Il y a quarante ans, une population asiatique a débarqué sur le sol guyanais. Il s'agit des Hmongs. Originaires du Laos qu'ils ont fui durant la guerre qui opposait les communistes aux puissances occidentales, c'est en Guyane qu'ils ont élu domicile. Représentant 2% de la population guyanaise, cette communauté très discrète s'est imposée comme une force économique du territoire dès son installation. Ce week-end , les Hmongs célébraient leur installation à Javouhey, petite commune près de Mana.
Dans les années 1970 le Monde est ensanglanté par des conflits armés d'envergure internationale. Il faut dire qu'à cette époque, le moindre conflit interne dégénérait en une guerre généralisée entre les mouvements communistes soutenus financièrement et militairement par l'Union Soviétique et les nationalistes anti-communistes qui avaient pour allié les Etats-Unis et les autres puissances occidentales. En Europe, les deux pôles se faisaient face avec pour unique séparation, un mur de 155 km , qui tombera finalement en 1989.
Ailleurs, de l'Amérique du Sud à l'Afrique en passant par l'Asie, la Guerre froide devient une guerre chaude ou des gouvernements légitimes ou les dernières puissances coloniales affrontaient des groupes rebelles ou des mouvements indépendantistes généralement soutenus par l'une ou l'autre des puissances.
C'est ainsi qu' en 1975, des milliers de réfugiés de toutes les ethnies s’entassent dans les camps thaïlandais après la vague de victoires communistes au Laos, au Vietnam et au Cambodge. Parmi eux, environ 20 000 demandeurs d’asile Hmong. Les membres de cette ethnie ne forment pas un groupe politique homogène, et pendant les guerres d’Indochine et du Vietnam, certains ont rejoint les communistes. Mais nombreux sont ceux qui ont combattu aux côtés des Français pendant la bataille de Dien Bien Phu et aux côtés des Américains pendant la « guerre secrète » de la CIA au Laos contre l'ennemi communiste. A la tête de ces groupes armés Hmongs, le général Vang Pao, premier général de l'armée laotienne d'origine Hmong. Cette réputation de "traite " une grande partie de la population Hmong choisit l'exil.
A partir de 1976, les Hmong quittent les camps de réfugiés pour émigrer en masse aux Etats-Unis – notamment en Californie et au Minnesota – et en France, qui les accueille près de Nîmes, dans le Gard (où ils se spécialisent dans la culture maraîchère), ou à Grigny, dans l’Essonne. Mais les autorités françaises, associées à une poignée de missionnaires catholiques ayant vécu auprès des Hmong, au Laos, tentent aussi une expérience inédite : l’envoi de plusieurs centaines de familles dans un coin isolé de la jungle guyanaise, où les conditions climatiques sont jugées semblables à celles existant au Laos. Les premiers s'installèrent à Cacao, village forestier créé pour eux et par eux en 1977, puis en 1979 à Javouhey, village situé sur la commune de Mana, et qui fut jadis une ancienne commune agricole fondée en 1822 par la très controversée Mère Anne-Marie Javouhey, fondatrice des Soeurs de Saint-Joseph de Cluny. Par la suite, en 1990, des Hmongs s'installent à Rococoua aux environs d'Iracoubo et à Corrossony aux environs de Régina avec une douzaine de familles dont la plupart vivaient en France Hexagonale avant de venir s'installer en Guyane française.
Un Week-end de Fête à Javouhey :
Représentant 2% de la population guyanaise, cette communauté très discrète s'est imposée comme une force économique du territoire dès son installation. Ce week-end , les Hmongs célébraient leur installation à Javouhey. Le matin, la commémoration a été animée par le chef coutumier de Javouhey monsieur Ya Pha en présence de différentes personnalités politiques, parmi lesquelles madame Sophie Charles, présidente de la CCOG ( Communauté des Communes de l'Ouest Guyanais) et maire de Saint Laurent, Rodolphe Alexandre président de la CTG ( Collectivité Territorial de Guyane), Gabriel Serville député de la 1ère Circonscription, Lénaïk Adam député de la 2e Circonscription, mr Fung Mer sénateur de l'Etat du Minnesota aux Etats-Unis lui-même d'origine Hmongs, les sénateurs Antoine Karam, George Patient, Marc Delgrande. Il s'agissait d'une rétrospective historique de l'arrivée des Hmongs sous différentes facettes. Ensemble, ils ont remercié les Hmongs d'avoir apporté leur pierre à l'édifice à la Construction de la Guyane moderne.
Ils ont dit :
« La Guyane est constituée de communauté de destin. » Rodolphe alexandre « La Guyane dois vivre avec ses cultures et le respect de chacun, il Important aujourd'hui de garder ses racines et de la mettre en valeur » Sophie maire de Saint-Laurent A la fin des discours, des projections de films, cours métrage et exo photo sur l'arrivé des Hmongs en Guyane et leur histoire d'hier et aujourd’hui ont eu lieu.
Par la suite, les différentes ethnies qui constituent la population guyanaise ont animé la manifestation avec des danses, des chants , des " open-mics" où des chanteurs amateurs ont pu montrer leur talent. Un grand repas offert par la ville de Mana a été donné pour tous les habitants et les invités. Dernier temp fort de cette manifestation, la prestation à Javouhey de la star laotienne Li Kong XIONG, invitée pour l'occasion. Une performance scénique acclamée par la foule.