La page castriste de l'île communiste se referme petit à petit. Un an après la mort du leader charismatique Fidel Castro, en Avril prochain, son frère Raùl quittera le pouvoir. Parmi la nouvelle génération de dirigeants, un nom circule depuis plusieurs années, Miguel Diaz-Canel, numéro deux du gouvernement actuel.
La page castriste de l'île communiste se referme petit à petit. Un an après la mort du leader charismatique Fidel Castro, Raùl son frère et compagnon de lutte et ami du Che, président de l'île depuis son élection en 2008, a annoncé à l'Assemblé Nationale cubaine qu'il quittera le pouvoir le 19 Avril prochain. «Lorsque l'Assemblée nationale aura été constituée (en avril), mon deuxième et dernier mandat à la tête de l'État et du gouvernement aura touché à sa fin, et Cuba aura un nouveau président», a déclaré Raul Castro en clôture de la session. Sonnant ainsi la fin de six décennies de pourvoir des frères Castro.
Le mandat de l'actuelle législature a été prolongé de deux mois. Elle devait initialement prendre fin en février, Cette prolongation fait suite à l'ajournement cette année des élections locales. Cette première étape des élections générales 2017-2018 avait été reportée après le passage en septembre de l'ouragan Irma, qui a fait 10 morts et ravagé une grande partie de l'île.
L'élection du nouveau Conseil d'État est fixée au 19 avril prochain, ont annoncé jeudi les médias officiels cubains en marge d'une session semestrielle de l'assemblée ouverte jeudi. À Cuba, cette date est célébrée comme le jour de la mise en échec de l'invasion d'anticastristes soutenus par Washington dans la baie des Cochons (Playa Giron) en 1961.
A 86 ans, celui qui a remplacé son frère au poste de président du Conseil d'État depuis 2008 après un intérim de deux années, a également annoncé qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat et céderait sa place à un dirigeant de la nouvelle génération. Parmi elle, un nom circule depuis plusieurs années, Miguel Diaz-Canel 57 ans, numéro deux du gouvernement actuel.
Raul Castro ne disparaîtra cependant pas de toutes les fonctions officielles. Il demeurera à la tête du Parti communiste cubain jusqu'au prochain congrès du parti prévu pour 2021. Il aura alors 90 ans. Le révolutionnaire a également prévu d'accompagner son successeur en lui dressant une feuille de route qu'il devra respecter. Ces «lignes directrices» votées par le parti et le Parlement dessinent les orientations politiques et économiques à mener d'ici à 2030, avec pour objectifs la consolidation du régime et la poursuite de «l'actualisation» d'un modèle économique obsolète.
Qui est Miguel Diaz Canel ?
Présenté depuis 2013 comme le successeur probable de Raul Castro, 57 ans, est vu comme l'héritier de Fidel Castro. né le 20 avril 1960 à Santa Clara, il est détenteur d'un diplôme en ingénierie électronique, il enseigne cette discipline à l'Université de Las Villas. Il est à la tête de la branche provinciale du Parti communiste cubain dans sa province natale de Villa Clara pendant dix ans, au cours desquelles il parcourt la province à vélo à la rencontre des habitants. Il dirige ensuite le parti dans la province de Holguín pendant six ans. En 1991, il intègre le comité central du parti au niveau national ; en 2003, il est le plus jeune membre du bureau politique qui dirige le parti.
En 2009, il est nommé ministre de l'Enseignement supérieur, puis en mars 2012 il devient l'un des vice-présidents du Conseil d'État, chargé des questions d'éducation. Le 24 février 2013, à la suite d'élections législatives, il est nommé premier vice-président du Conseil en remplacement de José Ramón Machado Ventura.
Díaz-Canel est « largement perçu à Cuba comme un technocrate » et comme un « bon gestionnaire ». Il est perçu comme « l'une des principales forces » soutenant la politique de libéralisation économique entreprise par Raúl Castro et se montre favorable à une plus grande ouverture sur la liberté de la presse. Cependant, dans un échange, il a définit trois catégories d'opposants : "l'opposition traditionnelle", selon lui discréditée, comme les Dames en blanc (un groupe de mères et d'épouses de prisonniers politiques) et "l'opposition loyale", que les Etats-Unis voudraient, selon lui, renforcer. "Il s'agit de gens au discours structuré qui n'attaquent pas directement la révolution, mais emploient le langage social- démocrate", décrypte- t-il, avant d'ironiser : "Ils ont des solutions pour tout: l'économie, les élections, la politique..." et la seconde catégorie : le secteur privé non étatique, c'est- à-dire les micro-entrepreneurs, qui selon constitue une autre menace sournoise: "L'idée des Etats-Unis, soupçonne-t-il, est de stimuler leur succès afin de les transformer en opposants à la révolution." Troisième menace, les "médias alternatifs" : "Des sites et portails Internet en apparence inoffensifs sont apparus, avec le projet évident de mener une guerre culturelle contre la révolution. Certains seront bloqués ou censurés, tant pis si ça déplaît"
En outre, en visite officielle en Corée du Nord, il n'a pas hésité à s'afficher aux côtés du controversé Kim Jong Un. Pour l'opposition Miguel Diaz Canel incarne la ligne dure du Parti.