Généralement quand on parle d'énergie verte, de recyclage des ordures ménagères, on pense aux pays nordiques ou au Costa Rica ou plus loin encore, la Nouvelle Zélande. Pourtant, un petit pays de la Caraïbe fait parler de lui. Ce pays, c'est l'île de la Dominique, qui depuis le mois d'Août, est devenu le premier pays au monde à interdire le plastique. L'île anglophone va se lancer dans la géothermie.
Dans le monde peu de pays font véritablement l'effort de la transition écologique. Ce sont toujours les mêmes qui sont cités pour exemple. On parle des pays nordiques, Suède, Norvège, Danemark, Island ou encore la Nouvelle Zélande. Plus proche de nous, le Panama mais surtout le Costa Rica sont aussi de bons élèves en la matière.
Tandis qu'aux Antilles-Françaises on peine encore à passer au 100% énergies vertes, notre voisine anglophone de la Dominique prend le sujet très au sérieux.
La Dominique, l'île verte aux 365 rivières :
Moins connues que ses voisines de la Guadeloupe, de la Martinique, ou de Sainte-Lucie, la Dominique à tout pour plaire. Tandis que le tourisme de masse continue d'être le fer de lance de l'économie de la région, l'île anglophone a préféré miser sur le tourisme vert.
Contrairement aux autres îles qui l'entourent, l'île de La Dominique compte peu de plage et n’est donc pas le genre de destination où l’on va bronzer en période hivernale. Son charme réside avant tout sur les paysages montagneux qui couvrent au moins 90% du territoire. Ainsi, La Dominique est la destination pour les adeptes des randonnées ou de trek.
La petite île des Antillaises anglophones est surtout connue pour les 365 rivières et leurs chutes parmi lesquelles, les plus connues Trafalgar ou l’Emerald, où l’on peut se baigner. Le canyoning est une activité des plus prisées, surtout dans la gorge Titou et au canyon Cathedral.
Des décisions majeures pour l'environnement :
Encore marquée par le passage de l'Ouragan Maria en Septembre 2017, La Dominique tente de relever la tête. Ces derniers mois, le gouvernement dominicais a prit d'importantes décisions pour transformer l'économie afin de l'ériger en exemple non seulement pour la région mais pour l'ensemble de la planète.
Depuis Janvier 2019, l'île-nation de 71 000 habitants a interdit complètement tous les objets plastiques dans l'usage du quotidien. Il s'agissait pour le gouvernement d'une étape cruciale dans l'avenir de l'île. Roosevelt Skerrit, premier ministre de La Dominique s'exprimait pour l'occasion :
« La Dominique est fière d'être « l'île Nature ». Nous devons tout faire pour mériter cette désignation et qu'elle se reflète sur l'île. La gestion des déchets solides est un problème qui affecte cette perception et nous poursuivons nos efforts pour en venir à bout [...] Il s'agit d'une occasion unique de servir d'exemple pour le monde, un exemple qui montre comment une nation toute entière peut se relever après un désastre et résister au changement climatique pour l'avenir »,
Cette décision vise a aussi protéger les fonds marins qui font sa notoriété; car, île est surtout prisée des plongeurs qui admirent ses fonds marins encore intacts. La Dominique est aussi l'endroit où l'on peut observer les cétacés de Novembre à Mars. A cette période environ 22 espèces de mammifères marins choisissent La Dominique pour s'établir.
Développer la géothermie pour ne plus être dépendant :
Après le passage de l'ouragan Maria, qui a détruit le réseau électrique de l'île à 75%, le gouvernement devait trouver un moyen d'entamer la transition énergétique, pour ne plus revivre cette situation. Pour réduire sa dépendance à l’énergie thermique, l’île mise désormais sur son potentiel géothermique, où la production d’électricité géothermique est estimée d’au moins 120 MW.
En fin de semaine dernière, un accord a été signé entre Tahseen Khan, directeur régional de la Banque Mondiale et Roosevelt Skerrit.
«La signature de cet accord est une nouvelle étape dans notre quête pour développer le potentiel géothermique de la Dominique», a expliqué le Premier ministre Roosevelt SkerritSkerrit, soulignant la nécessité de réduire la dépendance aux combustibles fossiles. Avec un prix moyen de 0,38 US$/kWh, le prix de l’électricité à l’île de la Dominiqe figure parmi les prix les plus élevés du monde.
La construction de cette centrale géothermique de la Dominique à diversifier son bouquet énergétique, augmentant sa part d’énergie renouvelable de 25% à 51%. La centrale géothermique sera mise en œuvre par la compagnie Dominica Geothermal Development Company (DGDC)., détenue à 100% par l’Etat. Le financement de la Banque Mondiale s’inscrit dans le cadre du Projet de réduction du risque d’investissement dans la géothermie à la Dominique.
Le financement de la Banque Mondiale prévoit également, en phase d’exploitation, des études de confirmation du potentiel et de la ressource afin d’envisager, à terme, l’extension des capacités de production, voire même la possibilité d’exporter de l’énergie vers les îles voisines de la Guadeloupe et de la Martinique. Tahseen Khan a souligné que les exportations d’énergie propre de la Dominique pourraient également servir à la diversification de l’économie: «c’est une étape très importante pour la poursuite de l’agenda de l’engagement renouvelable et démontrable de l’objectif de la Dominique de devenir résilient au changement climatique». Les travaux devraient commencer au cours de cette année 2019.