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[ Guyane ] : Des chiens et du gaz lacrymogène face à des carnavaliers.

  • ELMS
  • 12 janv. 2021
  • 4 min de lecture

Dernière mise à jour : 19 févr. 2021

Depuis dimanche, c'est le choc et l'émoi à Cayenne et sur l'ensemble du territoire guyanais. En cause, un usage disproportionné de la force par les services de police face des carnavaliers certes récalcitrants mais non-armés. L'un d'eux a notamment été mordu par un chien de la brigade cynophile. Depuis les réactions abondent, la classe politique dénonce, mais les policiers se défendent des accusations de violence.




Une nouvelle bavure policière émaille l'actualité de l'Outremer. Cette fois, c'est en Guyane que les faits ce sont déroulés. Un week-end de confrontation entre des guyanais excédés par les mesures sanitaires en vigueur, leur empêchant au passage de célébrer le carnaval et les forces de l'ordre. Il faut dire que la plus grande région de France qui figure parmi les régions avec le plus de cas de Covid-19 vit sous le couvre feu depuis le début de l'épidémie. Un couvre-feu qui passe mal surtout en cette période de carnaval période de festivité pour les guyanais.


Comme le relatent nos confrères de France-Guyane : " samedi soir, devant la préfecture. Une cinquantaine de personnes s'est réunie pour protester contre les mesures de couvre-feu imposées par la préfecture et les restrictions sanitaires liées à la crise du coronavirus. Au bout d'une quarantaine de minutes, vers 19h40 (heure de Guyane) et alors que la pluie s'est mise à tomber, les policiers sont intervenus par la voix du DTPN (Directeur territorial de la police nationale), qui avec son mégaphone, a demandé aux manifestants de rentrer chez eux. Le fait d'avoir précisé que les plaques d'immatriculations présentes sur la place avaient été relevées par les policiers et que des amendes allaient être envoyées aux propriétaires des véhicules, a quelques peu échauffé les esprits, même si les portes-voix du regroupement ont rappelé leur démarche "pacifiste". Si la majorité des personnes a quitté les lieux, certains manifestants sont restés dans la rue. Les policiers les ont alors pressé de rentrer chez eux. Le face à face entre les manifestants et les policiers s'est alors poursuivi, depuis la place de la préfecture, jusqu'aux Chaînes brisées. À ce moment là, la tension est devenue plus palpable, et les policiers étaient présents avec le chien pour faire partir les manifestants. Il n'y a pas eu de blessé. "


Le lendemain soit le dimanche, un second épisode de défiance avec la police a marqué les esprits. Ce nouvel épisode de violence, fait suite au défilé carnavalesque interdit qui a eu lieu dimanche dans les rues de Cayenne. 200 personnes ont marché au rythme des tambours et déguisés, dans l'ambiance de carnaval, malgré les interdictions liées aux règles sanitaires. Au total, près de 1 000 personnes ont assisté à ce rendez-vous. Conséquence, la police a attendu que les manifestants se dispersent pour intervenir de façon plutôt musclée, pour faire respecter les règles liés à la crise sanitaire et qui interdisent tout rassemblement de plus de 6 personnes. Les forces de l'ordre ont eu recours à du gaz lacrymogène pulvérisé par moment à bout portant, en plein visage de certains manifestants. D'ailleurs, plusieurs vidéos, on peut voir des policiers qui projettent à moins de 5 mètres, du gaz lacrymogène aux visages des carnavaliers, qui malgré les avertissements continuaient d'avancer. Cependant, ce qui a choqué les guyanais c'est la charge du chien de la brigade cynophile venue en renfort.




Un carnavalier, Albert Tarcy, a été mordu à la main. Il a ensuite été amené aux urgences du centre hospitalier de Cayenne. Ce dernier interviewé par nos confrères de Guyane La 1ère s'est exprimé : " Je voulais rentrer chez moi, j’étais avec un camarade, nous défilions, quand sur le chemin je suis tombé nez à nez face à deux policiers, dont l’un tenait un chien muselé. Je leur ai dit de me laisser passer et la situation a dégénéré. Ils ont lancé le chien une première fois, il était muselé, je me suis défendu, là ils ont enlevé la muselière et le chien m’a à nouveau attaqué. Le maitre-chien n’a pas rappelé son animal. Je me suis défendu seul. Cela m’a extrêmement choqué. J'ai été aux urgences par mes propres moyens." Il a par ailleurs annoncé avoir porté plainte contre X pour violences avec armes par agent de la force publique. Mais, il n'est pas le seul à avoir subi les violences du chien policier et de son maître. On sait aussi qu'un autre carnavalier a lui aussi été blessé par la charge du chien. Plusieurs vidéos postées par le collectif " Trop Violans" puis relayées sur Whatsapp montrent bien le policier lâcher son chien à plusieurs reprises sur les manifestants pacifistes.







Depuis dimanche c'est donc le choc en Guyane. Beaucoup et dénoncent un usage excessif de la force et, ils fustigent l'emploi d'un chien contre des hommes et des femmes regroupés dans une ambiance festive. Ils sont nombreux à évoquer le passé colonial et esclavagiste, deux périodes durant lesquelles, les chiens étaient utilisés pour traquer les esclaves en fuite. Face à la violence disproportionnée de Gabrielle Serville aux sénateurs Marie-Laure Phinéra-Horth, George Patient, en passant par le député Lénaïck Adam et Rodolphe Alexandre, c'est quasiment l'ensemble de la classe politique guyanaise qui d'une même voix dénonce les violences policières contre des personnes non violentes. Même Christiane Taubira, ancienne Garde des Sceaux a réagi :








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