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Istwa a Mas saison 3 épisode 2 : le zouk love du mas a po

  • ELMS
  • 27 janv. 2023
  • 5 min de lecture

Le Mas a po, plus qu'un style musical, c'est la touche d'originalité du carnaval de la Guadeloupe. Les Mas a Po sont même les uniques formations du genre parmi tous les carnavals existant de par le monde. Parmi toutes ces formations, un groupe a décidé d'imposer sa propre originalité : son nom Mas a Wobè.



Mas a Wobè dans les rues de Pointe-à-Pitre. Photo : Linsay Boraton.

Le Carnaval est la période que les guadeloupéens ne rateraient pour rien au monde. Carnaval c'est la période où les groupes se défient en terme de musicalité, de déguisement. Le mot d'ordre : être original ! Le carnaval est aussi la période durant laquelle, les Gwoup à Po sont de sortie et présentent les différents déguisements traditionnels.


Le Mas a po, plus qu'un style musical, c'est la touche d'originalité du carnaval de la Guadeloupe. Le Mas a Po sont même les uniques formations du genre parmi tous les carnavals existant de par le monde. Parmi toutes ces formations, un groupe a décidé d'imposer sa propre originalité : son nom Mas a Wobè.





Une saison chaque année :


Passionnés de carnaval, il nous est venu comme idée d'aborder l'histoire de ces groupes extrêmement populaires qui animent chaque dimanche les rues des villes guadeloupéennes dont principalement les villes de Pointe-à-Pitre et de Basse-Terre.


C'est donc sous la forme de série avec plusieurs saisons que nous rencontrons depuis 2019, les membres de ces groupes qui font la beauté du carnaval guadeloupéen. Le nom de cette série : ISTWA A MAS.


Vous l'aurez compris, l'objectif d'Istwa a Mas est de dresser un portrait de chaque gwoup a po. A travers ces reportages, c'est l'histoire du style " Mas a po" qui est abordée. Pour les deux premières saisons, nous sommes allés à la rencontre des groupes Le Pwen, Nasyon a Neg Mawon, Mas Ka Klé, VIM, Klé La et Ti Kanno.


Malheureusement, Covid-19 oblige, fortement impactée par la pandémie, la Guadeloupe a à contre coeur, mis sur pause, durant deux ans, son carnaval. Entre les restrictions, les avis de décès quotidiens et les flambées de cas, autant vous dire que, l'ambiance n'était pas à la fête. Elle était même anxiogène.


Néanmoins, après deux ans de pandémie de la Covid-19, le carnaval a fait son grand retour en Guadeloupe et Istwa a Mas est également de retour. Le premier épisode de cette nouvelle saison a été consacré à l'histoire du groupe 50/50 qui est le deuxième plus vieux gwoup a po de la Guadeloupe après AKIYO.


Ce deuxième épisode de notre troisième saison est donc axé sur l'histoire d'un groupe mythique de la région pointoise : le Mas a Wobè. Avec sa musique si particulière qui le démarques des autres formations carnavalesques, Mas a Wobè est devenu un groupe incontournable de Pointe-à-Pitre et plus largement du carnaval de Guadeloupe.


membres de Mas a Wobè en répétition dans le Bak a Siwo la. Photo : ELMS Photography

Mas a Wobè est surtout le groupe du quartier de carénage. Quartier populaire mais aussi historique de la zone urbaine, Carénage est vraisemblablement l'un des plus des anciens quartiers de la ville. Avec sa réputation de quartier chaud de la ville, c'est bien dans cette partie de la ville de Pointe-à-Pitre que se trouvait l'usine sucrière de Darboussier.


En effet, le quartier de Carénage est né aux XIXè et XXè siècle. A l'écart de la ville ancienne limitée par le canal Vatable, à quelques pas de la place Camille Desmoulins, les quartiers de Bas-de-la-Source et Raspail, au sud-est, constituaient avec d'autres quartiers au nord, les faubourgs de Pointe-à-Pitre. L'activité croissante de la ville et du port et l'ouverture de l'usine Darboussier en 1867, qui employa jusqu'à 700 personnes pour une rémunération considérée comme la plus haute de la région, attirèrent une main d'œuvre de plus en plus nombreuse. Celle-ci cherchait à se fixer près de son lieu de travail. La période de grands travaux qui succéda au cyclone de 1928 provoqua un nouvel afflux de candidats. Les terrains marécageux en périphérie furent occupés, sans pour autant qu'ils soient correctement assainis. Avec des matériaux sommaires, les nouveaux venus édifièrent tant bien que mal leurs logements. Le quartier demeura ainsi jusqu'au lancement, en 2000, d'une opération de Résorption de l'Habitat Insalubre (RHI). Aujourd'hui, le quartier se métamorphose, les vieilles cases des ouvriers laissent place peu à peu place à des immeubles d'habitation plus solides. D'ailleurs, c'est dans cette partie de la zone urbaine qu'on retrouve le Mémorial Acte inauguré en 2015.


Toujours dans cette volonté de préservation du patrimoine et de l'histoire de la ville, Mas a Wobè a choisi de s'établir dans un espace historique : Bak a siwo la. C'est dans ce lieu qu'était déposé le sirop ( Siwo Batri ) extrait de la canne à sucre de toute la Guadeloupe avant de partir par bateau vers la France Hexagonale. Après des siècles de prospérité, la culture cannière qui était la principale ressource agricole de l'archipel est entrée en crise entrainant la fermeture de plusieurs usines en Guadeloupe parmi lesquelles : l'usine Darboussier qui a fermé ses portes définitivement en 1980. Dès cette date, le lieu a été complètement laissé à l'abandon pendant plusieurs décennies.


C'est en 2016, à l'initiative de Franciane Landre actuelle présidente de Mas a Wobè que l'association va s'accaparer le lieu-dit Bak a Siwo la, après plusieurs années de rénovation.



membres de Mas a Wobè en répétition dans le Bak a Siwo la. Photo : ELMS Photography


Mas a Wobè : une aventure amicale et musicale :


Groupe de quartier à l'ambiance familiale, l'histoire de Mas A Wobè est avant tout celle d'amis de quartier. Tout a commencé avec la dissolution du groupe du quartier : Kaskod dont étaient membres Marc Danbury, Fred Cozema et Christian Cokeles. Par la suite, ils seront rejoints par Pédro Morvan membre de Mas ka Klé, son fils Tony Morvan et Jean-Marc Tudor.


Pour ce qui est du nom, il est simple, il s'agit d'un hommage à un homme du quartier de Carénage, décédé qui se nommait Robert.


Dès que l'on évoque Mas a Wobè, il y a un élément qui marque le public : la musique. Se définissant comme un groupe à la sonorité Mas a Senjan, Mas a Wobè a développé une musique qui lui est propre. En effet, différente des autres rythmiques Mas a Po, celle de Mas a Wobè est plus lente, plus " chaloupée" plus dansante. Comme le disent les membres du groupe : Mas a Wobè est le zouk love des Mas a Po. Contrairement aux autres formations, pour se démarquer musicalement, les musiciens de Mas a Wobè vont intégrer des instruments africains : le kenkeni, le sangbang, le doumdoum et d'autres percussions de l'Amérique Latine. Autant d'éléments qui donnent une certaine couleur à la musique de Mas A Wobè.



membres de Mas a Wobè en répétition dans le Bak a Siwo la. Photo : ELMS Photography


Surnommé, le " mas a doulè" par les autres carnavaliers du fait de son rythme lent et son déboulé au ralenti, pourtant, Mas a Wobè attire de plus en plus la jeunesse, à l'image de Yann ou du chanteur Dimitri Paul qui ont décidé d'intégrer la formation de carénage.


Dans leur volonté de transmission, les membres les plus anciens enseignent volonté aux nouveaux arrivants, la façon de jouer de la musique de Mas a Wobè. Preuve que Mas a Wobè a encore de belles années devant lui.




membres de Mas a Wobè en répétition dans le Bak a Siwo la. Photo : ELMS Photography


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