Jours après jour, le bilan humain s'alourdit en Italie. 450 morts il y a trois jours, 800 morts avant-hier, 650 décès enregistrés hier, 450 aujourd'hui, la grande botte paye un lourd tribu et c'est la région de Lombardie dans le nord, avec pour capitale Milan qui est la plus touchée. Au total, l'Italie enregistre 5500 décès liés au Coronavirus. Face à cette tragédie humanitaire, le gouvernement lombard a demandé l'aide internationale. Après l'arrivée de médecins chinois, c'est autour des cubains d'envoyer une équipe médicale spécialisée dans les maladies virales et infectieuses. Le régime communiste a déjà envoyé des équipes médicales dans la région caraïbe.
Depuis le début du mois de Mars, l'Italie est durement touchée par l'actuelle épidémie de Coronavirus. Pour rappel, ce virus est apparu en Chine, plus exactement au coeur du marché de la ville Huwan s'est propagé à une vitesse folle. Après avoir atteint les pays limitrophes de la République Populaire de Chine, qui n'ont pas tardé à réagir rapidement, à l'image des villes-Etats de Singapour, Hong Kong où encore l'île-Etat de Taïwan, avec l'application de mesures d'hygiènes très strictes qui ont porté vraisemblablement leur fruit, puisque par exemple à Taïwan, île de 25 millions d'habitants, seules 77 personnes ( dont un mort) ont été détectées, il faut dire que le gouvernement taïwanais a prit des mesures strictes pour endiguer ( en avance) la progression de l'épidémie. Par la suite le Coronavirus n'a pas manqué de toucher l'Europe avec des premiers cas de contamination signalés en Italie.
Trois semaines se sont écoulées et le bilan humain est encore très lourd. A ce jour, la grande botte est donc le pays le plus touché par le coronavirus dans le monde avec près de 5 500 décès répertoriés ce dimanche 22 mars 2020, soit 651 de plus que la veille. Hier, 800 morts ont été décomptés, 793 morts très exactement avaient été enregistrés. Des chiffres qui font froid dans le dos. Parmi les régions italiennes les plus touchées, c'est en Lombardie, dans le nord avec pour capitale Milan que l'on dénombre le plus grand nombre de victimes. Les jours passent et se ressemblent. Les urgences des hôpitaux, jugés parmi les meilleurs d'Europe, pour la qualité des soins et la propreté, sont saturées. Médecins et infirmières sur le front depuis le début de l'épidémie, payent eux aussi un lourd tribu. Une bonne vingtaine ont déjà perdu la vie, et environ le double sont hospitalisés. L'Italie qui figure parmi les dix pays les plus riches du monde, et la Lombardie région la plus riche du pays, centre financier, touristique et artistique ( Milan est notamment connue pour la mode) ressemblent à des " No man's land". Les rues et boulevards de la plus grande ville de la Lombardie sont complètement vides, seuls les supermarchés et les magasins dits de " nécessité" sont ouverts au public mais, des mesures d'hygiène strictes ont été imposées. Tous les italiens, du Nord au Sud sont confinés chez eux. En effet, débordés par l'ampleur de la tragédie sanitaire, les gouvernements régionaux ainsi que le gouvernement central basé à Rome ont fait appel à l'armée italienne qui a déployé ces derniers jours, les grands moyens. D'ailleurs, Rome a mobilisé des médecins basés dans d'autres régions moins touchées du pays. Malgré toutes ces mesures, l'épidémie continue de faire son lot de malades et de victimes. Par ailleurs, par solidarité, la Chine a expédié des tonnes de matériels médicaux parmi lesquels des millions de masques et des gants. En outre, Pékin a également envoyé des équipes médicales qui étaient déjà mobilisées à Huwan. Sous les conseils des médecins chinois, le gouvernement a décidé de mettre à l'arrêt "toute activité de production non essentielle" pour endiguer l'épidémie. Des mesures dont on commence à voir les effets.
Hier, dans les différents médias internationaux, on a également appris que la Russie enverra des avions militaires avec à leurs bords des véhicules militaires médicaux ainsi que des véhicules de désinfection et du matériel médical et de désinfection. De plus, selon Reuters, la Russie enverra une équipe médicale composée d'environ cent médecins militaires spécialistes des virus et des épidémies. Le gouvernement lombard s'est également tourné vers Cuba.
Une histoire de l'aide médicale de Cuba :
L'île communiste qui vit sous embargo depuis plus cinquante ans a acquis une excellente réputation internationale en matière de santé. Depuis 1959, date de sa prise de pouvoir, le régime communiste a mis l'éducation et surtout la santé au centre de ces priorités nationales. La plus grande île des Caraïbe est régulièrement citée en exemple par les ONG et par l'Unesco notamment. Education gratuite, services de soins entièrement gratuits. Cuba figure dans les classements des pays ayant les meilleurs IDH ( 67e place en 2016, ce qui la situe parmi les pays à développement humain élevé). des chiffres qui assure à Cuba une certaine réputation internationale mise en pratique par la politique de coopération médicale avec les autres nations, parmi les plus pauvres de la planète. Une politique menée dès les premiers jours de la révolutions castriste lorsque la quasi totalité des médecins et spécialistes de l'île ont préféré quitté Cuba. plutôt que de voir leur niveau de vie baisser. La moitié des 6912 médecins abandonnent alors ainsi l'île. plutôt que de voir leur niveau de vie baisser. La moitié des 6912 médecins abandonnent alors ainsi l'île. Pour faire face à cette fuite des cerveaux, le nouveau gouvernement dirigé par Fidel Castro se tourne vers les campagnes de l'île en recrutant des jeunes campagnards connaissant bien la vie tropicale et met en place un système de formation rapide. Leur première mission se fera en Algérie en 1963. La jeune nation algérienne à la fin de la guerre de décolonisation qui l'opposait à son ancienne puissance coloniale est en déficit de personnel médical à la suite du retrait des médecins français. Des soldats et des enfants blessés sont aussi transférés à Cuba afin d'être traités lors de cette opération, malgré la pénurie de professionnels de la santé, la mission cubaine est un succès. L'expertise médicale des cubains est dès lors reconnue.
Suivront plusieurs dizaines de missions à l'étranger. Guerre Froide oblige, Cuba propagera à travers la coopération médiale sa vision du socialisme. Guinée-Bissau, Cap-Vert, Guinée Equatoriale, Congo, Mozambique, Ethiopie partout où de jeunes nations accèdent à l'indépendance dans des luttes acharnées contre les puissances coloniales européennes on retrouvera non seulement des militaires cubains mais aussi des médecins et autres spécialistes cubains. C'est d'ailleurs durant les guerres d'indépendance et civiles angolaises que l'on retrouvera à la fois des personnels militaires mais aussi des milliers de médecins et infirmières. En 1979, Fidel Castro envoya des médecins cubains aux côtés des Sandinistes qui venaient de prendre le pouvoir au Nicaragua. Plus récemment, c'est en Haïti que l'expertise des médecins a été reconnue lors de l'épidémie de Choléra qui a frappé la première république noire entre 2010 et 2013. On a pu aussi voir des médecins cubains intervenir dans les favelas au Brésil mais également au Venezuela, Bolivie, Nicaragua, Salvador, Guatemala, dans les quartiers pauvres d'Afrique du Sud, ou encore dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, lors de l'épidémie d'Ebola. Ainsi, pendant quatre décennies, Cuba a envoyé 67 000 professionnels de la médecine dans le cadre de programmes de coopération, généralement pour une période d'au moins deux ans dans 94 pays une moyenne de 3 350 professionnels travaillant à l'étranger chaque année entre 1960 et 2000. Selon les derniers chiffres de 2016, les médecins cubains sont présents dans 62 pays : 24 pays d’Amérique latine et des Caraïbes, 27 d’Afrique subsaharienne, d’Asie orientale et du Pacifique, deux du Moyen Orient et d’Afrique de l’Est, ainsi qu’en Russie et au Portugal. Aujourd'hui on dénombre 29 071 médecins cubains opérant à travers le monde ( voir la carte ci- dessous).
A la chute de l'Union Soviétique, au début des années 1990, l'île communiste fortement liée à son ancien allié russe, a été confrontée à une grave crise économique. Beaucoup d'experts internationaux, pariaient même sur la chute du régime castriste qui pourtant s'est rapidement adapté à la situation. Le régime communiste a entamé une métamorphose de son économie " socialiste". Ces dernières années, La Havane a misé sur le tourisme pour booster son économie moribonde, frappée depuis 1959 par les sanctions américaines. En moins de deux décennies, le tourisme est devenu une manne financière considérable pour la plus grande île de la région. En 2016, année du rapprochement avec le puissant et ennemi américain, quatre millions de touristes ont visité l'île. En 2017, ils étaient environ 5 millions ( dont 619.523 visiteurs américains) à se rendre à Cuba. Des chiffres plutôt encourageant pour un pays sous embargo. Mise à part le tourisme, Cuba mise également sur la santé comme un vecteur économique. Selon José Luis Rodriguez Garcia, ancien ministre de l’économie, la coopération médicale internationale rapporterait 11 milliards de $ en moyenne par an à Cuba, qui facture la coopération dans 35 des 63 pays bénéficiaires. En 2018, l'île socialiste enregistrait 6,398 milliards de dollars de recettes de la coopération médicale. Une baisse considérable liée principalement à la fin de plusieurs de ses programmes au Brésil, en Equateur ou encore en Bolivie, d'anciens alliés qui ont basculés à droite. Malgré cela l'internationalisme médicale reste la première ressources de l'île, loin devant le tourisme, qui ne rapporterait ( selon les chiffres de 2016) que 3 milliards de dollars. On peut donc dire que l'envoi de médecins à l'étranger reste la principale source de revenus externes pour l'économie. Très controversée, accusée même d'esclavagisme par les Etats-Unis, les bénéfices (75 à 89% du montant des salaires) de la coopération médicale permettent selon les autorités cubaines de financer l'éducation et la santé.
Coronarivus : aide de Cuba au pays de la Caraïbe :
Nul est à l'abri de la nouvelle pandémie mondiale du Coronavirus surtout les pays de la Caraïbe dont le modèle économique repose quasi essentiellement du tourisme. Bien que des mesures strictes aient été appliquées par les différents gouvernements, l'épidémie progresse. Pour freiner la progression du COVID19, certains de la région ont fait appel à Cuba. C'est le cas du Suriname, du Guyana, du Venezuela, de Grenade et surtout, de la Jamaïque qui 15 cas et une première victime ( un homme de 79 ans de retour de New York et qui souffrait de diabète et d'hypertension). Ce lundi, 140 médecins et 90 infirmières sont arrivées pour prêter main forte aux équipes médicales jamaïcaines.
Première intervention cubaine dans un pays riche
Habituée à intervenir dans les pays les pauvres du globe, la diplomatie médicale cubaine a pris un nouvel essor. En fin de semaine dernière le gouvernement de Lombardie, complètement débordé par la pandémie de Coronavirus s'est tourné vers l'île communiste qui n'a pas hésité a dépêché une équipe de 52 médecins et infirmiers pour prêter main forte. Parmi ces spécialistes de la santé, trente de ces personnes ont lutté contre l'épidémie d'Ebola en Afrique de l'Ouest en 2014 à l'appel de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).
En Espagne, deuxième foyer de propagation de Coronavirus en Europe avec 2182 décès enregistrés à ce jour dont 462 morts en 24 heures. Le nombre de cas confirmés a lui dépassé la barre des 30 000 à 33 089 contre 28 572 dimanche alors que le pays a augmenté sa capacité de tests. Selon ces chiffres du ministère de la Santé, 3355 personnes ont été guéries de la maladie tandis que 2355 sont en soins intensifs. La région de Madrid est la plus touchée avec plus de 10 000 cas et plus de 1200 morts. Face à la situation sanitaire, le gouvernement socialiste de Pedro Sanchez a dors et déjà annoncé avoir fait appel à l'expertise des équipes cubaines. Ainsi, 200 autres médecins et infirmières se sont rendus en Espagne pour épauler les équipes médicales espagnoles surchargées.
Obéissant à la doctrine castriste, ces soldats en blouse blanche vont une démontrer que la coopération médicale entre pays, peu importe le système politique est possible. C'est d'ailleurs ce que Fidel Castro avait souligné en 2003, lors d'un voyage officiel en Argentine : « Notre pays ne lance pas de bombe contre d'autres peuples. Il n'envoie pas de milliers d'avions bombarder des villes. Notre pays ne possède pas de bombe nucléaire, ni d'armes chimiques, ni d'armes biologiques. Les dizaines de milliers de scientifiques que comptent notre pays, ses médecins, ont été formés pour aider et sauver des vies. Vive la Fraternité entre les Peuples ! Vive l'Humanité ! Hasta la Victoria Siempre ! »