Depuis son sacrement, Ludivine Edmond vit sur un nuage. En effet, depuis son sacre le 6 août dernier, la jeune femme de 20 ans a la lourde tâche de représenter sa région, la Guadeloupe, le 11 décembre 2021 au plus grand concours de beauté de France, Miss France. La jeune femme originaire de la commune de Gourbeyre qui n’a pas grandi directement sur l’île est fière de représenter son paradis comme elle aime à le rappeler. Loin de miser que sur la beauté, Ludivine Edmond est une miss à la tête bien pleine. Etudiante en comptabilité et gestion, elle souhaite devenir gestionnaire de patrimoine. Femme engagée, elle désire démocratiser la beauté noire dans les grands défilés de mode. Interview.
La Guadeloupe va t’elle gagner le plus grand concours de beauté de France ? Réponse ce samedi 11 décembre 2021 à 15h. En attendant, les résultats, la tâche de représenter cette région qui a déjà remporter plus d’une fois revient à Ludivine Edmond.
C'est le 6 août dernier au Palais des Sports du Gosier que Ludivine Edmond a succédé à Kenza Andrèze-Louison au titre de Miss Guadeloupe 2021. La reine de beauté a été couronnée devant Clémence Botino, Miss France 2020. La jeune femme de 20 ans mesure 1m77 et est originaire de la commune de Gourbeyre, même si elle n'a pas grandi directement sur l'île, comme elle l'a fait savoir sur Instagram. Actuellement étudiante en comptabilité et gestion, elle souhaite plus tard devenir gestionnaire de patrimoine. Loin de miser que sur la beauté, Ludivine Edmond est une miss à la tête bien pleine. Etudiante en comptabilité et gestion, elle souhaite devenir gestionnaire de patrimoine. Femme engagée, elle désire démocratiser la beauté noire dans les grands défilés de mode. Interview
The Link Fwi : Bonjour Ludivine Edmond bienvenue sur The Link Fwi, premièrement qui es-tu, d’où viens-tu, peux-tu te présenter ?
Ludivine : Bonjour à tous les lecteurs et lectrices de The Link Fwi, je suis Ludivine Edmond, je suis l’actuelle Miss Guadeloupe 2021. Au niveau de mon parcours, je suis actuellement en deuxième année de comptabilité et gestion dans l’optique de devenir gestionnaire de patrimoine.
TLFWI : Quelles sont tes passions et hobbies ?
Ludivine Edmond : En effet j’en ai. La première d’entre toutes les choses qui me passionnent, c’est la pâtisserie que j’aime faire depuis toute petite. Je garde les souvenirs quand je venais en Guadeloupe, où je voyais ma grand-mère réaliser des gâteaux de baptême, de mariage, mais aussi ceux de ma mère préparant des pâtisseries. C’est vraiment quelque chose qui m’anime depuis mon plus jeune. La pâtisserie est l’une des choses qui me rapproche de ma famille, raison pour laquelle je l’affectionne tant. J’aime aussi la mode. Cela fait deux ans, que j’ai intégré une agence de mannequinat, qui s’appelle Kem Angels et qui s’est aussi implantée en Guadeloupe cette année. Pour finir, j’apprécie beaucoup le domaine musical même si je n’en fais pas personnellement. Grâce à un ami qui évolue dans le domaine musical, j’ai eu la chance de participer à des séances studios avec des artistes. J’ai rencontré des managers, c’est quelque chose que je trouve vraiment très enrichissant parce que l’on découvre, la spontanéité, la détermination et la personnalité de l’artiste. Ce n’est pas quelque chose que l’on perçoit à travers leur art ou leurs interviews. C’est dans ces sessions studios que l’on se sent plus proche de l’artiste. En ayant fait cela, je me sens vraiment privilégiée.
The Link Fwi : Lorsque tu as énuméré tes passions, tu nous a parlé de ton entrée dans le monde du mannequinat. Comment cela a t’il commencé ?
Ludivine Edmond : Etant plus jeune, j’ai eu la chance de participé à plusieurs concours de beauté. Je faisais partie d’une association de danses traditionnelles qui se nomme “ Bay lanmen” à Stains, ville où j’ai grandi. C’est durant cette période que j’ai participé à un concours de beauté du quartier que j’avais rencontré. Je crois que je devais avoir huit ou neuf ans. J’en garde de bons souvenirs car, c’est trop mignon (rires). Ensuite, j’ai participé à une élection de la “ Reine de pâque “ Mérure, commune où j’étais en Picardie. Titre que j’ai remporté à l’âge de seize ans. Puis à l’âge de dix-ans, j’ai fini deuxième dauphine dans un autre concours en Picardie. Vous voyez, j’ai toujours évolué dans le milieu des miss. Par la suite, j’ai participé à plusieurs concours pour intégrer différentes agences. J’ai réitéré l’expérience plusieurs fois, si bien que je suis devenue habitué des concours de beauté etc, donc quand j’ai intégré l’agence Kem Angels, j’étais déjà habitué aux shootings photos pour les books, tirages en polaroïd. J’ai aussi défilé pour des créateurs. A dix-sept ans, mon père a été muté en Guadeloupe, du coup, je l’ai suivi, mais vraiment au dernier moment, car, j’avais décidé de rester poursuivre mes études sur Paris. En arrivant sur place, j’ai appris, l’existence d’une structure Kem Angels en Guadeloupe. Il faut croire que c’était mon destin, parce que je quitte la France, pensant que je n’allais pas avoir d’agence et là, avant de partir, j’apprends que Kem Angels est en Guadeloupe.
TLFWI : Donc tu es née et a grandi en France Hexagonale ?
Ludivine Edmond : En effet, je suis née dans le 18e arrondissement de Paris, j’ai grandi dans le 20e arrondissement, plus exactement à Porte des Lilas jusqu’à mes quinze ans. Ensuite, j’ai suivi mes parents en Picardie où j’y suis restée trois ans et enfin, je suis arrivée en Guadeloupe lorsque mon père a eu sa mutation.
The Link Fwi : La mode te passionne t’elle encore autant ?
Ludivine Edmond : Oh oui ! Jusqu’à présent je suis une passionnée de mode. Pour tout vous dire, j’aimerais même faire carrière si possible dans ce domaine. J’aimerais devenir une mannequin internationale, défiler pour les plus grands créateurs ou marques. Sans doute que l’élection de Miss Guadeloupe et celle de Miss France seront un tremplin pour cette carrière à laquelle je me destine.
TLFWI : Pour revenir au concours Miss Guadeloupe. Qu’est-ce qui t’a motivé à y participer ?
Ludivine Edmond : C’est vrai que contrairement à la mode et au mannequinat, ce n’était pas un rêve de petite fille. Cette, il s’agissait pour moi de me donner un défi en tant que jeune femme. Je voulais me pousser au-delà de mes limites et voir jusqu’où je serais capable d’y aller. Je me suis inscrite vraiment au dernier moment. J’ai envoyé ma candidature la veille de la clôture des pré-sélections et c’est passé. J’ai été ensuite convié à l’Hôtel Arawak où une sélection s’opérait. J’ai fait partie des sept finalistes où j’ai partagé une belle aventure avec ces sept autres belles jeunes femmes. Il n’y avait pas de grosse compétition entre nous. Nous étions vraiment toutes soudées. J’en garde un très bon souvenir. Une aventure que j’aurais refait sans hésiter avec les mêmes filles.
The Link Fwi : Quelle fût la réaction de tes proches quand tu as remporté le concours régional et surtout t’ont-ils soutenu tout au long de cette aventure ?
Ludivine Edmond : Du fait l’actuelle crise sanitaire qui impose un contexte particulier, mes proches n’ont pas pu être présent physiquement. L’élection était vraiment à huit clos. Avant et après le concours et donc ma victoire, j’ai eu toute ma famille via Facetime. J’ai parlé à mon père, mes cousines qui ont fait le déplacement, même les voisins étaient à la maison pour féliciter mes parents. De ce que j’ai pu voir, c’était la folie, à la maison, dans la rue et dans l’ensemble de la commune de Gourbeyre.
TLFWI : Selon toi, quelles sont les compétences requises pour participer à l’élection Miss Guadeloupe ?
Ludivine Edmond : Premièrement, il y a des critères de taille qui sont incontournables. A un centimètre près, cela peut ne pas passer. Il faut faire au minimum 1m70. Ensuite, tout dépend de la personnalité de la personne. Nous sommes toutes différentes et nous sommes toutes belles à notre façon mais comme le dit l’association Guadeloupe La Belle, “ il faut être belle mais pas que “ Je pense que chaque candidate doit incarner cet adage. En tant que candidate, il ne faut pas s’attacher qu’à notre représentation physique. Une candidate avant d’être miss, doit avant tout s’intéresser aux autres, donc être avenante et altruiste. Puis, elle doit vouloir représenter son île, la Guadeloupe et ce n’est pas rien. Cela demande beaucoup d’implication personnelle et, faut le vouloir.
The Link Fwi : Quel était ton état d’esprit et t’attendais-tu à remporter le concours ?
Ludivine Edmond : Pas du tout ! Quand on regarde bien la caméra, on voit bien que j’étais sous le choc. Je ne m’y attendais vraiment pas. Pour moi c’était ma première Dauphine qui allait remporter le concours. J’étais agréablement surprise d’être sacrée miss. Je ne partais pas avec la prétention de gagner l’aventure parce que, je n’étais pas au top de ma forme physique. J’ai dû perdre beaucoup de poids pour atteindre mes objectifs. J’étais comme je vous l’ai dit agréablement surprise d’être couronnée.
TLFWI : Qu’est-ce qu’être miss Guadeloupe, pour toi ? En quelques mots, décris ton rôle d’ambassadrice de l’île aux Belles Eaux ?
Ludivine Edmond : Mon rôle d’ambassadrice consiste à représenter la Guadeloupe mais avant tout ses habitants. La Guadeloupe est vraiment très riche que ça soit par son histoire, sa biodiversité, sa faune, sa flore, son art, sa culture et son peuple. Nous sommes, un melting pot. C’est vraiment une chance que de vivre dans toute cette richesse et, me concernant, ce qui m’a vraiment touché, après mon sacre, a été de vivre l’aventure du Tour de la Guadeloupe qui a fait son grand retour cette année. J’ai pu recevoir l’amour des guadeloupéens(nes). J’ai pu voir tout le soutien qu’ils m’ont apporté. Cela me procure beaucoup d’énergie, beaucoup de courage, de force à les représenter samedi à l’élection Miss France.
The Link Fwi : Mais que représente la Guadeloupe pour toi ?
Ludivine Edmond : Bien que je sois née et que j’ai grandi en France Hexagonale, pour moi la Guadeloupe, c’est chez moi. J’ai eu la chance d’avoir des parents qui m’ont inculqué cette culture depuis mon plus jeune âge. Je faisais partie d’associations culturelles antillaises en région parisienne. J’allais assez régulièrement en Guadeloupe, environ tous les deux ou trois ans avec mes parents. Je me sens chez moi en Guadeloupe et, j’ai toujours ce pincement au cœur quand je la quitte et même là, en étant en France Hexagonale, elle me manque. Quand il a fallu partir, j’ai eu les larmes aux yeux car, je quittais chez moi.
TLFWI : Est-ce un titre difficile et exigeant à porter selon toi ?
Ludivine Edmond : Pour moi, ce n’est pas un titre difficile mais tout dépend de ce que l’on souhaite accomplir. Sans prétention aucune, je pense “ avoir les épaules” pour porter le titre puisque dès le début de la compétition locale, je prenais suffisamment de recul. Je n’étais donc pas envahie par les émotions. Je n’ai pas eu de stress. Jusqu’à présent, pour le moment, je n’en ai pas. C’est au fur et à mesure de la préparation, que j’ai commencé à prendre conscience du poids qui repose sur mes épaules mais au début cela ne m’a pas paru si difficile que cela. Je pense que j’ai vécu le plus dur en termes de préparation pour l’aventure Miss France, en espérant que tout se passe bien par la suite.
The Link Fwi : Quel est ton état d’esprit aujourd’hui que tu portes le diadème ?
Ludivine Edmond : J’ai beaucoup de fierté de représenter la Guadeloupe. J’espère aller le plus loin possible, pourquoi pas le concours Miss Univers si l’occasion se présente(rires). Le jour de l’élection, je tâcherai de représenter les guadeloupéens comme il se doit. Sans eux, je ne serais pas là aujourd’hui.
TLFWI : En tant qu’antillaise et femme noire, penses-tu que la beauté noire soit suffisamment représentée dans les concours de beauté et de miss ?
Ludivine Edmond : Avant mon départ de la Guadeloupe, je suis intervenue dans une école où face à des enfants, j’ai abordé la thématique de l’estime de soi en tant que noirs. C’est d’ailleurs l’une des causes que j’aimerais défendre à Miss France, l’acceptation et l’inclusion des beautés plurielles. C’est vraiment une action que je voulais mener auprès d’un jeune public. Je souhaitais intervenir en milieu scolaire et faire un groupe de parole. Sauf que je ne savais pas encore quelle tranche d’âge que j’allais viser. C’est en discutant avec ma coach en développement personnel, que je remercie au passage, car elle m’a beaucoup aidé durant la préparation. Elle m’a donné des pistes et elle m’a proposé d’intervenir dans son école et de parler à des enfants en grande section. J’ai trouvé cela vraiment intéressant d’intervenir dès leur plus jeune âge puisque c’est à cette période qu’ils doivent se construire et qu’ils aient l’envie de toujours aller plus loin et qu’ils ne se limitent pas. Je suis donc très contente de l’avoir fait avant mon départ pour Paris, parce que c’était une action qui me tenait à cœur et là encore, j’ai reçu beaucoup d’amour de la part de ces enfants, cela m’a regorgé d’amour et de force avant mon départ pour la compétition nationale.
The Link Fwi : Appréhendes-tu l'aventure Miss France ou es-tu plutôt confiante ?
Ludivine Edmond : Je n’ai pas d’appréhension particulière. J’ai hâte d’être à samedi. Avec les autres candidates, on s’entend bien. L’aventure Miss France ma permis de connaître l’île de La Réunion que je ne connaissais pas. Franchement pour le moment je profite de chaque instant et je ne me mets pas de pression.
TLFWI : Quel serait ton message pour toutes ces jeunes filles qui ont l’envie de participer à des concours de beauté comme Miss Guadeloupe et évidemment Miss France ?
Ludivine Edmond : La première chose que je leur dirais, c’est de toujours croire en elles. De rester elles-mêmes, comme on a pu me le dire le soir de l’élection de Miss Guadeloupe, ce qui a plu, c’est mon naturel et ma spontanéité. On n’a pas à s’inventer de nouvelles facettes de notre personnalité, il faut rester fidèle à soi-même. Je leur dirais aussi, de ne pas se sous-estimer car, elles sont fortes, belles, à partir de là tout est possible.
The Link Fwi Où pouvons-nous suivre ton aventure à Miss France, es-tu sur les réseaux sociaux ?
Ludivine Edmond : Alors, il y a les deux comptes. Il y a mes comptes personnels et ceux du Comité régional. Vous pouvez donc suivre les deux. Pour ma part, c’est ludivineedmondoff sur Instagram et sur Facebook. En ce qui concerne le comité, c’est missguadeloupeofficiel sur les deux plateformes.
Comments