Des loyers plus chers aux Antilles-Guyane et à La Réunion qu'ailleurs en France.
- ELMS
- 27 déc. 2022
- 5 min de lecture
En Outre-mer, les prix des appartements et des maisons sont supérieurs à la moyenne nationale et sont comparables à ceux pratiqués dans les grandes métropoles de l’Hexagone.

Se loger, en 2022 relève du parcours du combattant pour de nombreux français. En cause, les prix des loyers qui ne font que grimper année après année. En 2021, la France Hexagonale compte 36,2 millions de logements sur les 37,2 millions de France hors Mayotte.
Pourtant, 1,7 million de ménages sont encore en attente d'un logement social. Et même 2,2 millions si l'on tient compte des demandeurs déjà logés dans le parc social, mais qui cherchent à changer d'appartement, a tenu à souligner l'Union sociale pour l'habitat (USH).
Le ministère du Logement vient de publier une estimation des prix des appartements et des maisons dans les villes françaises. Des cartes interactives permettent de comparer les loyers commune par commune. Pour arriver à ce résultat, l'Agence nationale pour l'information sur le logement (ANIL) a étudié les annonces publiées par le groupe SeLoger et sur le site leboncoin, avant d'estimer les prix moyens dans chaque secteur.
En Outre-mer, les prix des appartements et des maisons sont supérieurs à la moyenne nationale et sont comparables à ceux pratiqués dans les grandes métropoles de l’Hexagone. Les Antilles, la Guyane et La Réunion font partie des zones où se loger coûte le plus cher en France. Les loyers y sont comparables, et souvent supérieurs, à ceux des grandes métropoles de l’Hexagone.
Par exemple, en Guadeloupe, pour louer un appartement de 52m², il faut débourser 644€ à Pointe-à-Pitre, 769€ à Petit-Bourg, 832€ au Gosier et 842€ à Baie-Mahault. Ces prix sont comparables à ceux pratiqués sur la Côte d’Azur : en moyenne, un appartement de ce type coûte 821€ dans la station balnéaire de Saint-Raphaël ou 748€ par mois à Marseille.
En Martinique, le loyer d’un appartement de 52m² est de 744€ à Fort-de-France et de 785€ au Robert, soit un peu plus que pour le même type de bien à Lille ou Bordeaux. À Schoelcher, le loyer grimpe à 816€. À Kourou ou à Cayenne, le même type d’appartement coûte 790€ par mois, exactement comme à Lyon. À La Réunion, le prix moyen pratiqué à Saint-Denis est de 692€, 634€ au Tampon et 842€ à Saint-Paul.
Les prix pratiqués Outre-mer s’approchent de ceux de la métropole la plus chère de l’Hexagone hors Paris, soit Bordeaux, où il faut compter 801€ pour ce type de bien. Les loyers restent néanmoins très en dessous de ceux pratiqués dans la capitale, où un appartement de 52m² se loue environ 1487€ euros par mois.
Des maisons au-dessus de la moyenne nationale :
En France, une maison de 92m² se loue en moyenne 754€ par mois. Les prix pratiqués aux Antilles, en Guyane et à La Réunion sont systématiquement au-dessus de la moyenne nationale.
Pour louer ce type de bien, il vous en coûtera 1334€ à Cayenne, 1452€ à Kourou, 1315€ à Saint-Laurent du Maroni. En Martinique, il faudra débourser 1085€ à Fort-de-France, 1454€ à Schoelcher, et 1656€ aux Trois-Ilets. En Guadeloupe, louer une maison de 92m² coûte autour de 1000€ à Pointe-à-Pitre ou à Deshaies, 1417€ à Goyave, 1463€ à Baie-Mahault et jusqu’à 1490€ à Petit-Bourg.
A La Réunion louer une maison coûtera 1251€ à Saint-Denis, 1297€ à Saint-Paul, 1131€ à Saint-Leu… Si quelques villes de La Réunion s’approchent de la moyenne, comme Salazie (809€) ou Cilaos (828€) par exemple, la plupart sont bien au-dessus. Là encore, ces prix se rapprochent de ceux pratiqués dans les grandes métropoles de l’Hexagone. Pour ce type de maison, comptez 1100€ à Toulouse, 1288€ à Lyon, 1380€ à Marseille ou encore 1426€ à Bordeaux.
Des loyers exorbitants et des logements insalubres :
Pourtant malgré les loyers exorbitants, les logements ne sont pas confortables voire pas du tout au norme. Selon la fondation Abbé Pierre, dans son rapport de janvier dernier, en Outre-mer il y a à la fois des logements informels, des abris faits de matériaux de récupération (bois, tôle…) que l'on retrouve dans les centres-villes des principales villes ultramarines comme Pointe-à-Pitre, Fort-de-France ou Saint-Denis ou , ou au contraire former d’importants bidonvilles, notamment à Mayotte et en Guyane etc. De plus, en Outre-mer, on trouve des logements indignes, comme le note le rapport : " les centres-bourgs, par exemple, peuvent concentrer des logements insalubres, souvent dans de petits bâtiments collectifs le plus souvent abandonnés et squattés mais parfois encore habités par leurs propriétaires ou des locataires."
L'ONG française prend l'exemple de l'île de La Réunion et de la Guyane où la situation est très grave. Sur l'île de l'Océan Indien, les pratiques de marchands de sommeil dans des petits immeubles anciens des centres urbains sont de plus en plus signalées. Ces habitations sont « découpées » pour accueillir des populations en situation d’exclusion, dans des conditions de logement dégradées, voire dangereuses.
En Guyane, des poches d’insalubrité occupent souvent les fonds de cours ou des immeubles dégradés et sont, en général, le fait de marchands de sommeil qui louent des logements indignes à une population souvent étrangère et en situation irrégulière. L’insalubrité revêt plusieurs formes : surpopulation et promiscuité, présence d’animaux nuisibles (rats, cafards...), humidité, nuisances de l’environnement, taudis, squats, etc.
D'autre part, en Outre-mer, il y a l’habitat dit « traditionnel » dans le diffus désigne les cases en bois et/ ou tôle, sans éléments de confort, qui n’ont jamais été réhabilitées, en Guadeloupe et à La Réunion (et dans une moindre mesure en Martinique). Ces logements sont le plus souvent situés dans les zones rurales ou à risque naturel, et habités par des propriétaires âgés.
De plus selon le ministère des Outre-mer, l’habitat insalubre concernerait près de 110 000 logements sur un parc total de près de 900 000 logements (soit 12 %), tandis que le développement de l’habitat spontané touche tout particulièrement la Guyane et Mayotte dans un contexte de démographie en forte croissance et de pression migratoire.
Ainsi, en Guadeloupe on dénombre 30 000 logements indignes, dont 11 000 logements insalubres et 4 700 habitations de fortunes ou cases traditionnelles.
La Martinique compte 24 419 logements dégradés, dont la qualité globale est jugée médiocre ou très médiocre selon les critères relatifs au caractère architectural de l’immeuble, à la qualité de la construction, aux équipements de l’immeuble et du logement. 7 409 logements très dégradés. 756 cases traditionnelles, 953 habitations de fortune, 5 576 logements en bois.
La Réunion, elle comptabilise 33 526 bâtis précaires dont 2 160 habitations de fortune et 20 408 « cases traditionnelles ». 15 601 bâtis indignes recensés dans 20 communes, dont 30 % à 40 % inoccupés.
En Guyane-Française, il y a 37 300 habitations spontanées, c’est-à-dire n’ayant pas fait l’objet d’une autorisation d’urbanisme et n’étant pas cadastrée. 8 700 logements potentiellement insalubres, évalués selon leur aspect extérieur. 5 300 logements insalubres au bâti irrémédiable, dont les parcelles nécessitent de lourds travaux ou qu’il faut entièrement détruire, de par le danger qu’elles représentent pour ses habitants.
La publication des loyers commune par commune doit permettre "de concevoir des outils mieux adaptés aux réalités des territoires", indique le ministère du Logement. L’objectif est particulièrement urgent dans les territoires ultramarins, où les logements disponibles correspondent mal aux besoins et aux moyens des populations.
En Outre-mer, de très nombreux ménages modestes, pourtant éligibles au logement social, sont contraints d’y renoncer, faute d’appartements libres. Selon les dernières estimations de l’union sociale pour l’habitat Outre-mer, 80% des Ultramarins ont droit à un logement social, mais ils ne sont que 18% à en occuper un.
Pour finir, en Outre-mer, de très nombreux ménages modestes, pourtant éligibles au logement social, sont contraints d’y renoncer, faute d’appartements libres. Selon les dernières estimations de l’union sociale pour l’habitat Outre-mer, 80% des Ultramarins ont droit à un logement social, mais ils ne sont que 18% à en occuper un. Encore une fois, les Outremers sont les parents pauvres de la République.
Pour consulter le document relatif aux urgences :
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