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René Maran à l'honneur sur Google

  • Photo du rédacteur: Admin
    Admin
  • 5 nov. 2019
  • 3 min de lecture

En vous connectant aujourd'hui, vous avez sans doute aperçu le nouveau doodle de google mettant à l'honneur l'écrivain René Maran, premier écrivain noir à avoir reçu le prix Goncourt. C’était en 1921 pour le roman Batouala.

L’équipe d'illustrateurs et d'ingénieurs travaillant sur le logo Google a choisi de célébrer René Maran dans son "doodle". Pour ceux qui se demanderaient ce qu'est un doodle, Selon les services du géant d’internet. Un "doodle" est une modification apporté au logo Google "pour célébrer des fêtes et des anniversaires, ainsi que pour commémorer la vie d'artistes, de pionniers et de scientifiques célèbres." Le concept existe depuis 1998, avant même que la société ne soit officiellement fondée. Plus de 4 000 logos modifiés ont, depuis, été créés pour les pages d'accueil du monde entier. Selon le serveur internet, ce sont les employés et les utilisateurs du moteur de recherches qui suggèrent les idées de dessins. Le logo modifié de Google mettant en avant René Maran est à la une de la version française du site.

Le dessin en une du moteur de recherche est une réalisation d'Irène Tardif, artiste basée à Marseille.

Qui était René Maran ?

Né le 5 novembre 1887, il y a tout juste 132 ans, sur un bateau qui emmenait ses parents guyanais à Fort-de-France en Martinique. Ses parents, partis au Gabon (où son père, Léon Herménégilde Maran, occupait un poste administratif colonial), le mettent en pension, dès l'âge de sept ans, au lycée de Talence puis au lycée Michel de Montaigne de Bordeaux. Il y rencontre Félix Éboué.

Il débute sa carrière littéraire en 1909 dans la revue lilloise de Léon Bocquet : Le Beffroi. En 1910, après des études de droit, il quitte Bordeaux et poussé par son père, il intègre l'administration coloniale.. En 1912, il devient administrateur d’Outre-mer en Oubangui-Chari aujourd'hui, la Centre-Afrique. C'est à partir de ce moment qu'il commence la rédaction de ce qui fera sa notoriété, " Batouala", du nom d’un grand chef du pays banda (République centrafricaine). Livre qu'il publie en 1921. Batouala raconte la vie d'un grand chef du pays des Bandas, en Centrafrique, qui s'inquiète notamment de l'enrôlement de soldats noirs au sein de l'armée française, dans un conflit absurde entre Européens, entre « Blancs frandjés » et « Blancs zalémans ». René Maran décrit sans manichéisme la cruauté et la méchanceté des colons, comme les vices des tribus africaines,

Dès sa parution, le livre fait scandale puisque l'auteur s'applique à démontrer les rapports complexes et souvent violents entre les noirs et les blancs, et le racisme pesant sur les Africains sous l'autorité des institutions coloniales. Il dénonce la vente des femmes, les conditions de vie des Africains colonisés et leur famine, ainsi que l'attitude des colons à leur égard. Un propos qui fait scandale à l'époque. Fort heureusement, cela ne l'empêche pas de remporter le Prix Gongourt. Devenant ainsi, le premier écrivain noir à remporter le célèbre prix littéraire. Une première dans un monde qui se remettait de la 1ère Guerre Mondiale et en pleine colonisation. L'annonce de sa consécration par le prix Goncourt suscite un tollé dans la presse

Le Petit Parisien a notamment décrit cette victoire en ces termes, inimaginables aujourd'hui : "M. René Maran, administrateur colonial, domicilié à Fort-Archambault, à deux journées de marche du lac Tchad, au milieu de Noirs qui lui ressemblent comme des frères, a reçu hier le prix Goncourt. (….) Depuis l'année 1903, époque où fut décerné le premier prix Goncourt, c'est la première fois que les Noirs jouent et gagnent. (…) Sa qualité de nègre (…) a séduit les dix de l'Académie Goncourt épris de couleur et d'étrangeté."

L’œuvre de René Maran a inspiré de nombreux écrivains. Grâce au travail du Guyanais dénonçant les dérives du système colonial français, André Gide dans "Voyage au Congo" (1927) puis Albert Londres dans "Terres d’ébène" (1929) sont parvenus au même constat que le prix Goncourt.

Tout au long de sa vie, il a entretenu des correspondances avec ses amis Félix Eboué, Philéas Lebesgue ou encore Manoel Gahisto. René Maran poursuit sa vie à Paris, où il écrira bien d'autres romans, mais aussi des poèmes. L'écrivain a également fréquenté le salon de Paulette Nardal à Clamart, où il a pu faire la connaissance de Léopold Senghor, Aimé Césaire ou encore Jean Price Mars, qui le considéraient comme le précurseur du mouvement de la négritude. L’écrivain est mort à Paris le 9 mai 1960.

 
 
 

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