Lorsque l'on parle de la Caraïbe, évidemment on pense à soleil, cocktail, farniente et paysages luxuriants. Dès que l'on évoque la Caraïbe, on rêve d'un hamac fixé entre deux cocotiers, mais aussi de plages, de rivières, de steelpan, de gwoka, et de biguine....Nombreux sont ceux qui dès qu'on leur dit : Caraïbe, pensent aux crustacés ou destination paradisiaque. Cependant, la région Caraïbe a une face cachée, la pollution. Il y a deux semaines, plusieurs photos postées sur Facebook, ont montré l'envers du décor. Des milliers, des millions de déchets qui s’amoncellent dans la Mer des Caraïbes.
Lorsque l'on parle de la Caraïbe, évidemment on pense à soleil, cocktail, farniente et paysages luxuriants. Dès que l'on évoque la Caraïbe, on rêve d'un hamac fixé entre deux cocotiers, mais aussi de plages, de rivières...Nombreux sont ceux qui dès qu'on leur dit : Caraïbe, pensent aux crustacés, destination paradisiaque.
La Caraïbe, c'est aussi des danses et des cultures métissées à l'image des populations qui peuplent les quatorze Etats souverains et les dix-sept dépendances. C'est également une zone qui possède des richesses inestimables avec notamment une biodiversité à faire rougir les autres régions du globe. Les Caraïbes comportent une très grande diversité végétale. On y retrouve près de 13 000 espèces. De plus, les Caraïbes sont réputés pour avoir une très large diversité en matière d'animaux. On y retrouve environ 600 espèces d'oiseaux, 90 espèces de mammifères, plus de 500 espèces de reptiles ainsi que 170 espèces d'amphibiens répartis dans les zones marécageuses, les mangroves (en fortes diminution),les récifs coralliens (très endommagés).
Autant d'éléments qui feraient fantasmer les amoureux de la nature sauvage et autres passionnés de voyage, croisière etc, car dans l’esprit commun, la destination a tout d’idyllique. Cependant, la région Caraïbe a une face cachée, la pollution. Le 16 Octobre dernier, plusieurs photos postées sur Facebook, ont montré l'envers du décor. Des milliers, des millions de déchets qui s’amoncellent dans la Mer des Caraïbes.
On y voit des bouteilles, des gobelets, des couverts et des sachets qui flottent à la surface de l’eau forment une masse digne d'un îlot dérivant au gré des courants marins. Selon Forbes, ce plastique pourrait provenir en partie du Guatemala, drainé par les courants, où une quantité importante de déchets a récemment été rejetée à la mer via l’un des fleuves du pays, le Motagua. Une poubelle qui s’étend sur deux kilomètres entre les îles Roatán et Cayos Cochinos, des petits paradis des Caraïbes comme on les imagine en cartes postales. À seulement une vingtaine de kilomètres des côtes.
En attendant de savoir d'où proviennent ces tonnes de déchet plastiques, les clichés postés par Caroline Power continuent de faire le tour des réseaux sociaux. Les photos ont été publiées par les plus grands quotidiens et revues de presse du monde, parmi lesquels Telegraph , le New York Times, le Time Magazine etc. Sur les réseaux sociaux, les réactions abondent.
« Pensez à votre quotidien. Comment avez-vous mangé votre nourriture la dernière fois que vous avez mangé dehors ? Votre nourriture était probablement servie dans du polystyrène, accompagnée d’une fourchette en plastique », a écrit la photographe avant de lancer un défis à chacun : « Gardez vos ordures pendant une semaine. Triez les déchets organiques et ceux qui ne le sont pas. Vous serez dégoutés de la quantité d’emballages n’ayant qu’une seule utilisation.
Le phénomène de la pollution marine nous concernent tous. Selon les estimations données par les spécialistes sont toujours plus alarmantes : au total, les océans contiendraient aux alentours de 51 trillions (milliards de milliards) de particules microplastique. Comme le souligne Mr Mondialisation : " La pollution des mers par le plastique est donc un véritable fléau qu’il n’est plus possible de contourner, car elle participe à la mort silencieuse des fonds marins et de ceux qui y vivent. Les débris, ingurgités par les poissons, les coraux, les oiseaux marins, les tortues ou encore les cétacés, tuent en grand nombre et se répandent dans toute la chaine alimentaire. Pas moins de cinq endroits du globe abritent aujourd’hui des concentrations de débris plastiques qui forment désormais des îles flottantes."
Le site spécialisé poursuit en ces termes : "Tous les ans, 8 millions de tonnes de plastique sont déversées dans les océans.Le plastique est devenu l’une des pollutions les plus visibles de nos mers. Chaque minute, l’équivalent d’une berne à ordure termine dans l’eau, une menace immédiate pour les milieux marins et ceux qui y (sur)vivent. Années après années, chercheurs et associations ne cessent d’alerter sur le désastre écologique qui se déroule sous nos yeux et qui a pour cause l’inaction collective autant du coté du consommateur que des producteurs et des pouvoirs qui n’imposent pas de normes contraignantes par crainte de brimer l’économie. "
La Caraïbe menacée par la pollution :
La Caraïbe quant à elle, elle est confrontée aussi à de graves problèmes écologiques. Selon Dominique Augier dans Les écosystèmes marins de la Caraïbe : identification, diffusion et modes de gestion," l’équilibre fragile des espaces coralliens, mangroves et herbier est menacé par les nombreuses activités humaines qui les dégradent progressivement. Les récifs coralliens recouvrent une superficie d’environ 20 000 km2 soit 7% des récifs coralliens mondiaux. Malheureusement, les récifs coralliens représentent le groupe taxinomique le plus endommagé. Le déclin général des structures coralliennes vivantes (cf. figure 4) de la Caraïbe s’observe depuis le milieu des années 1970 avec une réduction de 80 % de leur couverture... C’est une préoccupation majeure, car la perte de ces espèces édificatrices a des impacts écologiques importants sur les systèmes récifaux entiers, mais aussi économiques pour l’ensemble des pays caribéens.. "
En ce qui concerne les mangroves, le chercheur poursuit : " Les mangroves constituent le second écosystème le plus dégradé avec une couverture en diminution de 42 % au cours des vingt-cinq dernières années. Aujourd’hui, elles représentent 22 000 km2, soit 13 % des mangroves mondiales. 37 % de ces zones se trouvent sur les littoraux insulaires caribéens[...] Selon des travaux de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) menés en 2002, 2003 et 2005 sur l’état des forêts de la planète, dix-sept pays sur trente-deux étudiés présentaient une baisse de leur couverture de mangrove entre 2000 et 2005, avec des taux annuels de baisse allant de 0,1 % pour Belize jusqu’à 5,6 % pour les Iles Vierges américaines et 10,6 % pour Barbade. Seuls Anguilla, Aruba, le Costa Rica, Montserrat, Sainte-Lucie et les îles Turks et Caicos n’ont montré aucun changement significatif sur cette même période "
Les conséquences de ces dégradations sont irréversibles. Les espèces endémiques sont les plus touchées. De nombreuses espèces sont menacées d'extinction, ou le sont déjà, comme c'est le cas du lamantin, du crocodile d'eau de mer. De même, les tortues marines de la région sont menacées : la tortue luth et la tortue imbriquée considérées comme en danger critique d’extinction, la tortue verte et la tortue caouanne sont deux espèces en danger. C'est donc à nous d'adopter le bon geste, en respect avec mère nature.
source : Konbini, Mr Mondialisation