Sac la mort, un film tourné à La Réunion et sélectionné au festival de Cannes. Deuxième long-métrage du réalisateur Emmanuel Parraud sa sortie est prévue le 15 février 2017 sur les écrans. Caractéristique de ce film, est le fait qu'il soit le premier film entièrement tourné en créole et interprété uniquement par des réunionnais, à être sélectionné au festival de Cannes.
Sac la mort est un film réunionnais , qui aborde différents thèmes et maux qui tiraillent la société réunionnaise contemporaine. La problématique de la vengeance, mêlée au sentiment légitime de l'honneur du clan familiale, valeur très présente au sein d'une société réunionnaise marquée par le patriarcat et la virilité.
Deuxième long métrage du réalisateur Emmanuel Parraud, originaire du sud de la France, installé à la Réunion où il a su s’immerger dans les milieux populaires de l’île, Sac la Mort est le premier film entièrement tourné en créole et interprété uniquement par des réunionnais, à être sélectionné au festival de Cannes. Sa sortie est prévue pour le 15 Février 2017.
Synopsis :
"À la Réunion, Patrice tente de ne pas sombrer dans la folie d’une île hantée par les stigmates du colonialisme. La mort rôde. Il fuit, patine, fuit encore, dans un étrange road movie immobile...
Patrice passe une très mauvaise journée. Non seulement il apprend, de la bouche même du tueur, que son frère a été décapité, mais il se voit dans la foulée expulsé de chez lui, sa case volée par son meilleur ami. Alors que sa mère réclame vengeance, Patrice voudrait surtout se trouver un toit. Sur une île de La Réunion contemporaine et pourtant emplie des signes d’une société ancienne et mystique où la sorcellerie et les symboles envahissent le quotidien, Patrice lutte pour ne pas sombrer dans la folie."
Un scénario qui porte à l’écran l’histoire de Patrice et de ses amis, des cafres, descendants d’esclaves africains – interprétés par des acteurs principalement non-professionnels, dont le réel du quotidien se mêle à la trame fictionnelle.
Le film veut immerger le spectateur dans la tête de Patrice, l’amener à voir, réagir comme lui, ressentir comme lui cette hostilité et cette imprévisibilité qui l’entoure et l’inquiétude qui va avec. Lui faire éprouver ce sentiment de perte et de bouche infernale, de cauchemar, de somnambulisme, de solitude et de désespérance immense. Lui faire vivre comme les cafres l’expriment, avec la légèreté et l’humour des désespérés qui se savent condamnés.
Nous disons classiquement que la tragédie est morte dans nos sociétés contemporaines, qu’on ne peut plus y croire. Pourtant, on le voit bien, les êtres humains semblent incapables de changer le cours des choses. Et nous n’avons que peu de prise sur le destin de nos vies. C’est en quoi ce film, au-delà de La Réunion, au-delà de Patrice, raconte aussi pour moi, en creux, notre monde, un monde de « gentils » qui vont devenir méchants, peut-être même très méchants dans un futur proche. J’espère qu’on pensera à ça aussi en regardant le film : ce qui se passe pour Patrice nous ressemble. Nous avons nous aussi nos « sac la mort », souligne le cinéaste Emmanuel Parraud. "
souligne :