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Réunion Publique sur le Chlordécone et les Sargasses.


Chlordécone, échouages de Sargasses, deux maux environnementaux qui touchent les Antiles-Françaises. Hier soir, se tenait au centre Rémy Nainsouta de Pointe-à-Pitre, une réunion publique citoyenne organisée par l'association REV-Guadeloupe.

Lorsque parle des Antilles-Françaises, on pense à la Plage de sable fin, aux paysages luxuriants et à la farniente. Pourtant depuis plusieurs décennies, un mal frappe, ces îles paradisiaques.

L'un des premiers maux est évidemment le Chlordécone. pesticide ultra-toxique, utilisé massivement dans les bananeraies en Guadeloupe et en Martinique pendant plus de trente ans à partir de 1972 pour lutter contre le charançon de la banane, un insecte qui détruisait les cultures, Ce pesticide ultra-toxique est un perturbateur endocrinien reconnu comme neurotoxique, reprotoxique (pouvant altérer la fertilité), et classé cancérogène possible dès 1979 par l’Organisation mondiale de la santé.

La France a fini par l’interdire en 1990. Malgré sa toxicité, le chlordécone a toutefois été autorisé aux Antilles jusqu’en 1993 par deux dérogations successives, signées par les ministres de l’agriculture de l’époque.

Les Antilles sont contaminées pour des siècles, car la molécule est très persistante dans l’environnement − jusqu’à sept cents ans.

A partir du début des années 2000, on a découvert que le chlordécone, qui passe dans la chaîne alimentaire, avait non seulement contaminé les sols, mais aussi les rivières, une partie du littoral marin, le bétail, les volailles, les poissons, les crustacés, les légumes-racines... et la population elle-même.

Ainsi c'est la quasi-totalité des antillais soit 800 000 personnes ( Guadeloupe / Martinique) qui sont contaminées, du fait l'intoxication qui se fait par voie alimentaire.

Pour ce qui est des effets, pour rappel, en 1975, les ouvriers de l’usine Hopewell (Virginie), qui fabriquait le pesticide, ont développé de sévères troubles neurologiques et testiculaires après avoir été exposés à forte dose : troubles de la motricité, de l’humeur, de l’élocution et de la mémoire immédiate, mouvements anarchiques des globes oculaires...Ces effets ont disparu par la suite, car le corps élimine la moitié du chlordécone au bout de 165 jours, à condition bien sûr de ne pas en réabsorber. Mais l’accident fut si grave que les Etats-Unis ont fermé l’usine, et banni le produit dès 1977.

Selon une étude menée en 2012 par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), le chlordécone augmente non seulement le risque de prématurité, mais qu’il a aussi des effets négatifs sur le développement cognitif et moteur des nourrissons. Il est aussi fortement soupçonné d’augmenter le risque de cancer de la prostate, cancers dont le nombre en Martinique tient le record du monde. La Guadeloupe fait aussi partie des zones les plus touchées par cette maladie. Le cancer de la prostate est deux fois plus fréquent et deux fois plus grave aux Antilles qu’en France Hexagonale.

En matière de prévention et de protection des populations, le Gouvernement a tardé, préférant mener la politique de l'autruche. Niant les effets dévastateurs du Chlordécone pour la santé et l'environnement. Par exemple, il aura fallut attendre 2004 pour qu'un préfet prenne la décision d'interdire la consommation de fruits de mer aux environs de Capesterre-Belle-Eau. Par la suite, des sources d’eau ont été fermées, d’autres traitées, et des zones entières ont été interdites à la culture, étendues par la suite à la pêche.

C'est finalement Emmanuel Macron qui, de passage à la Martinique soulignera la responsabilité de l'Etat dans ce scandale environnemental, tout en refusant les demandes d'indemnisation formulées par les associations des victimes.

Les Sargasses :

Deuxième problème environnemental qui touchent les Antilles, les Sargasses. Depuis 7 ans, c'est tout l'arc Caribéen, du Golfe du Mexique jusqu'à Trinidad, qui est concerné par les échouages massifs de ces algues brunes sur les littoraux. Le problème avec les algues, c'est lorsqu'elles s'échouent, elles salissent plages et ports, bloquent parfois l'accès des bateaux. Mais surtout, ces algues dégagent, en séchant, de l'hydrogène sulfuré et de l'ammoniac, qui peuvent provoquer maux de tête, nausées et vomissements.

Des personnes qui n'étaient pas asthmatiques le deviennent à cause des algues brunes.

De plus, à partir d'un certain niveau de concentration, la sargasse attaque aussi les métaux, détruisant aussi bien motos, voitures ou ordinateurs, appareils électroménagers . En prévention, plusieurs établissements scolaires ont été fermés en mai en Guadeloupe. Chaque année, l'Etat débloque des fonds mais elles sont de plus en plus nombreuses à s'échouer avec une fréquence en constante augmentation.

Une conférence internationale pour comprendre le problème des sargasses est prévue pour le mois d'Octobre en Guadeloupe.

Face à ces problèmes environnementaux, hier soir, l'association REV-Guadeloupe organisait une réunion publique citoyenne dans une salle du Centre Rémy-Nainsouta remplie. De cette réunion est né le CLES : Comité de Lutte pour l'Environnement et la Santé. Une forte mobilisation et des actions à venir pour la santé des Guadeloupéens sont à venir sur l'ensemble du territoire de la Guadeloupe.

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