Partout en France, la fécondité est en baisse sauf en Outremer et plus particulièrement en Guyane. Selon, l'INSEE, le département français d'Amérique Latine affiche la plus forte hausse de natalité pour l'année 2016. L'immigration n'y est pas pour rien.
Selon les récents chiffres publiés par l'INSEE ( Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques ) la natalité est légèrement en baisse en France. L'institut National précise que cette baisse est générale et n’est pas centrée sur une classe d’âge en particulier. Elle concerne tous les niveaux de vie et, elle touche toutes les femmes,à savoir celles qui n'avaient pas encore d'enfant et celles qui en avaient. Elle ne concerne toutefois pas les immigrées, dont la fécondité reste stable. Leur contribution à la fécondité globale se maintient à 0,1 enfant par femme.
En lisant le rapport de l'Institut, on y apprend qu'après neuf années de relative stabilité, la fécondité baisse en France depuis 2015. L’indicateur conjoncturel de fécondité oscillait autour de 2,00 enfants par femme entre 2006 et 2014. Il s’établit à 1,95 en 2015 et à 1,92 en 2016. Cette baisse concerne toutes les régions de France à l'exception de l'Outremer et plus particulièrement Mayotte et la Guyane où la fécondité est en augmentation.
Cette baisse de la fécondité concerne tous les âges. En 2015 et en 2016, la fécondité diminue pour la plupart des âges et notamment aux âges les plus féconds.Pour tous les âges avant 35 ans, la fécondité baisse chaque année depuis 2015. Avant 30 ans, la baisse déjà constatée par le passé s’accélère en 2015. La fécondité des femmes de 30 à 34 ans diminue également en 2015 et 2016, mais moins fortement que pour les plus jeunes. Entre 35 et 39 ans, la fécondité commence à baisser en 2016. À partir de 40 ans, la fécondité baisse en 2015. Puis elle augmente de nouveau en 2016, mais moins fortement que par le passé.L’âge moyen à la naissance des enfants poursuit sa progression : il augmente de 0,1 an par année, pour atteindre 30,5 ans en 2016.
Toujours selon l'INSEE, le recul récent de la fécondité concerne aussi bien les femmes qui avaient déjà un enfant que les femmes sans enfant. À âge donné, la probabilité d’avoir un premier enfant était la même en 2014 qu’en 2013. Depuis, cette probabilité baisse. Pour les femmes qui avaient déjà un enfant, la probabilité d’en avoir un deuxième en 2015 ou en 2016 est plus faible qu’en 2013, à durée écoulée identique depuis la naissance précédente. Il en va de même pour la probabilité d’avoir un troisième enfant pour les femmes qui en avaient déjà deux.La répartition des naissances selon le rang de naissance reste la même en 2015 et 2016 qu’en 2012 et 2013, années non touchées par la baisse de la fécondité : 42 % des bébés sont des premiers enfants, 36 % des deuxièmes, 15 % des troisièmes et 7 % des enfants de rangs plus élevés.
Ce recul concerne également tous les niveaux de vie.Néanmoins, La fécondité varie selon le niveau de vie. Les femmes appartenant aux 25 % des ménages les plus modestes (premier quartile de niveau de vie) ont une fécondité, à âge donné, plus élevée que les femmes un peu moins modestes qu’elles (deuxième quartile).
La fécondité des femmes les plus aisées (quatrième quartile de niveau de vie) est plus tardive : elle est maximale à 31 ans, contre 28 ou 29 ans pour les femmes des autres quartiles de niveau de vie. Elle est également plus concentrée : la courbe des taux de fécondité est nettement plus resserrée autour de ce pic d’âge pour les femmes du quatrième quartile de niveau de vie que pour les autres.
Les femmes ont eu moins d’enfants en 2016 qu’en 2013, quel que soit leur niveau de vie. La baisse apparaît plus précoce pour les femmes de milieux modestes et très modestes (premier et deuxième quartiles) : elles ont eu moins d’enfants en 2015 qu’en 2013, alors que les femmes plus aisées (troisième et quatrième quartiles) sont aussi fécondes ces deux années (figure 3 complémentaire). Ce n’est qu’en 2016 que la fécondité semble diminuer pour la moitié des femmes aux niveaux de vie les plus élevés
Fécondité stable chez les femmes immigrées :
Contrairement aux idées reçues ou véhiculées par certains partis politiques, la fécondité reste stable chez les femmes immigrées. D’après les taux de fécondité par âge estimés en 2015 et en 2016, elles ont environ 0,8 enfant de plus par femme que les non immigrées. Ce phénomène est en partie lié à l'effet de l'immigration, qui décale souvent les naissances après l'arrivée dans le pays d'accueil. Les femmes ayant immigré avant l’âge de 15 ans ont une fécondité très proche des femmes nées en France.
La fécondité a diminué parmi les femmes non immigrées : environ 1,8 enfant par femme en 2015 et 2016, contre 1,9 en 2012 ou 2013. Elle est en revanche restée plus stable pour les femmes immigrées : leur indicateur conjoncturel de fécondité se maintient autour de 2,7 enfants par femme en 2015 et 2016, niveau comparable à celui des années 2012 à 2014.
Forte augmentation à Mayotte et à la Guyane :
Du côté de l'Outremer, c'est Mayotte qui arrive en tête. Département français depuis 2011, l'archipel enregistre 5,01 enfant par femme en moyenne en 2016 (+ 1,21%) par rapport à 2015). La Guyane n'est pas en reste. Le département français de l'Amérique Latine affiche la plus forte hausse pour la période, avec 3,62 bébés par femme en moyenne en 2016, contre 3,46 l'année précédente.
Pour ces deux départements, l'immigration joue un rôle important dans cette augmentation. Par immigration, il faut comprendre, personnes étrangères venues s'installer sur le territoire national. La Guyane figure parmi les régions avec les parts les plus élevées d'immigrés dans la population. C'est donc en partie grâce aux immigrés que la natalité augmente en Guyane.
Dans le reste de l'Outremer, la natalité est plutôt en baisse. la Guadeloupe (+ 0,95%) et la Réunion (- 0,82%). Seule la Martinique affiche une baisse plus prononcée avec 1,91 naissances par femme en 2016 contre 1,95 en 2015. Contrairement à la Guyane ou à Mayotte, l'immigration n'est pas un facteur déterminant. La Martinique, la Guadeloupe et la Réunion affichaient des taux inférieurs à 5%.
source : INSEE