A l'appel des principaux syndicats, des milliers de guadeloupéens (nes) ont défilé dans les rues de Pointe-à-Pitre. Au départ du CHU, ils ont arpenté les principales rues de l'ancienne capitale économique de la Guadeloupe. Retour en image.
Depuis environ trois semaines, le personnel du CHU est en grève. Les professionnels de la santé dénoncent les mauvaises conditions de travail et d'accueil des malades hospitalisés dans le plus grand hôpital de la Guadeloupe. Trois semaines qu'un bras de fer qui se joue entre la direction, l'ARS, et les principales centrales syndicales de l'Archipel.
Ainsi, depuis trois semaines, le personnel gréviste est mobilisé devant le Centre Hospitalier, sans pour autant empêcher les accès aux ambulances.
Pour rappel, depuis l'incendie majeur du 28 novembre 2017, le CHU de Guadeloupe fonctionne de façon perturbée. Plusieurs services ont été délocalisés dans des locaux transitoires inadaptés, selon le personnel. Un mouvement de grève générale a débuté au CHU de Guadeloupe le 23 juillet, et même depuis le 10 juillet aux urgences et à la maternité, pour dénoncer le manque de moyens humains et matériels, ainsi que la vétusté et l’exiguïté des locaux. En conséquence, la majorité des services fonctionne en service minimum.
Une situation que ne laisse pas indifférent les guadeloupéens qui sont obligés de se tourner vers les cliniques privées ou de partir en France Hexagonale pour accéder à des soins de meilleure qualité.
Jeudi 1er Août 2019, à l'appel des syndicats, ils étaient des milliers à s'être massés devant l'Hôpital Général. Aux côtés des syndicats, plusieurs personnalités ont aussi fait le déplacement. Le cortège est ensuite parti du CHU en direction du centre-ville de Pointe-à-Pitre et s’est rendu devant la sous-préfecture.
Ils étaient 7000 selon les syndicats, environ 3 000 selon la police, une chose est sure, c'est qu'une marée humaine a envahi les rues de l'ancienne capitale économique de la Guadeloupe afin de réclamer des solutions à l'ARS, à la direction du CHU et à la Préfecture. Une fois devant la sous-préfecture, les représentants des organisations syndicales ont été reçus par le sous-préfet, mais, malgré la forte mobilisation populaire, les services de l'Etat compétents continuent de camper sur leurs positions. Les négociations ont donc échoué. Ce qui pourrait déboucher sur un long conflit social, comme ce fut le cas, il y a 10 ans, en 2009, pour le LKP. Les syndicats se disent déterminés.
Une mobilisation populaire qui n'aurait pas été permise sans le partage de nombreuses vidéos sur les réseaux sociaux. Vidéos filmées généralement par le personnel du CHU et qui montrent les conditions sanitaires et les conditions d'accueil qui sont réservées aux malades. Des vidéos qui ont fait réagir aussi bien en Guadeloupe que dans l'Hexagone :
De plus, la colère a été d'autant plus forte que, mercredi, Gérard Cotellon avait menacé d’assigner en justice les organisations syndicales qui bloqueraient l’entrée du site à partir de jeudi avec une astreinte quotidienne de 5.000 euros.
Néanmoins M. Cotellon a annoncé qu’une aide de 20 millions d’euros accordée par l’État, initialement remboursable, ne sera finalement pas à rembourser. De même, l’assurance de 40 millions d’euros débloquée après l’incendie de 2017, initialement déductible des aides gouvernementales, ne sera pas déduite. Ce qui ne satisfait pas les grévistes et les syndicats.
Le CHU fait actuellement face à de grosses difficultés budgétaires, avec notamment une dette fournisseur de près de 49 millions d’euros. Selon un sondage Qualistat réalisé en juillet 2019, 82 % de la population guadeloupéenne estime que ce mouvement social est justifié et 15% des sondés le juge injustifié.
Revivez en image la manifestation du 1er Août :