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An nou fè lari an nou vinn pli Bel !


Depuis six éditions, l'association Atelier Odyssée, a mis en place l'opération PLI BEL LARI, dispositif qui oeuvre à améliorer l'image du vieux centre de Pointe-à-Pitre, avec l'embellissement des façades des maisons, le nettoyage des espaces délaissés, la création de jardins partagés. Coup de projecteurs sur leurs actions citoyennes.

Autrefois ville coloniale réputée pour ses kaz traditionnelles aux couleurs chatoyantes, désormais, celle qui fut jadis la capitale économique de la Guadeloupe, n'est plus que l'ombre d'elle-même.

Entre les " dents creuses ", noms que l'on donne à ces bâtisses abandonnées et ravagées par le temps, les incendies qui les ravagent régulièrement, le népotisme d'une famille au pouvoir depuis près de 50 ans, l'implantation des populations venues principalement de l'île d'Hispaniola ( Haïti et République Dominicaine) et qui pour beaucoup sont en situation irrégulière. Sans oublier, un endettement à évaluer à 70 millions d'€, Pointe-à-Pitre est à mille lieux de ce qu'elle était auparavant. Elle est moribonde.

Pourtant, une poignée d'irréductibles mènent des actions citoyennes pour redonner des couleurs à leur quartier et plus largement à leur ville. Leur objectif, la faire sortir de sa torpeur.

L’association “Ateliers Odyssée” a lancé l’opération “Pli Bel Lari” en 2014, dans le centre historique de Pointe-à-Pitre. Pour œuvrer à son embellissement, ses membres ont d’abord commencé par repeindre certaines leurs habitations. Comme l'expliquait Sylvie Adélaïde, architecte-urbaniste et plasticienne de formation et présidente de l'association :

" En 2014, le quartier a été envahi par la prostitution, la drogue, et il a commencé à régner un fort sentiment d'insécurité. Donc beaucoup d’habitants ne se sont plus du tout reconnus dans cette ambiance.Comme nous étions très remontés, nous avons organisé une réunion entre voisins et associations, pour chercher une solution face à cela.Comme nos maisons avaient grise mine, nous avons décidé de les repeindre. Nous avons eu la chance d’avoir le soutien d’un ami peintre professionnel : il a proposé de venir nous former dans un atelier et depuis, ils ne nous a jamais quittés. Puis, après avoir repeint nos maisons, de fil en aiguille, nous sommes passés à celles de nos voisins.

Au départ, les gens étaient un petit peu méfiants : ils ne comprenaient pas pourquoi nous avions décidé de repeindre des maisons gratuitement. Mais par la suite, l’opération a remporté un franc succès. Désormais, nous sommes une quarantaine à travailler sur quatre à cinq chantiers, toutes les deux semaines. "

L'opération a très vite pris de l'ampleur grâce aux réseaux sociaux où Pli Bel Lari est très actif. Si bien que comme le souligne la présidente de l'association,

" Nous avons reçu beaucoup de volontaires : certains sont venus d’autres coins de la Guadeloupe, et même d’Amérique du Nord. Par exemple, nous avons reçu des Canadiens en stage de réinsertion, mais aussi des étudiants des États-Unis qui souhaitaient se documenter sur notre démarche pour l’intégrer dans leurs cours d’action citoyenne. "

De nombreux artistes issus du milieu du street art sont venus donner de leur personne en animant des ateliers ou en ornant les façades décrépies de magnifiques fresques.

Mais Pli Bel Lari ne s'arrête pas qu'aux peintures, le dispositif a également créé des jardins partagés sur les terrains abandonnés. Ces jardins créoles ont donné un nouveau souffle au quartier en créant une cohésion entre les voisins.

" Nous avons décidé de nous attaquer à ce qu’on appelle “les dents creuses”, c’est-à-dire les terrains à l’abandon. Nous avons nettoyé ces espaces pour en faire des jardins urbains. Nous utilisons beaucoup de matériaux de récupération, des pneus… L’un de nos principaux jardins, un jardin spontané créole, est devenu un lieu vraiment très convivial, qui a permis de créer du lien entre voisins. "

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