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L.B

CARL JARO, un mannequin au combat !


Carl Jaro, est un mannequin, acteur, scénariste et réalisateur, que nous avons rencontré à plusieurs reprises. Au gré de nos différents entretiens, le mannequin évoquait la sortie de son premier moyen métrage Les Amants de Couleurs et son combat contre l'homophobie qui est très vive au sein de la communauté Afro-antillaise. Aujourd'hui, il se confie à nouveau pour TheLinkFwi, où il évoque également l'absence de personnes de couleur dans le milieu de la mode.

Carl Jaro, mannequin, acteur, mais aussi scénariste et réalisateur. Ce jeune homme emprunt de dynamisme et de fraîcheur, interviewé en Mai dernier, est de nouveau passé par TheLinkFwi pour parler de son combat contre l'homophobie qu'il a mis en scène dans son premier film baptisé "Les Amants de Couleur", film qui raconte une histoire d’amour entre deux hommes «Yann » et « Aman ».

"Les deux hommes vivent leur histoire d’amour depuis cinq ans. Malgré leur amour ils n’arrivent toujours pas à faire leur coming out..Ils vivent en secret leur belle histoire d’amour, afin d’éviter les quand dira-t-on. Deux ans après sa rencontre avec Aman, Yann fait une autre rencontre : « Gabie » jouée par l’ex-miss Catherine Flon 2013 Kethie GEORGES. Gabie devient petit à petit une vraie rivale pour Aman, qui lui n’est pas prêt à perdre son amant. Bien qu’il cautionnait cette relation.Pour cacher son homosexualité et éviter les soupçons Yann décide trois ans après leur rencontre d’épouser Gabie. Après avoir découvert leur aventure la veille de son mariage, furieuse Gabie décide de rendre une petite visite à son rival. Sous l’intimidation de Gabie, Aman finit par abandonner la partie et se suicide peu après. "

TheLinkFwi : Peux-tu te présenter ?

Carl Jaro : « Je suis Carl Jaro, j’ai commencé le mannequinat a 16 ans. Je suis Haïtien, j’ai été repéré sur l’île de Saint Martin, sur laquelle j’ai grandi. J’ai débuté dans les Caraîbes. En 2009, j’ai choisi de venir m’installer en Europe.

TLFWI : Qu’est­ ce qui t'a attiré vers la mode ?

CJ : A la base ce n’était pas une priorité, ma famille ne m’a pas réellement encouragé, je suis tombé dedans un peu par hasard. Je n’ai pas d’attirance spéciale pour le monde de la mode. J’apprécie être devant un objectif. »

TLFWI : Quelle est la partie la plus gratifiante dans le fait d'être un mannequin ?

CJ : Le fait de pouvoir voyager, rencontrer des personnes de cultures différentes, apprendre a travers eux et s’ouvrir d’avantage l’esprit. Sans oublier le fait de pouvoir porter des beaux vêtements souvent hors prix. (rire).

TLFWI : Peut-on dire aujourd’hui que les défilés que tu fais sont une partie de plaisir ?

CJ : « Il faux dire que je pratique la zen attitude. Ce qui m’aide à voir que le bon coté et de profiter de chacun de mes défilés. »

TLFWI : « Depuis que tu connais le succès, tu as été présents sur plusieurs domaines, les défilés, les shooting photos et aussi la publicité, que préfères-tu ? »

CJ « Je suis plus à l’aise dans les shooting photos. J’aime être devant une caméra ou un appareil photo. »

TLFWI : Donc quel est le petit « plus » qui fait la différence pour toi ?

CJ : « J’ai découvert il y a peu de temps mon petit « plus », je suis très photogénique.» (rires)

TLFWI : Du coup, quels sont tes modèles ? Quelles sont ces personnes qui t'ont inspiré ?

CJ : " Très bonne question ! Une première depuis le début de ma carrière de mannequin. Depuis tout petit, à 12 ans, pour être exact, j’ai rêvé et rêve toujours de rencontrer cet acteur charismatique Américain. Celui qui m’a donné indirectement l’envie d’exercer ce beau métier. Shemar Moore gardera à jamais une place importante dans mon cœur."

TheLinkFwi : Tu nous avais contacté le 20 Mai dernier, pour parler des Amants de Couleur, ta première réalisation, dans laquelle tu traites d'un sujet, encore aujourd'hui tabou, l'homosexualité. Pour nos lecteurs, peux-tu en parler en deux mots ?

CJ : « Les amants de couleur » raconte une histoire d'amour entre deux hommesnoirs. Une histoire qui aurait pu être belle s'il n'existait pas ce tabou quereprésente aujourd'hui l'homosexualité... L’homophobie est encore si tabou, que certains homosexuels préfèrent dissimulerleur orientation sexuelle en se mariant, plutôt que d’assumer leur sexualité.J'ai longtemps fréquenté la communauté afro-caribéenne. C’est durant cettepériode que je me suis rendu compte que les Antillais, les Africains et lesMaghrébins avaient des idées préconçues sur les homosexuels. Et ce futpour moi un choc. J’ai tout de suite senti qu’il y avait une histoire a raconter.LES AMANTS DE COULEUR est le résultat de mes rencontres. »

TFLWI : Dans les Amants de Couleurs, tu es l'un des acteurs principaux. Tu joues le rôle d'Aman, as-tu appris la comédie et si oui, où as-tu étudié l'art dramatique ?

CJ : " J’ai prit des cours de theatre étant adolescent et j’ai poursuivi à Paris de 2009à 2012. C’est par la suite que j’ai commencé à exercer le métier de comédien."

TLFWI : " Tu es surnommé le prince d'Haiti. Tu es aujourd’hui l’un des seuls mannequins black à être vu dans plusieurs événements de grande envergure. De plus, tu es le deuxième mannequin le plus influent du monde cette année... Comment portes-tu ces titres ?

CJ : J’en profite un maximum du moment présent, et rien que ce moment. Ensachant que cela pourrait s’arrêter du jour au lendemain.

TLFWI : Quels changements as-tu vu pour les mannequins de couleur dans l'industrie au cours des 5-10 dernières années ?

CJ : On a parfois l’impression d’en voir de plus en plus des mannequins de « couleurs », mais ce n’est qu’une illusion. Je trouve que la période de la « vague noires » n’est qu’un lointain souvenir.

TFLWI : " Du coup, quels sont les changements que tu aimerais vois ? "

CJ : J’aimerai voir émerger plus de mannequins venant des pays africains et Caribéens. Et de voir s’implanter plus des grandes agences internationales. Il y a trop de belles plantes en attente d’être découvertes.

TLFWI : Revenons à toi, quel est ton plus grand rêve ?

CJ : Après la sortie de mon moyen métrage Les amants de couleur, j’aimerais pouvoir aller à Haiti pour tourner un documentaire sur la situation des homosexuels. »

TLFWI : Quels sont tes projets pour la suite ?

CJ « J'espère avoir suffisamment de moyen pour monter une société de production dans le but de lutter contre l'ignorance à travers des documentaires.»

TLFWI : Un conseil à donner aux jeunes mannequins qui souhaitent eux aussi avoir une carrière comme vous.

CJ : « Soyez vous même et croyez en vous ! Ne vous découragez jamais. J’ai longtemps voulu laisser tomber, la vie est dure, mais lorsqu’on se bat on arrive au but que l’on s’est fixé. »

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