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Le rêve australien de Gabriel vire au cauchemar. Il témoigne.

  • ELMS
  • 31 janv. 2023
  • 28 min de lecture

Dernière mise à jour : 5 nov. 2023

En 2016, Gabriel, un guadeloupéen de quarante-deux ans quitte la France, son emploi dans la police, ses amis pour une destination qui fait rêver depuis plusieurs siècles les voyageurs et autres personnes en quête de dépaysement ou de vie meilleure : l’Australie. C’est à Perth qu’il pose ses valises dans l’optique d’étudier l’anglais et même de vivre son rêve australien qui s’est transformé en cauchemar. Il nous raconte tout dans cette interview.


Terre de peuplement mais aussi de contrastes. Terre de tensions et de confrontations raciales du fait de son histoire coloniale brutale reposant sur l'opposition entre le monde occidental blanc et chrétien et les peuples aborigènes natifs de l’île continent. Pourtant, l’Australie fait rêver !


Chaque année, la grande île attire des milliers de migrants. Ils sont animés par cette quête d’une vie meilleure avec la volonté d’offrir à leurs enfants une éducation de qualité ou pour les autres, fuyant l’instabilité politique ou les guerres qui ensanglantent leurs pays.

Selon les estimations, depuis 1950, la grande île du sud accueillerait un flot constant de migrants à raison d’un million de personnes par décennie. Selon les chiffres de 2019, l’Australie aurait accueilli en 534 000 personnes pour la décennie 2009-2019 soit environ entre 30 000 et 50 000 migrants par année. En 2018, ils étaient 7,3 millions migrants vivre dans Australie. Il s’agissait de 29 % de la population née à l’étranger. Une année plus tôt, en 2017, il y avait 7,1 millions de personnes nées à l’étranger.

Néanmoins, malgré l’image de terre d’accueil, l’Australie cache une autre histoire, celle du racisme. Un racisme institutionnalisé. Certains pourraient douter de nos dires, mais, lorsqu’on parle d’un racisme institutionnalisé, il n’y a point d’exagération dans nos propos.

En effet, la colonisation britannique en terre australe a été marquée par des conflits ethniques avec les peuples aborigènes. Le racisme institutionnalisé. L’esclavage des peuples océaniens et même une très longue période de ségrégation raciale qui a débuté en 1901 jusqu’ au milieu des années 1960, avec la promulgation de la loi dite du “ The White Australia Policy” qui entrait dans ce que l’on nommait à cette période, l’Australie blanche.


A travers cette loi, il y a une volonté de la part des différents gouvernements de maintenir un certain “équilibre “ racial sur le territoire australien en limitant l’arrivée et l’installation de nouveaux immigrants principalement originaires de Chine continentale ou du Japon. Par exemple, durant toute cette période, une personne de couleur “ noire” ne pouvait séjourner en Australie. Les principales victimes de cette politique ont été avant tout les aborigènes, les peuples mélanésiens et les asiatiques. C’est en 1973 que la politique de l’” Australie blanche “ prit fin.

Malgré les nombreux changements sociétaux, le racisme reste encore profondément ancré dans la société australienne. Les aborigènes sont encore parmi les populations les plus pauvres de l’île continent. Beaucoup de communautés aborigènes dépendent fortement des aides financières publiques gouvernementales. Beaucoup présentent les pires symptômes de la pauvreté : alcoolisme, drogue, fort taux d’incarcération, chômage, faible degré d’instruction, violence conjugale et fort taux de criminalité.


D’autre part, selon un rapport de l’ONU daté du 22 décembre 2022 ( Australie : les personnes d’ascendance africaine font face au racisme (Experts de l’ONU) | ONU Info (un.org) les Africains et les personnes d’ascendance africaine sont exposés à des « des formes multiples de discrimination raciale, de xénophobie et de racisme systémique dans toutes les sphères de l’Australie, majoritairement [blanche]. En outre, les personnes d’ascendance africaine sont confrontées au profilage racial. Elles sont également victimes « d’insultes raciales, d’abus d’autorité, d’intervention policière excessive, de sous-protection, de ciblage et de violence ». Par ailleurs, le groupe dirigé par la présidente Catherine Namakula a entendu des préoccupations concernant des discours politiques de haine raciste et l’utilisation de stéréotype raciaux négatifs faits par certains politiciens de premier rang et même par les plus grands médias du pays.


Ce n’est pas la première fois que l’ONU épingle ce pays riche pour sa politique racialiste. Les rapports s’enchaînent et rien ne change. Au contraire. Canberra continue d’afficher sa volonté de limiter l’accès à son territoire aux populations “ vulnérables “ et le racisme et bien ancré dans la société australienne.


Gabriel, un Guadeloupéen de quarante-deux ans, fait partie de ces milliers de personnes à s’être installée en Australie. L’ancien policier national en France a tout quitté en 2016 pour venir à Perth pour apprendre l’anglais. Au départ, il devait rester un an mais l’ambiance, la vie sous ses latitudes l’ont plu et il a fait le choix de rester définitivement. Tout se passait sous les meilleurs auspices jusqu’en 2018, année où son rêve australien a viré en cauchemar. Il nous parle librement de son expérience négative australienne, son combat pour faire valoir ses droits en tant qu’homme noir dans ce pays où il est seul loin des siens.





The Link Fwi : Bonjour Gabriel, vous nous contacter depuis un pays lointain : l’Australie. Ce n’est pas la porte d’à côté. Où êtes-vous situé en Australie ?

Gabriel : Je réside actuellement à Perth, dans l’Etat de Western Australia.

TLFWI : Ce n’est vraiment pas commun d’entendre qu’un Guadeloupéen est installée en Australie. Pourquoi avoir choisi de vous installer dans ce pays du bout du monde ?

Gabriel : C’est vrai que ce n’est pas commun et pour tout vous dire, c’est un pays que je ne connaissais pas. Je n’y étais jamais allé mais j’avais l’envie d’améliorer mon anglais et je me suis donc dit “ pourquoi pas l’Australie “ ?

The Link Fwi : Ce n’était donc pas un rêve d’enfance ?


Gabriel : Alors là nullement. Suite à un voyage aux Etats-Unis, j’ai eu l’envie de parfaire mon anglais et j’ai opté pour l’Australie au lieu de me rendre au Canada, aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni.

TLFWI : Avant de partir pour l’Australie, où étiez-vous et que faisiez-vous ?

Gabriel : Avant de vivre en Australie, j’étais en France Hexagonale, plus précisément à Paris où j’occupais un poste au sein de la Police Nationale. J’étais brigadier. Cependant, j’ai eu l’envie de voir autre chose, de vivre une nouvelle expérience, c’est ce qui m’a poussé à quitter mon emploi et la France afin de me rendre dans ce pays.

The Link Fwi: Depuis combien d’années êtes-vous à Perth et comment votre installation s'est-elle déroulée, dans cette ville nouvelle que vous ne connaissiez pas ?

Gabriel : Je suis arrivé à Perth en janvier 2016. Par contre, je ne suis pas parti sur un coup de tête, j’avais tout préparé. Je suis passé par une entreprise française qui s'est occupée de tout : visa, installation, etc. A mon arrivée, j'étais dans une famille d'accueil, afin se fasse en douceur. A la suite de ça, j’ai commencé à chercher un appartement afin de commencer à vraiment y vivre.

TLFWI : Mais, question. Comment est la vie à Perth ? Est-ce que c’est comme on se l’imagine, les kilomètres de plage, l’extrême chaleur, les animaux dangereux, les paysages à perte de vue, les surfeurs, les filles blondes ? Je sais, cela fait un peu clicher.

Gabriel : Une partie de tout cela est vrai. Néanmoins, du fait de mon expérience, que je vais énumérer au fur et à mesure, je n’ai pas pu vraiment visiter Perth, me créer un réseau aussi bien social que professionnel. Disons que pour certaines personnes, c’est le rêve australien.

The Link Fwi : Question. Quelle est la vie d’un Guadeloupéen, afro-descendant dans un pays à l’histoire coloniale douloureuse peuplée par une population à majorité blanche ?

Gabriel : Avant tout, il faut savoir que tous les cas sont différents. Me concernant, je suis arrivé en Australie avec un visa d’étudiant. Ma situation ne peut être comparée à celle d'une personne venue avec un visa travail. Cette dernière pourra travailler à plein temps alors qu'avec un statut d'étudiant international, je ne peux travailler que vingt heures par semaine. En Australie, le coût de la vie est très élevé. Quand on est étudiant international, on paye tout. Nous devons payer la scolarité, la nourriture, le loyer, l’électricité etc et à la différence de la France c’est très cher. La situation est donc difficile avec ce statut pas comme si j’étais venu avec un visa travail.


Enfin, pour répondre à ta question, en tant qu’afro-descendant Guadeloupéen, c’est très difficile a cause du racisme systémique. Il est important de préciser, que le racisme systémique n’est pas propre à l’Australie mais la France y compris.

TLFWI : Vous parlez de vie chère, mais, est-ce que le salaire va de pair avec le coût de la vie ?

Gabriel : En Australie, une femme de ménage a un salaire plus élevé qu’un enseignant en France, cela vous donne une idée de comment la vie est chère. Puis, en tant qu’’étudiant international, la vie est d’autant plus difficile car et que l’on peut nous ne pouvons travailler que 20h par semaine, Sans compter les aléas de la vie qui peuvent survenir. De plus, je suis seul en Australie. Je n’ai personne sur qui compter et tous ces points font que la vie soit très difficile pour un étudiant international comme moi.

The Link Fwi : Justement, si vous nous contactez, ce n’est pas pour évoquer la vie digne des cartes postales ( plages, filles blondes, surf) mais c’est bien pour parler de vos péripéties au pays du koala. Peut-on dire que votre rêve australien se transforme en cauchemar ?

Gabriel : Effectivement, c’est le bon mot. Une expérience qui aurait dû être un rêve est devenu pour moi, un cauchemar.



TLFWI : Deux ans après votre installation à Perth, vous avez été confronté à plusieurs épisodes qui vous ont marqué et qui vous touchent encore. Pouvez-vous nous parler de ces cinq problématiques qui vous concernent ?

Gabriel : Mes problèmes ont commencé en 2018. Un soir, alors que je travaillais en tant que chauffeur indépendant de personnes (VTC), quatre clients sont monts dans mon véhicule, sur la route, l’un d’eux m’a demandé me demandent de tourner à droite, sans avoir à effectuer la modification sur l’application. Dès lors, je lui ai expliqué que je ne pouvais pas. Refusant d’effectuer la modification, je lui ai proposé de les déposer à leur destination. Une fois sur place, ils feront appel à un autre chauffeur. A ce moment-là, le passager de gauche (on est en Australie, le volant se trouve à droite), tire le frein à main, tord la clé, le véhicule s’arrête. Face à cela et gardant mon calme, je leur demande de quitter ma voiture, ce qu’ils ont fait. Une fois à l’extérieur, je leur ai dit que j’allais appeler la police. C’est à ce moment que l’un d'eux, m’a asséné un violent coup de poing au visage. et m’a dit de retourner dans mon pays. Ses amis ont répété les mêmes insultes racistes. Puis, ils ont pris la fuite.


Entre temps, la police est arrivée sur les lieux, un policier qui était visiblement très amical et qui parlait très bien français est venu à ma rencontre. Il a pris des photos de mon visage et m’a dit d’aller porter plainte au commissariat de Perth, ce que je fais.

Quelques semaines après mon agression raciste, j’ai reçu non pas l’appel de l’enquêteur en charge mais celui du policier qui est venu sur place. Il m’a informé qu’il a obtenu les coordonnées de mon client (celui qui a commandé la course) mais que celui-ci a refusé de parler et de lui indiquer les identités de ses amis. Enfin, le policier m’a annoncé que, par conséquent, mon affaire a été classée.


Sauf qu’en 2022, après m’être renseigné, j’ai appris que, selon la législation australienne, l’auteur de mon agression raciale et ses complices auraient dû être poursuivis en justice. A titre de comparaison : en 2012, une française qui chantait en français dans un bus à Melbourne, a fait l’objet d’insultes racistes. La justice australienne a fait preuve d’une très grande fermeté face au racisme et a condamné l’auteur a 21 jours de prison ferme.



TLFWI : Quels sont les autres problèmes que vous avez rencontrés ?


Gabriel : Alors, tout a commencé en janvier 2018. J’ai acheté un véhicule à 6900 euros (AUD 11 000) avec 5 ans de garantie, chez le concessionnaire automobile Car Giant WA à Jandakot, dans le but d’entreprendre mon activité de moniteur auto-école. Cependant, quinze jours après l’achat, celui-ci présentait de nombreuses anomalies (perte de vitesse, voyant lumineux du filtre à particules, etc…).


J’ai immédiatement informé le concessionnaire. Ainsi, dès le 15 février 2018, les mécaniciens du concessionnaire automobile me disaient qu’ils ne parvenaient pas à trouver l’origine du problème même si, à de nombreuses reprises, je me suis rendu à leur garage. De plus, le concessionnaire automobile a fait plus de 1260 euros (AUD 2000) de réparations sur mon véhicule, sans pouvoir identifier le problème. Ceci, apportant la preuve que le véhicule qui m’a été vendu était en très mauvais état.


Quelques mois plus tard, j’ai trouvé dans la boîte à gants de mon véhicule, deux factures du précédent propriétaire, démontrant que celui-ci était défectueux depuis 2017. Sur l’une d’elles est mentionnée que « si le problème avec le filtre à particules réapparaît, la pièce doit être remplacée. » La deuxième facture concerne une inspection complète du véhicule, qui fait apparaître un ensemble d’anomalies.


J’ai porté cette information à la connaissance du concessionnaire, qui m’a dit que cela ne concernait plus le précédent propriétaire, mais qu’il allait régler ce problème. Désirant commencer mon activité, j’ai demandé au concessionnaire s’il pouvait me rembourser ou me donner une nouvelle voiture, mais celui-ci a refusé.


Afin de trouver une solution rapide à mon problème, j’ai contacté la protection des consommateurs (en charge de la conciliation), qui m’a répondu ne pas pouvoir obliger le concessionnaire automobile à réparer le véhicule, si celui-ci ne le souhaitait pas. Cependant, la protection des consommateurs m’a fait savoir que le concessionnaire automobile était prêt à réparer le véhicule, si je trouvais l’origine du problème.


Ainsi, le 24 mai 2018, un mécanicien indépendant a trouvé que le filtre à particules et l’embrayage étaient défectueux. J’ai immédiatement informé le concessionnaire, qui a refusé toute réparation. Quelques jours plus tard, j’ai demandé au concessionnaire automobile de me fournir les documents relatifs aux réparations effectuées sur mon véhicule. Avec stupéfaction, je me suis rendu compte que dès le 15 février 2018, les mécaniciens du concessionnaire automobile avaient déjà identifié le problème avec le filtre à particules. Le 30 mai 2018, un autre mécanicien indépendant a effectué une inspection complète de mon véhicule et a relevé les mêmes anomalies, que celles identifiées par le mécanicien du précédent propriétaire, en août 2017.



Face au refus du concessionnaire de réparer ma voiture, j’ai demandé l’assistance d’un avocat français travaillant pour le cabinet d’avocats Cullen MacLeod, à Nedlands. Ce dernier m’a répondu par email, que j’avais des preuves incontestables. Pourtant, le 03 janvier 2019, après avoir pris tout mon argent et alors que j’allais encore lui donner les 380€ ( 600$AUD) sur un total de 5000€ soit 8000$AUD, cet avocat m’a informé que mon affaire était légalement compliquée.


D’ailleurs avant d’aller au Tribunal, le 15 janvier 2019, j’ai contacté un organisme, le LEGAL PROFESSION COMPLAINTS COMMITTEE, chargé de vérifier les démarches judiciaires. Premièrement, cet organisme m’a avisé qu’il n’enquêtait que sur les questions de conduite et non de négligence et eux-mêmes, ont constaté que l’avocat m’avait surfacturé. Autrement dit quand j’ai fait le dernier paiement à l’avocat, celui-ci aurait dû envoyer mes conclusions au Tribunal, ce qu’il n’a pas fait ! Ainsi, la somme que devais récupérer de mon avocat étant inférieure à 6328€soit 10 000$AUD, aucune obligation pour moi, de me faire assister d’un avocat.


Préalablement à l’audience, qui devait se tenir au tribunal de Fremantle, j’ai sollicité un interprète français, chose étrange, le 27 janvier 2021, date de l’audience, il n’y en avait pas. Le juge n’a pas voulu repousser l’audience et n’a pas non plus examiné les preuves que j’avais récolté contre le concessionnaire automobile et l’avocat. Mon appel a été rejeté, me faisant perdre 3797€ soit 6000€ AUD. Perdre une telle somme quand on a un statut d’étudiant international, c’est juste énorme.


Le 09 mai 2021, j’ai déposé une plainte à Australian Human Rights Commission contre le juge qui a nié mon droit à un interprète. Le 28 mai 2021, Human Rights a accepté ma plainte. Cependant, le 06 décembre 2021, j’ai reçu un courrier de Human Rights mentionnant : « c’est un principe de droit commun, selon lequel lorsqu’ils examinent des questions et prennent des décisions devant les tribunaux ou lorsqu’ils exercent leurs fonctions ou capacités judiciaires, les huissiers de justice, tels que les juges et les magistrats, sont protégés (ou jouissent de l’immunité) des poursuites civiles à leur encontre. La jurisprudence soutient que cette immunité s’étend à tout ce qu’un magistrat fait, dans l’exercice de son autorité large et générale, pour entendre et juger les affaires. La jurisprudence soutient également, que l’immunité judiciaire, comprend l’immunité contre les allégations de discrimination illégale, en vertu de la RDA. »


Troisième affaire contre la compagnie Northside Rentals :


La deuxième affaire concerne, la compagnie Northside Rentals à Welshpool. J'étais chauffeur indépendant et en octobre 2018, j’ai signé un contrat avec cette compagnie pour un forfait de kilométrage illimité. Tout se passait pour le mieux jusqu’en novembre 2019, lorsque j’ai eu un accident matériel de la route en présence de mon client. J’ai rempli le rapport de police puis, j’ai transmis l’ensemble des documents à Northside Rentals.

Le jour suivant, je me suis rendu chez Northside Rentals, afin de récupérer un nouveau véhicule. Ils m’ont informé que je devais payer les frais de location pour celui-ci. J’étais très surpris, car je n’étais pas à l’origine de l’accident. La compagnie de location a argumenté que si je voulais travailler, c’était la seule solution. En tant qu’étudiant international, je n’avais pas d’autres choix que de payer. De surcroît, j’ai payé la somme de 633 euros (AUD 1000) de franchise. J’ai donc signé un nouveau contrat, mentionnant le numéro d’extension 625. Ce numéro indique que j’étais toujours rattaché à mon précédent contrat, car je n’ai pas causé l’accident.


Quelques mois plus tard, la franchise m’a été intégralement restituée. Faisant suite à ce remboursement, j’ai demandé à Northside Rentals l’acquittement des frais que j’ai payé pour le véhicule. Là, ils m’ont informé que le véhicule que je conduisais avait été totalement détruit et que je devais me retourner directement contre la compagnie d’assurance du chauffeur ayant causé l’accident. Mais cette dernière m’a fait savoir que c’était de la responsabilité de Northside Rentals de régler cette affaire avec eux, puisque je n’étais pas le propriétaire du véhicule. Par la suite, le manager de Northside Rentals m’a conseillé d’engager des poursuites judiciaires contre le chauffeur responsable de l’accident.

En 2020, la COVID-19 est arrivée et mes revenus ont considérablement diminué. J’ai alors demandé à Northside Rentals si je pouvais bénéficier d’une réduction des frais de location, mais ils ont catégoriquement refusé. Le manager de Northside Rentals m’a dit que si je ne pouvais pas payer le véhicule, je devais le lui retourner. Cependant, Northside Rentals a offert 50% de réduction à d’autres chauffeurs indépendants.


Le 25 mars 2021, Northside Rentals a effectué la maintenance de mon véhicule. Puis, après celle-ci, ils ont refusé de me le remettre. Le manager m’a dit avoir pris cette décision, à cause de mon « ton abusif. » Quelques heures plus tard, le manager de Northside Rentals m’a adressé un mail avec un avis d’exclusion. Sur celui-ci, était mentionné que j’avais un « comportement abusif et menaçant » envers leur personnel. De plus, la mention « sans préjudice » était également indiquée, dans le but que je n’utilise pas leur mail contre eux, au tribunal. Toutefois, la loi stipule clairement que la mention « sans préjudice » ne peut être utilisée, que dans le cadre d’une procédure de conciliation, ce qui n’était pas le cas.

Le 30 mars 2021, j’ai contacté Small Business Development Corporation, afin de trouver une issue rapide au litige, m’opposant à Northside Rentals. Le 1er avril 2021, soit 7 jours après avoir reçu l’avis d’exclusion, le manager de Northside Rentals m’a adressé un mail, dans lequel il m’informait avoir mis fin à mon contrat, le 25 mars 2021, car je n’avais pas respecté les termes de celui-ci. Bien entendu, le 25 mars 2021, Northside Rentals ne m’a adressé qu’un avis d’exclusion. Ce qui démontre que c’est en toute illégalité que Northside Rentals a mis fin à notre contrat. Malgré les nombreuses tentatives (mails/appels/messages vocaux) de Small Business Development Corporation, pour obtenir une réponse de Northside Rentals, cette dernière n’a pas donné suite. A cause de cet incident, je n’ai pas pu travailler pendant deux mois.


Actuellement, je loue un véhicule avec une autre compagnie, dont le coût est beaucoup plus élevé.


The Link Fwi : Mais pourquoi n’achetez-vous pas une voiture d’occasion ou bien neuve ?


Gabriel : Tout simplement parce que les prix sont trop élevés pour une voiture neuve et que, pour une voiture d’occasion, le risque est de tomber sur des épaves. Ainsi, en louant une voiture, je n’ai pas à me soucier de panne, d’assurance, d’entretien et


TLFWI : Vous nous avez parlé d’environ six affaires, quelles sont les suivantes ?

Gabriel : La nuit du 06 septembre 2020, alors que je travaillais en tant que chauffeur indépendant, il y avait un groupe de policiers municipaux qui travaillaient dans la ville de Fremantle et qui étaient sur le trottoir. L’un d’eux (policier A) a dirigé le faisceau de sa torche vers mon visage. J’ai attendu qu’il s’avance vers moi, pour lui expliquer la raison de mon arrêt. Mais avant même de pouvoir lui expliquer, il est venu vers moi, très énervé, en me criant « est-ce que vous n’avez pas compris que je vous ai demandé de dégager ? ». Immédiatement, je lui ai fait savoir que j’étais chauffeur et je lui ai désigné mes clients. Néanmoins, il m’a répondu qu’il s’en fichait. Je lui ai répondu « d’accord, dans ce cas, je m’en vais ». Mais, le policier (A) m’a répondu « non, restez où vous êtes, ne bougez pas et donnez-moi votre permis de conduire. » Ce que j’ai fait. Toujours aussi énervé, il a pris une photo de mon permis de conduire et il m’a dit que j’allais recevoir une amende à mon domicile et ce, sans me fournir la moindre explication. Pour calmer la situation, je lui ai dit qu’en France, j’étais dans la police. Autrement dit, je respecte la loi. Il m’a répondu « très bien », puis il est parti.


J’ai garé mon véhicule sur le trottoir et je me suis rapproché de lui, afin de lui demander la raison pour laquelle j’allais recevoir une amende à mon domicile. Il m’a rétorqué que c’était pour la ligne jaune. Je lui ai fait savoir que j’étais un étudiant international et que je travaillais très dur. Mais, il m’a répondu que si je voulais me plaindre, je devais aller au tribunal.

C’est une rue commerçante où il y a des discothèques, restaurants, pubs. Les chauffeurs indépendants et taxis, n’ont pas d’autres choix que de s’arrêter sur la ligne jaune ou sur le trottoir pour récupérer leurs clients.


De plus, mes clients ont pris ma défense, en expliquant à un autre policier (B) que ce qu’ils faisaient n’était pas correct, parce qu’ils m’avaient commandé il y a quelques minutes et qu’ils ne comprenaient pas pourquoi ils voulaient me créer des problèmes. Mais le policier (B) est venu vers moi et m’a demandé ce que je voulais. Je lui ai dit que j’ai oublié de demander son matricule au policier (A). Et là, le policier (B) m’a poussé à de nombreuses reprises et m’a dit de dégager. Je lui ai demandé d’arrêter de me pousser et lui ai fait savoir que ce qu’il faisait était incorrect. Il a activé sa caméra corporelle et a continué à me pousser. Heureusement pour moi, sa collègue policière (C) est venue, mettant fin à l’agression. Elle m’a demandé ce que je voulais. Je lui ai répondu que je voulais uniquement obtenir le matricule de son collègue. Elle m’a dit que je pouvais le prendre et de m’en aller. Lors de cet incident, j’ai eu très peur pour mon intégrité physique.


Un mois plus tard, j’ai reçu à mon domicile un document du tribunal de Fremantle, m’informant qu’une procédure avait été engagée contre moi, pour des charges criminelles. Le policier (A) à l’origine de la procédure, a mentionné que j’ai refusé de déplacer mon véhicule, lorsqu’il m’a sommé de quitter mon stationnement le long de la ligne jaune. Puis, alors qu’il m’a demandé de quitter mon stationnement sur le trottoir, je lui ai répondu que j’étais policier en France.


Cependant, le policier (A) a omis de mentionner que j’étais chauffeur indépendant, que j’étais en train de travailler, que mes clients sont arrivés en même temps que lui, que ceux-ci ont pris ma défense et que, ce jour-là, tous les chauffeurs indépendants et taxis, se sont arrêtés le long de la ligne jaune ou sur le trottoir. Enfin, il n’a pas mentionné que son collègue m’a agressé.


Le 29 janvier 2021, j’ai payé la somme de 60,41 euros (AUD 95,48) à la ville de Fremantle, pour pouvoir obtenir l’enregistrement vidéo des caméras de surveillance, ainsi que le rapport d’incident. Quelques semaines plus tard, j’ai reçu de leur part l’enregistrement vidéo, dont une partie avait été supprimée. De plus, ceux-ci ont refusé de me transmettre le rapport d’incident. Sans succès, j’ai adressé plus de vingt mails aux policiers de Fremantle et à d’autres organismes, afin d’obtenir l’enregistrement des caméras de surveillance, le rapport d’incident et l’enregistrement de la caméra corporelle du policier (B) m’ayant agressé. Le 22 mars 2021, j’ai également sollicité l’assistance du Consulat de France, afin d’obtenir ces pièces, mais il m’a été répondu de consulter un avocat. Enfin, le 23 mars 2021, j’ai payé la somme de 19 euros (AUD 30) à Freedom of Information (FOI) pour obtenir ces pièces mais, à ce jour, je n’ai pas reçu le rapport d'incident.


Le 22 avril 2021, je me suis rendu au tribunal de Fremantle, dans le but de demander au juge le report de l’audience, puisque je ne disposais pas des pièces nécessaires pour assurer ma défense. Mais, à ma grande surprise, le juge m’a fait savoir qu’il abandonnait les charges criminelles contre moi, parce que je n’avais pas d’avocat. Pourtant, c’était le même juge qui, quelques mois plus tôt, avait rejeté mon appel contre mon ancien avocat, sans la présence de l’interprète que j’avais sollicité.


Le 19 mars 2021, j’ai déposé une plainte contre les policiers, pour brutalité et fausse déclaration. Or, le 06 mai 2021, Corruption and Crime Commission (organisme de contrôle des policiers) a rejeté ma plainte, en mentionnant que « la commission n’a pas été en mesure de révéler un soupçon avéré, de faute grave, parce que les enquêtes de la commission n’ont pu identifier la moindre information corroborant les allégations. » Enfin, il est important de noter qu’aucune information n’a été apportée concernant la fausse déclaration faite par le policier.



Quatrième affaire contre Australian Learning Group :

Gabriel : La quatrième affaire donc, m’oppose à Australian Learning Group. J’étudiais un Diploma sur deux ans dans la petite enfance afin de travailler dans les crèches ou écoles car c’est proche de l’éducation et c’est surtout moins cher que l’université qui coûte super cher en Australie. Si c’était moi, j’aimerais faire un Master en éducation, le problème a donc été d’ordre économique.

La première année s’est bien passée, sans trop d’accrocs.


Cependant, la deuxième année de cursus, j’ai eu une nouvelle enseignante avec laquelle tout semblait se passer pour le mieux. Nous étions trois hommes dans ma classe : un caucasien, un asiatique et moi. Régulièrement, mon enseignante me félicitait, car je participais davantage que certains de mes camarades.


Ainsi, le 25 mars 2020, soit 1 mois et 10 jours avant le début de mon dernier stage, mon enseignante m’a envoyé un mail m’informant que celui-ci avait été annulé. Puis, le 23 avril 2020, soit 12 jours avant le début de mon stage, mon enseignante m’a envoyé mon formulaire de stage, me notifiant que j’effectuerai mon stage dans la même crèche où j’étais, en 2019. Or, ma nouvelle enseignante ne pouvait ignorer la mauvaise expérience que j’avais eue dans cette crèche, car à de nombreuses reprises, je lui en avais fait part. Ces mails m’ont énormément stressé.


Par la suite, j’ai adressé un mail à mon enseignante, lui faisant part de ma sidération, en apprenant mon lieu de stage. Mais, celle-ci m’a répondu que je devrais m’estimer heureux d’avoir une crèche, car beaucoup d’entre elles, avaient refusé d’accueillir des stagiaires, en raison de la pandémie. J’ai donc contacté le directeur de la crèche, qui m’a fait remarquer que le formulaire de stage que je lui avais adressé, datait de 2019 et non de 2020. Immédiatement, j’ai informé mon enseignante qui m’a envoyé le nom de mon nouveau lieu de stage : South Lake Early Learning Centre (anciennement South Lake Child Care Centre). Pourtant, il était impossible pour mon enseignante d’être en possession de ce formulaire de stage car, en 2019, celle-ci n’était pas mon enseignante. Elle a donc récupéré ce formulaire dans la messagerie électronique d’ALG Perth College et ce, dans le seul but de me harceler et me déstabiliser, avant le début de mon stage.


Le 03 mai 2020, notre enseignante a convié quelques étudiants, à une réunion en visioconférence, pour discuter du stage. J’étais en retard, car j’avais des difficultés à me connecter. Une fois en ligne, notre enseignante nous a dit qu’elle nous enverrait une copie de l’enregistrement vidéo de cette réunion.


Le 05 mai 2020, arrivé sur mon lieu de stage, l’accueil fut chaleureux, mais rapidement, lorsque j’ai demandé des informations à mon superviseur, manager et enseignante, travaillant dans la crèche, ceux-ci m’ont répondu que je devais me débrouiller seul. Cette réponse m’a particulièrement interloqué, puisque j’ai demandé des informations sur le règlement intérieur, lenfant en situation de handicap, le questionnaire à transmettre aux parents, etc…


Durant mon stage, je devais effectuer quelques activités avec un enfant en situation de handicap. Ainsi, à trois reprises, j’ai demandé à mon superviseur s’il y en avait un dans la crèche. Celle-ci m’a répondu qu’il n’y en avait pas et que je devais prendre contact avec mon enseignante, à ce sujet. J’ai contacté mon enseignante qui m’a renvoyé vers mon superviseur.


Ainsi, le 1er juin 2020, j’ai fait savoir à mon enseignante mon intention de mettre fin à mon stage. Etonnamment, elle ne m’a pas demandé les raisons, mais m’a uniquement répondu « quoi ». Le 09 juin 2020, j’ai sollicité une rencontre avec mon enseignante, qui a décidé de s’entretenir avec moi en présence du directeur d’Australian Learning Group Perth College. Lorsque je lui ai exposé les difficultés que je rencontrais sur mon lieu de stage, sa toute première réponse a été de me dire « que je n’avais aucune preuve de ce que je lui racontais ». Elle m’a fait savoir qu’elle avait trois licences, dont une en psychologie.


Je lui ai demandé si elle pouvait prendre contact avec le précédent stagiaire ou si elle pouvait me communiquer ses coordonnées, afin de savoir comment il avait pu effectuer son stage, sans enfant en situation de handicap. Mais, mon enseignante m’a répondu que c’était des informations personnelles. Je lui ai fait part de ma stupéfaction, quant à la manière dont mes stages de 2019 et 2020 se sont déroulés. Mais, elle m’a répondu que le problème viendrait certainement de moi. Je lui ai rappelé, qu’en 2019, tous les stagiaires se sont plaints de cette crèche et que, par conséquent, le problème ne pouvait pas venir de moi.

De plus, je lui ai dit que j’étais extrêmement fatigué, stressé et que cette situation m’avait mis en retard. En conséquence de quoi, j’ai sollicité un délai supplémentaire pour finir mon stage mais, mon enseignante a refusé, en me disant que si je ne finissais pas dans les délais, je devrais payer un nouveau trimestre.


J’étais très contrarié par ses propos méprisants, humiliants. Sans succès, j’ai tout tenté pour lui faire comprendre ce que je vivais sur mon lieu de stage et trouver une solution aux problèmes rencontrés dans ma crèche, etc…


Avant de mettre fin à notre rencontre, mon enseignante m’a demandé de retourner dans ma crèche et m’a dit qu’elle m’en trouverait une autre, avec un enfant en situation de handicap. De plus, le directeur d’ALG Perth College n’est jamais intervenu, pour mettre fin aux humiliations que je subissais. A la suite de notre rencontre, j’étais dévasté, stressé par la façon dont mon enseignante s’était adressée à moi, mais surtout à l’idée d’aller dans une autre crèche, avec un personnel avec lequel je n’avais jamais travaillé.

Le 10 juin 2020, j’ai regagné ma crèche, où j’ai demandé à un éducateur s’il y avait un enfant en situation de handicap. Celui-ci semblait très surpris par ma question et m’a confirmé qu’il y avait bien un. L’éducateur m’a présenté au père de cet enfant. Mais, au moment où je voulais expliquer à celui-ci ce que j’allais faire avec son enfant, il m’a interrompu, me disant que le précédent stagiaire s’en était occupé.


Cela a provoqué chez moi un stress aigu, des crises de panique, car la veille, mon enseignante m’avait dit qu’elle allait me trouver une autre crèche où il y a un enfant en situation de handicap. Quelques jours plus tard, j’ai adressé une lettre à la directrice de la crèche et à mon enseignante, pour leur expliquer les raisons de mon départ. Cependant, je n’ai reçu aucune réponse de leur part.


Le 15 juillet 2020, j’ai soumis une plainte à Australian Learning Group (ALG) contre mon enseignante, pour harcèlement et discrimination raciale. Je n’ai fourni aucun élément de preuve pour étayer ma plainte. Le 14 août 2020, le directeur d’ALG Perth College a rejeté ma plainte.

Le 1er septembre 2020, j’ai soumis un appel interne au Directeur général d’Australian Learning Group (ALG), auquel j’ai joint l’enregistrement vidéo, mails et documents. Le 25 septembre 2020, le directeur d’ALG Perth College a, une nouvelle fois, rejeté mon appel interne.

Pourtant, le règlement intérieur d’Australian Learning Group (ALG) stipule clairement que « tout étudiant a droit à une procédure de plainte et d’appel, juste et indépendante ». Or, dans mon cas, le directeur d’ALG Perth College était juge et partie. Ma demande a donc été rejetée.


Le 03 août 2020, j’ai soumis une demande pour différer mon trimestre, suite au stress causé par le harcèlement et la discrimination raciale dont j’ai été victime. Le 17 septembre 2020, ma demande a été approuvée par l’admission d’Australian Learning Group. J’étais ravi de cette décision, car enfin ALG reconnaissait ce que j’avais subi. J’ai fait remarquer au directeur d’ALG Perth College que ses décisions de rejeter ma plainte et mon appel interne étaient en totale contradiction avec la décision de l’admission d’ALG, qui a approuvé ma demande d’ajournement. Ainsi, comment expliquer que le directeur d’ALG Perth College n’a pas reconnu la cause de mon stress aigu, à l’origine de mon départ de la crèche, mais que l’admission d’ALG a reconnu la conséquence.


Le 4 novembre 2020, j’ai reçu un document falsifié d’ALG Perth College. En effet, la personne ayant signé le document du 17 septembre 2020 et s’identifiant comme faisant partie de l’admission d’ALG, était désormais de Perth College.


Le 15 novembre 2020, j’ai adressé au Directeur général d’Australian Learning Group une demande de remboursement des frais de scolarité mais, une fois de plus, le directeur d’ALG Perth College l’a rejeté.


Le 13 janvier 2021, Australian Learning Group m’a adressé un mail m’informant m’avoir trouvé un nouveau lieu de stage. Ainsi, comment expliquer cette offre alors que le directeur d’ALG Perth College a toujours nié les faits de harcèlement et discrimination raciale. Toutefois, je devais payer 2264 euros (AUD 3580) pour refaire la période de stage.

Enfin, dans le but de trouver une solution rapide, j’ai contacté Australian Human Rights, connu dans le monde entier, comme le grand défenseur des Droits de l’homme.




The Link Fwi : A ce stade, où en êtes-vous dans les démarches pour que vous ayez gain de cause ?


Gabriel : Alors, écoutez, je suis pieds et poings liés. J’aurais dû aller au tribunal, j’ai cherché des avocats mais aucun n’a accepté de me défendre. J’ai contacté un organisme, le Ethnic Community of Western Australia, qui est un peu similaire à Australian Human Rights. Ils auraient dû m’assister pour l’ensemble des affaires mentionnées car ils sont connus pour régler les litiges en défendant les intérêts des minorités d’Australie. Ceux-ci ont reconnu que tout ce qui m’est arrivé en Australie, n’aurait jamais dû se faire. Ils m’ont promis de m’aider à récupérer toutes les sommes d’argent que j’ai perdu dans les procédures et qu’ils mettront a ma disposition des avocats dont les coûts sont réduits. Sauf que depuis quelques mois, je n'ai plus de nouvelles venant d'eux. Je ne comprends pas ce silence. Je ne sais que faire. J’ai perdu des sommes conséquentes. Tout ceci m’a poussé à parler publiquement de mon affaire. J’ai créé une page Facebook, un Twitter et je vous ai contacté pour médiatiser mon affaire car, jusque-là je n’ai eu aucun soutien.

TLFWI : Pensez-vous que Australian Human Rights a bien mené son enquête ?


Gabriel : Selon moi, l’enquête menée par Australian Human Rights n’a pas été réalisée en toute impartialité. Je m’explique : AHR a traité cette affaire, comme deux affaires distinctes, au lieu d’une seule et même affaire. Malgré mes nombreuses sollicitations, Australian Human Rights a refusé de mettre en place les procédures d’urgence et de conciliation. Or, en tant qu’étudiant international, j’y avais droit.


De plus, le règlement de Human Rights stipule clairement : « Si vous ne fournissez pas les informations dans les délais ou si vous ne répondez pas du tout, le Président de la Commission a le pouvoir, en vertu de la loi, de vous obliger à fournir les informations. La loi dit également que le Président peut obliger les personnes et les organisations à assister à la conciliation ». Or, j’ai quitté mon stage depuis le 26 juin 2020 et, à ce jour, je n’ai pas reçu les rapports détaillés de mon enseignante et du superviseur, concernant ma plainte pour les faits de harcèlement et discrimination raciale.


Human Rights a pris 2 mois et 28 jours pour m’envoyer la réponse de SLELC et 2 mois et 1 jour, avant d’informer SLELC de ma plainte et plus d’un an, si l’on considère ma plainte du 29 septembre 2020.


Le 13 octobre 2021, Australian Human Rights m’a envoyé à la fois l’évaluation préliminaire et la réponse de SLELC. Or, j’aurais dû d’abord recevoir la réponse de SLELC, avec un délai pour y répondre, avant de recevoir leur évaluation préliminaire.

Australian Human Rights a retiré « le harcèlement » de ma plainte, sans me fournir la moindre explication. En dépit des preuves incontestables à l’encontre des personnes concernées, Human Rights a décidé de clore l’enquête, estimant qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments prouvant mes allégations, etc.


Le 01 juillet 2021, j’ai reçu un mail de Human Rights mentionnant que : « le délégué du Président a fait une évaluation, sur la base des informations dont elle disposait et considère qu’une conciliation devrait être tentée dans cette affaire ». Pourtant, les 31 août et 02 décembre 2021, Human Rights m’a informé avoir terminé ses investigations contre Australian Learning Group et leur enseignante, South Lake Early Learning Centre et leur superviseur estimant qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments pour supporter mes allégations de harcèlement et discrimination raciale. Enfin, comment expliquer que le délégué du Président a estimé qu’une procédure de conciliation devrait être mise en place avec South Lake Early Learning Centre et leur superviseur mais pas avec Australian Learning Group et leur enseignante.





The Link Fwi : Concernant les quatre cas sur cinq que vous avez décrit, à combien estimez-vous votre préjudice ?


Gabriel : Le préjudice s’élève à plus de 100 000 euros (AUD 158 000). De plus, j’ai dépensé environ 8227 euros (AUD13 000) pour ma formation dans la petite enfance, etc…


TLFWI : Quelle est votre situation actuelle sur le territoire ?


Gabriel : Je dispose d’un visa temporaire (bridging visa).

The Link Fwi : Avez-vous pensez à d’autres démarches pour faire avancer vos dossiers ?

Gabriel : J’ai contacté des organisations françaises à Perth mais je n’ai pas obtenu de réponses. J'ai aussi rencontré des Australiens qui m’ont dit que le seul qui serait en mesure de régler ma situation est le représentant politique de Western Australia qui intervient au niveau national (federal MP). Ce que j'ai fait. Je l'ai contacté. J'ai expliqué ma situation à sa secrétaire, qui m'a fait savoir qu’il était en train d’aider quelqu’un qui fait face à une situation similaire à la mienne.

Je m’attendais à recevoir la même assistance, mais, deux mois plus tard, j’ai reçu un mail de ce politicien qui m’a conseillé de reprendre contact avec le Ethnic Community Council et Australian Human Rights et de contacter directement le département de l’immigration.


Sinon, j’ai contacté des médias français en Australie dont l‘un m’a dit qu’ils sont conscient du

problème de racisme ici. Pourtant, aucun n’a voulu faire un article sur ma situation. J'ai aussi démarché des médias australiens qui sont également conscient du racisme mais ont également refusé d’en parler.


Enfin, j’ai également pris attache avec l’ambassade de France en Australie. Ils m’ont répondu qu’ils n’interviendront pas dans la justice australienne. De plus, je leur ai demandé s’ils pouvaient me mettre en contact avec des français ayant vécu la même expérience. Ils m’ont répondu qu’ils n’ont jamais eu ce problème avant moi.


N’ayant plus d’autres choix, j’ai décidé de publier des pétitions sur change.org et ipetition. De plus, j’ai payé plus de 200 euros (300 AUD) chacun pour les promouvoir, mais visiblement les plateformes refusent de les promouvoir. Facebook ne me permet plus de

promouvoir ma page et Twitter me permet uniquement de promouvoir ma pétition en français pas celle en anglais destinée aux australiens.


TLFWI : C’est étrange, car l’objectif d’une ambassade est de bel et bien aider ses ressortissants...


Gabriel : Spécialement lorsque les droits fondamentaux de ce du ressortissant ne sont pas respectés et régi par le droit international.


A titre de comparaison, l’année dernière, les médias ont publié des articles sur la famille GREEN. Il y a de 10 ans, cette famille de grande Bretagne est arrivée en Australie. Le mari a accumulé des soutiens sans pouvoir aller a leurs termes. Selon la procédure australienne, lorsqu’un sponsorship est interrompu il faut tout recommencer avec la nouvelle compagnie. Lorsque l’on est sponsorise, il n’y a pas de limitation du nombre d’heure de travail.


A cause de sa malchance, il n’a pas pu terminer ses trois années d’expériences

professionnelles nécessaires pour la demande de résidence permanente. En conséquence, le département de l’immigration a demandé à cette famille de quitter l’Australie. Pourtant, cette famille a trouvé l’aide d’un avocat qui lui a conseillé de se battre pour rester en Australie, un politicien local lui a apporté son soutien et les médias en ont parlé pour attirer l’attention du Ministre de l’immigration.


Pour ma part, 7ans ou mes droits fondamentaux n’ont jamais été respectés, je n’ai droit a

aucune considération et ce, malgré le fait que je me trouve seul, pas de vacance, vie sociale

etc.


The Link Fwi: Avez-vous eu un quelconque changement concernant vos affaires ?


Gabriel : Oui. J’ai rencontré une personne qui vit dans le même secteur que la crèche (South LakeEarly Learning Centre) ou j’ai fait mon stage. Il m’a dit que lorsqu’il était enfant il y était. Il m’a dit que la directrice, qui y travaillait depuis 30 ans, a été remerciée. De plus, j’ai lu des offres d’emploi ou la crèche recherchait une nouvelle directrice.



TLFWI : A ce jour, dans quel état vous trouvez-vous ?

Gabriel : Honnêtement, je me suis sens comme dans une prison à ciel ouvert. Mes droits

ne sont pas respectés. Je ne peux donc rien faire. Quand j’y repense, je suis stressé,

insomnie etc.

Je suis clairement un citoyen de seconde zone.

The Link Fwi : Avez-vous essayé de contacter d’autres médias français, ultramarins pour rendre public votre affaire ?


Gabriel : Oui, évidemment. Le media Karibbean Newsweek a écrit un article sur ma situation. D’autres

ont relaye l’article comme : Parallele sud de la Reunion, AfroPolitis ainsi que d’autres

groupes.

J’ai également contacté de nombreux médias français, mais pas de réponse pour le moment.

TLFWI : Dans tout ça, la Guadeloupe, votre terre natale, ne vous manque pas ?

Gabriel : Enormément ! bien sûr que la Guadeloupe me manque mais également ma famille,

amis. 7 ans c’est long et spécialement lorsque vous êtes traite de la sorte..

La mer et la rivière également. Je n’ai qu’une envie, c’est de venir, de manger les bons plats

de chez nous.

D’ailleurs de nombreux australiens m’ont dit avoir visite la Guadeloupe et qu’ils ont reçu un

accueil exceptionnel.

Enfin, je me bats pour obtenir justice mais également pour tous les gens de ma communauté

qui ont dû quitter l’Australie ou un autre pays du monde a cause du racisme systémique.

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