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Vaccinées, elles témoignent des effets secondaires du vaccin Covid-19

  • ELMS
  • 9 juil. 2022
  • 20 min de lecture

Lili, Séverine et Coralie sont trois femmes que tout opposait. Retraitée pour l'une, infirmières pour les deux autres, jusqu'à très récemment, elles ne se connaissaient pas. Pourtant, un point commun les unit : la vaccination contre la covid-19 mais plus particulièrement les effets secondaires qui se sont déclarés après. Loin d'être des antivaccins ou des complotistes, comme ont été dépeints, elles se sont vaccinées par choix soit pour assouvir leur envie de voyager ou par simple nécessité : la peur de perdre leurs emplois. Depuis, ces trois femmes, jadis en très bonne santé doivent vivre avec les effets secondaires dus à la vaccination : rougeurs, malaises, œdèmes, jambes enflées, fatigue extrême, migraines, cycle menstruel perturbé, douleurs articulaires, myocardites sont le lot de souffrances qui les affectent. Voici leurs témoignages.



Coralie, Lily, Séverine, vaccinée et victimes d'effets secondaires. Photos : ELMS Photography

A l’heure où nous peaufinons cet article, la France et ses territoires d’Outremer sont bousculés par une septième vague dû au variant Omicron et son sous-lignage BA.5. Comme à chaque vague, revient sur le tapis la question vaccinale. En semaine 26 correspondant à la semaine du 1er au 7 juillet, dans l’Hexagone, le taux d’incidence est toujours en augmentation dans toutes les régions hexagonales et est supérieur à 1% avec 1000 cas pour 100 000 hab.


En ce qui concerne les Outremers, à l’image de l’Hexagone, les services de santé déplorent une augmentation des cas de Covid-19 .En Martinique, avec des indicateurs aux niveaux très élevés.

Pour la semaine 26 couvrant la période du 27 juin au 3 juillet, l’ARS de la Martinique ( Les chiffres COVID-19 de la semaine | Agence régionale de santé Martinique (sante.fr) ) a recensé 3998 cas positifs. 31 patients hospitalisés dont cinq malades en soin critique. Depuis le début de la pandémie, l’île dénombre 987 décès signalés par le CHU de Martinique. Deux clusters sont enregistrés, un dans un EPHAD et un autre en établissement de santé.


Des hausses sont remarquées en Guadeloupe et sur l’île de La Réunion.

En Guadeloupe, entre le 27 juin 2022 et le 3 juillet, l’ARS a enregistré 3352 nouveaux cas contre 2506 la semaine précédente. Le taux d’incidence passe de 942,5 cas pour 100 000 habs tandis que l’autre semaine, il était à 664,9/ 100 000 habs.

Pour la semaine du 27 juin au 3 juillet 2022 à La Réunion ( Se renseigner sur la situation sanitaire et les mesures à La Réunion | Agence régionale de santé La Réunion (sante.fr), le nombre de cas hebdomadaires est en forte augmentation pour s’établir à 2 869, contre 1 500 la semaine précédente, correspondant à un taux d’incidence en nette hausse qui s’établit désormais à 334 pour 100 000 habitants (175 la semaine dernière) et à un taux de positivité en forte hausse également puisqu’il se situe aujourd’hui à 17% (contre 12,7 % la semaine précédente). Au cours des 7 derniers jours, 7 décès liés à la Covid-19 sont malheureusement à déplorer. 4 personnes n’étaient pas vaccinées ou présentaient un schéma vaccinal incomplet et présentaient des comorbidités.

En Guyane, l’ARS enregistre du 1er au 7 juillet 2022, 1417 cas positifs sur 6471 tests réalisés. Le taux d’incidence est quant à lui de 468 cas pour 100 000 habs. Un nouveau décès était à déplorer.

Seule solution selon les autorités sanitaires, la vaccination contre la covid-19. Au départ obligatoire pour les personnels soignants, l’heure est donc à la vaccination généralisée actée par le pass-vaccinal donnant accès aux citoyens à des lieux publics tels que les bars, restaurants, cinémas, parc d’attraction, piscines publiques. Pour les nombreux opposants à la question, il s’agit d’un moyen déguisé de mettre l’obligation vaccinale pour l’ensemble de la population.


Cependant, combien sont-ils à souffrir en silence et dans l’indifférence des autorités publiques ? Sans doute, beaucoup plus qu’on ne le pense. Combien osent parler ouvertement de leurs problèmes de santé suite à la vaccination ? Ils sont peu, bien que la parole autour de la question se libère de plus en plus. En même temps, qui se soucieraient de ces hommes et femmes vaccinés par choix ou par obligation ? Au regard de l’actualité quotidienne, les personnes subissant des effets secondaires sont à vrai dire, les grands oubliés de la politique vaccinale. Quand ils parlent de leurs maux, ils sont taxés d’antivax, notion péjorative et fourre-tout, que l’on attribue sans distinction aux opposants de l’obligation vaccinale, qu’ils soient membres de groupuscules identitaires d’extrême droite ou gauche ou potentiels victimes d’effets secondaires.


C’est le cas de Lili, Séverine et Coralie, trois femmes que tout opposait. Retraitée pour l'une, infirmières pour les deux autres, jusqu'à très récemment, elles ne se connaissaient pas. Pourtant, un point commun les unit : la vaccination contre la covid-19 mais plus particulièrement les effets secondaires qui se sont déclarés après. Loin d'être des antivaccins ou des complotistes, comme ont été dépeints, celles et ceux qui se sont opposés à la politique vaccinale. Lili, Séverine et Coralie se sont vaccinées par choix soit pour assouvir leur envie de voyager ou par simple nécessité : la peur de perdre leurs emplois. Depuis, ces trois femmes, jadis en très bonne santé doivent vivre avec les effets secondaires dus à la vaccination : rougeurs, malaises, œdèmes, jambes enflées, fatigue extrême, migraines, cycle menstruel perturbé, douleurs articulaires, myocardites sont le lot de souffrances qui les affectent. Voici leurs témoignages.






The Link Fwi : Bonjour Coralie, Lili et Séverine, bientôt sur The Link Fwi, premièrement pour nos abonnés, qu’est-ce qui vous a poussé à vous vacciner ?

Coralie : Personnellement, ce qui m’a poussé, pour ne rien vous cacher, c’est l’obligation. J’étais infirmière diplômée d’Etat. Je travaillais dans un laboratoire privé. En juillet 2021, la pression s’est faite sentir au niveau de mon travail et aussi, je voulais voyager. Sachant que nous sommes en Guadeloupe qui est une île, la seule porte de sortie c’est l’avion donc je l’ai fait. Ce sont toutes ces raisons qui m’ont poussé à me vacciner.

Séverine : Tout d’abord ce n’était pas un choix personnel. Je ne voulais pas me faire vacciner, je me l’étais déjà dit mais vu que je travaille dans le milieu hospitalier, j’étais en quelque sorte obligée. Il y avait d’ailleurs une note de service qui invitait à la vaccination avant une date bien précise. J’ai bien réfléchi sur la question, j’ai pesé le pour et le contre. Je ne voulais pas perdre mon emploi. Donc, pour garder celui-ci, je me suis vaccinée.

Lily : Me conernant, j’ai longtemps hésité. Les amis autour de nous en parlaient ou se faisaient vacciner et, nous sentions mon époux et moi qu’il y avait une certaine animosité et même une division entre les vaccinés et les non-vaccinés. De plus, nous devions retourner sur l’Hexagone, alors nous nous sommes dits que pour voyager sans contraintes, il valait mieux se faire vacciner, alors nous avons franchi le pas. La première injection était en Guadeloupe, en mai 2021 et la seconde dans l’Hexagone, le 28 juin 2021. Là, il s’agissait d’un choix personnel. Toutefois, je restais quand même sceptique, car, sachant que c’est un nouveau vaccin, nous n’avons pas encore suffisamment de recul. Je l’ai quand même fait.

TLFWI : Est-ce que les effets secondaires se sont déclarés rapidement ? Comment se sont-ils présentés ?

Coralie : Dès le lendemain. Je me suis rendue sur mon lieu de travail. Lorsque j’ai commencé à ressentir de fortes contractions utérines qui s’apparentaient à un début de cycle hormonal mais à la différent, c’était très foudroyant et, surtout, ce n’était pas du tout le bon moment pour avoir ma période de règles. J’en ai fait part à mes collègues, qui m’ont fait assoir afin de me reposer un peu. La journée a continué mais la douleur s’est intensifiée avec une grande fatigue. Je me sentais obliger de rester assise car, j’avais peur de tomber. Par la suite, d’un coup, il y a eu un gros saignement qui a coulé le long de ma jambe. J’ai eu une hémorragie qui a duré environ deux ou trois heures. Quand j’ai vu ce qui m’arrivait, j’ai contacté la personne qui m’avait vacciné. Une collègue. Je me suis vaccinée sur mon lieu de travail, je n’ai pas été dans un vaccinodrome. J’étais très inquiète, la journée touchant à sa fin, je me suis retrouvée seule, j’étais très inquiète par rapport à mon état. J’ai évoqué mes problèmes à cette collègue qui m’a dit que cela était arrivé à quelqu'un d'autre mais que les douleurs c’étaient arrêtées, de ne pas m’inquiéter. Tout en me disant que si, mon état ne s’arrangeait pas de ne pas hésiter à appeler les urgences. Elle n’avait tort. Au bout de deux ou trois heures, tout est passé. Je suis rentrée chez moi.


Séverine. Photo : ELMS Photography

Séverine : Alors pour moi, je me suis vaccinée en première dose, en septembre 2021. Je ne me souviens pas de la date exacte, et, trois semaines après, j’ai fait ma deuxième dose, le 4 octobre 2021. Les premiers symptômes se sont présentés dès le lendemain de ma première vaccination. J’ai constaté que j’avais de petites rougeurs sur mon corps. Elles étaient semblables à des piqûres d’insectes, genre les moustiques. Les rougeurs irritaient beaucoup. Ensuite, deux jours après, les petites rougeurs ont grossi. Elles étaient encore plus rouges. Je trouvais cela bizarre mais, je continuais à travailler malgré tout. Inquiète, j’ai posé la question à un médecin qui était sur place. Ce dernier ne savait pas trop comment m’aider et m’a conseillé de consulter un médecin. Les jours sont passés, je travaillais de nuit et là je découvre que les rougeurs ont encore évolué en épaisseur. Quant aux démangeaisons, c’était extrême. Je termine le samedi matin après le travail, je me lance à la recherche d’un médecin de ville puisque mon médecin traitant, étant opposé à l’obligation vaccinale, a tout arrêté. Il ne travaille plus. En plus, en pleine Crise Covid-19, trouver un médecin d’ouvert et qui reçoit a été une tâche difficile. Il faut prendre rendez-vous ; cela prend beaucoup de temps. C’est ce qui m’a poussé à me rendre aux urgences. Je vois un médecin, je lui décris les symptômes que j’ai. Je lui fais comprendre que j’ai très mal. A ce moment, j’avais des douleurs très fortes au niveau des jambes. Je lui montre les rougeurs qui sont entre temps devenues de grosses plaques sur tout mon corps. Durant mon osculation, je dis au médecin que je soupçonne la vaccination d’être à l’origine de mes problèmes. En même temps, entre mardi à ce jour, samedi. Je n’ai rien fait de particulier, je n’ai rien mangé de différent. Je n’ai pas mis de textiles particuliers sur mon corps et je ne fais pas d’allergie.

Ils ont fait des prises de sang, fait quelques analyses. Au final, le médecin m’a dit qu’il ne pensait pas qu’il y ait de lien entre la vaccination et mon état. Il fait quand même appel à un collègue allergologue qui lui dit, après explication de mes problèmes, qu’il ne pense pas lui non plus que cela ait quelque chose avoir avec mon état actuel. Sauf qu’il me conseille d’aller voir mon médecin traitant. A la fin de la consultation, on me donne des antidouleurs. Etant de repos ce week-end-là, je reste chez moi avec les douleurs, je prends les médicaments pour estomper le mal. Dès le lundi, je cherche un médecin généraliste, n’importe lequel. Le premier que je trouve, je m’arrête à son cabinet et sans rendez-vous, je lui explique mon problème. Il faut dire que ce jour-là, j’avais du mal à marcher correctement. J’avais l’impression que l'on m’extirpait les muscles de mes jambes. La médecin qui me reçoit, affirme avoir déjà vu ce genre de cas mais pas en cas de post-vaccination. Elle m’a administré des médicaments contre la démangeaison mais également contre les rougeurs. Elle m’a conseillé de me reposer. J’ai donc été arrêtée. Je suis restée chez moi. Elle m’avait donné des analyses à faire, ce que j’ai fait dont une radio des poumons. Elle essayait de comprendre les raisons de mes maux et savoir comment j’ai pu avoir ces symptômes. Analyses que j’ai réalisées le même jour. J’étais perdue. On ne trouvait pas ce que j’avais et les médecins n’arrivaient pas à me dire que mes douleurs étaient dues à ma vaccination. Quatre jours après, soit le vendredi, j’ai remarqué que mes jambes avaient enflé. Même chose pour mon pied, ma cuisse. Tout. Comme vous vous en doutez, je suis paniquée. J’étais seule à la maison, mon époux était parti au travail. J’ai mal, je veux me rendre aux toilettes, je ne parviens pas à me lever complètement. Je ne pouvais que ramper. J’ai recontacté ce médecin. En panique, je lui explique mon problème. La douleur à la jambe, les œdèmes plus grosses etc. Ses seuls conseils furent que je reste coucher avec les jambes levées.


Lily : photo : ELMS Photography

Lily : La première injection, tout s’est bien passé. C’est lors de la deuxième dose, plus particulièrement dans la nuit. J’ai des maux de tête, des nausées ainsi que des hausses de températures. J’avais aussi des douleurs articulaires. Je ne me suis pas inquiété, on me l’avait un peu prévenu qu’à la seconde injection que je pourrais développer des effets secondaires. Pendant les dix jours qui ont suivi la piqûre, j’étais très fatiguée, au point où je devais cesser toutes mes activités et que je devais me coucher. J’étais aussi très essoufflée alors que je suis sportive, cela ne m’était jamais arrivé auparavant. Là encore, je ne m’inquiétais pas. Sauf que début juillet, j’ai commencé à avoir des palpitations cardiaques et j’ai commencé à vraiment m’inquéter. Par moment, mon cœur battait très vite et bien plus fort. J’ai consulté, je suis allé voir mon médecin traitant qui m’a affirmé avoir déjà eu de nombreux patients souffrant des mêmes symptômes que les miens. Avant moi, il venait d’avoir deux patients qui avaient une vue trouble suite à l’injection. Il m’envoie directement aux urgences cardiaques. Une fois là-bas, je leur ai expliqué mon cas. Ils m’ont fait un électrocardiogramme pendant deux heures. A l’écran, le schéma indiquant les palpitations changeaient constamment. Au bout des deux heures, le médecin m’annone que je n’ai rien et que je pouvais retourner chez moi. J’étais étonnée vu les oscillations de l’électrocardiogramme. Celle-ci me répond que ce sont, sans doute, des extrasystoles et si je m’inquiétais, elle m’a conseillé de consulter un cardiologue. A la vue des résultats, même mon médecin traitant était dubitatif et se demandait pour quelle raison à l’hôpital, ils ne m’ont pas fait une échographie du cœur. Le compte-rendu des urgences indiquait que je n’avais rien, hormis des extrasystoles. Avec ceci, était joint un feuillet qui représentait sans doute une minute des deux heures passées à faire cet électrocardiogramme. Comme par hasard, cette minute-là, le cœur battait normalement donc rien à signaler. Mon médecin n’était vraiment pas très satisfait des résultats. Je suis donc retournée aux urgences pour réclamer mon dossier parce que j’estimais qu’il était incomplet. Les personnes du service compétent m’ont dit que je ne pouvais pas avoir mon dossier sous simple demande et que mon médecin avait déjà eu mes résultats. Malgré mon insistance, ils ont refusé de me le donner et ils m’ont affirmé avoir détruit tout mon dossier. Ce n’est que bien après, que j’ai su qu’un service hospitalier se devait de garder les dossiers des malades trente ans. Les palpitations cardiaques ont duré presque deux mois. J’avais du mal à dormir. Vers la fin du mois d’Août, j’étais encore dans l’Hexagone, il était environ 22H, je m’en souviens encore très bien. Alors que j’étais seule chez moi, j’ai commencé à avoir des douleurs thoraciques très fortes, qui m’empêchaient de respirer normalement. De-là, j’ai pris peur de faire un infarctus. Avec tout cela, j’avais des nausées incroyables. Me souvenant d’une brochure d’information sur les risques d’infarctus, où l’on conseillait de tousser. Ce que j’ai fait d’ailleurs. Finalement, au bout d’un certain temps, elle est partie. La douleur est revenue deux jours après. J’avais tellement mal que j’ai même eu l’envie d’appeler les urgences cardiaques. Je me suis résignée car, je savais qu’ils diraient que je n’avais rien. Début septembre, je reviens sur la Guadeloupe et la semaine de mon arrivée, les douleurs étaient perceptibles mais un peu moins qu’au début. J’ai pris un rendez-vous chez un cardiologue qui m’a fait une échographie qui n’a rien démontré. Néanmoins, elle m’a donné rendez-vous deux semaines après pour la pause d’un holter. N’étant pas vaccinée elle-même, elle a dû fermer son cabinet ce qui m’a poussé à chercher un autre cardiologue pour la pose de holter. ( Il s’agit d’un appareil que l’on garde 24heures et qui enregistre les battements cardiaques.) Le nouveau cardiologue ne relève rien de grave hormis le fait que mon cœur batte un peu trop vite. Elle m’a remis mon dossier et m’a dit de retourner voir mon premier cardiologue.

Pour tout vous dire, c’est usant. Il y a des médecins qui compatissent, d’autres non. Voilà où j’en suis en ce moment.



Coralie, Lily, Séverine, vaccinée et victimes d'effets secondaires. Photos : ELMS Photography


The Link Fwi : Avez-vous fait le lien assez rapidement entre la vaccination et les effets secondaires ?

Coralie : Sur le coup, oui. J’ai fait le lien mais je n’en ai pas parlé autour de moi. Quand j’évoquais mes problèmes, il y a eu beaucoup de gens qui m’ont indiqué que mes maux étaient dus au fait que lorsque je me suis vaccinée, j’étais trop stressée.

Séverine : Oui, je l’ai pensé assez vite. Le lendemain quand sont apparues les tâches, j’ai pensé à des piqûres de moustiques mais quand j’ai vu qu’elles se multipliaient et qu’elles grossissaient, j’ai compris que quelque chose n’allait pas et que forcément, cela était dû à l’injection du vaccin.

Lily : Si, toute de suite. Dans la nuit de la vaccination, comme je l’ai évoqué, j’ai développé des symptômes qui ne se sont pas arrêtés. Des choses que je n’avais jamais eu avant. Je suis sportive. Je ne me suis jamais reposée en après-midi, depuis la vaccination, je me sens fatiguer et je dors. Cela ne m’était jamais arrivé.

TLFWI : En avez-vous fait part à vos proches ?

Coralie : Oui bien sûr. C’est un cycle entier qui s’est déclenché et en trente-deux ans, en moyenne, mon cycle dure quatre jours. Il n’est pas du tout douloureux, ce qui veut dire que ma vie est normale. La vaccination a déclenché un cycle de six jours voire plus avec une grande fatigue. J'avais du mal à tenir debout. Une fois, je n’ai même pas entendu mon réveil sonner le matin, ce qui là encore ne m’était jamais arrivée depuis mon enfance. J’ai quarante-deux ans. Au travail, je ne parvenais pas tenir debout, donc oui, mon entourage professionnel s’en est rendu compte. Ma famille pareille. Je devais voyager mais j’étais vraiment fatiguée. J’en ai parlé à mon mari. J’avais également contacté mon médecin traitant pour savoir si je pouvais prendre l’avion dans les conditions dans lesquelles j’étais. A sa connaissance, elle avait plutôt des thromboses et que je n’étais pas dans ce cas-là. Pour elle, il n’y avait pas de contre-indication au fait de voyager, ni même à prendre une troisième dose de vaccin.

Séverine : Alors, des médecins j’en ai vu plusieurs. Celle qui me suivait quand elle m’a demandé de soulever les jambes et de patienter. Pourtant pendant plus d’un mois, j’ai souffert. Entre temps, je continuais à prendre des médicaments. Excusez moi du terme, je me suis gavé de médicaments et c’est une amie infirmière, me voyant dans cet état m’a conseillé d’aller consulter un autre médecin. Je l’ai écouté. Ce nouveau médecin m’a vu venir à son cabinet dans un tel état. En plus, j’avais mis des bas de contension. Mes premiers mots face à lui ont été “ c’est dû au vaccin mais personne ne veut me croire“. Il m’a dit que je n’étais pas folle et qu’il avait déjà eu des cas similaires. Ses mots m’ont rassuré. J’avais l’impression que j’étais enfin écoutée et comprise après un mois et demi d’appels à l’aide. A ce niveau, il ne savait pas par où commencé le traitement. Ma jambe était devenue violette. A n’importe quel moment, j’aurais pu faire une thrombose. Peut-être que j’exagère, mais qui sait, certainement, je n’aurais plus été de ce monde. Le docteur m’a administré des anticoagulants, des antibiotiques. Le traitement a duré quinze jours mais face à une douleur persistance, il a été renouvelé sur quinze jours encore. J’avais des béquilles pour me permettre de me stabiliser. Je me déplaçais que lorsque c’était possible. Déposer mes enfants à l’école relevait du challenge. De plus, pour que la douleur puisse partir, je me rendais à la mer. Je faisais des mouvements dans l’eau ce qui me procurait un grand bien, surtout psychologiquement. En plus, dans cet état, on se sent seule, personne réellement pour comprendre ce qui vous arrive, De notre côté, de nombreuses questions nous viennent. On est comme perdu. Sans vous mentir, je ne m’étais pas vraiment renseignée sur la question des effets secondaires. Je me doutais bien qu’il y en avait surement. Cependant, je ne m’attendais pas à ce que cela m’arrive et en plus d’une telle force.

Lily : J’avais besoin de parler. J’ai perdu beaucoup d’amis parce que c’étaient des personnes qui étaient pour le vaccin. Elles m’ont fait comprendre que je fabulais, qu’il n’y a pas d’effets secondaires et qu’il n'y en aurait jamais. Quand je parlais de mon problème, beaucoup de gens souriaient, mettaient mes paroles en doute. Finalement ces mêmes personnes qui riaient de moi, n’ont pas pris leur troisième dose. A force d’en discuter, ils se sont rendus compte que contrairement à ce qui était affirmé, il y avait bien des effets secondaires. Je trouve qu’il y a eu une division de la société à un moment donné.




Coralie, Lily, Séverine, vaccinée et victimes d'effets secondaires. Photos : ELMS Photography

The Link Fwi : Et qu’est-ce que votre médecin vous a dit quand vous lui en avez parlé ?

Coralie : Rien de plus. Après, je n’ai pas reconsulté vu que je devais prendre l’avion. C’était un simple appel téléphonique. Sur le coup, elle ne m’a rien dit. De mon côté, sachant que je travaille en laboratoire, j’ai quand même fait faire un test sur mon hémostase un TPINR ( pour calculer la vitesse de coagulation du sang.)

TLFWI : Quelle fut votre réaction quand vous avez commencé à ressentir tous ces maux ?

Coralie : A ce moment-là, je pense à mes vacances. Je me suis dit qu’il s’agit d’un cycle un peu plus compliqué que les autres. Je n’imagine pas qu’il y a des conséquences. Je pars donc en vacances. Mon cycle, lui s’arrête tout naturellement. Nous sommes au mois d’août, tout va bien. Je survis à ce moment difficile. C’est plus tard que ça s’est compliqué. Au fur et à mesure des mois, j’ai commencé à avoir de fortes douleurs à la hanche, comme un coup de poignard, notamment à la hanche gauche. Je suis allé voir mon ostéopathe. Lui-même n’arrivait pas à me soulager. Sur le coup, je n’ai pas réellement fait le lien. Ce n’est qu’à partir du mois de novembre au moment où il y a eu les événements, je passais beaucoup de temps en voiture que j’ai commencé à ressentir ces douleurs en coup de poignard. Par la suite, j’ai perdu la sensibilité dans ma jambe et ce jusqu’à mes orteils. Le médecin m'a arrêté pendant une semaine et elle mettait cela sur le compte du stress. J’ai fait le lien le jour où je suis réveillée en pleine nuit par des contractions utérines terribles. A chaque contraction, j’ai une puissante décharge électrique à la jambe. Je m’inquiète. Je suis seule chez moi, mon mari s’était absenté durant cette période, on est toujours au mois de novembre. Je fais des recherches, je remarque qu’il y a d’autres femmes qui sont dans mon cas. On parle d’endométriose, mais en même temps, je me dis que si je faisais une crise d’endométriose cela peut expliquer le fait que je ressente comme une masse dans mon ventre. J’ai pensé à un fibrome qui appuie sur une zone nerveuse, raison pour laquelle je ressente ce mal dans le ventre.

Etant infirmière, j’essaie de résonner, de trouver des réponses à mes hypothèses. Trois jours plus tard, j’ai la chance de me faire occulter par un médecin qui écoute mes questions, suppositions sur la vaccination, et elle me répond que je ne suis pas la première personne à en parler, donc c’est tout à fait possible. Elle préconise une IRM, elle inscrit au dossier que mes maux ont commencé depuis la vaccination. Vu qu’en Guadeloupe, pour faire une IRM, il faut un délai de minimum trois mois, j’ai véritablement peur, je ne veux pas attendre si longtemps pour savoir ce que j’ai. Je lui demande de faire une échographie. Chose qu’elle fait. A l’écran, nous avons constaté des caillots dans la paroi utérine. Elle me confirme qu’il n’y a pas de masse, de fibromes ni de cancer. Je suis rassurée. Elle me donne la pilule pour bloquer mon système hormonal. Cela faisait dix ans que je n’en prenais plus, donc la prendre était très difficile pour moi. Les douleurs utérines se sont estompées, sauf au niveau de ma hanche. J’ai eu mal jusqu’à très récemment d’ailleurs. Il y a même eu un jour, où j’avais si mal que j’ai eu recours à l’opium. Les arrêts de maladie se sont poursuivis. Jusqu’à présent je le suis. Une fois réalisée, l’IRM a confirmé que j’avais une adénomyose, qui l’endométriose de la paroi utérine.

The Link Fwi : Êtes-vous allez voir d’autres spécialistes hormis votre médecin traitant ?

Lily : Je suis allée voir le cardiologue. Je suis censée y retourner. J’ai aussi eu l’idée de faire un courrier aux urgences cardiologiques de l’hôpital hexagonal dans laquelle je me suis rendue, pour leur demander mon dossier., tout en leur expliquant mon cas et tout ce qui s’était passé. Normalement, selon la Loi, j’ai le droit d’avoir accès à mon dossier médical. Sinon, le médecin généraliste m’a prescrit un cardiocalm quand j’avais mes palpitations. J’ai la chance, je dis bien, j’ai la chance que tout ceci se soit calmé. Toutefois, on ne sait pas si à long terme, je n’aurais pas d’autres séquelles. Nous n’avons pas de recul. A ce stade, je n’ai que de la fatigue. Je fais une activité et puis, je ressens le besoin de me coucher. Là encore, ce n’est pas moi ! Je n’étais jamais autant fatiguée.



Séverine. Photo : ELMS Photography

Séverine : A la suite de tout ça. Une fois que les œdèmes sont partis, la jambe a dégonflé, les douleurs sont encore là. Je ressens comme des brûlures au niveau du pied. Je suis toujours aussi fatiguée. Le médecin m’a prescrit une séance de massage lymphatique. Conseil que je suis. Cela me fait du bien mais, je dois avouer que jusqu’à ce jour, ce n’est pas encore bien rétabli. J’ai perdu de ma motricité, de ma vivacité. Je ne suis plus dynamique qu’auparavant. Il suffit que je fasse un simple pas, je suis essoufflée. Il y a des jours où je me lève, je fais mon activité du quotidien et d’un coup et d’autres jours, où je me réveille et je ne peut rien faire. Je suis extrêmement fatiguée.

Coralie : C’est à peu près la synthèse de ma vie depuis la vaccination. Une chose est sûre, c’est que ma vie n’est plus comme avant. Je ne suis plus active comme avant. Je ne peux plus travailler. J’ai des périodes où j’ai quelques jours ou quelques semaines d’accalmie. Puis, d’un coup, je ne peux plus tenir debout. Je dois m’assoir, j’ai de fortes sueurs. De grosses douleurs se déclenchent et je peux rester plusieurs jours au lit. Depuis, ma vie n’est qu’adaptation à ce que mon corps exprime. Mon médecin traitant est très ouvert sur la question. Elle m’accompagne beaucoup. Nous pouvons échanger ensemble. Elle m’a prescrit d’autres IRM à faire pour investiguer ce qui se passe dans la zone abdominale afin de savoir s’il n’y a pas d’extension de l’endométriose. Nous sommes encore en train de fouiller. Elle-même semble ne pas avoir de réponses aux questions. Elle est clairement dans l’incompréhension. Elle se fie surtout à mon ressenti. J’ai la chance d’avoir quelqu’un qui m’écoute. J’ai la chance d’être infirmière et de m’y connaitre et j’ai surtout de la chance d’avoir rencontré Priscilla Loferne qui a eu des effets secondaires, qui en a parlé au grand public. Depuis, elle a créé son association AVAV. C’est d’ailleurs le médecin du travail qui m’a orienté vers cette association. Aujourd’hui, nous sommes nombreux et nombreuses à pouvoir échanger entre nous, se soutenir, à nous informer, le tout avec une parole libre, sans jugement. Jusqu’à présent, il y a des personnes qui sont tentées de remettre en doute, nos plaintes et disent que cela n’a rien avoir avec la vaccination. Peu importe leur positionnement, j’ai juste envie de vivre en aidant les gens qui souffrent comme moi. Nous ne connaissons pas encore bien le vaccin ARN, nous avons intérêt à communiquer ensemble, ne pas se diviser mais comprendre ce qui arrive.


J’ai eu droit sinon à des antalgiques de palier un, donc comprenez le doliprane antiinflammatoires. Puis, on m’a prescrit des antalgiques de palier 2 avec de Lamaline. Ensuite des opiacés. Nous sommes au palier trois. J’ai aussi eu droit à du Lyrica, qui traite toutes les douleurs neuropathiques. Aucun de ces traitements n’a été efficace. Ils m’ont simplement cloué au lit mais ne m’ont pas soulagé. La kinésithérapie m’a un peu aidé. Les remèdes par les plantes m’ont été beaucoup plus efficaces. J’ai aussi eu recours des thérapies manuelles de type énergétiques.

TLFWI : Comment voyez-vous votre avenir ?

Lily : Ecoutez, si cela peut continuer ainsi, tant mieux. Par contre, depuis quelques années, je souffre de ce que l’on appelle la fibromyalgie. Il fut un temps, on disait que tout était dans la tête. Désormais s’est reconnu et mon médecin traitant a eu peur pour ma fibromyalgie. Il a peur qu’elle ne s’aggrave. Je fais une poussée une fois par an et tout récemment j’en ai fait une après ma vaccination. Effectivement, j’ai plus de douleur, ce sont rajoutés des maux de tête et des envies d’uriner régulièrement. Ce sont les symptômes de la fibromyalgie. J’attends ma deuxième poussée pour voir si c’est pareil.

Coralie. Photo : ELMS Photography


Coralie : Je suis encore dans l’adaptation. Je n’ai pas de vision sur l’avenir. La seule chose que je sais, c’est que je ne suis plus infirmière diplômée d’Etat, c’est un choix. Je veux continuer dans la voie du soin mais avec des choses beaucoup plus naturelles. Je vais donc me former à des médecines plus naturelles et je pense que la Guadeloupe a beaucoup à m’apprendre sur la question des plantes. Je vais donc m’orienter vers ce genre de choses mais comme je le dis, je m’adapte. Il y a des jours où je parviens à faire des choses et d’autres jours non.


Séverine : A vrai dire, mon avenir est un peu indécis. Plus le temps passe plus on voit que la situation ne s’améliore pas et plus on constate que de nouveaux symptômes apparaissent. Les oedèmes que j’ai eu sur mes jambes sont quand même venues trois fois. Je me souviens être allée voir la médecine du travail, entre temps j’avais commencé le traitement du médecin, alors que je soulève ma jupe pour montrer à la médecin du travail, je constate que d’autres oedèmes sont apparus. Je ne savais pas quoi lui dire, j’étais en pleurs. Je ne comprenais pas pourquoi ça revenait. Me concernant, face à cela, je ne travaille plus. J’ai été dans les règles, j’ai pris mes vaccins. J’ai eu mes deux doses aux dates prévues et aujourd’hui, je ne travaille pas à cause des effets secondaires. L’avenir pour moi aujourd’hui est un peu flou. Je veux pourvoir retourner au travail. Cependant, la motivation n’y est pas, la fatigue est bien présente. Il y a des jours où je suis en forme et d’autres jours non.

The Link Fwi : Coralie, Séverine et Lily, nous vous remercions pour vos témoignages des plus touchants.

Lily : C’est moi qui vous remercie, j’avais besoin de parler.


Séverine : Pareil, je vous remercie. Il était important pour moi d’en parler et d’être écoutée.

Coralie : Merci également. La parole se libère et cela fait du bien d’être écoutée et surtout en espérant être comprise. Je répète, je ne suis pas contre la vaccination, la preuve j’ai été le faire mais depuis ma vie n’est que souffrance et questionnement.

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