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La charismatique Geneviève de Fontenay, figure historique du concours Miss France, est morte.

Geneviève de Fontenay, figure historique du concours Miss France avant d'en devenir persona non grata, est décédée à l'âge de 90 ans, a appris mercredi l'AFP auprès de son entourage.




Elle a marqué l'histoire et restera dans les mémoires de l'ensemble des Français. Reconnaissable avec son style distingué et ses chapeaux en accord avec ses tenues, Geneviève de Fontenay aussi surnommée la Dame aux Chapeaux a tiré sa révérence ce 2 août 2023.


Mme de Fontenay, comme elle aimait qu'on la nomme est décédée dans la nuit de lundi à mardi, ont précisé ces sources à l'AFP. C'est d'ailleurs son fils Xavier qui l'a annoncé ce mercredi à nos confrères de TF1. Elle est morte d'un arrêt cardiaque survenu dans son sommeil, ce mardi vers 23 h.


Sa petite fille Adèle avec qui elle avait passé ses dernières heures s'est exprimée sur les réseaux sociaux pour livrer des détails sur la mort de celle qui a régné durant soixante-ans sur le concours Miss France : "Je n'ai pas la force de répondre à tous les messages tout de suite alors j'aimerais le faire ici dans un premier temps, commence-t-elle. Merci pour vos mots. Ça me touche énormément." Elle a poursuivi les détails avec ces mots : . "Nous étions avec elle deux heures avant sa disparition. Geneviève est partie ce 1er août 2023 à 23h dans son sommeil, comme elle le souhaitait." Elle conclut : "C'est un immense vide qui s'installe désormais. Mamie, tu vas tellement me manquer. Je t'aime."





Pour la biographie, c'est le Monde qui s'y colle. Née Geneviève Mullmann, le 30 août 1932, à Longwy, en Meurthe-et-Moselle, elle est l’aînée d’une fratrie de dix enfants. Son père, André, ingénieur des Mines dans les aciéries d’Hagondange, en Moselle, est un homme de gauche plutôt mendésiste, sa mère, Marie-Thérèse, est femme au foyer et fervente catholique.


Geneviève de Fontenay a une enfance sans histoire avec des parents aimants à l’éducation stricte. Sans grand enthousiasme, elle entre tout d’abord à l’Ecole technique d’hôtellerie de Strasbourg, puis part à l’âge de 17 ans faire l’école d’esthétique Antoine à Paris, avant d’être engagée en tant qu’esthéticienne itinérante.


Elle croise une première fois, en 1952, Louis Poirot, dit « de Fontenay », son pseudonyme de résistant, organisateur des Miss France, lors de l’élection de Miss Carnac, où elle remporte à ses côtés un concours de modéliste amateur. Elle reprend contact avec lui en 1954. Dès lors, ils ne se quittent plus, ils choisissent de ne jamais se marier et auront deux fils, Ludovic mort en 1984, à 29 ans et Xavier.


Auprès de son compagnon de vingt-quatre ans son aîné, elle devient, dès 1954, secrétaire du comité Miss France et endosse de multiples rôles, chauffeuse, intendante, répétitrice, costumière, tandis que Louis de Fontenay s’occupe de la communication et de la présentation de l’élection. Ils sillonnent ensemble la France pendant plus de vingt-cinq ans pour organiser élections et galas en région, arpentant à bord de leur DS les routes et les terroirs de France.


A la mort de Louis de Fontenay, en 1981, à l’âge de 73 ans, Geneviève reprend seule les rênes du comité Miss France et y associe son fils Xavier, qui occupe le poste de directeur de la société Miss France. En VRP des Miss France, Geneviève de Fontenay reprend la route chaque saison, parcourant plus de 30 000 kilomètres en traversant cette France qu’elle aime tant pour « la tradition, les cultivateurs et les gens simples ».


Cette petite entreprise met longtemps à être rentable, mais le soir du réveillon du Jour de l’an 1986, ce show régional un peu désuet connaît une médiatisation sans précédent quand le présentateur Guy Lux décide de programmer en direct sur FR3 l’élection de Miss France. Le succès est immédiat et sera retransmis en prime time sur TF1 à partir de 1995. Un rendez-vous télévisuel plébiscité chaque année par les Français avec des audiences pouvant fédérer de 12 millions à 15 millions de téléspectateurs.


Son fils Xavier décide, en 2002, de faire une opération lucrative en vendant la société Miss France à la société de production de télé-réalité Endemol, tout en conservant son titre de directeur, et Geneviève de Fontenay celui de présidente du comité Miss France et de directrice adjointe.


En 2004, l’ancienne Miss France Sylvie Tellier reprend la direction de la société. Entre l'ancienne Miss France 2002 et la Dame au chapeau, le torchon brûle car de profonds désaccords éthiques surgissent entre la présidente à vie et la société Endemol. Classicisme empreint de valeurs traditionnelles d’un côté contre velléités de modernisme de l’autre – le bikini remplaçant le légendaire maillot de bain une pièce.


Lassée par tous ces changements qu’elle juge vulgaires, elle finit par abdiquer en 2011 et lance un concours dissident, Miss National, rebaptisé « Miss Prestige national » après décision de justice. Pourtant six ans après, lors de la cinquième édition de Miss Prestige national 2016, la charismatique Geneviève quitte définitivement le domaine public alors qu'elle a 83 ans après plus de soixante ans de règne sans partage sur l'univers des concours de beauté nationaux.


Malgré son retrait, elle reste active médiatiquement où elle est régulièrement sondée sur sa vision des différentes élections nationales. Très récemment, elle intervenait sur les nouvelles règles de participation au concours Miss France. Elle s'était notamment dite "très choquée par la possibilité de voir le concours de Miss France aux candidates transgenres", rappelant son attachement à l'article 1er du règlement selon lequel "sont admises à participer aux élections, les personnes de sexe féminin, françaises de naissance ou naturalisées, d'une taille minimum d'1,70 m sans talons, célibataires, ni divorcées, ni veuves, ni pacsées, sans enfant, et ne vivant pas en concubinage". Au delà de ses coups de gueule, Geneviève De Fontenay n'hésitait pas à prendre position sur des sujets plus poignants comme les injustices sociales, la pauvreté grandissante en France.


Des hommages à tout-va :


Immédiatement, les hommages à la dame au chapeau se sont multipliés. « Je suis triste », a confié Jean-Pierre Foucault, présentateur du concours Miss France, à BFMTV. Et d’ajouter : « C’était le personnage incontournable du concours. Geneviève de Fontenay, elle avait son petit caractère. Elle et moi on se frittait de temps en temps […] Elle a tenu haut et fort son poste de patronne des Miss France. »

Sylvie Tellier, qui lui a succédé au poste de directrice, a salué : « Geneviève de Fontenay c’était l’ordre, la rigueur, la maîtrise […] Je suis très émue.


C’est l’Histoire de Miss France. » « J’ai eu la chance de travailler avec elle. C'est une femme à qui on doit énormément. Elle était une féministe, comme le concours l'est », a de son côté confié la directrice du concours Alexia Laroche-Joubert.


"Tristesse et émotion après la disparition de notre chère dame au chapeau (...) J’aimais son franc-parler, ses emportements patriotiques, sa défense des @MissFrance RIP pensées à sa famille", a réagi sur le réseau social X (ex-Twitter) le journaliste et animateur Stéphane Bern.


Emmanuel et Brigitte Macron ont rendu hommage à Geneviève de Fontenay, « figure de notre culture populaire », dans un communiqué. Ils ont salué la dame au chapeau qui a « durablement marqué le paysage audiovisuel français » et « dont l’engagement et la personnalité lui valaient l’affection de millions de nos compatriotes ».


Ils ont ajouté : « Chacun connaissait son allure et sa faconde, et des millions de Français, chaque année, ont guetté à la télévision la cérémonie d'élection des Miss France qu'elle organisait et à laquelle elle avait consacré sa vie. Pendant vingt-cinq ans, Louis Poirot [son mari, ndlr] et elle furent l’âme d’un concours qui, de départements en départements, à l’échelle de milliers de nos villes, s’imposa comme une institution, à l’égal du Tour de France. » C’était un monument.


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