Dimanche, nous connaîtrons le vainqueur de ce choc gauche-gauche. Entre Manuel Valls et Benoît Hamon la rupture est consommée. Deux programmes, mais aussi deux visions de la France opposent les deux anciens ministres. Avec 36,12 % des voix contre 31,24 %. pour Manuel Valls, Benoit Hamon fait figure de challenger. Voici son programme.
Benoît Hamon crée la surprise en dominant ce premier tour. Considéré par un bon nombre comme un utopiste, Hamon a un programme qui peut séduire : Voici les mesures phares de son programme, qui ont séduit une partie des électeurs de gauche.
Le revenu universel, sa mesure emblématique :
C’est l’idée phare de la campagne de Benoît Hamon : mettre en place un revenu universel d’existence. Le candidat a incontestablement réussi à en faire l’un des principaux sujets de débat de la primaire, contraignant ses adversaires à se positionner sur la question. Et les critiques de ces derniers, sur la forme comme sur le fond, n’ont visiblement pas suffi à décrédibiliser le candidat, même s’il a plusieurs fois modifié les termes de sa proposition dans les derniers jours avant le vote.
Mais que propose vraiment le candidat ? Dans les faits, il n’est pas question d’un « revenu universel » pour tous les Français dans un premier temps. Le candidat compte d’abord mettre en place, dès 2018, un RSA remanié, qui serait augmenté d’environ 10 % pour atteindre 600 euros par mois et serait versé sans condition à tous les ayants droit. Les jeunes de 18 ans à 25 ans (environ 6 millions de personnes) toucheraient quant à eux ce même revenu, sans condition de ressources.
La perspective de mettre en place un véritable revenu universel sans condition de 750 euros pour tous les Français de plus de 18 ans est, quant à elle, renvoyée à un horizon lointain : « A terme », soit après la tenue d’une « grande conférence citoyenne », mais pas forcément avant 2022.
Réformes institutionnelles, environnement, sujets de société… ses principaux thèmes de campagne :
Derrière sa mesure phare, on retrouve trois grands thèmes de campagne dans le programme de Benoît Hamon. Sur le plan politique, il fait ainsi la part belle aux réformes institutionnelles. Il veut limiter l’utilisation de l’article 49.3 – qui permet de faire adopter une loi sans vote des parlementaires – aux seuls textes budgétaires et instaurer un « 49.3 citoyen ». Il souhaite également reconnaître le vote blanc, imposer un non-cumul des mandats dans le temps, accorder le droit de vote aux étrangers pour les élections locales, introduire une dose de proportionnelle aux législatives ou encore revenir au septennat non-renouvelable.
Deuxième axe de campagne : l’environnement. L’ancien ministre de l’éducation veut développer une fiscalité environnementale, notamment par la TVA. Il veut aussi lutter contre la maltraitance animale, sortir du diesel à l’horizon 2025, réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 % et fermer les centrales à risque en fin de vie. Il propose enfin de lutter contre le gaspillage alimentaire et lutter contre les perturbateurs endocriniens, ainsi que les pesticides.
Dernier grand thème développé par Benoît Hamon : les sujets de société. Il veut ainsi créer une police des discriminations, légaliser l’euthanasie active, protéger les lanceurs d’alerte, autoriser la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples de femmes. Le candidat souhaite également légaliser la consommation de cannabis.
Sur l’économie, une rupture avec le quinquennat Hollande et un certain flou :
Deux ans et demi après son éviction du gouvernement, en août 2014, sur fond de désaccords politiques avec François Hollande, Benoît Hamon a porté un projet en rupture avec le quinquennat écoulé. Il veut ainsi abroger la loi travail, dernière grande réforme du mandat. Il propose également de revaloriser le smic de 10 %, encourager la réduction du temps de travail sous les trente-cinq heures, avec un droit « inconditionnel » au temps partiel, ou encore de réformer l’impôt sur le revenu en le fusionnant avec la CSG et en le rendant plus progressif.
Le candidat veut également un moratoire sur le pacte budgétaire européen, qui fixe la règle des 3 % de déficit public à ne pas dépasser. Mais il ne se plie pas à l’exercice du chiffrage de son projet sur le plan économique, contrairement à de nombreux candidats. Le coût et/ou les bénéfices attendus de la plupart de ses mesures ne sont ainsi pas détaillés, et il ne donne pas de cadrage budgétaire global – on ne sait pas, par exemple, s’il souhaite que le budget de l’état revienne sous les 3 % de déficit public ou non au cours de son mandat.
La politique internationale, enfin, est un thème peu développé dans son programme, à l’exception par exemple de la reconnaissance de l’Etat palestinien.
Vendredi, nous avions rencontré Valentin Narbonnais son porte parole Outremer afin d'aborder son programme pour les outre-mers. Le développement économique des territoires, l'éducation, la vie chère, la continuité territoriale, la sécurité rien n'a été oublié comme vous pouvez le lire ici ----> LE PROGRAMME OUTREMER DE BENOÎT HAMON PRESENTE PAR VALENTIN NARBONNAIS.