Ce soir sur TF1 a lieu le premier débat marquant le départ de la campagne présidentielle. A cinq semaines du premier tour, ils sont donc onze à se lancer dans la course, présentation :
Ils sont donc onze sur la ligne de départ, un de plus qu’en 2012 lors de la précédente élection présidentielle. Deux femmes et neuf hommes, qui ont obtenu les 500 parrainages nécessaires pour être candidat à l’élection présidentielle, a annoncé Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, samedi 18 mars.
Nathalie Arthaud : La candidate de Lutte ouvrière (LO), Nathalie Arthaud, va vivre sa deuxième campagne présidentielle, après celle de 2012. Elle avait alors obtenu 0,56 % des voix. Quatre ans plus tôt, en 2008, elle était devenue porte-parole nationale de LO, succédant à la figure emblématique du parti trotskiste, Arlette Laguiller. En 2009 et 2014, elle a été candidate aux élections européennes, où elle a obtenu respectivement 0,84 % et 0,85 % des voix. Elle s’est présentée également aux élections législatives de 2012 en Seine-Saint-Denis, où elle a réuni 2,47 % des suffrages.Son but : « Faire entendre le camp des travailleurs. » L’enseignante en économie de 47 ans entend incarner une « candidature de classe » qui « permettra aux travailleurs, aux chômeurs, aux exploités de défendre leurs intérêts, à l’opposé de ceux du patronat et des actionnaires qui encaissent des millions et des millions ».
François Asselineau : le Complotiste.
Personne ne l’attendait et pourtant François Asselineau a obtenu ses parrainages plusieurs jours avant la date limite. Candidat pour la première fois après une tentative ratée en 2012 de réunir ses 500 parrainages, le porte-parole de l’Union populaire républicaine se prononce pour une sortie de l’Union européenne, de l’euro, du commandement intégré de l’Otan et verse à l’occasion dans le conspirationnisme (il n’est pas loin de voir la main de la CIA derrière tous les malheurs de la France). Il se positionne sur un créneau souverainiste déjà visé par Nicolas Dupont-Aignan et, surtout, Marine Le Pen.
Jacques Cheminade :
A 75 ans, il est le doyen de cette élection présidentielle. Jacques Cheminade, qui se veut le candidat « anti-système », est diplômé d’HEC et énarque. Sa rencontre avec le sulfureux homme politique américain Lyndon LaRouche, classé à l’extrême droite, a donné un virage politique à sa carrière. Il a fondé, en 1996, son parti groupusculaire, Solidarité et progrès, proche de cet idéologue américain complotiste, homophobe et climatosceptique.
Dans son programme, M. Cheminade prône la sortie de l’Union européenne, de l’OTAN, de la zone euro et le retour au franc. Il défend aussi très sérieusement l’idée de coloniser la Lune, en vue d’explorer la planète Mars. Ce candidat est un habitué de l’exercice : en 1981 et 1988, il a échoué deux fois à réunir 500 parrainages avant d’y parvenir en 1995, pour finalement obtenir 0,28 % des voix (et voir ses comptes de campagne invalidés) et en 2012 (0,25 %). En 2002 et 2007, il a tenté à nouveau d’être candidat, sans toutefois parvenir à réunir le nombre de signatures nécessaire.
Nicolas Dupont-Aignan :
Ancien membre du RPR, du RPF et de l’UMP, Nicolas Dupont-Aignan quitte le parti en 2007 sur fond de désaccord avec Nicolas Sarkozy, à la veille de la désignation de ce dernier comme candidat pour la présidentielle de 2007. Il fonde, dans la foulée, le parti politique souverainiste Debout la République, qui deviendra Debout la France en 2014.
A 57 ans, il est maire d’Yerres (Essonne) depuis 1995, député de l’Essonne depuis 1997 et président de la communauté d’agglomération du Val d’Yerres Val de Seine. Diplômé de l’Ecole nationale d’administration, il a exercé dans plusieurs cabinets ministériels et dans plusieurs cabinets, dont celui de François Bayrou (1993 et 1994) lorsqu’il est ministre de l’éducation, et celui de Michel Barnier (1994 et 1995) lorsqu’il est ministre de l’environnement. Candidat à l’élection présidentielle pour la troisième fois – il avait obtenu 1,79 % des voix au premier tour en 2012 – il espère, en se revendiquant du gaullisme, « tracer son chemin » entre Mme Le Pen et M. Fillon, « entre la rupture dans le drame et la fausse rupture ».
François Fillon : le candidat du "scandale".
Malgré le scandale du "Pénélope-Gate" et sa mise en examen, il a tenu à poursuivre sa campagne. Le candidat Les Républicains compte sur une mobilisation sans faille du noyau dur des militants LR pour être élu… et atteindre l’immunité présidentielle. Celui qui a su rester debout dans la tempête alors qu’on le disait perdu joue désormais les cartes d’une droite décomplexée et pourrait bien avoir paradoxalement renforcé son autorité auprès des électeurs de droite que Juppé a qualifiés de «radicalisés».
Conseiller municipal, conseiller régional, député, sénateur, ministre, premier ministre. Depuis son entrée en politique à la fin des années 1970, il n’est guère d’échelon de pouvoir que François Fillon n’ait gravi. Sauf la présidence de la République, qu’il brigue après avoir été le vainqueur surprise de la primaire à droite, en novembre.
M. Fillon a pris le parti de présenter un programme de « rupture » avec des mesures d’inspiration très libérale : fin des 35 heures, retraite à 65 ans, suppression de 500 000 fonctionnaires et de l’ISF, refonte du code du travail ou encore réforme de l’Assurance-maladie.
Benoît Hamon : "le candidat surprise du PS"
Lui aussi est l’un des vainqueurs surprise des primaires organisées par les partis. En janvier, l’ancien frondeur du gouvernement l’a emporté face à Manuel Valls au second tour de la primaire à gauche, faisant de lui le successeur du Parti socialiste à François Hollande pour briguer l’investiture suprême. Son ancrage à gauche, Benoît Hamon le revendique depuis sa jeunesse. Très tôt, il milite au sein de SOS Racisme avant de prendre sa carte à l’UNEF, principal syndicat étudiant, duquel il est resté proche.
Ministre délégué à l’économie sociale et solidaire (2012-2014), puis de l’éducation nationale (avril-août 2014), M. Hamon compte se démarquer du quinquennat écoulé. Il a notamment fait campagne sur une mesure forte : la mise en place d’un revenu universel d’existence. Il portera, outre les couleurs du parti socialiste, celles d’Europe écologie-Les Verts, Yannick Jadot qui avait gagné la primaire écologiste, ayant annoncé son ralliement à M. Hamon en février.
Jean La Salle :
Jean La Salle a été élu maire de Lourdios-Ichère, petit village des Pyrénées-Atlantiques de 160 habitants, en 1977, dès l’âge de 21 ans. Il est ensuite devenu député des Pyrénées-Atlantiques en 2002, avant d’être réélu en 2007 et 2012. Il s’est rendu célèbre par sa grève de la faim visant à sauver une usine dans sa vallée de l’aspe ou en chantant en occitan dans l’hémicycle. Populiste primaire pour certains, héros démocratique pour d’autres (comme l’expliquait Libé à l’époque), il a obtenu ses parrainages sur le fil. Ancien proche de François Bayrou et ex-pilier du Modem, le centriste veut avant tout «redonner la parole aux gens» qu’il a consulté au fil de ses marches à travers la France.
Jean-Luc Mélenchon : " Le candidat insoumis "
Pour la deuxième fois, Jean-Luc Mélenchon espère faire entendre une nouvelle voix à gauche en se présentant à l’élection présidentielle. Longtemps membre du PS auquel il s’oppose, Jean-Luc Mélenchon a été tour à tour conseiller général de l’Essonne (1985-1992 et 1998-2004) et sénateur de l’Essonne (1986-2000 et 2004-2009). Sous le gouvernement de Lionel Jospin, le candidat de La France insoumise a été ministre délégué à l’enseignement professionnel entre 2000 et 2002.
Après l’élection présidentielle de 2002, Jean-Luc Mélenchon fonde, avec Henri Emmanuelli, Nouveau monde, un courant situé à gauche du PS. Il fera ensuite campagne pour le non en 2005 au référendum du projet de traité constitutionnel européen. Dénonçant la « dérive libérale » du parti et très critique envers François Hollande, il quitte le PS en 2008 avec le député du Nord Marc Dolez. Les deux élus fondent dans la foulée le Parti de gauche. M. Mélenchon, eurodéputé depuis 2009, sera ensuite candidat à l’élection présidentielle de 2012 sous la bannière du Front de gauche où il arrive 4e, avec 11,10 % des voix. En 2017, c’est sous une nouvelle bannière, celle de La France insoumise, qu’il est candidat, avec un programme marqué par davantage d’idées écologistes
Philippe Poutou l'anti-capitaliste.
Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste a réuni in extremis les signatures d’élus, ce qui lui permet d’entamer sa deuxième campagne présidentielle.
A tout juste 50 ans, Philippe Poutou va tenter de faire mieux qu’en 2012, quand il avait rassemblé 411 160 voix au premier tour (1,15 %). Comme il y a cinq ans, sa campagne s’annonce encore difficile, avec la concurrence de Jean-Luc Mélenchon, qui attire sur sa candidature des voix d’extrême gauche. Mais avec son style décontracté et sa parole sans langue de bois, le candidat a, depuis 5 ans, gagné en notoriété… et en sympathie.
Militant d’extrême gauche de longue date, le candidat a fait ses premières armes chez Lutte ouvrière avant de rejoindre la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), devenue le Nouveau Parti anticapitaliste en 2009. Mécanicien chez Ford, à Blanquefort (Gironde), où il est syndicaliste CGT, il lutte toujours contre la fermeture de son usine.
Emmanuel Macron "ni de droit ni de gauche", jamais élu mais ancien ministre, le plus jeune des candidats à l’élection présidentielle est aujourd’hui l’un des favoris du scrutin. Diplômé de l’Ecole nationale d’administration, Emmanuel Macron commence sa carrière dans l’administration publique comme inspecteur adjoint des finances et débute un parcours éclair : en 2008, il devient le rapporteur adjoint de la commission Jacques Attali, installée pour relancer la croissance économique du pays. Juste après, il rejoint la banque Rothschild, où il est rapidement promu associé-gérant. Le surnom de « banquier-de-chez-Rothschild » lui collera à la peau.En 2012, Emmanuel Macron réintègre la fonction publique et est nommé secrétaire général adjoint de l’Elysée avant de rejoindre Bercy comme ministre de l’économie, où il donnera son nom au projet de loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques. Alors qu’il est encore ministre, il lance en avril 2016 le mouvement En marche ! et démissionne du gouvernement le 30 août, avant de déclarer officiellement sa candidature.
Marine Lepen : "la France bleue Marine"
La candidate du Front national fait la course en tête des sondages d’intention de vote au premier tour. Le FN, qui fera campagne sur ses thèmes habituels à savoir l’immigration, la sortie de l’euro, la sécurité… a présenté un chiffrage qui apparaît pour l’heure imprécis et déséquilibré. En guerre contre «le système», Marine Le Pen et son parti se trouvent néanmoins au centre de plusieurs affaires judiciaires. Dossier Jeanne ou affaire des assistants parlementaires européens, les enquêteurs soupçonnent le FN d’avoir mis en place de vastes systèmes de détournements de fonds publics.