Elle s'appelle Alexane Yva Ozier-Lafontaine, elle a 17 ans scolarisée au Lycée Victor Schoelcher en Martinique, la jeune fille a lancé une pétition sur change.org, dans laquelle, elle dénonce le racisme d'un des plus grands auteurs français Hugo Hugo. La lycéenne demande demande que l’on épure les écrits de Victor Hugo jugés par elle, « racistes », et appelle l’Education Nationale à effectuer cette épuration
Généralement quand on dit Victor Hugo, on pense à la noblesse de sa plume, à la justesse de ses mots agencés dans ses plus beaux écrits parmi lesquels Les Misérables, Notre-Dame-De-Paris, Les Contemplations, Le Dernier Jour d'un condamné ou Ruy Blas. Pourtant, l'écrivain français a une part d'ombre. Il serait « raciste », « ethnocentriste » en tout cas à en croire la récente pétition lancée par une jeune lycéenne martiniquaise de 17 ans.
Elle s'appelle Alexane Yva Ozier-Lafontaine, elle a 17 ans scolarisée au Lycée Victor Schoelcher en Martinique, la jeune fille a lancé une pétition sur change.org, dans laquelle, elle dénonce le racisme d'un des plus grands auteurs français Hugo Hugo. La lycéenne demande demande que l’on épure les écrits de Victor Hugo jugés par elle, « racistes », et appelle l’Education Nationale à effectuer cette épuration. Aujourd'hui la pétition comptabilise pas moins de 12 300 signatures et continue de progresser.
Interviewée par nos équipes, la jeune lycéenne nous a expliquée en détail sa démarche : " Je souhaiterais que les programmes scolaires d'histoire au college et d'histoire et de français au lycée soit reformé et qu'on nous enseigne toute la vérité a propos de certains héros français comme Victor Hugo, Voltaire, Montesquieu, Maupassant, Rousseau, Emile Zola et bien d'autres... "
La jeune Alexane s'appuie sur certains extraits, notamment le très célèbre « Discours sur l'Afrique » où Victor Hugo donne sa vision de l'Afrique : « Au dix-neuvième siècle, le blanc a fait du noir un homme ; au vingtième siècle, l’Europe fera de l’Afrique un monde.(Applaudissements) Refaire une Afrique nouvelle, rendre la vieille Afrique maniable à la civilisation, tel est le problème. L’Europe le résoudra. Allez, Peuples ! Emparez-vous de cette terre. Prenez là.A qui ? À personne[...]
Prenez cette terre à Dieu. Dieu donne la terre aux hommes, Dieu offre l’Afrique à l’Europe. Prenez-la. Où les rois apporteraient la guerre, apportez la concorde. Prenez-la, non pour le canon, mais pour la charrue ; non pour le sabre, mais pour le commerce ; non pour la bataille, mais pour l’industrie ; non pour la conquête, mais pour la fraternité. (Applaudissements prolongés). Versez votre trop-plein dans cette Afrique, et du même coup résolvez vos questions sociales[...]
Quelle terre que cette Afrique! L’Asie a son histoire, l’Amérique a son histoire, l’Australie elle-même a son histoire; l’Afrique n’a pas d’histoire. Une sorte de légende vaste et obscure l’enveloppe. Rome l’a touchée, pour la supprimer; et, quand elle s’est crue délivrée de l’Afrique, Rome a jeté sur cette morte immense une de ces épithètes qui ne se traduisent pas: Africa portentosa! (Applaudissements. »
La lycéenne va plus loin dans son explication : « Au cours de mon année scolaire, j'ai réellement pris conscience, pour la première fois, de l'impact que la littérature pouvait avoir sur la société. J'ai appris que celle-ci a toujours jouée un rôle majeur dans l'histoire de la France. C'est donc en tant que citoyenne Française, mais aussi en tant que descendante d'Esclave que je vous demande aujourd'hui, au nom de la liberté, de l'égalité, et de la fraternité, de réformer le programme scolaire des élèves de classe de première des îles française, mais aussi de toute la France. Car comment peut-on dire aux jeunes Martiniquais, Guadeloupéens et autres jeunes antillais qu'ils sont Français et égaux aux Français de métropole si l'on nous apprend à l'école les paroles d'un homme qui, il y a 138 ans seulement, tenait des propos tels que "Que serait l'Afrique sans les blancs? Rien: un bloc de sable; la nuit; la paralysie; des paysages lunaires. L'Afrique n'existe que parce que l'homme blanc l'a touchée." On ne peut pas. Ces mots sont choquants et nous nous devons, au 21ème siècle, de ne plus les enterrer comme si de rien n'était. Je sais que je vous en demande beaucoup, et que tout cela ne relève pas de votre compétence. Alors s'il ne vous est pas possible de supprimer complètement Victor Hugo de nos livres, je vous demande de bien vouloir imposer aux professeurs de Français de ne plus nous le présenter comme un homme parfait n'ayant aucun défaut. »
Cette pétition connait une ampleur sans précédent, déjà plusieurs médias s'en sont faits les relais et mêmes sur les réseaux sociaux où les réactions diverges :
C'est normal à près tout que les français de l'Hexagone se trouvent divisés face à cette réalité, car, en France Victor Hugo bénéficie d'une aura sans précédent. En France, l'écrivain est vu comme romantique et un politique engagé. On se souvient notamment de son opposition au régime de Napoléon III et de son exil forcé. :
Tout au long de sa vie, il se bat pour la liberté et contre toute forme de censure.Il lutte aussi pour abolir la peine de mort, pratique qu'il considère inhumaine. Son roman « Le Dernier Jour d’un condamné » est une tribune toujours d'actualité pour défendre ces idées. Politique il s’engage en faveur d’un enseignement pour tous, et contre la misère. Il pense sincèrement que l’éducation et la connaissance permettront aux gens de sortir de la misère.
Victor Hugo est né le 26 février 1802 à Besançon. En tant que poète, romancier, homme de théâtre ou homme politique, Victor Hugo a marqué l’histoire du XIXème siècle et l’histoire de la France par ses mots, ses discours et ses convictions.
Au début de sa vie, Victor Hugo se consacrera presque exclusivement au théâtre ou il se démarquera déjà par sa volonté de s’opposer aux conventions classiques établies jusqu’alors. Il utilisera aussi le théâtre pour moquer la monarchie notamment à travers la pièce Le roi s’amuse où Triboulet, le bouffon de Louis XII et de François 1er lance aux courtisans au 4ème acte : « Vos mères aux laquais se sont prostituées : vous êtes tous bâtards. »
Victor Hugo subira plusieurs fois la censure pour ses vers, censure à laquelle il répondra fortement pour défendre la liberté de l’art et de la pensée.
Ces romans les plus populaires, notamment Notre Dame de Paris ou les Misérables, seront aussi un moyen de diffuser ses idées, notamment sa lutte contre la peine de mort ou son combat permanent pour lutter contre la misère.
L’homme politique est élevé dans l’esprit du royalisme, Victor Hugo devient peu à peu défenseur de la démocratie. Elu à l’assemblée législative en 1849, il plaidera en vain contre la loi Falloux en 1850, qui remettra, jusqu’en 1881, l’instruction publique sous la coupe du clergé catholique. Lors de son discours, il déclarera : « Je veux, je le déclare, la liberté de l’enseignement ; mais je veux la surveillance de l’Etat, et comme je veux cette surveillance effective, je veux l’Etat laïque, purement laïque, exclusivement laïque. […]L’Etat n’est pas et ne peut pas être autre chose que laïque. » Discours qu’il conclut par la célèbre formule «L’Eglise chez elle et l’Etat chez lui .»
En 1851, lors du coup d’Etat de Napoléon III qu’il qualifiera par la suite de Napoléon le petit, Victor Hugo s’exile volontairement à Bruxelles puis à Guernesey où il restera jusqu’à 1871.
De retour en France, il est sollicité par de nombreux républicains et est élu sénateur en 1876. Un de ses derniers discours, en 1878 pour l’ouverture du congrès littéraire international, fera une fois de plus résonner le combat d’un homme qui laissera derrière lui une œuvre monumentale et des mots qui résonnent encore fortement aujourd’hui : « Messieurs, il y a un romain qui est célèbre par une idée fixe, il disait : Détruisons Carthage ! J’ai aussi, moi, une pensée qui m’obsède, et la voici : Détruisons la haine. Si les lettres humaines ont un but, c’est celui-là. […] Messieurs, la meilleure destruction de la haine se fait par le pardon. Ah ! Que cette grande année ne s’achève pas sans la pacification définitive, qu’elle se termine en sagesse et en cordialité, et qu’après avoir éteint la guerre étrangère, elle éteigne la guerre civile. C’est le souhait profond de nos âmes. La France à cette heure montre au monde son hospitalité, qu’elle lui montre aussi sa clémence. La clémence ! Mettons sur la tête de la France cette couronne ! Toute fête est fraternelle ; une fête qui ne pardonne pas à quelqu’un n’est pas une fête. »
Cependant Victor Hugo n'est pas le seul auteur notable a avoir fait preuve de racisme, déjà avant lui, les philosophes les plus notables du siècle des lumières que sont Voltaire ou Jean-Jacques Rousseau exprimaient ouvertement leur racisme à travers leurs différents ouvrages.
Voltaire das « Traité de métaphysique » (1734), Chapitre V, « SI L’HOMME A UNE AME, ET CE QUE CE PEUT ÊTRE » écrivait : « Enfin je vois des hommes qui me paraissent supérieurs à ces nègres, comme ces nègres le sont aux singes, et comme les singes le sont aux huîtres et aux autres animaux de cette espèce. »
Ou dans « Essai sur les mœurs et l’esprit des nations » (1756), Introduction, Chapitre II, « Différentes races d’hommes », le philosophe décrivait les noirs en ces termes : « Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d’hommes des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu’ils ne doivent point cette différence à leur climat, c’est que des Nègres et des Négresses, transportés dans les pays les plus froids, y produisent toujours des animaux de leur espèce, et que les mulâtres ne sont qu’une race bâtarde d’un noir et d’une blanche, ou d’un blanc et d’une noire. »
Quant à Jean-Jacques Rousseau auteur du Contrat Social, un témoignage émanent d'un de ses amis( Mercier) nous en dit long : « Un jour, j’accompagnais Jean-Jacques Rousseau le long des quais: il vit un nègre qui portait un sac de charbon; il se prit à rire, et me dit:« Cet homme est bien à sa place, et il n’aura pas la peine de se débarbouiller; il est à sa place;oh! si les autres y étaient aussi bien que lui!Et je le vis rire encore, et suivre de l’oeil le nègre charbonnier. »
Malgré ses faits avérés, ils restent des auteurs notables et étudiés dans l'ensemble des Lycées français.