Elles sont de retour et elles ne nous manquaient pas. Depuis le début du mois de Février, les Sargasses envahissent nos côtes, au grand désarroi des professionnels de la pêche et du tourisme. De Vieux Habitants à Baillif, de Gosier à Saint-François, on peut les apercevoir. A quelques jours du week end pascal, les sargasses jouent les trouble-fête.
(photo : Adéola Bambé)
On savait qu'elles arrivaient,mais on ne s'attendait pas à un si grand nombre. Depuis le début du mois de Février, les Sargasses envahissent nos côtes, au grand désarroi des professionnels de la pêche et du tourisme.De Vieux Habitants à Baillif, de Gosier à Saint-François, on peut les apercevoir le long de nos plages. C'est surtout l'île de Marie Galante qui est la plus touchée.
Depuis leur grand retour, les réseaux sociaux se font l'écho du mécontentement des guadeloupéens. En effet, sur les plateformes, principalement Facebook, les habitants expriment leur colère. Mais contre qui ? La nature, les pouvoirs publics ? A qui la faute ?
Justement, du côté des pouvoirs publics, les choses s'accélèrent. Comme le rapportaient , nos confrères de Guadeloupe 1ère, " Le dossier de la pollution de nos côtes par les algues sargasses pris à bras le corps par les Services de l’Etat, les mairies, les communautés de communes et d’agglomérations, collectivités majeures, ADEME. Ils se sont réunis hier après-midi en sous-préfecture à Pointe-à-Pitre. Une véritable réunion de crise.L’Etat va débloquer 500 000 euros pour le ramassage de ces algues brunes qui se décomposent rapidement sur nos plages. Du matériel supplémentaire sera acheté. Mais une fois de plus, l'Etat souhaite que ce soit dans le cadre d'une action commune, portée par tous les niveaux de responsabilité."
De plus, la DEAL Guadeloupe (Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du logement) publie des Bulletins Hebdomadaires sur les échouages de Sargasses, visibles sur son----> site
En attendant que les décisions politiques, certaines municipalités ont commencé à nettoyer leurs plages, comme c'est le case de la Désirade, elle aussi fortement touchée par le phénomène.
A quelques jours du week-end pascal, les sargasses agacent. Il faut rappeler que durant cette période, les guadeloupéens aiment se rendre à la plage, en famille ou entre amis. C'est durant les vacances de Pâque que les guadeloupéens perpétuent la tradition du camping au bord de mer. A cette période, les plages sont très fréquentées,. Malheureusement, que ce soit sur la Grande Terre ou sur la Basse Terre, les sargasses sont présentes partout, ce qui complique l'accès à la baignade.
Face à toutes ces envahisseuses, ils ne restent que la patience et l'entraide. Certains l'ont compris et donnent de leur personne pour les repousser.
Sur Facebook, un groupe de citoyens s'est constitué afin de lutter et si possible résoudre de façon pérenne le fléau local et planétaire des "sargasses", son nom STOP Aux Sargasses. Le groupe relaye quotidiennement les actions menées pour faire face à l'arrivée massive des algues sur nos côtes.
Pendant longtemps, on doutait de leur provenance. Les hypothèses laissaient penser que ces algues provenaient du Golfe du Mexique ou de la Mer des Sargasses, au Nord des Antilles, mais les scientifiques ont découvert que ces sargasses, qui viennent polluer les Antilles et la Guyane, se développeraient au large du Brésil. La déforestation en Amazonie serait notamment à l’origine de leur prolifération. Il semble en effet que les nutriments contenus dans l’eau de l’Amazone et L’Orénoque profitent à la croissance de ces algues et favorisent leur développement massif.Ce phénomène devrait malheureusement se reproduire, voire s’accentuer les prochaines années, en raison de la destruction massive de la mangrove d’Amérique latine, qui permettait auparavant de retenir une grande partie des nutriments provenant des fleuves. Conséquence ce sont les îles de la Caraïbes qui payent le prix de cette politque de profit où la nature est meurtrit.
Dans leurs études, les scientifiques ont établis l'existence de deux espèces d'algues. Les sargassum natans ou Sargassum fluitants, qui sont deux espèces pouvant croître et se diviser totalement au large, contrairement à d’autres espèces comme Sargassum Muticum, nécessitant une fixation dans des eaux de faible profondeur.Cette caractéristique permet à ces algues de survivre sur de grandes distances avant de venir s’échouer et se décomposer sur nos côtes, produisant de l’hydrogène sulfuré responsable des odeurs nauséabondes et des risques pour la santé.
Ces risques sont à prendre au sérieux car lorsqu’elles sont en mer, ne représentent aucun danger. Elles sont même considérées par les pêcheurs comme d’excellentes nurseries, car elles permettent d’attirer de plus gros poissons venant se nourrir sous ces radeaux flottants. Mais, la dégradation des sargasses produit de l’hydrogène sulfuré, un gaz toxique, dont l’odeur est aujourd’hui bien connue de tous. Ce gaz, est nocif à de fortes concentrations, il est donc recommandé aux personnes sensibles (enfants, personnes âgées...) d’éviter les zones où les sargasses sont en décomposition.
Cependant, ce phénomène n’est pas seulement nuisible pour les humains. De nombreux témoignages montrent que les animaux sont eux aussi victimes de l’envahissement de ces algues, c'est le cas pour les tortues nombreuses sont celles qui ne peuvent pas se rendre sur les plages pour y enfouir leurs oeufs. Lorsqu’elles y parviennent, les nids risque d’être détruits par les bulldozers ramassant les sargasses, et les juvéniles, parfois même les adultes, en crevant une poche de gaz, sont asphyxiés et meurent noyés ou les nombreux poissons de la zones qui sont morts par centaines.
Toutes les photos des Sargasses :