Lorsque l'on parle de la Caraïbe, évidemment on pense à soleil, cocktail, farniente et paysages luxuriants. On rêve aussi d'un hamac fixé entre deux cocotiers sur une plage au sable fin. On pense également aux rivières, à la soca, au steelpan,au gwoka, ou à la biguine. Sauf que ces petits coins de paradis terrestres sont menacés par le plastique dont sont pourtant friands les caribéens.
Lorsque l'on parle de la Caraïbe, évidemment on pense à soleil, cocktail, farniente et paysages luxuriants. On rêve aussi d'un hamac fixé entre deux cocotiers sur une plage au sable fin. On pense également aux rivières, à la soca, au steelpan,au gwoka, ou à la biguine. Nombreux sont ceux qui, dès qu'on leur évoque la Caraïbe, pensent aux crustacés ou destination paradisiaque.
Il est vrai que, la Caraïbe, c'est aussi des danses et des cultures métissées à l'image des populations des quatorze Etats souverains et les dix-sept dépendances. C'est également une zone qui possède des richesses inestimables avec notamment une biodiversité à faire rougir les autres régions du globe. Les Caraïbes comportent une très grande diversité végétale. On y retrouve près de 13 000 espèces. De plus, les Caraïbes sont réputés pour avoir une très large diversité en matière d'animaux. On y retrouve environ 600 espèces d'oiseaux, 90 espèces de mammifères, plus de 500 espèces de reptiles ainsi que 170 espèces d'amphibiens répartis dans les zones marécageuses, les mangroves (en fortes diminution),les récifs coralliens (très endommagés).
Autant d'éléments qui font fantasmer les amoureux de la nature sauvage et autres passionnés de voyage, croisière etc, car dans l’esprit commun, la destination a tout d’idyllique.
Les caribéens plus gros pollueurs plastiques au Monde ?
Sauf que ces petits coins de paradis terrestres sont menacés par le plastique dont sont pourtant friands les caribéens. Chose confirmée très récemment par le magazine Forbes. Réputé pour ses célèbres listes, ( personnes les plus riches, personnalités les plus influentes, classement des femmes les plus influentes, Forbes 400 etc) publiées annuellement, le magazine américain a récemment révélé dans un article évoquant la pollution plastique dans le Monde, que les pays de la Caraïbe seraient les plus grands pollueurs plastique per capita ( par habitant).
In 2016, global plastic waste amounted to some 242 million metric tons. Of this, 137 million tonnes (or more than 57%) originated in East Asia, the Pacific, Europe, Central Asia and North America, much of which made its way into the ocean. In 2015, the Journal of Science surveyed 192 coastal countries and confirmed that Asian nations, most notably China, Indonesia, the Philippines, Thailand and Vietnam, were 13 of the 20 biggest contributors of marine plastic waste. But as is often the case, numbers alone do not tell the entire story.
Case in point: the little island of St. Lucia, which produces the 6th largest amount of plastic waste per capita in the Caribbean, generates more than four times the amount of plastic waste per person as China— the world’s largest plastic polluter in absolute terms— and is responsible for 1.2 times more improperly disposed plastic waste per capita than China.
" En 2016, les déchets plastiques mondiaux représentaient environ 242 millions de tonnes métriques. De ce nombre, 137 millions de tonnes (ou plus de 57%) provenaient d’Asie de l’Est, du Pacifique, d’Europe, d’Asie centrale et d’Amérique du Nord, dont une grande partie a été rejetée dans l’océan. En 2015, le Journal of Science avait interrogé 192 pays côtiers et confirmé que les pays asiatiques, notamment la Chine, l'Indonésie, les Philippines, la Thaïlande et le Vietnam, constituaient 13 des 20 principaux contributeurs de déchets plastiques en mer. Mais comme souvent, les chiffres seuls ne racontent pas toute l'histoire.
Exemple: la petite île de Sainte-Lucie, qui produit la 6ème plus grande quantité de déchets plastiques par habitant dans les Caraïbes, génère plus de quatre fois plus de déchets plastiques par personne que la Chine, le plus grand pollueur de plastique au monde. - et est responsable de 1,2 fois plus de déchets plastiques par habitant que la Chine. "
Le magazine économique américain poursuit que sur sa listes des 30 pays les plus pollueurs en plastique, dix sont de la Caraïbe. . On y trouve donc Trinidad-et-Tobago, Saint-Lucie, Barbade, Antigua-et-Barbuda, St. Kitts et Nevis, les Bahamas, Anguilla, le Guyana, Grenade et Aruba.
Of the top thirty global polluters per capita, ten are from the Caribbean region. These are Trinidad & Tobago, Antigua & Barbuda, St. Kitts & Nevis, Guyana, Barbados, St. Lucia, Bahamas, Grenada, Anguilla and Aruba; and every year, these ten island nations generate more plastic debris than the weight of 20,000 space shuttles.
" Sur les trente plus gros pollueurs mondiaux par habitant, dix proviennent de la région des Caraïbes. Il s'agit des pays suivants: Trinité-et-Tobago, Antigua-et-Barbuda, Saint-Kitts-et-Nevis, Guyana, Barbade, Sainte-Lucie, Bahamas, Grenade, Anguilla et Aruba. Chaque année, ces dix nations insulaires génèrent plus de déchets plastiques que le poids de 20 000 navettes spatiales. "
De plus, selon Forbes, l'archipel de Trinidad & Tobago serait le plus gros pollueur plastique au Monde, avec 1,5 kilogramme de déchets par habitant et par jour. Ce qui correspond à plus de plastique d'origine marine originaire de Trinité-et-Tobago (par habitant) que 98% des pays de la région. monde.Tous ces déchets atterriront à coup sûr dans l'Océan, du fait de l'absence de politique publique de recyclage.
D'ailleurs, c'est la mauvaise gestion de la collecte des déchets qui est la base du problème. Environ 322 000 tonnes de déchets plastiques ne sont pas collectés chaque année. La Banque Mondiale estime que 22% de ces déchets se retrouvent en mer ou sur terre où ils risquent d'atterrir en mer à terme. Selon le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), 92% des déchets marins dans les Caraïbes proviennent de sources telluriques, contre une moyenne mondiale de 80%.
Selon les données relevées par Forbes, " Entre 2006 et 2012, les données de dépollution marine du PNUE pour la région des Caraïbes ont révélé un total de 3 990 120 débris de plastique retirés des sites côtiers et sous-marins, sur une distance de 3 317 km "
Between 2006-2012, UNEP marine cleanup data for the Wider Caribbean Region revealed a total of 3,990,120 plastic debris items that were removed from coastal and underwater sites, covering 2,317 miles.
La pollution plastique, future menace sur l'économie de la région :
Il va sans dire que cette pollution plastique aura des conséquences sur la région. Avec 400 milliards de revenus grâce à la mer des Caraïbes, en comptant les bénéfices de la pêche et ceux du tourisme, les 10 milliards de tonnes de plastique qui sont déversées dans les océans chaque année représentent un vrai danger, car, «le commerce annuel de la mer des Caraïbes avoisine les 5 milliards d'€, mais c'est aussi 200 000 emplois directs, 100 000 services auxiliaires, et surtout une sécurité alimentaire de 40 millions d’habitants des côtes et plus de 2 milliards de dollars de tourisme de plongée. »
Des craintes qui pourraient se confirmer avec le récent rapport alarmant de WWF. L'ONG internationale basée à Gland en Suisse, affirme que d'ici 2030, la production mondiale de déchets plastique pourrait augmenter de 41 % et la quantité accumulée dans l'océan pourrait doubler. En cause, notre système de production, d'utilisation et d'élimination du plastique. WWF souligne que " Plus de 310 millions de tonnes de déchets plastique ont été générées en 2016, dont un tiers se sont retrouvées dans la nature. Le constat est accablant et les conséquences dramatiques pour l'environnement, la santé humaine et l'économie. L'impact sur la biodiversité est particulièrement frappant : à ce jour, plus de 270 espèces ont été victimes d'enchevêtrement et plus de 240 ont ingéré du plastique. "
Si rien n'est fait, la production mondiale de déchets plastique pourrait augmenter de 41 % d'ici 2030 et la quantité accumulée dans l'océan pourrait doubler d'ici 2030 et atteindre 300 millions de tonnes. Les émissions de CO2 résultant du cycle de vie du plastique devraient augmenter de 50% tandis que celles issues de l'incinération de plastiques devraient tripler d'ici 2030. La Caraïbe n'est pas en reste puisque les pays de la région sont les plus pollueurs en plastique per capita.
Point positif, 14 pays de la Caraïbe ont décidé d'agir. C'est le cas de l'île de la Dominique. Moins connue que ses voisines de la Guadeloupe, de la Martinique, ou de Sainte-Lucie, l'île anglophone de 71 000 habitants, a décidé en Janvier 2019,d'interdire complètement tous les objets plastiques dans l'usage du quotidien. Il s'agit pour le gouvernement d'une étape cruciale dans l'avenir de l'île. Cette décision vise a aussi protéger les fonds marins qui font sa notoriété; Car, île est surtout prisée des plongeurs qui admirent ses fonds marins encore intacts. La Dominique est aussi l'endroit où l'on peut observer les cétacés de Novembre à Mars. A cette période environ 22 espèces de mammifères marins choisissent La Dominique pour s'établir.
Autant dire que la gestion organisée des déchets demeure néanmoins l'arme principale pour juguler cette pollution, puisque selon Forbes, qui se base sur le rapport de l'ONG the Ocean Cleanup Foundation, les déchets plastiques générés chaque année et mal gérés pourraient tripler d'ici 2060. L'augmentation de la pollution par les plastiques affectera de manière disproportionnée les Caraïbes. Les petites communautés côtières dont les économies dépendantes des océans seront les plus touchées.
According to a study published by the Ocean Cleanup Foundation, mismanaged plastic waste generated each year could triple by 2060 if these systems are not brought up to scratch.
Increases in plastic pollution will disproportionately affect the Caribbean. After all, small coastal communities with ocean-dependent economies that are fraught with inadequate waste management systems are far more vulnerable to the impacts of plastic waste than their larger, more industrialized counterparts.