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« Les routes de l’esclavage » la série de reportages à voir !


Entre les hommages aux soldats tombés durant la Seconde Guerre Mondiale et les Commémorations de l'abolition de l'esclavage au niveau national, à la Martinique et en Guadeloupe, le mois de Mai est véritablement le mois d'Histoire. A partir du 1er Mai, vous avez rendez-vous sur Arte qui diffusera une série de quatre reportages consacrée à l'Histoire de l'esclavage.

Ne dîtes pas que vous ne le saviez pas. A partir du 1er Mai, sera proposer sur votre petit écran, une série de quatre reportages consacrée à l'Histoire de l'esclavage. Les reportages de 52 min chacun seront ensuite diffusés sur ARTE le 1er mai 2018 à 20h50 et sur France-ô, les mercredis 2 et 9 mai 2018 à 20h55.

« Les routes de l’esclavage » c'est le titre donné à la série qui nous transporte dans les méandres de l'histoire humaine, celle de l'esclavage des Noirs. « Les routes de l’esclavage » retrace l'histoire de l'esclavage du Ve siècle jusqu'au 19e siècle. Le point de vue de cette série documentaire s’appuie notamment sur le regard d’historiens de différentes nationalités.

Derrière ce projet, la société « Compagnie Des Phares Et Balises » (Prix 2018 du meilleur producteur français de télévision dans la catégorie documentaire). « Les routes de l’esclavage » est le fruit d'une collaboration entre des historiens et des réalisateurs parmi lesquels Juan GÉLAS, Daniel Cattier et Fanny Glissant qui a co-réalisé le premier documentaire et qui évoque de manière chronologique les différentes traite. « Les routes de l’esclavage », c’est l’histoire de l’humanité, de ses dérives et de sa violence ; l’histoire de millions d’humains arrachés violemment à leurs terres et à leurs proches.

Les 4 épisodes abordent les différentes formes d’esclavage: l’esclavage africain noir (inter-africain), l’oriental, puis de la traite transatlantique, sans oublier les complicités des peuples Berbères ainsi que celles des chefs africains des grands empires de l’époque, ceci, ponctué d’archives précieusement gardées par les habitants de l’ancien empire du Mali ou ceux enfouis dans les synagogues. Les tabous sont mis à mal et les illusions défaites. De Tombouctou à Bagdad, de Nubie au Caire en passant par Tripoli, de nombreux comptoirs ont vu périr des milliers d’hommes et de femmes, traités comme du bétail à travers l’océan du Sahara.

Puis comme le rappelle NOFI, il y eu la traite transatlantique, avec les Portugais, les Espagnols, les Anglais, les Hollandais, les Français…l’immensité du désert laissa place à celle de l’océan, à ses bateaux négriers et à ses fonds de cale dans lesquels étaient entassés ces Africains déjà marqués par des décennies d’esclavage. C’est au cours du XVIIe siècle que les choses prirent une autre tournure: celle de la guerre du sucre. Toutes les puissances européennes se lancèrent à l’assaut du Nouveau Monde pour se procurer cette denrée précieuse qui rapportait tant. Le trac devint commerce, les esclaves devinrent marchandises. A cette période, 74% des esclaves déportés se sont retrouvés dans les plantations de sucre des Caraïbes et d’Amérique du Sud. Mais le spectateur aura aussi droit à l’histoire des révoltes d’esclaves et du marronnage, chose rare dans les documentaires traitant de ce sujet.

(photo : Bondy Blog)

Interviewée dans le Bondy Blog, la co-réalisatrice Fanny Glissant expliquait la démarche de recherches nécessaire pour la réalisation de la série : « Il fallait forcément s’appuyer sur les travaux des historiens. Après la loi Taubira [reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité, ndlr], après la Conférence mondiale pour lutter contre le racisme de Durban en 2001, toute une génération de nouveaux historiens a commencé à sortir de leurs histoires nationales et a partagé ses travaux. Ils ont vraiment constitué le début d’une vision globale. Ce temps de l’histoire globale nous a permis d’essayer d’embrasser cette synthèse. Une vingtaine d’historiens nous ont aidés à chercher tous les textes, à les contextualiser. Au total, quatre ans de travail pour essayer de trouver les lignes de force de l’histoire, à l’aide d’un comité scientifique avec entre autres, l’historien sénégalais, Ibrahim Thioub, recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Catherine Coquery-Vidrovitch, qui a fondé la chaire d’histoire africaine en France, l’historien américain Marcus Redire, spécialiste de l’histoire sociale maritime et de la piraterie, Antonio de Almeida Mendes, maître de conférences à l’Université de Nantes et spécialiste de la traite négrière dans les mondes lusophones. C’est au bas-mot 80 000 pages de lecture. Le plus important pour nous, avec Juan Gélas et Daniel Cattier, c’était de décentrer le regard. Si on commençait cette histoire en Europe, on ne pouvait pas la regarder à sa juste mesure. »

« Les routes de l’esclavage » évoquent notamment l'essor du capitalisme grâce à l'esclavage, car, comme nous le savons, l'esclavage a été le socle de la mise en place du capitalisme occidental. Cette question sera abordée dans l'épisode 3 qui met en avant le rôle des grande Banques (américaines, françaises, britanniques) dans l'esclavage.

Loin de s'arrêter à la Traite négrière, « Les routes de l’esclavage » traitent aussi de l'esclavage moderne avec en ligne de mire, la situation des migrants en Libye ou celles des touaregs noirs descendants d'esclaves. Autant dire que « Les routes de l’esclavage » sont un rendez-vous à ne surtout pas manquer.

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