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Meurtre de Jovenel Moïse : Un accusé condamné à de la prison à vie aux Etats-Unis.

Non l'enquête sur le meurtre du président Jovenel Moïse n'est pas au point mort. Elle continue ! Rodolphe Jaar, homme d'affaires haïtiano-chilien, a été condamné à la réclusion à perpétuité pour avoir aidé des mercenaires colombiens à obtenir des armes pour assassiner le président haïtien, Jovenel Moïse, en 2021.




Il y a bientôt deux ans, le meurtre de Jovenel Moïse avait choqué le monde entier. Un meurtre qu'avait condamné l'ensemble des chancelleries de la planète. Une nouvelle qui continue de déstabiliser la République d'Haïti et tout le bassin caribéen.


Pour rappel, un commando d'hommes lourdement armés parlant l'anglais et l'espagnol avec des traducteurs en créole pour s'adresser aux membres de la sécurité présidentielle. A l'époque, Jean-Josué Pierre, ambassadeur d'Haïti en France avait déclaré que pour pénétrer dans la résidence du président, les membres du commando avaient prétendu faire partie de la DEA ( agence anti drogue américaine détaché pour inspecter la maison du président de la République et une fois à l'intérieur ils auraient ordonné aux agents de sécurité de déposer leurs armes sous menace de tirer sur eux. Une fois la garde présidentielle neutralisée, ils se sont dirigés à l'intérieur de la maison dans laquelle ils ont tiré à douze reprises sur Jovenel Moïse qui a succombé sur place tandis que sa femme a été grièvement blessée. Hospitalisée dans un premier temps aux soins intensifs dans un hôpital de Port-au-Prince, elle a été transportée à Miami où elle avait été opérée pour s'en sortir indemne.


Selon le New York Times, quelques jours après l'assassinat du chef de l'Etat, dix-huit colombiens et trois haïtiens de nationalités américaines avaient été arrêtés mais ce sont bien 44 personnes qui selon les informations ont un lien direct ou indirect avec le meurtre.


Alors qu'on pensait que l'enquête était au point mort, détrompez vous, elle ne l'est pas. Elle se poursuit même. Ainsi selon plusieurs médias internationaux, un premier suspect a été condamné à de la prison à vie par un juge fédéral à Miami aux Etats-Unis. Son nom : Rodolphe Jaar.


L'homme qui a la double nationalité haïtienne et chilienne, était auparavant un informateur pour le gouvernement américain au sein de la Drug Enforcement Administration qui est une agence fédérale chargée de lutter contre le trafic et la distribution de drogues aux États-Unis. Il y a une dizaine d'années, il avait été reconnu coupable de trafic de drogue.


Selon le dossier d'inculpation, Rodolphe Jaar a fourni les armes et un logement aux mercenaires colombiens. L'homme extradé de République dominicaine en janvier dernier espérait la clémence du juge en promettant de coopérer pour aider à élucider une affaire complexe. Mais ses aveux n'ont finalement pas permis d'alléger sa peine.


Le 24 mars dernier, à Miami, l'homme avait plaidé coupable d'association illégale en vue de commettre un assassinat ou un enlèvement à l'étranger, reconnaissant également un "soutien matériel" au commando qui avait assassiné le président haïtien.


Selon les informations du New York Times " Le rôle de premier plan que les États-Unis ont joué dans la recherche de la justice pour le meurtre d’un dirigeant étranger montre à quel point la mort de M. Moïse a déstabilisé son pays et aggravé le dysfonctionnement chronique du système judiciaire haïtien. Les responsables américains ont fondé leur enquête sur leur affirmation selon laquelle une grande partie de la conspiration était planifiée dans le sud de la Floride et impliquait des citoyens américains. "


Toujours selon le quotidien new yorkais " la condamnation a été prononcée le jour même où le département d’État a annoncé des sanctions contre Laurent Lamothe, Premier ministre sous l’ancien président Michel Martelly, pour des allégations selon lesquelles M. Lamothe aurait détourné à des fins privées au moins 60 millions de dollars du fonds d’investissement PetroCaribe du gouvernement haïtien."


Selon les procureurs américains en charge du dossier dont les propos ont rapporté au New York Times, le complot contre M. Moïse a évolué au fil du temps, passant d’un plan audacieux visant à kidnapper le président haïtien et à fuir le pays par avion à l’assassinat qui a finalement été commis. M. Jaar était présent lorsque James Solages, un co-conspirateur, a annoncé lors d’une réunion la nuit précédant la mort de M. Moïse que leur mission était une « opération de la CIA » pour tuer le président haïtien.


En effet, en février, le procureur de Floride Markenzy Lapointe avait annoncé, lors d'une conférence de presse l'arrestation de quatre autres suspects, dont le Vénézuélien Antonio Intriago et le Colombien Arcangel Pretel Ortiz. L'enquête américaine avait révélé que ces deux hommes, à la tête de la société de sécurité CTU à Miami, avaient prévu de séquestrer Jovenel Moïse pour le remplacer par un Américano-Haïtien, Christian Sanon.


M. Jaar a été en fuite pendant plus de six mois après la mort de M. Moïse avant d’être arrêté en janvier 2022. Il a accepté de venir volontairement aux États-Unis après avoir été détenu en République dominicaine, frontalière d’Haïti.


Pendant sa fuite, M. Jaar a admis dans une interview au New York Times qu’il avait aidé à financer et à planifier l’attaque et a révélé que d’autres personnes impliquées avaient cru pouvoir exercer une certaine influence sur la politique du pays après la mort de M. Moïse.


Selon le quotidien américain, en plus de M. Jaar, il y a 10 autres accusés dans l’affaire tentaculaire de Miami, dont un ancien sénateur haïtien, d’anciens soldats colombiens, plusieurs citoyens américains et M. Solages. Ils sont attendus à la barre à partir du mois de juillet.







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