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Une histoire de Bokit

Dernière mise à jour : 21 oct. 2022


Il est partout. Il se déguste généralement chaud, avec des ingrédients salés ou tout simplement sucré. On peut l'acheter dans les roulottes des places communales ou on peut le faire chez soi. Au fur et à mesure des années, le bokit s'est érigé au rang de patrimoine culinaire local, éclipsant au passage les fast foods nord-américains présents dans l'archipel. Le Bokit, c'est plus qu'un sandwich, c'est avant tout un art, une tradition et une institution guadeloupéenne.

( photo : Le Beau Caillou )

Tout guadeloupéen qui se respecte aime manger son bokit. Bokit complet, bokit saucisse, bokit thon, Bokit poulet fromage. Bref, quelque soit le goût le Bokit est le sandwich de référence dans l'archipel français des Caraïbes.

En effet, il est partout. Il se déguste généralement chaud, avec des ingrédients salés ou tout simplement sucré. On peut l'acheter dans les roulottes des places communales ou on peut le faire chez soi. Au fur et à mesure des années, le bokit s'est érigé au rang de patrimoine culinaire local, éclipsant au passage les fast foods nord-américains présents dans l'archipel. Le Bokit, c'est plus qu'un sandwich, c'est avant tout un art, une tradition et une institution. Pour les Guadeloupéens, ce sandwich local rappelle l'enfance, la douceur que l'on dégustait avant d'aller au lit, mais aussi des jours difficiles.

Longtemps considéré comme le sandwich du pauvre, la consommation s'est démocratisée au point que certains restaurants de l'île ou de l'Hexagone ( tenus par des antillais) le proposent en menu.

Des origines amérindiennes à nos jours :

Le bokit est à l'image de la Guadeloupe : métissé. Selon les historiens, " Il y a plusieurs siècles, dans la région de la Nouvelle-Angleterre au Nord-Est des États-Unis, les Indiens Shawnees faisaient cuire une galette de maïs très nourrissante sur des pierres chaudes, appelée « jonikin ». A leur arrivée, les colons s’en sont inspirés pour en faire un pain proche du leur en y ajoutant de la farine de blé et l’ont surnommé « journey cake » (gâteau de la journée): déformation linguistique du nom original de « Jonikin », car il permettait de tenir une journée entière...."

Au fil des échanges entre colonies des Caraïbes, tout au long du XVIIIe siècle, ce pain est devenu « Djoncake » à la Dominique et à la Barbade. Les îles francophones d'Hispaniola, Guadeloupe et Martinique, l’interprétèrent en « Djonkit » ou « Dannkit ».

Évoluant en forme et en contenu vers un sandwich dans un beignet, il prit le nom définitif de « bokit » en Guadeloupe et y est devenu une spécialité typique.

Il semblerait que c'est en Guadeloupe sur les habitations sucrières de Beauport vers mi-1800, après l’abolition de l’esclavage que serait né le bokit que l'on connait aujourd'hui. À l’époque, les ouvriers touchaient leur paye tous les 15 jours. Lorsque l’argent venait à manquer, le pain que l’on ne pouvait acheter était remplacé par les bokits faits avec un peu de farine, d’eau, de sel et de saindoux, sans levure à l’époque.Appelé « pains chaudières », à cause de la vapeur qu’ils dégageaient, ils étaient cuits dans une casserole d’huile bouillante.Il en ressortait des beignets ronds que l’on enroulait dans un torchon pour qu’ils restent chauds et que l’on garnissait de morue, de poisson frit ou des restes du repas de la veille pour les ouvriers de l’usine et des champs de canne.

Ainsi, le Journey cake est devenu Bokit par déformation linguistique tout simplement. Sa recette s’est transmise de génération en génération et est aujourd’hui toujours composée d’un mélange de farine, d’eau, de sel, mais aussi de bicarbonate et de levure, que l’on frit dans une casserole d’huile chaude.Le petit pain est garni avec une base de crudités (salade, tomate,concombre), puis traditionnellement fourré soit avec de la morue ou du poulet, soit adaptés aux goûts du jour avec du thon, du jambon/ fromage, de l’omelette ou encore de lambi.

Recette facile du bokit :

Ingrédients :

- 400 g de farine - 1 sachet de levure de boulangerie - 1 cuillère à soupe d'huile - 30 cl d’eau

Préparation :

1. Diluez la levure de boulanger dans un verre d’eau tiède et laisser agir pendant 5 minutes.

2. Dans un bol, mélangez la farine, l'huile, le sel. Ajoutez progressivement la levure et le reste de l’eau.

3. Pétrissez la pâte 5 minutes et couvrez-la. Laissez lever 3 heures.

4. Dégazez la pâte et divisez-la en 6 parts. Étalez-la avec les mains en formant une petite galette.

5. Faites frire les bokits dans de l’huile neutre en les retournant pendant toute la cuisson et égouttez-les sur du papier absorbant.

6. Coupez dans le sens de la longueur et garnissez-le de ce que vous voulez. De la salade, du fromage, du poulet ou de la morue pour plus d’authenticité, amusez-vous !

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