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Le Costa Rica pense au futur avec une banque de semences pour nourrir les générations futures.

Penser aux générations est dans toutes les bouches mais peu le font concrètement, sauf un tout petit pays d'Amérique Centrale, le Costa Rica, qui s'illustre déjà comme une démocratie verte. En effet, au cœur d'une zone montagneuse et luxuriante du Costa Rica, des scientifiques conservent de précieuses semences collectées au fil des décennies comme rempart à l'insécurité alimentaire et au changement climatique.



Un employé du Centre de Recherche et d'Enseignement en Agronomie Tropicale, collecte des graines de piments pour les stocker, le 19 juillet 2023 à Turrialba, au Costa Rica • Ezequiel BECERR


Nous les antillais francophones nous nous intéressons que très rarement à ce qui se passe chez nos voisins de la Caraïbe ou de l'Amérique Latine. Nous nous confortons dans notre statut de français et nous tournons le dos au développement de nos voisins. Pour nous, ces pays sont pauvres, corrompus. Pourtant, il y a des choses positives qui se déroulent chez nos voisins. Evidemment, les médias locaux n'en parlent jamais ou ils préfèrent relayer les choses les plus graves. Figurez vous, juste derrière nous, un pays a décidé de bannir les énergies fossiles pour devenir le premier pays décarbonisé. Son nom, le Costa Rica.


Christophe Colomb l’avait surnommé la Côte riche (Costa Rica), croyant y trouver quantité d’or. Mais c’est d’or vert que ces terres recèlent. Cet État d’Amérique centrale abrite 6 % de la biodiversité mondiale. Et les habitants de ce petit pays ont si conscience de leur trésor national qu’ils ont inscrit la protection de l’environnement dans la Constitution.


Situé dans l'isthme de centraméricain, encadré par la Mer des Caraïbes à l'Est et l'Océan Pacifique à l'Ouest et au Sud, bordé au Nord par le Nicaragua et au Sud-Est par le Panama, le Costa Rica est un exemple à suivre. Preuve encore, le petit pays latino américain, pense déjà aux générations futures en créant au cœur d'une zone montagneuse et luxuriante un Centre de Recherche et d'Enseignement en Agronomie Tropicale.



Un chercheur stocke des graines dans la banque de semences du Centre de Recherche et d'Enseignement en Agronomie Tropicale (CATIE), le 19 juillet 2023 à à Turrialba, au Costa Rica • Ezequiel BECERRA


En effet, quelque 6.200 échantillons, représentant plus de 125 espèces différentes de plantes destinées à l'alimentation sont conservés au CATIE, le Centre de Recherche et d'Enseignement en Agronomie Tropicale.


Situé près de la ville de Turrialba, à une soixantaine de km de la capitale San José, il abrite la deuxième plus grande collection au monde de semences de courges (cucurbita), parmi d'autres cultures comme le café, le cacao ou le piment du Chili.


Certaines graines sont stockées à basse température, jusqu'à moins 18 degrés Celsius. Elles peuvent alors être conservées sans dommage jusqu'à 40 ans, à des fins de recherche, de génie génétique pour des spécimens plus résistants aux parasites, aux maladies ou au changement climatique, ou encore pour remplacer des espèces en voie de disparition.

D'autres semences, plus sensibles comme les arbres fruitiers, sont elles cultivées.




Un employé prépare des graines qui seront stockées au Centre de Recherche et d'Enseignement en Agronomie Tropicale, le 19 juillet 2023 à Turrialba, au Costa Rica • Ezequiel BECERRA


A l'intérieur d'une chambre froide, des centaines d'enveloppes argentées sont empilées sur des étagères : elles renferment des graines de différents types de maïs, haricots, piments ou tomates, provenant d'une soixantaine de pays, la plupart de la région.


Les semences collectées depuis 1976 sont conservées "pour un usage actuel ou futur", explique à l'AFP William Solano, chercheur en ressources phytogénétiques au CATIE.


Une réponse à une possible crise alimentaire et climatique :


"En réponse au changement climatique, nous avons ici des matériaux importants pour la sécurité alimentaire qui sont adaptés" à des conditions climatiques variées entre humidité et forte sécheresse, poursuit-il.


L'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que 9,2% de la population mondiale a souffert de la faim en 2022, soit 735 millions de personnes, alors que le changement climatique affecte de plus en plus les cultures.


Outre la possibilité de disposer de semences qui auraient disparu, la collection mondialement reconnue sert également d'archives génétiques, alors que les graines sont de plus en plus modifiées afin d'augmenter la productivité des cultures, souligne Daniel Fernandez, agronome au CATIE. Avec l'arrivée de semences hybrides et de variétés améliorées, les producteurs abandonnent en effet les variétés traditionnelles.


Selon la FAO, les banques de semences aident à préserver "les variétés les plus adaptées" à une région donnée. "Le changement climatique ayant un impact significatif sur la production agricole, il est très important de cultiver les variétés locales, qui présentent un degré élevé de diversité génétique, car ces variétés ont la capacité de mieux résister, de s'adapter aux stress et aux changements environnementaux", peut-on lire dans un document publié sur le site de l'organisation.


Un employé prépare des graines qui seront stockées au Centre de Recherche et d'Enseignement en Agronomie Tropicale, le 19 juillet 2023 à Turrialba, au Costa Rica • Ezequiel BECERRA




Des graines de café stockées au Centre de Recherche et d'Enseignement en Agronomie Tropicale, le 19 juillet 2023 à Turrialba, au Costa Rica • Ezequiel BECERRA

source : AFP

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