âgés Daniel Sangouma, Laurence Elloy, Laurence Bily. Malheureusement, l'entente avec le célèbre entraîneur n'était pas au beau fixe, car, celui-ci pensait que son gabarit n'était pas adapté au 400 mètres. Fernand Urtebise désirait, qu’elle se dirige vers le 200 mètres alors que pour elle le tour de piste est une évidence. Non convaincue par l’athlétisme, elle décide d’arrêter

Durant une période "d'errance" de deux ans, Marie-José met fin à ses études, enchaîne les petits boulots. Il faudra compter sur les encouragements de son petit ami de l'époque, Richard Nana Dwanang, athlète du PUC entraîné par François Pépin, pour qu'elle reprenne l'athlétisme.

Avec François Pépin, elle décroche ses premiers titres, notamment son premier record de France.du 400 mètres, et durant la même année 1988, son premier titre de championne de France de la discipline. Elle participe à ses premiers Jeux olympiques, à Séoul, disputant les quarts de finale du 200 mètres. En 1989, elle obtient la médaille d'or sur 200 mètres du championnat d'Europe en salle de 1989. Durant la même saison hivernale, elle termine à la sixième place des Championnats du monde en salle de Budapest.

Elle obtient la médaille d'or sur 200 m et au relais 4 × 100 m aux Jeux de la Francophonie disputé au Maroc. Elle termine la saison en participant à la Coupe du monde des nations disputée à Barcelone. La même année, elle franchit la première la ligne d’arrivée, dans le temps de 50 s 30 mais est déclassée au profit de la Cubaine Ana Fidelia Quirot, pour avoir mordu sur un couloir voisin. Ce coup dur ne la décourage pas, au contraire, elle remporte également un nouveau titre de championne de France, mais sur la discipline du 400 mètres haies.Lors de la saison estivale, au championnat d'Europe de Split, elle termine à la troisième place, le titre étant remporté par l'Allemande Grit Breuer. Deux jours plus tard, elle réalise le temps de 49 s 69 lors du relais 4 × 400 mètres, mais malgré cette performance la France ne termine qu’à la cinquième place.

1991, sera l'année de la consécration pour Marie-José Pérec, qu'on surnomme déjà La Gazelle. Cette même année, elle change d'entraîneur et court désormais pour l'ancien perchiste et entraîneur, Jacques Piasenta. Avec lui, elle remporte le titre la Coupe d'Europe à Francfort en juin, établissant avec 49 s 32 un nouveau record de France. A Tokyo, elle gagne les championnat du Monde, en établissant un nouveau record de France en 49 s 13. Ce temps constitue alors la huitième meilleure performance mondiale de tous les temps.

Elle termine la compétition en participant au relais 4 × 100 mètres, composé de Laurence Bily, Maguy Nestoret, Valérie Jean-Charles. Les Françaises terminent à la cinquième place.

En 1992, à Barcelone, elle gagne son premier titre olympique, en franchissant la barrière des 49 secondes.

Avec le relais du 4 × 100 m, composé également de Patricia Girard, Odiah Sidibé et Laurence Bily, elle termine à la quatrième place derrière les États-Unis, la CEI(pays de l'ex URSS) et le Nigeria, à seulement quatre centièmes des Nigérianes.

La même année à Zurich en Suisse, elle établit un record, 22 s 20, pour finir la saison à La Havane en remportant le 200 mètres de la Coupe du monde et termine deuxième du relais 4 × 100 m.

D'année en année, Marie-José Pérec rafle des médaille et se surpasse. A Stuttgart en Allemagne, malgré les blessures, elle parvient à se qualifier pour la finale, mais échoue, elle termina 4e.

L'année suivante en 1994, à Helsinkin Finlande, elle prend sa revanche. Tout d'abord en quittant son entraîneur François Pépin et intègre le groupe de John Smith, groupe qui regroupe de grand sprinters mondiaux, dont Maurice Greene et Ato Boldon, mais également des spécialistes du tour de piste, avec le champion olympique du 400 mètres Quincy Watts ou Kevin Young, également champion olympique mais du 400 mètres haies. Grâce à lui, elle remporte le seul titre qui lui manquait encore : le titre de Championne d'Europe àHelsinki devant la russe Svetlana Goncharenko. Trois jours plus tard, le relais français du 4 × 400 mètres, composé de Francine Landre, Viviane Dorsile et Evelyne Elien remporte le titre européen en 3 min 22 s 34, devançant la Russie et l’Allemagne.

Elle termine la saison 1994, en remportant la finale du Grand Prix IAAF qui se déroule à Paris, en réalisant en 49 s 77 la meilleure performance mondiale de l’année.

En 1995, après avoir remporté la Coupe D'Europe, elle prend part aux championnat du Monde de Göteborg qu'elle rafle en 49 s 28

Si bien qu'elle est la seule athlète française à être triple championne olympique : en 1992 aux Jeux de Barcelone sur 400 mètres et deux fois aux Jeux d'Atlanta en 1996 sur 400 mètres et 200 mètres. Elle est également la deuxième à avoir réalisé le doublé aux Jeux olympiques sur 200 et 400 m et la première athlète, hommes et femmes confondus, à avoir remporté, lors de deux Jeux olympiques consécutifs, le titre sur 400 mètres. Le temps qu'elle a signé en finale à Atlanta 1996, 48 s 25 est encore à ce jour la troisième meilleure performance de tous les temps sur le tour de piste. Marie-José Pérec est également double championne du monde du 400 m, à Tokyo en 1991 et à Göteborg en 1995. De plus, elle détient le record de France du 200 m (21 s 99, 1996), du 400 m (48 s 25, 1996), du 400 m haies (53 s 21, 1995) et du relais 4 × 400 mètres (3 min 22 s 34, 1994).

Après Atlanta, l'athlète continue de briller sur les pistes jusqu'à l'année fatigue de 1997, année où Marie-José Pérec enchaîne les blessures. Elle finit septième sur un 200 mètres à Paris, et deux prestations peu satisfaisantes à Villeneuve-d'Ascq et au meeting Athletissima de Lausanne. Au championnat du monde d'Athène, elle s'aligne sur le 200 mètres mais, après avoir remporté son quart de finale, elle doit déclarer forfait lors de la demi-finale, victime d'une élongation à la cuisse droite. Coup dur, car, on ne l'a verra pas sur les pistes durant toute l'année.

L'année suivante en 1998, souffrant de lourde fatigue, elle fait des examens qui révèlent qu'elle est victime d'une forme de mononucléose et de myocardite, le virus d'Epstein-Barr, qui provoque des problèmes cardiaques. Ce problème fait suite à un voyage effectué, en tant qu’ambassadrice de l’Unesco, au Togo durant l’hiver 1997. Elle doit tout d’abord éviter toute forme de sport pendant deux mois. Alors qu'elle est de repos aux Keys, elle fait un malaise. De retour à Paris, elle fait un séjour en hôpital. Un traitement à base de cortisone sur plusieurs mois, lui fait prendre plus de dix kilos. La maladie l'handicape et l'empêche donc d'évoluer. Durant deux ans, et un traitement particulièrement lourd, Marie-José Pérec est absente des pistes, ratant au passage le championnat du Monde de 1999. Elle garde malgré tout son ambition de remporter les Jo de Sydney de 2000. Et, elle tiendra son pari.

En 2000, Marie-José fait son grand retour, au grand étonnement du monde sportif. Avec son nouvel entraîneur, Wolfgang Meier, ex-entraîneur et mari de la toujours détentrice du record du monde de la discipline, Marita Koch, qu'elle entend redorer sa carrière sportive, en "stand-by" depuis deux longues années.

Malheureusement, pour sa rentrée, elle est battue, en 22 s 72 sur 200 m à Lausanne puis réalise, avec un temps de 50 s 32 sur 400 m, les minima A à Nice. Elle obtient ainsi son billet pour ses quatrièmes Jeux olympiques.Ceux-ci ne vont pas se dérouler selon ses attentes. A Sydney, elle enchaînera les déconvenues. En effet, alors qu'elle semblait éloignée de la pression médiatique, son hôtel est repéré par la presse et elle doit se cloîtrer dans celui-ci. Victime, selon elle, de menaces, elle décide de quitter l'Australie et les Jeux de Sydney. Malgré les tentatives de son compagnon, l'athlète américain Anthuan Maybank, des représentants de son équipementier, sa décision est prise et elle quitte le pays. Lors d'une escale à Singapour, elle et son compagnon sont traqués par des dizaines de journalistes et une altercation éclate entre Maybank et un journaliste. Celle-ci, qui fera la une de tous les journaux en Australie et en France, se règle finalement au poste de police. L'incident sera ensuite traité par l'ambassade de France et Pérec rentre en France...

Comme un malheur ne vient pas seul, au printemps 2001, elle doit renoncer à un retour à la compétition en raison de blessures successives au tendon du pied droit.

En 2003, elle annonce son intention de participer au championnat du monde 2003 de Paris Saint-Denis. Finalement ses efforts sont vains : une irritation du nerf sciatique l'empêche de réaliser son objectif.

Ce n'est qu'en juin 2004 qu'elle annonce sa retraite sportive.

Depuis son retrait des compétitions internationales, Marie-José Pérec a repris ses études, en 2007, elle est diplômée d'un master en management sportif de l'ESSEC. Mère d'un petit garçon, prénommé Nolan, né le 30 mars 2010 qu'elle a eu avec son compagnon Sébastien Foucras. elle devient consultante pour divers quotidiens sportifs, parmi lesquels L'Equipe.

Au niveau local, en 2012, elle est élue à la tête de la ligue d'athlétisme de Guadeloupe

Avec ce palmarès incroyable, Marie-José Pérec est la plus titrée des sportifs français d'après-guerre. Si bien qu'en 2013, l'athlète a été élevée au deuxième rang de l’ordre national de la légion d’honneur ; le grade d’officier. Le président de la république a remis en personne la barrette rouge et a rendu hommage à la carrière de la présidente de la ligue guadeloupéenne d’athlétisme. François Hollande déclarait : « Par votre performance, vous êtes l'une des plus brillantes athlètes de l'histoire de l'athlétisme français".

Une étoile de plus pour cette étoile guadeloupéenne

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