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Les petites confidences à l’unisson de Cynthia Abraham

  • ELMS
  • 23 déc. 2021
  • 14 min de lecture

Son nom ne vous dit sans doute rien, pourtant, Cynthia Abraham est une valeur sûre du Jazz créole. Née dans une famille de musiciens, artiste multi-instrumentiste, aussi bien capable de jouer du piano et de la flûte traversière que de partir dans des envolées lyriques, la jeune guadeloupéenne est une artiste complète. L’ancienne pensionnaire du Centre des Musiques Didier Lockwood a à son actif deux albums, “ Petite voix” (2015) et le dernier en date “ Unisson “ publié cette année dont elle nous dévoile les facettes.



Cynthia Abraham. Crédit photo : Jérémy Bruyère

Cynthia Abraham, un nom, une voix, un concept. Sans doute, son nom ne vous dit rien, pourtant, la jeune femme est une valeur sûre du Jazz créole. Bée par la musique depuis son plus jeune âgée vu qu’elle est née dans une famille de musiciens, Cynthia Abraham est une artiste multi-instrumentiste. Capable aussi bien de jouer du piano et de la flûte traversières, deux instruments qu’elle a étudiés, que de partir dans des envolées lyriques, elle vit par et pour la musique.

En effet, très jeune, sa passion pour le chant et les arts de la scène l’ont emportée vers le jazz, genre musical dans lequel elle évolue encore aujourd’hui bien que d’autres styles musicaux l’influencent. Lorsque le choix des études a dû se faire, c’est évidemment la musique qu’elle opte. Après une solide formation académique, elle se tourne vers un Diplôme d’études musicales, obtient également un diplôme du Centre des Musiques Didier Lockwood en cursus professionnel, tout en se forgeant une expérience scénique au CREA ( Centre d’Eveil Artistique) au sein duquel, elle se diversifie : comédie musicale, opéra, chanson française et jazz sous la direction de Didier Grojsman.

Du côté de ses influences, elle dit avoir un répertoire aussi vaste que varié, allant de la Soul au Gospel, en passant par les musiques latines, brésiliennes, espagnoles et caribéennes dont le Zouk, style musical des Antilles-Françaises avec lequel elle a grandi de par son père, Guadeloupéen. Les artistes qui l’ont inspiré sont eux aussi très nombreux. Elle cite notamment, des grands noms du Jazz tels que Bobby Mc Ferrin, Dianne Reeves, Gretchen Parlato, mais aussi Take6, Jill Scott, Eryka Badu, D’Angelo. Plus proches d’elles, elle a été influencée par le mythique groupe Kassav’ et les crooners Jean-Michel Rotin.

Du haut de ses trente ans, Cynthia Abraham a déjà à son actif deux albums dont le premier “ Petite Voix” a été publié en 2015. Le dernier en date “ Unisson” est sorti le 15 Octobre 2021. Interview de cette artiste multi-facettes à l’unisson.




Cynthia Abraham. Crédit photo : Jérémy Bruyère

The Link Fwi : Bonjour Cynthia Abraham, bienvenue sur The Link Fwi, premièrement qui es-tu, peux-tu te présenter à nos spectateurs (trices) ?


Cynthia Abraham : Bonjour. Merci pour cette invitation. Je suis Cynthia Abraham, j’ai trente ans. Je suis chanteuse de Jazz, mais je précise avec un grand “ J” car ma musique touche beaucoup d’autres styles qui m’influencent. Mon père est originaire de la Guadeloupe et ma mère est Française de l’Hexagone. J’ai commencé la musique lorsque j’avais six ans.

TLFWI : Quel est ton parcours musical et comment es-tu entré dans la musique ?

Cynthia Abraham : A vrai dire, la musique a toujours fait partie de mon quotidien, puisque j’ai grandi au sein d’une famille de musiciens. Ainsi, mon père et ma mère font de la musique, ils enseignent d’ailleurs la musique, mon père est professeur de piano et ma mère est quant à elle professeure de violon. Mon frère et ma sœur font également de la musique. Cependant, au-delà de mon cocon familial, c’est bien toute ma famille qui en fait. A savoir mon grand-père, mes oncles, mes cousins, c’est vraiment tout le monde qui fait de la musique.

Mes parents m’ont ensuite inscrite au Conservatoire et aussi, petite, j’allais dans la chorale de ma tante. J’ai aussi eu la chance de participer aux nombreux stages de musique de mes parents, avec tous leurs élèves. J’ai aussi eu droit à des classes aux horaires aménagés. J’avais classe le matin et cours de musique l’après-midi. J’ai aussi été au Conservatoire où j’ai étudié la musique classique mais aussi beaucoup le jazz. A dix-huit, comme je le dis souvent, j’ai volé de mes propres ailes. J’ai démarché tous les bars de Paris afin de me produire dans l’optique de vivre de ma passion. La musique fait donc partie de ma vie.



The Link Fwi : Quels sont tes influences et les artistes qui t’ont donné l’envie de faire de la musique ?

Cynthia Abraham : Mes influences sont multiples et variées. C’est vraiment dur de résumer l’ensemble de mes influences car, j’aime beaucoup d’artistes, mais si je devais donner quelques noms, je dirais que, tout d’abord, vocalement parlant je citerais Bobby Mc Ferrin, je le considère comme le “ Dieu de la voix”, au niveau du lâcher prise et de la détente vocale. Il y a aussi Take6, c’est un groupe de six chanteurs américains qui sont vraiment excellents. Après, il y a toutes les grandes voix du jazz américain que j’aime énormément : Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, Billie Holiday. Au niveau des artistes contemporaines, je citerais Esperanza Spalding, Gretchen Parlato, Becca Stevens. En ce qui concerne les voix masculines, il y a tous ceux de la Soul. Les chanteurs de la Motown tels que Marvin Gaye, Steevie Wonder etc. J’ai écouté beaucoup de gospel et de la musique classique. Sans oublier, les musiques latines comme la musique brésilienne ainsi que la musique caribéenne là encore difficile à citer tant ils sont nombreux, mais je peux évoquer Mario Canonge, Tony Chasseur, Kassav’, Jean-Michel Rotin, Jean-Claude Naimro etc. Vous voyez, impossible de faire une liste complète tant mes influences sont nombreuses et variées.

TLFWI : Comment qualifierais-tu ta musique et d’où puises-tu tes inspirations ?

Cynthia Abraham : Dans “ Unisson “ j’ai vraiment mis l’accent sur le français doncça peut s’apparenter à de la chanson française. Il est beaucoup moins jazz que mon premier album “ Petites voix “ publié en 2015, évidemment, il y a toujours ce côté jazz vu que je me considérerais toujours comme une chanteuse jazz. Il y a toujours autant d’improvisation, beaucoup de couleurs qui se réfère au style jazz. Il y a également cette touche caribéenne qui rappelle mes origines guadeloupéennes. Puis, il y a des influences de ce que l’on nomme les “ Musiques du Monde “ vu que je suis influencé par différents styles que j’ai déjà cité précédemment. Si je devais donc résumer,“ Unisson “ est donc un mélange de toutes ces influences, jazz, musique caribéenne et musique du monde.




Cynthia Abraham. Crédit photo : Jérémy Bruyère.

The Link Fwi : Quels sont tes thèmes de prédilection ?

Cynthia Abraham : Avant de parler des thèmes abordés dans l’album. Selon moi, il est important de parler du nom que je lui ai donné. “ Unisson” dans sa définition première, veut dire en musique : “ émission simultanée de deux sons émis à la même hauteur soit par deux voix soit par deux instruments.” Au-delà de l’aspect musical, il évoque un accord de pensées ou de sentiments et par extension, là c’est plus personnel, un synonyme d’altruisme et qui inspire à s’ouvrir plus que jamais à créer un monde meilleur donc être à l’unisson avec soi-même et avec les autres. Etre à l’unisson avec le monde qui nous entoure. Après, bien évidemment, chaque chanson a son thème, mais pour être plus précis, je parle de choses personnelles, tel que mon métissage, ou encore la prise de conscience du respect du vivant, notre place dans le Monde et dans la nature en tant qu’humain. J’évoque aussi la difficulté que nous pouvons rencontrer quand nous devons faire des choix. Chaque chanson a aussi son histoire.

TLFWI : Combien d’albums ou d’Ep as-tu à ton actif et quels sont-ils ?

Cynthia Abraham : “ Unisson “ est sorti le 15 Octobre 2021. Avant, j’ai sorti deux singles “ Laissez aller “ et “ Regarder danser” qui ont été dévoilés en mai et en juillet. Avant ce projet, j’ai sorti un album avec le trio SELKIES sur leur album “ Incantation “ sorti en 2020 et j’ai aussi participé à la publication de leur 1er album “ La Koulèr la paix” en 2017. J’ai également publié un album en 2020 avec le groupe que j’ai formé avec mon frère et ma sœur “ Abraham Réunion”. Puis, bien avant tout ces projets, en 2015, j’ai sorti mon premier album “ Petites Voix”.



The Link Fwi : Tu as donc collaboré avec d’autres artistes, d’autres groupes y compris avec ta fratrie, mais, pourquoi as-tu fait le choix de la carrière solo ?


Cynthia Abraham : Pour moi, ce n’est pas incompatible. J’ai toujours mené ma carrière en solo et en même temps, j’ai toujours collaboré avec pleins d’autres artistes en tant que choriste. Tout ce que je fais avec d’autres artistes ou d’autres groupes nourrit mes projets personnels et inversement, tout ce que je fais en solo, nourrit mes collaborations. Ce n’est pas un choix, je fais tout ceci en parallèle et cela me correspond.




TLFWI : Justement peux-tu nous parler de ton deuxième album “ Unisson “comment est-il né ?



Cynthia Abraham : Comme on le sait tous, depuis un an et demi, bientôt deux ans, nous vivons une situation particulière. On traverse une crise sanitaire sans précédent. Le thème de l’album a muté vu que j’ai rebondi avec tous les événements que nous vivons en ce moment et pour moi, l’album a un autre sens qu’au moment où je l’ai écrit et composé. Cependant, je l’ai enregistré il y a un moment, sauf que je n’avais pas trouvé le moment pour le sortir au regard de la situation que nous avons traversé lors du premier confinement etc. Les chansons ont été écrites sur plusieurs années. Il y a des récentes et d’autres plus anciennes. Il faut savoir que le processus de création chez moi est très périodique, au sens où, je vais être très inspiré pendant une période puis pendant des mois, je ne vais rien écrire ou composer. Je peux aussi revenir sur ce que j’ai déjà commencé.

C’est vrai que précédemment, j’ai expliqué le sens du titre mais, il y a eu un élément déclencheur, ça a été mon voyage en Afrique du Sud au cours duquel, j’ai gagné un concours international, l’Unisa International Jazz Voice Competition. Suite à cela, je suis revenue en France complètement nourrit de toutes ces rencontres et expériences humaines et musicales. J’avais été extrêmement touché par les remarques du jury ce qui a décuplé ma confiance en moi, à un moment où je n’allais pas très bien. Je suis donc revenu avec de nouvelles envies, j’ai repris goût à l’écriture. L’album a pris en tout et pour tous trois ans et il était temps qu’il sorte. (rires)




The Link Fwi : Quelles sont les influences et les artistes avec lesquels tu as collaboré ?

Cynthia Abraham : Sur “ Unisson” la grande majorité des titres sont en solo. C’était une envie pour moi de le faire. Cela fait longtemps que je fais des concerts en solo, parce que j’adore ça, j’adore l’état dans lequel cela me met, être seule sur scène puisque, nous sommes amenés à être un instrument soliste avec notre voix. Personnellement, j’adore m’essayer à être aussi un instrument de la rythmique et de l’harmonique et en tant que chanteuse cela m’a toujours passionné. Au niveau de la composition, j’ai toujours travaillé avec des “loopers” pour faire des boucles avec ma voix et j’avais envie de retranscrire cela dans l’album. Par ailleurs, je voulais un album minimaliste, intimiste, ce qui n’empêche pas d’être dans une bonne énergie.

Pour les collaborations, j’ai souhaité inviter d’autres musiciens. J’ai voulu entendre certains timbres. Pour ce faire, j’ai fait appel à quatre merveilleux artistes que sont, Sonny Troupé au KA et qui m’a fait un super arrangement sur la chanson “ Misyé Mendé “. J’ai aussi collaboré avec Pierre de Bethmann qui est un très grand pianiste de jazz et un grand arrangeur. Il a joué sur le morceau “ Siyobona”. On retrouve également le pianiste Edouard Monnin qui avant un ami très cher. Ces deux pianistes sont liés à mon voyage en Afrique du Sud, cela avait du sens donc de les inviter sur ce nouvel opus. Edouard m’a beaucoup soutenu lorsque j’étais là-bas. Il m’a envoyé des partitions, enregistré des grilles d’accord pour que je m’entraîne etc. Pierre quant à lui, a écrit des lettres de recommandation pour les jurys. Le dernier artiste présent dans l’album, c’est Munir Hossn, un guitariste et bassiste brésilien, que j’admire et que je connais depuis très longtemps. Il a joué sur le titre “ S’envoler “. Là aussi, je lui envoyé, l’audio avec tous les arrangements, il a retranscrit ça à sa façon avec son univers et le résultat est au rendez-vous.


Sur l’album, seuls trois morceaux ne sont pas de moi. C’est le cas de “ Siyobona “ qui a été écrit par Lindiwe Maxolo qui est d’Afrique du Sud. Elle l’a écrit pour moi, pour le concours que j’ai remporté. Là encore, c’est très relié à ce voyage. Quand j’ai chanté ce morceau au deuxième round du concours, je l’ai tellement aimé, à mon retour sur Paris, je lui ai envoyé un email pour lui dire à quel point j’appréciais sa chanson et ô combien je souhaitais l’enregistrer pour mon album. Cela lui a fait plaisir, elle a accepté. Dans sa chanson, elle parle de ceux qui osent et qui prennent des risques dans la vie et qui seront récompensés par cette énergie qui est au-delà de nous, cela m’a beaucoup touché.


“ S’envoler “ avec Munir Hossn, a été écrit au moment où j’avais des soucis de santé. J’avais un régime alimentaire extrêmement compliqué. J’avais besoin de m’envoler, de lâcher prise de penser à autre chose. Il y avait aussi des sujets écologiques qui me préoccupaient de ce fait, j’ai eu envie de rendre hommage à l’instant présent ainsi qu’à la nature.


“ Lost in the Shadow “ que je chante avec Edouard Monnin, là encore c’est un morceau écrit par un artiste sud-africain, qui est un hommage à Busi Mhlongo qui a été une grande artiste d’Afrique du Sud, qui durant toute sa carrière s’est battue pour la liberté notamment celle des femmes.


“ Misyé Mendé ” chanté en compagnie de Sonny Troupé, est un hommage à ce rythme du gwoka musique traditionnelle de la Guadeloupe et qui rend en même temps hommage à mes ancêtres.



Cynthia Abraham. Crédit photo : Jérémy Bruyère.

TLFWI : En tant que femme et artiste quelle est ta vision de la nouvelle scène musicale Jazz & Soul, est-ce difficile d’être une femme dans ce milieu, et est-ce difficile d’être une artiste francophone dans un milieu en général anglophone ?

Cynthia Abraham : Je pense que deux choses sont à différencier. Les chanteuses et les instrumentistes. En tant que chanteuse, je trouve qu’il y a une sorte de normalité vu qu’il y a beaucoup de chanteuses connues ou moins connues. Ma sœur qui est instrumentiste, je trouve qu'il est plus difficile pour une femme de l’être vu que c’est un monde très masculin. Après, il y a désormais le phénomène de mode qui veut que les femmes soient partout donc le milieu commence à s’ouvrir, les femmes sont de plus en plus mises en avant. Après, je trouve que nous allons vers un extrême au sens où autant qu’avant les femmes passaient complètement inaperçues, maintenant, nous avons des formations musicales qu’avec des femmes. Il y a aussi des quotas de femmes pour que ce soit plus équilibré, sans doute que par la suite, tout cela va se rééquilibrer que nous allons trouver une espèce d’équité entre les hommes et nous les femmes. Toutefois, c’est à nous les femmes de prendre notre place, à nous affirmer. Cela va prendre du temps mais c’est en bonne voix.

Personnellement, je ne l’ai jamais mal vécu, sauf à mes débuts, où j’étais jeune et que j’allais dans les Jam session. Je trouvais difficile de se faire un nom. Après, je ne sais pas si c’est parce que j’étais jeune sans trop d’expérience ou parce que je suis une femme. Néanmoins, aujourd’hui, je le vis plutôt bien.

Puis, à la question sur la domination de l’anglais sur le français, à Paris, où je vis, il y a une telle diversité culturelle, je ne sens pas la domination du milieu anglophone dans les productions musicales. Je suis moi-même entouré d’artistes de toutes origines, de tous milieux. Bien sûr, j’ai écouté beaucoup de musiques nord-américaines, mais, cela ne m’a jamais freiné dans mes compositions. Le fait de chanter en français du jazz est encore une fois une démarche plutôt personnelle, nous sommes plus à nu en chantant dans sa langue maternelle. Me concernant, j’ai moins de pudeur à chanter en anglais qu’en français. C’est un véritable plaisir pour moi de chanter en français comme en anglais et même en créole, langue de mon père. J’ai mis du temps à être à l’aise à chanter en créole. Je suis né en France, à Paris. Je ne parle pas créole, je le comprends. Là aussi, ça a été un processus de me dire que, c’est légitime de chanter des textes en créole.

The Link Fwi : Vu que tu abordes les langues dans lesquelles tu interprêtes tes morceaux. On voit que tu chantes en français, mais aussi en anglais, en créole et le russe. Pourquoi toutes ces langues ? Sont-elles une volonté de toucher un public plus large que le public francophone ?

Cynthia : Alors non, ce n’est pas une stratégie ou une volonté spéciale de toucher plus de gens. Après, si ça a cet effet, tant mieux (rires). J’ai toujours chanté dans plusieurs langues. J’ai toujours apprécié le groove que dégagent des textes chantés dans des langues différentes. Il y a une musicalité qui s’y dégage. Par exemple, outre le fait de chanter dans les langues citées, j’adore interpréter des textes en portugais ou en brésilien, cela me pousse à phraser d’une certaine manière. L’anglais est très rond. Le français va être très pointilleux. J’ai toujours aimé imiter la phonétique de chaque langue, c’est même une passion chez moi (rires). Ensuite, il y a le sens des mots dans chaque langue. Là aussi c’est une passion. Il y a des subtilités de langage dans chaque langue, au sens où, comment une idée peut être exprimée de façon différente selon les langues. Pour le russe présent dans l’album, il est issu d’un opéra, “ Opéra pour un flipper “ de Lady Godiva, parce que j’ai fait partie d’un chœur pendant dix ans au CREA, et on montait un opéra par an. Il y avait ce chant que j’ai interprété à mes douze ans. C’était une manière pour moi de rendre hommage à ce chœur qui m’a modelé en tant qu’artiste et en tant que personne.



TLFWI : Quelle est ton actualité ? As-tu prévu une tournée ou penses-tu déjà à un nouveau projet ?

Cynthia Abraham : C’est assez compliqué de parler d’une tournée vu laconjoncture sanitaire actuelle. Cependant, je me suis produite sur scène le vendredi 26 novembre au Studio de l’Hermitage à Paris, qui fût le concert de sortie d’album. J’étais seule sur scène mais pour cette occasion, les invités étaient présents hormis Sonny Troupé mais il a été remplacé par Andy Berald. Pareil pour Munir Hossn qui n’a pas pu être là vu qu’il vit à Los Angeles mais il a été remplacé par Anthony Jambon à la guitare. Pour ce qui est du reste, concerts etc, il y a pleins de choses en suspens. Je ne peux pas tout à fait me prononcer sur ce qui va suivre, mais oui, j’espère pouvoir remonter très vite sur scène.



Cynthia Abraham. Crédit photo : Jérémy Bruyère

The Link Fwi : La Covid-19 a t’elle été un frein à ta productivité ?

Cynthia Abraham : Oh oui. Je m’explique. J’ai traversé pleins de phases différentes, je pense comme nous tous. J’ai d’abord été dévasté parce que quand l’épidémie a commencé avec Abraham Réunion, nous venions tout juste de sortir notre album. Nous avions l’impression d’avoir été arrêtés en plein élan. Par la suite, j’ai relativisé. Je me suis dit qu’il y avait des choses bien plus graves que la sortie d’un album etc. Ensuite, j’ai arrêté de chanter. Je me suis évadé pendant trois, je suis allé à la montagne. Un frein car aussi, je n’arrivais plus à être dans un processus créatif, je me disais également que vu la situation, plus jamais je ne pourrais faire de concerts. Ma pratique musicale est tellement reliée à la scène et j’ai besoin d’être sur scène pour me sentir bien, pour que ma vie ait du sens. Voir que j’étais privé de cela, c’est sûr que j’ai vécu cela comme un frein. Par contre, j’ai utilisé tout ce temps “ libre “ à concrétiser d’autres choses comme le fait de structurer mon association, demander des subventions. J’ai eu le temps de mettre en ordre tout ce qui concerne l’administratif, car avant cela, je n’avais jamais le temps de le faire. Au cours de cette période, j’ai fait une demande d’aide auprès de l’ADAMI ( Société civile pour l’administration des droits, des artistes et musiciens interprètes) que j’ai perçu. Ce qui m’a permis de financer tout le côté promotionnel pour la parution de l’album et vu que nous sommes dans une ère où l’artiste est aussi producteur, tout ceci nécessite des sommes colossales. Il y a des aides qui existent pour cela. Du coup, cela a été très positif. Je remercie ma mère au passage pour son aide et sa patience. (rires).

TLFWI : Où pouvons-nous suivre ton actualité, es-tu sur les réseaux sociaux ?

Cynthia Abraham : Je suis extrêmement active sur l’ensemble des réseaux sociaux, donc n’hésitez pas à vous abonner. Je communique assez régulièrement sur mes actualités, concerts, singles à paraître.

J’ai aussi mon site : https://www.cynthiaabraham.com/

Je suis aussi présente sur l’ensemble des plateformes d’écoute streaming : Cynthia Abraham - Unisson (bfan.link)

Spotify

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Itunes.

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Découvrez les titres de Cynthia Abraham :











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