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La jeunesse doit être au coeur des discours de campagne pour les élections municipales.

Dernière mise à jour : 22 avr. 2020


Les festivités du carnaval sont à peine terminées, que déjà, nous sommes passés aux élections municipales. En Guadeloupe comme à la Martinique, plusieurs candidats vont s'affronter, les 15 et 22 Mars prochain, certains tenteront de défendre leur bilan et se maintenir à la tête de leur commune tandis que les autres, opposants ou anciens collaborateurs des maires sortants espèrent briguer le poste de Maire. Ces élections municipales se feront avec la jeunesse, longtemps délaissée par les services publiques.

Ça y est, les élections municipales ont commencé. Entre les débats télévisés sur les grandes chaînes locales entre les différents candidats, les spots politiques diffusés sur les différents canaux radio et télévisés; ou encore les tracts distribués dans les boîtes aux lettres sans oublier les voitures avec le speaker invitant les administrés à se rendre aux différents meetings qui ont lieu sur les territoires communaux. On peut dire, qu'on ne peut y échapper.

En Guadeloupe comme à la Martinique, plusieurs candidats vont s'affronter, les 15 et 22 Mars prochain, certains tenteront de défendre leur bilan et se maintenir à la tête de leur commune tandis que les autres, opposants ou anciens collaborateurs des maires sortants espèrent briguer le poste de Maire. Il faut le dire, ils sont très nombreux à se lancer dans la course électorale.

Rien qu'à la Martinique, a enregistré 116 listes pour le premier tour des élections municipales, dans ce département de 34 communes. Fait peu commun, deux communes n’ont qu’un seul candidat pour ce scrutin électoral. Cette année, on constate une augmentation du nombre de femmes têtes de liste. Elles étaient 13 en 2014, elles seront 20 candidates à briguer un mandat. Parmi elles, on retrouve la maire sortante de la commune de Basse-Pointe Marie-Thérèse Casimirius en course pour un second mandat, mais aussi la présidente du Comité Martiniquais du Tourisme Karine Mousseau, candidate dans la commune du François ou encore la journaliste Nathalie Jos qui se positionne dans la ville de Fort-de-France. La députée Manuella Kéclard-Mondésir est elle aussi candidate dans la commune de Saint-Joseph.

Une seule liste a été validée respectivement dans les communes d’Ajoupa-Bouillon et du Prêcheur. Il s’agit de la liste des maires sortants. Maurice Bonte à Ajoupa-Bouillon et Marcellin Nadeau au Prêcheur n’ont pas d’opposants.

En Guadeloupe, c'est aussi le record de candidatures. La Préfecture de Guadeloupe a comptabilisé 143 listes aux élections municipales pour un département de 32 communes. Il y a 27 listes de plus par rapport aux élections municipales de 2014. Certaines communes ont plus de listes que d'autres. C’est la ville du Gosier qui comporte le plus grand nombre de candidats avec 10 listes enregistrées, suivie de la commune de Sainte-Rose avec 9 listes. A Grand Bourg de Marie-Galante et au Moule, seules deux listes ont été enregistrées.

Parmi ces tous ces candidats, trois députés sont candidats à cette élection municipales. ll s’agit de Justine Bénin, députée de la 2ème circonscription , unique candidate face à la maire sortante du Moule, Gabrielle Louis-Carabin. Hélène Vainqueur-Christophe, élu en juin 2017 députée de la 4ème circonscription, est de nouveau candidate à Trois-Rivières où elle a siégé comme maire de 2008 à 2017. Enfin, Olivier Serva député de la première circonscription et président de la Délégation Outre-mer à l’Assemblée nationale s’est positionné dans la ville des Abymes.

En Guadeloupe, sur les 32 maires que compte l’archipel guadeloupéen, seuls 3 maires ne se représentent pas. C’est le cas de Jacques Cornano à Saint-Louis et Marlène Miraculeux-Bourgeois à Capesterre de Marie-Galante qui a cédé sa place à son premier adjoint Jean-Claude Maes, candidat dans l’édilité.Et puis, le maire sortant de la commune de Désirade Jean-Claude Pioche a vu sa liste invalidée par la Préfecture. Sa profession de policier aux frontières est incompatible avec la fonction de maire.

Cette année, de nombreux anciens maires participent à ce scrutin électoral. Dans la commune du Lamentin, les anciens maires Reinette Juliard (mars 2001-2008) et José Toribio ( août 1990-2001 et mars 2008-2014) font partie des 5 candidats opposés à Jocelyn Sapotille. Autre cas, à Baillif, la maire sortante Marie-Yveline Ponchateau fera face à sa prédécesseure Marie-Luce Breslau (maire de 2001 à 2014). Sans surprise, le maire démissionnaire de Pointe -à- Pitre Jacques Bangou est tête de liste à ce scrutin.

La jeunesse doit être au coeur des ambitions politiques :

Les administrés devront faire un choix déterminant pour la vie locale en élisant l'un ( l'une ) ou l'autre de ces candidats, qui devront donc les convaincre en se positionnant comme la personne qu'il faut pour la commune. Pour les maires sortants il faudra tout simplement défendre leur bilan et persuader une nouvelle fois la population pour continuer à exercer leur mandature.

Cependant, tout ce beau monde, devra surtout démontrer à la jeunesse qu'elle compte dans les faits. En cette période de campagne, nombreux sont les candidats voire quasi tous les candidats à évoquer les problèmes de la jeunesse dans leurs discours politiques durant cette campagne, mais combien vont réellement mettre en avant la jeunesse qui se sent délaisser ou tout simplement incomprise des dirigeants politiques; Alors qu'en France ou ailleurs en Occident, l’épanouissement de la jeunesse est au centre des enjeux politiques, aux Antilles-Françaises, elle ( la jeunesse guadeloupéenne ou martiniquaise) a été tout simplement oubliée des pouvoirs publics locaux.

Pour rappel, selon l'INSEE, en dix ans, la Martinique a perdu 3300 habitants par an, la population de Martinique est estimée à 363 480 habitants au 1er janvier 2019. La tendance est aussi à la baisse en Guadeloupe. En l’espace de 5 ans, la Guadeloupe a perdu 10 000 habitants passant de 404 600 habitants en 2011 à 397 000 habitants en 2017, en 2018 la Guadeloupe comptait environ 394 100 habitants en 2018 mais en 2019, la population guadeloupéenne avoisinait les 390 000 habitants soit une baisse 3000 habitants en une année. Nombre de ces jeunes quittent leur île afin de poursuivre leurs études supérieures ou tout simplement trouver un travail, faute de perspective économique. Une baisse de la population qui en dit long sur la crise économique et sociale que traversent ces territoires. A noter que, la Guadeloupe et la Martinique sont les seuls territoires français à connaître une si forte baisse de leur population.

Le travail est donc la motivation première qui pousse les jeunes antillais à quitter leurs régions. Bien que les chiffres diffèrent entre les deux îles, le taux de chômage figure parmi les plus élevés de France. En 2018, la population active est stable en Martinique et s’établit à 153 000 personnes en âge de travailler. Le taux de chômage est stable et concerne 18 % de la population active soit 27 000 personnes. En Guadeloupe, selon l'institut de recensement le chômage s'établit à 23% de la population active. En 2018, la population active recule en Guadeloupe et s’établit à 153 000 personnes en âge de travailler. Malheureusement, les jeunes guadeloupéens âgés de 15 à 29 ans sont les premières victimes du chômage, il s'établit à 47% en 2018, à la Martinique pour la même année 41% des jeunes de 15 à 29 ans sont en situation de chômage.

Ces chiffres sont les résultats des différents échecs des politiques sociales, sans réel effets sur l'emploi des jeunes qui sont pourtant, qualifiés. Les jeunes antillais ont quasiment tous le BAC. Selon les derniers résultats du Bac 2018, le taux général de réussite est de 86,50% pour l’Académie de la Martinique ( +2pts par rapport à 2017). Les résultats des trois baccalauréats ( général, technologique et professionnel) pour la Martinique sont les suivants : 89,4% pour le baccalauréat général ( +2 pts par rapport à 2017), 86,4% pour le Bac Technologique ( -4,7 pts par rapport à 2017) et 81,9% pour le Bac professionnel. En Guadeloupe, il est de 89, 1% ( -0,9 pts, 90,1% en 2017), le taux de réussite dans les séries générales est de 91,5%.Quand ils font des études chez eux ou ailleurs et qu’ils arrivent sur le marché du travail local, les antillais sont confrontés à la dure réalité de leurs îles. Ils subissent le chômage, la concurrence de leurs semblables également titulaires d’un niveau universitaire. Qui plus est, chose unique pour des territoires français, le filon est roi. Pour rappel, les Antilles Françaises sont de petits territoires où tout le monde se connaît. Il est donc courant, que les parents soucieux de l’avenir de leur progéniture, tentent de faire jouer leurs relations pour lui garantir un emploi. Aussi bien en Guadeloupe qu’à la Martinique, les jeunes diplômés diront la même chose, “ sans filon aux Antilles, il est impossible de trouver du travail “ et ils ont raison. Le problème des petits pays où tout le monde connaît tout le monde, il est très difficile de trouver un emploi sans passer par une tiers personne qui pourrait favoriser votre CV au détriment d’un autre. Pour être honnête, sans filon aux Antilles, il est impossible de trouver un travail décent, sauf si tu es blanc, fonctionnaire et que tu sois muté en Guadeloupe ou en Martinique. En 2017, l’île aux belles eaux s’est placée en tête des destinations favorites pour l’installation des hexagonaux, une tendance qui se poursuit.

De plus, les jeunes antillais qui décident de retourner chez eux subissent le déclassement scolaire. C’est d'ailleurs aux Antilles que l’on retrouve le plus fort taux. Le déclassement scolaire consiste à occuper un emploi dont les qualifications attendues sont en deçà du niveau de formation obtenu. En gros, c’est comme si vous étiez diplômé d’un master en économie et que vous travailliez dans un supermarché en tant que caissier ou étalagiste. Rien qu’en Guadeloupe, selon l’INSEE : 4 actifs sur 10 soit 40% connaissent un déclassement au début de leur carrière professionnelle. A la Martinique, la situation est quasi similaire. Alors que dans l’Hexagone, les diplômes sont valorisés, aux Antilles, plus on est diplômé, plus on est exposé au déclassement. Du fait de ce déclassement, une bonne partie des plus diplômés occupe donc un emploi inférieur à sa qualification ou se lance dans une activités indépendantes. Ceux qui n’ont pas la chance ou l’ambition de lancer leur activité, s’envolent vers l’Hexagone pour y saisir de plus grandes opportunités de carrière, surtout en lien avec leurs études.

Il faudra plus qu'un discours pour mobiliser la jeunesse et l'inciter à se rendre aux urnes les 15 et 22 Mars prochain. En 2013, l'INSEE estimait que 87 % des individus en âge de voter étaient inscrits sur les listes électorales lors des élections de 2012, contre 93 % en France métropolitaine. Néanmoins, parmi les électeurs âgés de moins de 30 ans, 37 % n’ont participé à aucun scrutin. Les 25-29 ans sont plus fréquemment abstentionnistes (49 %). Une tendance quasi similaire sur l'île soeur. L'avenir de la Guadeloupe et de la Martinique passera par la jeunesse, Il est donc impératif pour les candidats des différentes communes de la Guadeloupe et de la Martinique d'user de verbes et d'actions pour inciter les jeunes à voter.

A lire ou à relire sur le même sujet : Quel avenir pour la jeunesse des Antilles ?

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