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Haïti : Après le Canada, l'ancien premier Ministre Laurent Lamothe sanctionné par les Etats-Unis.

La corruption est l'un des plus gros fléau en Haïti c'est une gangrène qui paralyse le pays. C'est donc pour cela qu'Anthony Blinken, Secrétaire d'Etat des Etats-Unis a décidé de sanctionner l'ancien premier ministre haïtien, Laurent Lamothe accusé d'avoir pris au scandale de corruption Pétrocaribe. L'homme politique et entrepreneur est soupçonné d'avoir détourné 60 millions $ à son profit personnel.




Antony J. Blinken, Secrétaire d’État dans une déclaration de presse, a annoncé, le 2 juin 2023, la désignation de Laurent Salvador Lamothe, ancien Premier Ministre et Ministre de la Planification et de la Coopération Externe, pour Implication dans des Corruptions Significatives. L'homme politique et entrepreneur haïtien est soupçonné d'avoir détourné 60 millions $ à son profit personnel.


Déclaration de presse du Secrétaire d’État :


« Aujourd’hui, j'annonce la désignation de Laurent Salvador Lamothe, ancien Premier Ministre haïtien et Ministre de la Planification et de la Coopération externe, pour son implication dans une importante corruption. Cette action rend Lamothe généralement inéligible à l'entrée aux États-Unis. Plus précisément, Lamothe a détourné au moins 60 millions de dollars du fonds d'investissement et de protection sociale PetroCaribe du Gouvernement haïtien à des fins privées. Par cet acte de corruption et son implication directe dans la gestion du fonds, il a exploité son rôle d'agent public et contribué à l'instabilité actuelle en Haïti.


Nous continuons à soutenir les citoyens, les organisations et les fonctionnaires d'Haïti qui se sont engagés à générer de l'espoir et des opportunités pour un avenir meilleur dans leur pays. Les États-Unis continueront de promouvoir la responsabilité de ceux qui abusent du pouvoir public à des fins personnelles. La désignation d'aujourd'hui fait partie d'une série d'actions qui promeuvent la responsabilité de ceux qui fomentent la violence, bloquent l'aide humanitaire vitale et s'enrichissent aux dépens du peuple haïtien. »





Laurent Lamothe politicien corrompu ou fausses accusations ?


Ainsi, l'ancien premier ministre haïtien ne pourra plus mettre les pieds sur le sol américain alors que lui et sa famille réside à Miami dans l'Etat de Floride. En voyage d'affaire en Afrique de l'Ouest, Laurent Lamothe a réagi à la décision du gouvernement des Etats-Unis qui risque de le séparer de sa famille.


Par ailleurs, l'ancien ministre Haïtien nie les accusations portées à son encontre. Selon lui, les allégations de PetroCaribe « ont fait l’objet d’un examen approfondi à cinq reprises dans le cadre d’audits complets au cours des 9 dernières années. En outre, une décision judiciaire n’a trouvé aucune preuve à l’appui de ces allégations de détournement de fonds. Malgré ces preuves concluantes, ces rumeurs réfutées depuis longtemps ont refait surface sans aucune nouvelle preuve et sont aujourd’hui utilisées pour me rendre injustement inéligible à retourner dans ma famille aux États-Unis.


En effet, en 2019, la cour des comptes haïtienne a publié deux rapports sur les fonds PetroCaribe. Les rapports accusaient plusieurs politiciens de haut niveau de mauvaise gestion et de corruption.


Pour rappel, Pétro Caribe est un programme du gouvernement vénézuélien, lancé en 2005 visant à inciter le développement endogène des pays de la caribe. En mai 2006 Haïti rejoint le programme, cependant un soupçon d'extorsion de fond surgit et ont donné lieu à des manifestations un peu partout dans la capitale. Entre 2008 et 2018, Haïti s'est ainsi procuré du pétrole à un taux préférentiel tout en bénéficiant de facilités de paiements. En vertu de cet accord, Haïti revendait plus cher une partie du pétrole aux compagnies locales, les bénéfices devant ensuite servir à financer des projets sociaux et de développement. Pourtant, des responsables politiques et des hommes d'affaires haïtiens, en particulier pendant les mandats présidentiels de Michel Martelly et de Jovenel Moïse, ont détourné à leur profit la plus grande partie de ces bénéfices. La plupart des projets sociaux imaginés au départ sont demeurés inachevés.


Des accusations confirmées par la cour des comptes haïtienne dans deux rapports sur ces fonds alimentés par le Venezuela et était censé aider Haïti à se reconstruire après le tremblement de terre dévastateur de 2010. Selon les plaignants, ce sont près de 3,8 milliards $ qui auraient été détournés par des membres de la classe politique. Des noms ont même été désignés comme celui de l'ex-président Michel Martelly, l'ancien premier ministre Laurent Lamothe, l’ex-premier ministre Jean Max Bellerive, Marie Carmelle Jean Marie (ex-ministre de l'Économie et des Finances), le chanteur Olivier Martelly (fils du président Michel Joseph Martelly), l’ex-président Jocelerme Privert, Félix Baustista (sénateur dominicain), Sofia Martelly (épouse du président Michel Joseph Martelly), Stéphanie Balmir Vildrouin (ex-ministre du tourisme), Wilson Laleau (ex-ministre de l'économie et des Finances), Yves Germain Joseph (actuel secrétaire général de la présidence de Jovenel Moise), Florence Duperval Guillaume (ministre de la Santé publique), Jacques Gabriel (ex-ministre des TPTC), Jude H. Day (Ministre du Commerce et de l'Industrie), Nonie Mathieu (juge de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif), Arold Élie (président de la Cour Supérieure des Comptes et du Contentieux Administratif), Max Rodolphe St Albin (ex-ministre de l’intérieur), Michaël Lecorps (ex-directeur général du Bureau de Monétisation du Programme d’Aide au Développement - BMPAD), Eustache St-Lot (ex-directeur général du Bureau de Monétisation du Programme d’Aide au Développement - BMPAD), Josefa Gauthier (ex-ministre des Affaires sociales), Jacques Rousseau (ex-ministre des Travaux Publics, Transports et Communications).


Quant à Laurent Lamothe, il avait été démis de ses fonctions sur l’insistance des États-Unis, laissant un pays exsangue, non reconstruit après le séisme de 2010 et à la merci des gangs. À l’époque, Laurent Lamothe était déjà accusé de nombreux faits de corruption qu’il a toujours niés. Michel Martelly avait démissionné de la présidence l'année suivante.


À ce jour, il est la personnalité la plus en vue sanctionnée par l’administration Biden. Des sanctions qui interviennent après celles prononcées par le Canada pour les mêmes raisons.




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