Non, Adama Traoré n'avait aucun problème de santé. Selon, la nouvelle expertise médicale, le jeune Adama n'avait aucun antécédent médical qui pourrait expliquer son décès. De quoi démonter la position de Yves Jannier, procureur en charge du dossier.
Saurons nous un jour la vérité ? C'est la question que l'on se pose chaque fois que l'on évoque l'Affaire Adama Traoré. La nouvelle expertise contredit la position de Yves Jannier, procureur en charge du dossier à l'époque des faits. Ce dernier faisait état d'une "infection grave" qui aurait entraîné son décès. Une information démentie par deux rapports d'autopsie et rejetée par les proches du jeune homme, qui n'ont cessé de clamer qu'il était mort asphyxié, écrasé par les gendarmes lors de son arrestation.
Pour ceux qui ne connaissent pas l'Affaire Adama Traoré, nous en avions parlé dès le début de l'affaire, soit le 22 Juillet 2016,après avoir été informé d'émeutes de Boyenval de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise).Adama nous a quitté le jour de son anniversaire.Tout commence, le 19 Juillet 2016, lorsque des gendarmes interviennent en fin d'après-midi à Beaumont-sur-Oise pour interpeller l'un des frères d'Adama Traoré, Bagui, dans le cadre d'une affaire pour extorsion de fonds. Les deux hommes sont ensemble lorsque des gendarmes procèdent à l'interpellation. Bagui Traoré coopère mais son frère tente de s'interposer et prendre la fuite. Intercepté quelques mètres plus loin, le jeune homme est menotté.
Problème, le jeune homme fait un malaise dans le fourgon des gendarmes. La suite, on la connait, Adama Traoré décède dans la cour de la gendarmerie de Beaumont-sur-Oise. Les gendarmes qui ont procédé à l'arrestation de la victime, de suite déclaré être la cause de la mort : "Nous avons employé la force strictement nécessaire pour le maîtriser" Durant l'audience, les fonctionnaires auraient déclaré que le jeune Adama aurait "pris le poids de nos corps à tous les trois au moment de son interpellation." Adama serait donc mort asphyxié par le poids des gendarmes. Un poids qui peut atteindre les alentours de 240 kilos. En Octobre dernier, leur avocate s'exprimait :
Pour Yves Jannier, le procureur de l'époque, faisait état d'une "infection grave" qui aurait entraîné son décès. Par la suite, le même procureur annonçait que la justice refusait la troisième expertise médico-légale demandée par la famille Traoré, affirmant que la victime souffrait d'une «pathologie cardiaque» qui est «potentiellement la cause directe de sa mort». Une information démentie par deux rapports d'autopsie et rejetée par les proches du jeune homme, qui n'ont cessé de clamer qu'il était mort asphyxié, écrasé par les gendarmes lors de son arrestation.
Dans la foulée,une contre-expertise appuyait les doutes de la famille. S'il n'y a toujours "aucune trace de violences susceptible d'expliquer le décès", cette deuxième autopsie évoque un "syndrome d'asphyxie". Une troisième autopsie avait été demandée par la famille, mais cette requête a été rejetée par la justice, pour "respect du corps". Pourtant, le procureur omettait d'évoquer le "syndrome asphyxique" qui était également inscrit dans la première autopsie, comme le soulignait Libération. "On a l'impression que le procureur veut noyer le poisson, alors qu'il sait très bien ce qui s'est passé puisqu'il a vu, comme nous, les rapports", déplorait alors l'un des frères de la victime, Lassana Traoré.
De plus, la retranscriptions des échanges entre l’assistant de régulation médicale, le médecin du SMUR et les pompiers, que nos confrères de "L’Obs" ont pu consulter, laissent penser qu’Adama Traoré a pu mourir bien plus tôt, voire pendant son transport dans le véhicule des gendarmes qui l’ont interpellé en pratiquant le plaquage ventral :
Face au scandale qui se profilait, le 15 Septembre, Yves Jannier est muté pour une nomination comme avocat général à Paris et l'enquête a été dépaysée à la demande de la famille qui continue le combat pour la vérité. A la mi-janvier, de nouveaux rapports sont tombés et ils confirment les propos de la famille. Adama Traoré ne souffrait d'aucun problème de santé, comme l'ont noté nos confrères du Parisien .
Après avoir étudié le dossier médical de son médecin généraliste ainsi que l'historique de ses séjours au centre hospitalier de Beaumont-sur-Oise, les derniers experts commis par les juges d'instruction n'ont donc trouvé la trace d'aucune maladie chronique. Ils ont bien noté qu'en octobre 2004, alors âgé de 12 ans, Adama Traoré avait subi une perte de connaissance. Mais après une batterie d'expertises, le médecin de l'hôpital avait conclu à un «malaise probablement vagal».L'état du coeur d'Adama Traoré a également fait l'objet d'investigations complémentaires. Dans le premier rapport d'autopsie, le légiste de l'hôpital Raymond-Poincaré de Garches (Hauts-de-Seine) a diagnostiqué «un coeur dont le poids se situe dans la limite supérieure de la normale». Ses confrères de l'institut médico-légal de Paris ont quant à eux relevé une «absence d'anomalie cardiaque macroscopiquement identifiable». Un rapport d'analyse des tissus a évoqué une nouvelle piste, celle de la compatibilité avec une maladie du muscle cardiaque. A ce stade des investigations, cette hypothèse n'est pas conclusive.
Saurons nous un jour la vérité ? Seule la justice pourra nous le dire