Depuis 5 jours, la Guyane est un département au point mort. Villes paralysées, écoles fermées, desserte aérienne perturbée : la grogne sociale s'amplifie. Insécurité, santé, transports, agriculture : aucun secteur n'est épargné par les mouvements de grève et les protestations, c'est même l'impasse entre le gouvernement et les grévistes. Pour débloquer la situation, le Premier ministre Bernard Cazeneuve annonce l'envoi ce samedi en Guyane d'une mission interministérielle "de haut niveau"
La Guyane est un département au point mort. Villes paralysées, écoles fermées, desserte aérienne perturbée : la grogne sociale s'amplifie. Insécurité, santé, transports, agriculture : aucun secteur n'est épargné par les mouvements de grève et les protestations, c'est même l'impasse entre le gouvernement et les grévistes.
Sur ces barrages, des collectifs citoyens, des syndicats et des organisations socioprofessionnelles notamment celle des transporteurs, dénoncent des problèmes de santé, d'éducation, d'économie et de sécurité. Ce vendredi, les Amérindiens ont aussi appelé à se mobiliser, notamment contre le "vol" de leur terre et un projet d'extraction aurifère controversé, ainsi que les associations de lutte contre l'orpaillage.
Entre les manifestants et le gouvernement c'est le bras de fer.
Actuellement en visite à La Réunion, la ministre des Outre-mer, Ericka Bareigts a réagi dans un communiqué, jeudi, en demandant la levée des blocages. Elle a annoncé des réunions de travail à Paris à partir de mardi prochain sur les thèmes de la santé, l'économie et la sécurité.
Ericka Bareigts parle d'une "démarche visant à la fois, à traiter sans délai les problèmes immédiats, à finaliser le contenu du Pacte pour l'Avenir de la Guyane mais aussi à lancer en urgence les travaux d'élaboration pour la Guyane d'un plan de convergence prévu par la loi de programmation relative à l'Egalité Réelle Outre-mer".
Pour se faire, la ministre prévoit plusieurs réunions préparatoires à Paris, mais pas avant le mardi 28 mars. Ces rencontres se tiendront en présence des représentants des parties qui ont exprimé leurs revendications, les élus guyanais et les ministères concernés. Le communiqué précise qu'elles s'articuleront autour de trois thèmes : l'économie, la santé et la sécurité. Ericka Bareigts parle "d'une réponse concrète et immédiate à la crise que traverse la Guyane" et "appelle les responsables des différents mouvements et organisation à se saisir de cette opportunité". Elle demande également la levée des blocages qui "permettrait que ces discussions se déroulent dans un climat apaisé et constructif".
Dilemme, les manifestants ont d'ores et déjà prévenu : ils ne se rendront pas à Paris. "Les négociations doivent se tenir en Guyane"
Intervention du premier Ministre :
Dans un communiqué rendu public ce vendredi 24 mars, le Premier ministre, Bernard Cazeneuve, annonce l'envoi en Guyane, ce samedi, d'une mission interministérielle de haut niveau. Cette mission a pour objectif de "nouer un dialogue constructif et apaisé". Selon le communiqué, elle sera chargée "d'entendre et d'analyser toutes les difficultés soulevées et de poser les bases d'une négociation susceptible de déboucher sur des mesures opérationnelles et rapides". Conduite par Jean-François Cordet, conseiller maître à la Cours des Comptes et ancien préfet de Guyane. Elle sera composée de plusieuts hauts fonctionnaires issus de différents ministères.
Bernard Cazeneuve appelle l'ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux de la Guyane "à se saisir de cette initiative pour construire ensemble l'avenir de ce territoire".