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La guerre des gangs fait rage en Haïti. Vingt civils tués.

  • ELMS
  • 30 avr. 2022
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 nov. 2022

Haïti plonge de plus en plus dans l'insécurité et la violence des gangs. Deux bandes violentes de la capitale Port-au-Prince s'affrontent depuis le dimanche 24 avril 2022. Les " 400 mawozo" qui contrôle la zone Croix-des-Bouquets " et son rival " Chen Mechan " qui contrôle les zones de Croix-des-Missions et Butte Boyer. Selon les journaux haïtiens, les " 400 mawozo" tentent de reprendre le contrôle du territoire de Buttle Boyer perdu en 2018 au profit de « Chen Mechan » notamment Butte Boyer. vingt civils ont perdu la vie dans ces affrontements armés qui deviennent leur lot quotidien.



Vingt-cinq ans après le retour de la démocratie. Douze ans après le terrible tremblement de terre de 2010, Haïti semble plonger de plus en plus dans le chaos. Pauvreté extrême, violence, kidnapping et guerre des gang sont le lot quotidien des haïtiens. Mais il en va s'en dire que, depuis la mort du président Jovenel Moïse tué par un commando armé, la situation déjà très difficile, est devenue incontrôlable. Les forces de la PNH ( Police Nationale Haïtienne) peinent à endiguer le problème des 162 gangs et leurs 3000 membres actifs. Dans leur guerre de territoire, ils sèment la mort et le chaos. Cela donne à la population un sentiment d'abandon de la part des autorités.


En effet, la lutte pour le contrôle des territoires que se font ces gangs politisés et proches de certains partis politique a des accents de guerre civile qui ne dit pas son nom. Longtemps cantonnés dans les zones très défavorisées du bord de mer de Port-au-Prince, les groupes armés ont grandement accru leur emprise à travers la ville et le pays depuis l'automne 2020, multipliant assassinats et enlèvements crapuleux. Ils n'ont pas de peine à recruter massivement parmi les jeunes chômeurs des quartiers défavorisés des villes et communes de la première République noire.


Ces derniers jours, cette guerre civile a pris une tournure très dramatique, car deux gangs violents de la capitale Port-au-Prince s'affrontent depuis le dimanche 24 avril 2022, les " 400 mawozo" qui contrôle la zone Croix-des-Bouquets " et son rival " Chen Mechan " qui contrôle les zones de Croix-des-Missions et Butte Boyer. Selon les journaux haïtiens, les " 400 mawozo" tentent de reprendre le contrôle du territoire de Butte Boyer perdu en 2018 au profit de « Chen Mechan » notamment Butte Boyer. Les populations sont la cible d'attaques barbares tels que des viols, des meurtres et certaines d'entres-elles sont mêmes brûlées vives dans leurs maisons.


Plusieurs dizaines de maisons ont été incendiées notamment dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment ceux de Marécage et de Butte Boyer. Conséquence, plusieurs centaines de personnes des Butte Boyer, Croix-des-Missions, Marecage et Mapou, ont été contraintes de quitter leur domicile entre le 24 et le 27 avril suite aux violents affrontements armés. Toutefois, elles "se trouvent exposées à des risques importants en terme de sécurité et de protection, en particulier des risques de violences basées sur le genre pour les femmes, les filles et les enfants", alerte la protection civile. Les écoles et les entreprises de la région demeurent fermées,


Le bilan officiel fait état d'au moins vingt civils tués. Parmi ces victimes "tuées entre le 24 et le 26 avril", se trouvaient "une famille de huit personnes" ainsi que "trois jeunes femmes et trois enfants".


Selon le journal Haiti Libre, la zone où les affrontements ont lieu, est hautement stratégique pour les bandes armées car elle permet le contrôle l'accès routier vers la moitié Nord du pays ainsi qu'entre la capitale haïtienne et la République dominicaine. D'autre part, elle est située à quelques centaines de mètres au Nord de l’aéroport international Toussaint Louverture et qu’en début de semaine une balle perdue a touché l’hélicoptère de l’United Nation Humanitarian Air Service (UNHAS) qui se trouvait sur le tarmac de l’aéroport domestique Guy Malary, adjacent à l’aéroport international.




Selon le Nouvelliste, les affrontements entre les gangs se poursuivaient encore le vendredi 29 avril pour le contrôle de la zone de Butte Boyer. Toujours selon le quotidien national haïtien, jusqu’à vendredi , aucune organisation de défense des droits humains ne pouvait encore visiter les quartiers théâtres d’affrontements entre les deux bandes rivales.


Les ONG tel que l'Office de la Protection du Citoyen ( OPC) dénonce le silence des autorités face à la violence et l'insécurité qui règnent dans ces zones de combat. L'OPC « condamne l'inaction des dirigeants actuels qui traduit, à bien des égards, une forme de cynisme ou de mépris pour les droits humains particulièrement le droit à la vie et à la sécurité. » Par ailleurs, l’OPC estime que le conflit est susceptible de s’intensifier dans les prochains jours, ce qui entraînera de nouvelles victimes et de nouvelles migrations de population.


Il est vrai qu'après un long silence, les autorités haitiennes ont réagit notamment le premier ministre Ariel Henry « Le pays connait actuellement une situation sans précédent, sur fond de crises multiples et complexes où tout devient urgent à adresser. Cependant, il n’y a pas de formule magique. C’est par le travail et l’unité seulement que nous pouvons modifier la donne. Il est impératif que nous, Haïtiennes et Haïtiens, nous mettions au travail pour épouser une conscience nationale, pour éduquer la population, pour créer la richesse, pour trouver ensemble la voie du changement et du progrès [...] Aujourd'hui, tous les secteurs de la vie nationale ont leur mot à dire, leur partition à jouer pour apporter des éléments de solution à un climat de sécurité favorable au progrès[...] Nous allons redoubler d’efforts pour aboutir à l’éradication de l’insécurité qui devient la priorité du gouvernement afin de faciliter la stabilité politique, ayant pour corollaire d’attirer les investissements et d’aboutir à la création d’emplois massifs en vue de parvenir à la tenue d'élections honnêtes, inclusives, transparentes et démocratiques » a commenté le premier ministre Henry qui rappelons le, est soupçonné d'être l'un des commanditaires de l'assassinat de Jovenel Moïse. Le premier ministre a également remercié les forces de l’ordre qui font beaucoup d’efforts pour rétablir la paix dans les quartiers.


Ces combats rappellent ceux de Martissant où la violence des gangs dans cette communauté du le sud de Port-au-Prince avait déjà coupé l’accès à la région sud du pays, qui jusqu'à présent tente de se remettre du tremblement de terre meurtrier de l’année dernière. Les violences de Martissant ont déplacé l’année dernière des milliers de familles qui ont passé des mois dans des abris gouvernementaux surpeuplés de Port-au-Prince et dans les environs.


A l'heure où nous publions cet article, les affrontements se poursuivent et la PNH ne parvient toujours pas à rétablir l'ordre.



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