Guadeloupe sous confinement : un avenir sombre pour les commerçants pointois.
- ELMS
- 7 mai 2021
- 4 min de lecture
Magasins fermés, rues vides, places publiques désertées, depuis l’annonce du deuxième confinement, la ville de Pointe-à-Pitre d’ordinaire animée n’est plus que l’ombre d’elle-même, conséquence d’un confinement certes moins strict mais donnant tout de même l’impression d’une scène issue d’un film apocalyptique, ce qui ne rassure pas les commerçants de l’ancienne capitale économique qui s’inquiètent pour l’avenir.

Contagion, 28 Jours plus tard, Pandémie, World War Z la liste des films ayant pour thème une pandémie mondiale sont légion. Avec eux, une liste de fans inconditionnels. Pourtant, depuis an, nous sommes passés de la fiction à la réalité. Aux quatre coins de la planète, les mêmes scènes apocalyptiques avec des hôpitaux débordés, des personnes malades et mourantes dans des villes sous confinement où commerces, galeries commerciales et autres échoppes sont fermés et l’éducation des enfants se fait à distance ou en demi-jauge. En ce qui concerne les gouvernements, ils se sont engagés dans une course à la vaccination qui s’avère être l’unique solution pour lutter contre ce virus.
La Guadeloupe et ses dépendances sont loin d’être épargnées. En effet, depuis mars 2020, les Guadeloupéens et Guadeloupéennes vivent au gré des annonces préfectorales hebdomadaires et des couvres feux. Après avoir connu le confinement national strict entre mars et mai 2020, la Guadeloupe vit depuis une semaine au rythme du deuxième confinement cette fois régional. Un deuxième confinement qui est certes bien plus complaisant que le premier mais, il ne rassure pas les commerçants de l’ancienne capitale économique qui depuis un an doivent s’adapter avec les mesures sanitaires. Un véritable coup dur pour ces professionnels dont le moral est déjà au plus bas.

« Les magasins spécialisés dans le tissu et le textile sont ouverts pendant la période du confinement malheureusement, les professionnels de ce milieu, artisans, couturiers et créateurs stylistes sont eux très impactés par la crise sanitaire. Ils sont fermés. De plus, la clientèle habituelle ne peut pas se déplacer comme elle le souhaite. Donc nous faisons l’effort de rester ouverts mais pour le reste de la ville de Pointe-à-Pitre cela reste une activité très faible vu la crise. Nous redoutons les conséquences économiques et pas que dans notre secteur. L’année dernière, nous étions un secteur prioritaire vu que les clients avaient besoin de fabriquer des masques (en tissu) donc la demande était différente. Aujourd’hui, il n’y a plus besoin de masque en tissu donc notre secteur n’est plus vraiment prioritaire. Les conséquences économiques seront importantes, mais nous essaierons de faire face. En ce qui concerne mon commerce, nous essaierons de rester ouverts quelques jours mais si cela continue cette semaine, cette activité nous allons surement travailler autrement dans les jours à venir mais comme je le dis, la priorité reste notre santé à tous. Si l’évolution pour arriver à une immunité collective pour la Guadeloupe pour nous protéger de ce fléau reste le vaccin, il faudra sans doute que l’on y pense à un moment pour sauver notre pays. » Colette BICHARA-JABOUR.



« Nous avons la chance de pouvoir continuer notre mission, étant donner que nous sommes dans le paramédical, nous avons donc eu l’autorisation d’ouvrir contrairement aux autres commerçants qui n’ont pas eu cette chance, mais la seule chose est que nous constatons que l’activité est complètement morte. Certes nous avons des clients qui viennent parce que soit ils ont leur ordonnance soit une obligation de récupérer leurs lunettes ou autre, donc nous arrivons à maintenir une certaine activité, mais celle-ci est largement impactée par le confinement. Nous le constatons au niveau de Pointe-à-Pitre qui est complètement morte, il y a peut-être quatre ou cinq commerces ouverts mais ça ne pas plus loin. Personnellement, je pense que la vaccination reste la solution, j’espère que nous arriverons à bout de cette pandémie et que nous pourrons reprendre une certaine activité des plus normales, mais c’est sûr que nous ne pourrons pas continuer comme cela. Un an que nous subissons cette situation, allons-nous continuer de la sorte ? Je ne pense pas. Au regard de nos chiffres d’affaires qui ont été fortement impactés, déjà lors du premier confinement durant lequel nous avions eu l’autorisation d’ouvrir mais nous n’ouvrions pas du fait de la nouveauté du virus, on recevait un client par un client. Nous fermions parfois le rideau et faire les clients attendre dans la rue. Désormais, il existe une jauge par exemple dans ce magasin qui peut accueillir quatorze personnes, nous respectons et nous attendons donc que les clients viennent pour les recevoir. Benoît Wachter responsable Lynx Optique Pointe-à-Pitre.


« En tant que gérant de magasin de tissu, j’ai eu la chance de rester ouvert avec l’autorisation préfectorale. En effet, nous les magasins de tissu, de textile nous pouvons rester ouverts, mais au regard de la situation, on peut le voir, c’est vraiment très calme. Si on regarde même la Rue Frébault, pas l’ombre d’un client et la quasi-totalité des magasins sont fermés. Les gens ont sans doute peur de sortir de chez eux, en même temps je les comprends. Il y a la police qui fait des contrôles des attestations encore aujourd’hui, il y a eu des patrouilles dans les rues pointoises. Conséquence, malgré le fait que nous soyons ouverts, nous ne voyons pas l’affluence que nous avions auparavant. Je crains énormément pour l’avenir de mon commerce qui n’a pas encore trois ans donc période décisive pour l’avenir mais j’espère pouvoir tenir encore longtemps, les pertes sont énormes mais j’ai pu bénéficier des aides, des subventions mais cela est dérisoire par rapport aux chiffres que nous faisions à nos débuts. On fait un budget prévisionnel à l’ouverture de l’entreprise mais c’est devenu très vague, on ne peut plus se projeter dans l’avenir, parler d’extension comme on le voudrait ou comme on le ferait. » Yanel gérant de la boutique de tissu Mr Tissu .

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