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LA POSTE : " NE PARLEZ PAS CREOLE"


Scandale à La Poste du 15e arrondissement ? Il semblerait que la direction interdise à ses employés à majorité antillais de parler créole entre eux. Cette interdiction de parler le créole ou toute autre langue locale et étrangère, rentre dans le cadre, dans sa politique interne, dite "charte du respect".

Depuis les années 70, la Poste est l'administration publique, qui a le employé des antillais, si bien que c'est devenu le cliché favori des comiques français. Quel antillais né ou non en France , n'a pas subi les railleries de personnes liées à ces sketchs ? Personne ne peut le nier.

Pourtant, il semblerait que désormais, La Poste soit lassée des Antillais ou plutôt de leur langue, le créole. Selon le site Revolution Permanente, la direction locale du centre de distribution de la Poste de Paris 15e Arrondissement aurait émit une nouvelle Charte du respect, dans laquelle, elle demande, mais surtout interdit les employés du centre postal de parler leur langue, surtout le créole. Rappelons le, la poste du 15e Arrondissement emploierait entre 150-200 personnes, dont la grande majorité d'antillais. La direction, menace même de sanctionner quiconque qui parlerait sa langue locale à l'intérieur de l'établissement.

Comme vous le voyez sur l'image du dessus, la direction a fait placardé cette affiche dans les locaux. On peut y voir les différentes règles émises de la nouvelle politique interne de l'établissement. L'affiche est divisée en deux, avec en première partie :

1) La tenue : admise et proscrite :

- "Je dois avoir une tenue correcte et propre,adaptée au travail.

- "Ma tenue n'est pas correcte, je donne une mauvaise image de mon entreprise et de moi-même. "

2) Le Langage, partie qui, pose problème :

- Pouce bleu : "je m'exprime correctement, sans porter de jugement et en Français"

- Pouce rouge : " Si je m'exprime en dialectes locaux ou dans une langue étrangère, je peux mettre en difficulté mes collègues car, ils ne me comprennent pas. De plus, j'ai un comportement discriminant. Je m'exprime avec grossièreté, je porte des jugements de valeurs. Je suis SANCTIONNE. "

Face à ces nouvelles règles, comme le révèle le site, sur lequel notre article est basé, les employés sont passés à la résistance. C’est contre cette infantilisation et ce qui relève de l’ingérence patronale dans la sociabilité ouvrière, que les représentants syndicaux de Sud-PTT et de la CGT vont s’opposer lors du passage du texte au Comité Hygiène Sécurité et Conditions de Travail (CHSCT) ce mercredi. Avec l’appui de SUD PTT Gwa et SUD PTT Guyane, une campagne sera menée dans la journée sur l’établissement avec distribution de tract et de badge « Pa Man nye kweol an nou » (Touche pas à mon créole) visant à dénoncer le diktat patronal que cherche à imposer la direction face à laquelle ils répondent : « nous sommes tous créoles ! »

En vérité, comme le confirme le militant Sud-PTT de Paris 15 que nous avons contacté, ce que cherche la direction à travers ce règlement, c’est de « créer de nouveaux moyens pour mettre la pression sur les salariés » et de nouveaux arguments « pour les mettre en faute, voire les licencier ».

Mais, il est vrai qu'en France, la langue française, vecteur de compréhension, forge la cohésion du groupe. Elle prend une importance particulière lorsqu’elle est évoquée au travers du prisme des relations collectives de travail, qu’il s’agisse du fonctionnement des institutions représentatives du personnel, ou de la négociation collective. De plus, tous les documents d'une entreprise, doivent être émis en français, mais, aucun texte loi n'évoque la possibilité d'interdire à un employé de parler sa langue, et d'être licencier sous prétexte d'avoir parler sa langue maternelle. Seul le Québec (Canada) interdit clairement le licenciement sous prétexte de la langue.

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