Mia Amor Mottley première ministre de la Barbade a rencontré Emmanuel Macron.
- Emrick LEANDRE
- 13 mars 2023
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 avr. 2023
La Première ministre de La Barbade, Mia Amor Mottley, a été reçue ce vendredi par le président de la République Emmanuel Macron, à l’Élysée. Parmi les sujets abordés, l'intégration de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane à la Caricom.

Dans la pensée collective, la puissance d'un pays se calcule par sa taille, les matières premières dont il dispose, ses ports ou aéroports ou très souvent par son armée. Cependant, détrompez-vous. Il y a des pays petits par leur taille mais immense par leur influence et leur soft power à rayonnement planétaire. Tout ne repose pas uniquement sur la superficie mais bien sur la vision que les leaders ont pour leur nation. La Barbade fait partie de ces micros états qui imposent le respect même aux nations les plus vieilles. D'elle nous ne voyons que les plages au sable fin, la mer turquoise, destination prisée des touristes nord-américains ou britanniques fortunés ou encore, dès que l'on parle de la Barbade, un nom revient assez vite, Rihanna. Ambassadrice aux quatre coins du monde de cette nouvelle république.
Plus jeune république du monde actuellement a connu plusieurs transitions au cours de son histoire avant de parvenir à la pleine autodétermination, sans dépendance vis-à-vis de l'ancienne puissance coloniale britannique. Indépendante depuis le 30 novembre 2021, l'île caribéenne fait son cheminement comme Etat souverain.
C'est ainsi que vendredi 10 mars, Mia Amor Mottley première ministre de l'île s'est rendue en visite officielle à Paris. La cheffe du gouvernement barbadien a été reçue en personne par le président de la République Emmanuel Macron.
Selon le communiqué de la présidence française, " Les deux dirigeants se sont félicités du renforcement de l’amitié et du partenariat entre deux pays qui partagent l’ambition d’un système international plus juste, qui permette de répondre aux besoins de financements des pays vulnérables et d’investir collectivement dans une transition écologique juste à l’échelle de la planète. "
Lors de cette rencontre, les deux chefs d'état auraient évoqué différents sujets parmi lesquels la préparation du Sommet pour un Nouveau Pacte financier mondial, prévu à Paris les 22 et 23 juin 2023. Mia Mottley fait partie des chefs d'état conviés à la préparation de ce sommet très attendu tant par les pays que par les ONG et les associations. Quatre grands objectifs ont été annoncés pour ce Sommet dont le suivi sera assuré par quatre groupes de travail :
Redonner un espace budgétaire aux pays qui font face à des situations difficiles à court terme, notamment les pays les plus endettés
Favoriser le développement du secteur privé dans les pays à faible revenu
Encourager l’investissement dans les infrastructures « vertes » pour la transition énergétique dans les pays émergents et en développement
Mobiliser des financements innovants pour les pays vulnérables au changement climatique.
Le communiqué de l'Elysée précise qu'Emmanuel Macron et Mia Amor Mottley ont d'ores et déjà convenus de se revoir afin de poursuivre leur collaboration étroite pour préparer ce sommet décisif qui vise à poser les bases d'un système financier international plus réactif, plus juste et plus solidaire. [...] Les deux dirigeants ont souligné l’importance de ce rendez-vous pour faire converger les visions des différents continents, mobiliser les acteurs de tous horizons, de la société civile et du secteur privé, et pour bâtir des solutions concrètes permettant de financer la lutte contre la pauvreté et contre les inégalités, et la transition climatique

Les deux chefs d'état ont aussi évoqué des sujets d'ordre financiers globaux comme le détaille le communiqué de presse de l'Elysée :
" Le Président de la République et la Première ministre ont évoqué ensemble de premières pistes de solutions prometteuses, bâtissant à la fois sur celles initiées par la France et portées par le G20 ces dernières années mais aussi sur les propositions ambitieuses et innovantes de l’Agenda de Bridgetown porté par La Barbade. Il s’agit à la fois de répondre aux besoins urgents de liquidités, via un plus grand partage des droits de tirage spéciaux du FMI, un accès plus large et rapide aux facilités de crédit et un traitement plus durable de la dette ; mais aussi de générer l’investissement nécessaire à une plus grande résilience économique et sociale, et à la transition juste vers un monde décarboné. Les deux dirigeants soutiennent activement une hausse substantielle des prêts octroyés par la Banque mondiale et les autres banques multilatérales, et une réorientation massive des capitaux privés vers les économies en développement, via des instruments mieux calibrés pour répondre aux réalités du XXIème siècle."
Intégration des Antilles-Guyane dans le Caricom :

Parmi les sujets abordés, l'intégration de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Guyane à la Caricom. Archipel pour la première, île pour la seconde ou territoire du sud du continent, les trois régions françaises sont bien des régions caribéennes à la culture caribéenne pourtant, depuis 2012, elles sont candidates au statut d' " état associé" mais, aucune suite officielle n'a encore été donnée : seule l'annonce de la possibilité d'une politique d'élargissement de la CARICOM a été formulée dans le communiqué de la 29e rencontre internationale de la conférence des chefs de gouvernement de la Communauté datant de 2018.
A cette date, aucune réelle avancée n'a été faite dans le dossier d'intégration des Antilles-Guyane dans le marchant commun caribéen. Entre temps, en 2014, la Guadeloupe et la Martinique sont devenues membres associés de l'AEC ( Association des Etats de la Caraïbe). Le problème pourrait bien provenir du statut politique de ces régions françaises situées dans la Caraïbe.
" Les deux dirigeants ont réitéré l’importance de lever les obstacles et de renforcer l’intégration régionale des collectivités françaises situées dans les Caraïbes, à savoir la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy, et contribuer ainsi au développement de l’ensemble de cet espace." communiqué de presse de l'Elysée.
Comme le soulignent nos confères d'Outremer360, l'entretien a lieu quelques semaines après une visite de la secrétaire d’État à la Francophonie, Chrysoula Zacharopoulou, à La Barbade, à Sainte-Lucie, en Colombie et au Costa Rica.

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