Deux cas suspects de variole du singe en Guyane.
- ELMS
- 23 mai 2022
- 6 min de lecture
Alors que le monde est encore secoué par la covid-19, une nouvelle pandémie se profile. C'est même la nouvelle crainte des autorités sanitaires mondiales, la Variole du singe aussi connue dans son appellation anglophone de Monkeypox. Depuis une dizaine de jours, la presse nationale et européenne font état de cas de variole du singe dans l'Hexagone mais aussi ailleurs en Europe, en Australie et aux Etats-Unis. Deux cas ont été suspects ont été recensés en Guyane-française. N'ayez crainte, cette maladie plutôt rare serait beaucoup moins virulente et meurtrière que le virus corona.

Alors que le monde est encore secoué par la covid-19, que les cas de contaminations par pays ne font que continuer d'augmenter et que les décès se multiplient aux quatre coins du monde, une nouvelle pandémie semble réellement se profiler.
Sommes-nous donc à l'orée d'une nouvelle pandémie mondiale ? Les heures noires de la pandémie de covid-19, qui ne sont pas terminées, vont-elles laisser la place à une nouvelle épidémie aussi grave ? A en croire les médias, il semblerait. C'est même la nouvelle crainte des autorités sanitaires mondiales, la Variole du singe aussi connue dans son appellation anglophone de Monkeypox. Depuis une dizaine de jours, la presse nationale et européenne font état de cas de variole du singe dans l'Hexagone et ailleurs en Europe, notamment au Royaume-Uni. Cette zoonose fait l'objet d'une attention toute particulière de la part de l'OMS Au moins 92 cas de contamination ont été identifiés à travers le monde, 28 cas sont considérés comme suspects, mais les cas pourraient être bien plus nombreux. Un premier cas de variole du singe a été identifié en France, en région parisienne, vendredi 20 mai 2022. D'autres cas ont été recensés en Australie et aux Etats-Unis. La variole du singe est
Au pays de l'Oncle Sam, un cas a été confirmé dans le Massachusetts et quatre autres sont sur le point d'être analysés mais considérés comme très probables (un à New York, un en Floride, deux dans l'Utah). Tous sont des hommes ayant voyagé hors des Etats-Unis. Washington s'est dit inquiet face à cette nouvelle pandémie qui se profile et se dit prêt à vacciner les cas contacts.
Deux cas de variole du singe en Guyane :
En ce qui concerne la Guyane, deux cas suspects de variole du singe ont été détectés en Guyane. Selon Radio Péyi, le premier cas suspect remonte à fin avril. Au regard d’un récent voyage, ce dernier a été rappelé par l’hôpital en fin de semaine dernière.
Cette personne avait pourtant été considérée comme guérie. Cependant, un proche vivant sous le même toit présente les symptômes de la maladie. Cette personne et des proches ont reçu les consignes d’isolement. Son état de santé est stable et ne présente pas d’inquiétude indique cependant l’ARS ce lundi par voie de communiqué.
Compte tenu des alertes en cours dans plusieurs pays du monde, la surveillance de cette infection est renforcée partout en France.
Le média guyanais qui a révélé la présence de ces cas suspects est allé à la rencontre des docteurs Mubenga responsable de la veille sanitaire à l'ARS de Guyane et Romain Blaizot, dermatologue au CHC ( Centre Hospitalier de Cayenne).
Pour les deux spécialistes, il n'y a pas lieu de s'inquiéter, car il s'agit de cas suspects, des analyses sont en cours. Il n'y aurait aucune gravité. A ce jour aucune mortalité relevée. Le Monkeypox est quant à lui beaucoup moins contagieux que la covid-19.
Qu'est-ce que la variole du singe ?
La variole du singe ou "orthopoxvirose simienne" est une maladie rare dont le pathogène peut être transmis de l'animal à l'homme et inversement. Quand le virus gagne l'être humain, c'est principalement à partir de divers animaux sauvages, rongeurs ou primates par exemple. La transmission d'un humain à l'autre est limitée, explique l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Ses symptômes ressemblent, en moins grave, à ceux que l’on observait dans le passé chez les sujets atteints de variole: fièvre, maux de tête, douleurs musculaires, dorsales, au cours des cinq premiers jours. Puis apparaissent des éruptions cutanées (sur le visage, la paume des mains, la plante des pieds), des lésions, des pustules et enfin des croûtes. L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de deux à 3 semaines.
On l'a identifiée pour la première fois chez l’homme en 1970 en République démocratique du Congo (ex-Zaïre) chez un garçon âgé de 9 ans vivant dans une région d’où la variole avait été éliminée depuis 1968.
Depuis 1970, des cas humains d'orthopoxvirose simienne ont été signalés dans 10 pays africains. Au printemps 2003, des cas ont aussi été confirmés aux États-Unis, marquant ainsi la première apparition de cette maladie en dehors du continent africain.
Depuis, la variole simienne continue de survenir dans les pays d'Afrique centrale et occidentale, avec notamment une épidémie majeure en 2017 au Nigéria et une augmentation de l’incidence ces dernières années en République démocratique du Congo, atteignant les 6 000 cas par an. Deux clades distincts sont identifiés : le clade ouest-africain et le clade du bassin du Congo ou clade centrafricain. En dehors de ces zones endémiques, une épidémie a été enregistrée au Texas en 2003 et des cas importés ont été diagnostiqués au Royaume-Uni, Singapour, Israël et aux Etats-Unis entre 2018 et 2021.
L'infection des cas initiaux résulte d’un contact direct avec du sang, des liquides biologiques ou des lésions cutanées ou muqueuses d'animaux infectés.
La transmission secondaire, c'est-à-dire interhumaine, peut résulter de contacts étroits avec des sécrétions infectées des voies respiratoires, des lésions cutanées d’un sujet infecté ou d'objets récemment contaminés par des liquides biologiques ou des matières provenant des lésions d’un patient.
On peut également se contaminer au contact de l’environnement du malade (literie, vêtements, vaisselle, linge de bain…). Il est donc important que les malades respectent un isolement pendant toute la durée de la maladie (jusqu’à disparition des dernières croutes, le plus souvent 3 semaines).
Lundi, l'OMS a indiqué s'intéresser de près au fait que certains des cas au Royaume-Uni semblent avoir été transmis au sein de la communauté homosexuelle. "Il est probablement trop tôt pour tirer des conclusions sur le mode de transmission ou supposer que l'activité sexuelle était nécessaire à la transmission", a toutefois prévenu Michael Skinner, virologue à l'Imperial College London, auprès de l'organisme Science media centre (SMC).
Quelle est sa gravité ? :
La variole du singe guérit en général spontanément et les symptômes durent de 14 à 21 jours. Les cas graves se produisent plus fréquemment chez les enfants et sont liés à l'ampleur de l’exposition au virus, à l'état de santé du patient et à la gravité des complications.
Selon les épidémies, le taux de létalité a pu varier énormément mais il est resté inférieur à 10% dans tous les cas documentés, principalement chez les jeunes enfants.
"On estime que la souche d'Afrique de l'Ouest, dont souffrent les cas britanniques, a un taux de mortalité d'environ 1%. Il existe également une souche trouvée dans la région du Congo qui peut être mortelle dans 10% des cas, mais les cas britanniques n'ont pas cette souche", a déclaré Simon Clarke, professeur en microbiologie cellulaire à l'université de Reading, au SMC.
Existe-t-il un traitement ?
Il n’existe pas de traitements ou de vaccins spécifiques contre l'orthopoxvirose simienne, mais on peut endiguer les flambées, explique l'OMS. On a prouvé dans le passé que la vaccination antivariolique avait une efficacité de 85% pour la prévention de l'orthopoxvirose simienne mais le vaccin n'est plus disponible pour le grand public après l'arrêt de sa fabrication suite à l'éradication mondiale de la variole.
Point positif , comme le relate le docteur Eric Feigl-Ding dans son tweet : "La bonne nouvelle, c'est que le vaccin contre la variole marche contre la variole de singe; la mauvaise c'est que la plupart des personnes de moins de 45 ans ne sont pas vaccinées"
Que dit l'OMS ?
De son côté, l'Organisation Mondiale de la Santé et ses partenaires s’efforcent de mieux cerner l’étendue et la cause d’une flambée épidémique de variole du singe. Dans un certain nombre de pays, le virus est endémique dans certaines populations animales, ce qui entraîne des flambées occasionnelles dans les populations locales et parmi les voyageurs. Les flambées récentes, déjà signalées dans 11 pays, sont atypiques, car elles surviennent dans des pays où la variole du singe n’est pas endémique.
On compte environ 80 cas confirmés à ce jour, et 50 enquêtes sont en cours. Il est probable que d’autres cas seront notifiés à mesure que la surveillance s’étend.
L'Organisation internationale affirme que collabore avec les pays touchés et d’autres pays pour étendre la surveillance afin de trouver et d’aider les personnes susceptibles d’être touchées, et de fournir des orientations sur la prise en charge de la maladie. Nous continuons d’organiser des réunions d’experts et de groupes consultatifs techniques (par exemple, le Groupe consultatif stratégique et technique sur les risques infectieux à potentiel pandémique et épidémique [STAG-IH] s’est réuni aujourd’hui) pour échanger des informations sur la maladie et les stratégies de riposte.
L’OMS dit continuer de recevoir des informations sur l’évolution des flambées en cours dans les pays d’endémie.
Communiqué de l'OMS à lire ici : communiqué
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