72 heures après le deuxième tour des législatives et la divulgation des résultats définitifs, c'est jour de rentrée pour les députés nouvellement élus ou reconduits à l'Assemblée Nationale. Tels des écoliers se rendant à leur classe, beaucoup de nos députés ont découvert ou redécouvert ce qui sera leurs bureaux et fauteuils pour les cinq prochaines années. L'occasion pour nous de faire un récapitulatif de l'ensemble des députés de nos territoires.
Au terme de ce second tour des élections législatives, les électeurs ultramarins ont élu de nouveaux représentants à l'Assemblée. Ils sont maires, avocats, enseignants, travailleurs sociaux, étudiants, à la retraite ou encore militants. Au total, ils sont au total vingt-sept, dont dix-sept nouveaux venus, ainsi que deux femmes et quinze hommes à siéger pour les cinq prochaines années à l'Assemblée Nationale.
Trois jours après le scrutin final, dans la quasi totalité des territoires ultramarins, c'est la gauche qui est sortie grande gagnante de ce duel face aux partis de droite ou d'extrême droite et même devant le parti présidentiel, qui n'a obtenu que 4 députés, contre 7 dans la précédente mandature. La gauche unie sous la bannière de la Nupes a dix-huit députés ultramarins en son sein. Quant aux Républicains, c'est la grande débâcle, le parti créé par Nicolas Sarkozy n'a qu'un seul député, il nous vient de Mayotte. En 2017, le groupe LR en comptait 6. En 2017, trois autres députés, de Nouvelle-Calédonie et de Polynésie, siégeaient à l’UDI.
Ainsi, depuis mardi 21 juin 2022, soit 72 heures après le deuxième tour des législatives et la divulgation des résultats définitifs, c'était jour de rentrée pour les députés nouvellement élus ou reconduits à l'Assemblée Nationale. Tels des écoliers se rendant à leur classe, beaucoup de nos députés ont découvert ou redécouvert ce qui sera leurs bureaux et fauteuils pour les cinq prochaines années. L'occasion pour nous de faire un récapitulatif de l'ensemble des députés de nos territoires. ( Nous ne nous sommes concentrés que sur Saint-Pierre et Miquelon, la Guadeloupe, la Martinique, la Guyane, La Réunion et Mayotte.)
Stéphane Lenormand le retraité représentant de Saint-Pierre et Miquelon :
Stéphane Lenormand (divers droite), 58 ans, qui a été élu samedi député de Saint-Pierre-et-Miquelon, est un enseignant à la retraite, natif de cet archipel de l'Atlantique nord, ancien président du conseil territorial. Celui qui prend la suite du député sortant LREM Stéphane Claireaux, qui ne se représentait pas, a rejoint le mouvement Archipel Demain (AD) il y a 35 ans. Après avoir été conseiller municipal, il intègre les bancs du conseil général de 1994 à 2000 en tant que conseiller puis vice-président.
En 2012, il est de nouveau membre de l'assemblée locale et en devient le 1er vice-président jusqu'en 2017, date à laquelle il est candidat pour la première fois à une élection législative. Le 10 juin 2017, lors du premier tour, il arrive à égalité avec l'ex-ministre de la Mer Annick Girardin (Cap sur l'Avenir) avec 1.209 voix chacun (41,59%). Stéphane Lenormand s'incline au second tour avec 136 voix de moins que son adversaire (1.750 voix, 48,13%). En octobre 2017, il prend la présidence du conseil territorial après l'élection de Stéphane Artano (AD, président du conseil territorial de 2006 à 2017) aux sénatoriales du mois de septembre. Stéphane Lenormand restera à cette fonction jusqu'au 13 octobre 2020, lorsqu'il annoncera sa démission pour des raisons personnelles.
De retour une seconde fois pour briguer la députation, il a annoncé durant la campagne que ce serait son dernier mandat avant de se retirer complètement de la vie politique. Ancien professeur de français et d'histoire-géographie, à la retraite depuis septembre 2021, Stéphane Lenormand est marié et père de trois filles.
Guadeloupe :
Christian Baptiste, le maire devenu député :
Investi par la Nupes pour le second tour, Christian Baptiste (PPDG), 60 ans, a été élu député de la deuxième circonscription de Guadeloupe en battant la secrétaire d'Etat chargée de la Mer Justine Bénin.
Celui qui occupait le poste de secrétaire général de l'Association des maires de Guadeloupe avant de se confronter aux urnes a été élu conseiller régional en 2004 sur la liste de Victorin Lurel, ministre des Outre-Mer de François Hollande et homme fort de la gauche dans l'île dont il a également été député.
Elu conseiller général en 2008, Christian Baptiste est réélu en 2010 à la Région dont il devient vice-président. Il est également président de la commission des finances.
Depuis 2014, Christian Baptiste est maire de Sainte-Anne, commune côtière de la Grande-Terre d'environ 25.000 habitants, dont il est originaire.
Elie Califer : l'enseignant retraité devenu maire puis député :
Le député PS Elie Califer, investi par la Nupes, a été élu dimanche à l'Assemblée nationale après s'être retrouvé seul candidat pour le second tour de la 4e circonscription de Guadeloupe en raison du retrait de son adversaire Marie-Luce Penchard.
Enseignant à la retraite de 68 ans, Elie Califer est maire depuis 2003 de Saint-Claude, une commune de 10.000 habitants au sud de Basse-Terre qui n'avait pas voté pour un maire de gauche depuis 1965.
Elu conseiller départemental en 2014, il a toujours été apparenté PS, même s'il n'était plus encarté.
Olivier Serva le député En Marche, investi par Nupes, reconduit :
Pour ce deuxième tour des élections législatives, les électeurs de la 1ère Circonscription ( Morne-à-L'eau, Les Abymes, Pointe-à-Pitre, Marie-Galante) ont fait le choix de la continuité en réélisant le député sortant Olivier Serva qui a obtenu 74,04% des suffrages exprimés soit 15 624 bulletins en sa faveur tandis que son adversaire, Dominique Biras, poulain du maire et président de Cap-Excellence, n'a totalisé quant à lui 5 478 voix, soit 25,96% des suffrages exprimés.
Commissaire aux comptes et enseignant en expertise comptable au lycée de Baimbridge, ce membre du GUSR, entre véritablement en politique en 2014, en se présentant aux élections municipales avec sa liste EKO Zabym avec qui il obtient 33,5 % des voix au premier tour. Ce qui lui confère le statut de principal opposant du maire Eric Jalton.
Aux élections régionales de 2015, Olivier Serva rallie la liste Changez d’Avenir constituée par Ary Chalus, Leur liste remporte l’élection avec 57,4 % des voix au second tour face à celle du président sortant et ancien ministre, Victorin Lurel. nommé vice-président de la région Guadeloupe en 2015, il est élu député de la Guadeloupe en 2017, sous l'étiquette de La République en marche. En application de la loi sur le cumul des mandats, il démissionne de ses fonctions de conseiller municipal des Abymes le 5 juillet 2017. Proche d'Emmanuel Macron au début de mandat de ce dernier, des dissensions se feront visibles entre le président de la République et le député de la Guadeloupe notamment lors de la pandémie de la Covid-19 et de la loi sur l'obligation vaccinale concernant les soignants et personnels de santé. Raison qui le poussera à se rapprocher de la France Insoumise pour ces dernières législatives 2022.
Max Mathiasin, un vieux de la vieille qui a failli ne pas repasser :
La bataille était très serrée entre le député sortant Max Mathiasin et son principal challenger Roddy Tolassy représentant local du Rassemblement National. Ce dernier fort du score du RN aux présidentiels se posait déjà en potentiel député et premier député du Rassemblement National d'Outremer. Au final, c'est Max Mathiasin, le député, habitué de la politique locale qui s'est imposé.
Avec 52,12% des voix, le député sortant sans étiquette obtient à nouveau le siège de député de la troisième circonscription, tandis que Tolassy a eu 47,88% des suffrages exprimés. Max Mathiasin avait également été élu en 2017 avec 65,15% des voix, député de la 3ème circonscription, face à Nestor Luce. Il succédait à Ary Chalus qui ne se représentait pas.
Saint-Martin / Saint- Barthélémy :
Frantz Gumbs, le retraité de l'Education nationale devenu député :
Frantz Gumbs, député divers droite de 68 ans qui va représenter à l'Assemblée les îles de Saint-Martin et de Saint-Barthélemy, est un retraité de l'Education nationale. Après avoir été enseignant puis chef d'établissement, il devient proviseur du lycée général de Saint-Martin et part à la retraite en 2017.
Dès les années 1990, Frantz Gumbs s'investit en politique lors de la "crise de la douane", née du refus des conditions dans lesquelles la présence de douanes était imposée sur le territoire. Cette crise mènera à une réflexion sur l'évolution statutaire de Saint-Martin, devenue une Collectivité d'outre-mer à part entière en 2007. Lors du référendum de 2003 sur l'évolution statutaire il fait campagne pour le oui à la question "approuvez-vous le projet de création à Saint-Martin d'une collectivité d'outre-mer régie par l'article 74 de la Constitution?".
Frantz Gumbs siège ensuite au conseil municipal de Saint-Martin en tant que membre de l'opposition. En 2007, il est élu au 1er conseil territorial de Saint-Martin sur la liste UP (Union pour le Progrès) menée par Louis-Constant Fleming. Il devient vice-président de la Collectivité, puis le conseil territorial l'élit président à la suite de la déclaration d'inéligibilité de M. Fleming. Il restera président du conseil territorial jusqu'à la défaite de sa liste en 2012.
En 2022, il est élu sur la liste Rassemblement Saint-Martinois, menée par Louis Mussington, qui remporte à 49% les élections pour le conseil territorial de Saint-Martin. Il en devient 2e vice-président. En vue des élections législatives, l'alliance Rassemblement Saint-Martinois - Alternative le désigne comme candidat à la députation.
Martinique :
Jiovanny William, le jeune avocat proche des Insoumis élu député :
Jiovanny William, 37 ans, élu samedi député de la première circonscription de Martinique, soutenu par La France insoumise pour le second tour, est un avocat pénaliste, spécialisé dans l'urbanisme. Inscrit au barreau de Fort-de-France, Jiovanny William a entamé son parcours politique aux côtés de Chantal Maignan, présidente du Parti régionaliste martiniquais (droite). C'est sur la liste menée par cette dernière qu'il devient en 2014 conseiller municipal d'opposition dans la commune du Robert, la troisième ville de Martinique, et conseiller communautaire de la communauté d'agglomération du Nord de la Martinique, CAP Nord.
En 2017, il est le suppléant de Josette Manin (DVG) qui devient députée de la circonscription du Centre. Jiovanny William, qui a reçu pour les législatives de 2022 le soutien de Péyi-a (indépendantiste), présidé par le député du Sud Jean-Philippe Nilor, mais aussi d'Alians Matinik (majorité territoriale), envisage de siéger dans les rangs de la Nupes.
Marcelin Nadeau, le maire du Prêcheur désormais député de la 2e circonscription :
Marcellin Nadeau, 59 ans, nouveau député de la 2e circonscription de Martinique, est co-fondateur du parti de gauche écologiste Peyi-A, soutenu par la Nupes, et portera les enjeux climatiques auprès de l'Assemblée nationale.
Maire du Prêcheur depuis 2008, il intègre la même année le Modemas (Mouvement des démocrates et écologistes pour une Martinique souveraine), mouvement indépendantiste et écologiste fondé en 1992 par Garcin Malsa, ancien maire de Sainte-Anne. Devenu vice-président du parti, il se présente pour la première fois aux législatives en 2012 sous cette étiquette, sans succès.
Il est conseiller général de la Martinique de 2008 à 2011 et préside la commission Culture, Sports, Jeunesse et Tourisme.
En 2015, Marcellin Nadeau mène une coalition de gauche indépendantiste et écologiste, Nou pèp la, lors des premières élections territoriales de Martinique, mais sa liste n'obtiendra que 6,7% des voix au premier tour.
Il se présente aux élections législatives en 2017, au nom de cette coalition, et échoue une nouvelle fois. Après cet échec, il fonde en 2019 le mouvement de gauche écologiste Peyi-A avec Jean-Philippe Nilor, ancien membre du MIM, Mouvement indépendant martiniquais.
Proche de la jeunesse indépendantiste martiniquaise, Marcelin Nadeau devient en 2021 président de la commission transition écologique, énergétique, pollutions et mutations climatiques, à la Collectivité territoriale de Martinique. Il y porte notamment les questions liées à la montée des eaux qui menace le littoral Martiniquais, notamment dans sa commune du Prêcheur.
Johnny Hajjar de prof de mathématique à député :
Johnny Hajjar, 49 ans, élu samedi soir député de la troisième circonscription de la Martinique (Fort-de-France), soutenu par La France Insoumise lors du second tour, est un professeur de mathématiques engagé en politique depuis 20 ans.
Le parlementaire autonomiste de gauche qui siégera avec la NUPES a été élu en 2001 conseiller municipal à Fort-de-France sur la liste menée par Serge Letchimy. Il est ensuite adjoint au maire de Fort-de-France en charge de la sécurité et du centre-ville de 2014 à 2020.
Dans le même temps, il remporte les élections cantonales de 2004 au centre-ville de Fort-de-France. Il siège sans discontinuer au conseil général de la Martinique jusqu'en 2015. Johnny Hajjar est membre de l'opposition territoriale à la CTM sous les couleurs de l'Alliance ensemble pour une Martinique nouvelle de 2015 à 2021. En 2016, il devient secrétaire général du Parti progressiste martiniquais, le parti d'Aimé Césaire. Soutenu par Alians Matinik dont fait partie le PPM, le groupe majoritaire à l'Assemblée de Martinique, Johnny Hajjar a fait campagne sur le développement économique et social de la Martinique ainsi que sur la sécurité et la santé.
Guyane-Française : Le choix de l'autonomie pour Jean-Victor Castor :
Cadre du Mouvement de décolonisation et d'émancipation sociale (MDES) qui estime que l'autonomie et le foncier sont les deux axes de développement de la Guyane.
Âgé de 60 ans, il s'était déjà présenté aux élections législatives en 2002 sans parvenir à se hisser au second tour. Conseiller régional de Guyane de 1998 à 2004, Jean-Victor Castor était aussi conseiller municipal de la commune de Matoury depuis 2001. En avril dernier, il a démissionné de ce mandat, ainsi que de celui de conseiller communautaire, pour se lancer dans la campagne des législatives. Il fera de même avec son mandat de président de la ligue d'athlétisme de Guyane.
Côté professionnel, il exerce le métier de chargé d'affaires au sein du groupe Eiffage après avoir longtemps travaillé chez EDF. Jean-Victor Castor a surtout fait campagne sur le thème de l'autonomie du territoire, en insistant sur l'importance - à ses yeux - d'une rétrocession du foncier de l'Etat vers les instances locales, ce qui est d'ailleurs un des points majeurs des Accords de Guyane.
Davy Rimane, un syndicaliste à l'Assemblée Nationale :
A 42 ans, le Kouroucien Davy Rimane va faire son entrée à l'Assemblée après trois tentatives. Il est l'un des protagonistes du mouvement de mars- avril de 2017. Porte-parole du collectif Pou Lagwiyann dékolé. Plusieur revendications avaient été portées au cours de cette crise sociale comme le renforcement des moyens pour lutter contre l’insécurité, désenclavement de toutes les communes de Guyane, dont certaines sont inaccessibles par la route et n’ont ni eau potable, ni électricité, reconnaissance des peuples autochtones, amélioration des services de santé défaillants et du système scolaire inadapté à une démographie galopante. Un mouvement qui aboutira par l'élaboration des Accords de Guyane dont Davy Rimane est l'un des signataires.
Candidat aux élections municipales de la ville spatiale de Kourou en 2020, Davy Rimane sera élu municipal et siègera dans les rangs de l'opposition. Ce technicien d'exploitation à EDF Guyane est également éducateur sportif et pratique le football au sein du COS de la mairie de Kourou.
La Réunion :
Perceval Gaillard, insoumis et éducateur spécialisé et aujourd'hui député :
Perceval Gaillard, LFI, 39 ans, qui a été élu député dimanche avec le soutien de la Nupes dans la septième circonscription de la Réunion est un éducateur spécialisé originaire de Normandie.
Arrivé à La Réunion au tout début des années 2000, il est d'abord professeur des écoles, avant de décrocher un diplôme d'éducateur spécialisé. Une profession qu'il exerce toujours.
Perceval Gaillard effectue ses premiers pas en politique lors de la campagne pour la présidentielle de 2012 où il soutient la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Il devient porte-parole de La Réunion insoumise (LFI local).
Il se présente une première fois à la députation dans la 7ème circonscription aux législatives de 2017 mais ne se qualifie pas pour le second tour.
Perceval Gaillard obtient son premier mandat en 2020 lorsqu'il est élu sur la liste d'Huguette Bello (divers gauche) pour les municipales à Saint-Paul (ouest de l'île). Il devient adjoint au maire, délégué à la politique de la ville et à la lutte contre l'illettrisme.
Frédéric Maillot: un travailleur social militant
Elu député à 32 ans dans la sixième circonscription de La Réunion, Frédéric Maillot, divers gauche soutenu par la Nupes, a obtenu son premier mandat politique en 2021 après avoir été élu sur la liste d'Huguette Bello (divers gauche) pour les régionales.
Travailleur social auprès de la fondation Abbé Pierre, il a ensuite été élu 7è vice-président au sein de la collectivité régionale, délégué à l'économie sociale et solidaire. Natif de Saint-Pierre (sud de La Réunion), Frédéric Maillot fait ses premiers dans l'action militante en 2014. Cette année-là il fonde le parti Croire et Oser avec Alexandre Laï-Kane-Cheong, le candidat sans étiquette qu'il a battu dimanche soir. Les relations entre les deux hommes s'étaient distendues depuis plusieurs mois. Défenseur de la langue créole et de l'identité réunionnaise, Frédéric Maillot a l'habitude de s'exprimer en créole y compris au sein de l'hémicycle du conseil régional. Passionné de poésie, Frédéric Maillot a Lamartine et Carpin Marimoutou, un auteur et universitaire réunionnais, pour auteurs préférés. Le nouveau député est aussi un guitariste chevronné, qui apprécie Georges Brassens et Danyèl Waro, chantre du Maloya, musique traditionnelle arrivée dans l'île avec les Noirs d'Afrique réduits en esclavage.
Emeline K/Bidi : l'avocate fraichement débarquée en politique
A tout juste 35 ans, Emeline K/Bidi (union des gauches) est une nouvelle venue en politique qui fait son entrée à l'Assemblée nationale après avoir battu le député sortant David Lorion, baron LR de la 4e circonscription de la Réunion.
Avocate de profession, elle a prêté serment en 2013, d'abord au Barreau de Saint-Denis puis à celui de Saint-Pierre. Elle a fait toutes ses études à La Réunion et a collectionné les distinctions universitaires en tant que major de promotion et lauréate de différents concours. Emeline K/Bidi est élue en 2020, sur la liste de Patrick Lebreton au premier tour des municipales de Saint-Joseph, la ville du sud dont elle est originaire. Elle occupe les fonctions de 6ème adjointe en charge de l'aménagement et des ressources humaines. Le grand public a découvert son visage au début de l'année lors du passage des cyclones Batsirai puis Emnati. C'est à elle que le maire, en place depuis 21 ans, avait laissé le soin de présenter le bilan laissé derrière eux par les deux phénomènes météo. Une façon de la propulser à l'avant-scène en vue des législatives.
Nathalaie Bassire la députée réélue :
Entrée dans la vie politique en tant que conseillère municipale du Tampon, elle devient en 2008 , conseillère générale de La Réunion. Elle est également conseillère régionale de La Réunion depuis 2015.
Au second tour des élections législatives de 2017, elle est élue députée dans la troisième circonscription de La Réunion sous l'étiquette Les Républicain
Malgré les oppositions qui se dressaient face à elle, la députée sortante Les Républicains, Nathalie Bassire, conserve son fauteuil. Elle remporte la 3e circonscription avec 51.87% des voix contre 48.13% pour Patrice Thien-Ah-Koon.
Philippe Naillet, Karine Lebon, Jean-Hugues Ratenon sont réélus.
Mayotte :
Estelle Youssoupha, la journaliste devenue députée :
Estelle Youssouffa, 43 ans, élue députée dimanche dans la 1ere circonscription de Mayotte, est la présidente d'un Collectif des citoyens acteur du mouvement social qui a paralysé l'île française au printemps 2018 pour dénoncer notamment l'insécurité et l'immigration clandestine. Née dans l'Hexagone d'un père mahorais, Estelle Youssouffa a vécu à Mayotte quand elle était enfant et adolescente. Elle a étudié le journalisme à l'IUT de Tours puis les sciences politiques et les relations internationales au Canada. Elle a mené une carrière de journaliste dans plusieurs chaînes d'information dont LCI, BFMTV dans l'Hexagone et Al Jazeera, un média qatari, à Londres. Jusqu'alors éloignée de la vie publique locale, elle a fait son apparition sur les plateaux télé mahorais au printemps 2018 lors du mouvement social contre l'insécurité. Bonne communicante, ses postures radicales sur l'immigration en provenance des Comores la propulsent vite à la tête de ces militants anti-immigration.
Après avoir dans un premier temps lors de son retour à Mayotte écarté toute ambition politique, Estelle Youssouffa a annoncé sa candidature à l'Assemblée en septembre 2021 sur la chaîne publique Mayotte la Première, promettant d'être une "mercenaire" pour cette île de l'océan Indien.
Si ses positions la placent plutôt à droite sur l'échiquier politique, elle a promis de s'allier avec quiconque portera des projets en faveur du 101e département sans se rapprocher d'un parti car "les problèmes que nous soulevons à Mayotte ne sont pas les mêmes que ceux de la métropole.
Mansour Kamardine, le vieux baroudeur de la politique de Mayotte réélu :
Figure incontournable de la scène politique mahoraise depuis 4 décennies. Plus jeune maire de Mayotte, conseiller départemental et député par 2 fois, Mansour Kamardine a occupé plusieurs mandats dans une carrière politique fait de hauts et de bas.
Depuis ses débuts à 18 ans il n’a pas varié dans son engagement toujours ancré à droite sur l’échiquier politique. RMPR, RPR, UMP, LR.
En 1983 alors âgé de 23 ans il est élu maire de Sada, l'un des plus jeunes maires de France à l’époque. En 1983 alors âgé de 23 ans il est élu maire de Sada, l'un des plus jeunes maires de France à l’époque. Vient ensuite son élection au conseil général en 1994 ; il sera vice-président de Younoussa Bamana. Par deux fois, il se présentera aux législatives, il essuiera deux échecs avant d’être élu en 2002.
Ce premier mandat à l’Assemblée nationale sera marqué par des victoires connues, d’autres peu ou pas par le public. Parmi ses actions remarquées on note l'abolition de la polygamie en 2003, la citation de Mayotte dans la Constitution ou l’adoption de la loi d'organisation d'un référendum local en 2007 qui a conduit au référendum de 2009 sur la départementalisation. Absent de la politique de 2007 à 2017, il est réélu dans la seconde circonscription avec plus de 64% des suffrages en 2017.En 2021 il se présente aux Départementales avec pour objectif de mieux servir l’île en tant que président du Conseil Départemental. Il remporte le scrutin dans le canton de Sada-Chirongui mais échoue à la présidence remportée par Ben Issa Ousséni.
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