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LES LAMANTINS SONT LA !


On les attendait, ils se sont fait attendre, bonne nouvelle les deux lamantins, Kai et Junior sont arrivés en Guadeloupe. Ils font partie du premier programme mondial de repeuplement de cette espèce en Guadeloupe.

Lundi 8 août à 04h50 du matin,les lamantins ont quitté Singapour direction la Guadeloupe. Il s’agit du premier programme mondial de repeuplement de cette espèce déclarée éteinte au début du XXe siècle en Guadeloupe, selon des responsables de l'archipel d'Asie du Sud-Est.

Depuis ce matin, deux lamantins barbotent dans le Grand Cul-de-sac marin. Plus précisément dans le bassin aménagé par le Parc national, à Blachon. Ils sont arrivés par un vol spécial de Singapore Airlines.

Cette expédition vers la Guadeloupe s'inscrit dans le cadre du premier programme mondial de repeuplement de cette espèce déclarée éteinte au début du XXe siècle dans notre département. Les deux manman dlo, âgés de six et sept ans, ont voyagé en UM.

Natalia Rozniewska, la vétérinaire du Parc national attaché au bassin de Blachon, un spécialiste américain travaillant avec le Parc national de Guadeloupe et un spécialiste de l'aquariophilie à Singapour ont gardé un oeil sur eux pendant les 34 heures du voyage.

L'avion s'est posé dans la nuit, entre 1 et 2 heures du matin à Pôle Caraïbe. Sur le tarmac, une équipe du Parc national avait organisé la réception de ces deux créatures attendues depuis des années (lire par ailleurs). Elles ont été ensuite transportées vers le bassin de Blachon pour être mises à l'eau le plus vite possible.

Installés dans de grands boxes tapissés de mousse humide, les lamantins et leurs accompagnateurs se sont envolés pour un vol commercial passant par Hong Kong, Anchorage et Dallas, dernière escale avant Pôle Caraïbes.

Kai et Junior, nés en captivité au zoo de Singapour, sont les premiers pensionnaires de Blachon. Ils attendent désormais les femelles avec lesquelles ils doivent se reproduire. Se sont les premiers des 15 lamantins mâles et femelles à arriver à Grand Cul-de-Sac Marin, une réserve naturelle de 15.000 hectares qui réunit les îles de Basse-Terre et de Grande-Terre.

Des contacts avec des pays de la zone Caraïbe :

Le projet de réintroduction du lamantin, porté par le Parc national depuis la fin des années 2000, a connu bien des péripéties avant de se concrétiser avec l'arrivée de ces deux premiers lamantins de Singapour.

Le Brésil, première source d'approvisionnement, devait fournir trois de ces animaux. Mais la source s'est subitement tarie.

Le parc a alors envisagé d'autres pistes d'approvisionnement et multiplié les contacts avec d'autres pays et divers réseaux de zoos et parcs animaliers, en Europe et en Amérique.

Parallèlement, le Parc poursuit ses contacts avec d'autres donateurs potentiels dans la zone Caraïbe, la Colombie, le Guyana, le Mexique, le Venezuela, etc. L'idée est de diversifier les apports, afin de multiplier les ressources génétiques et d'éviter au maximum d'éventuels problèmes liés à la consanguinité.

Le Lamantin un espèce en voie de disparition :

Le lamantin est un mammifère herbivore paisible et inoffensif, qui fait partie de la famille des "siréniens". Il peut atteindre 3 mètres de long pour un poids de 500 kilos. Son espérance de vie est d'une trentaine d'années. Il vit dans les eaux littorales peu profondes ou aux embouchures des fleuves dont la température est supérieure à 20°. Il se nourrit exclusivement d'herbes flottantes ou immergées (il peut en consommer jusqu'à 40 kilos par jour). Il est d'ailleurs surnommé "vache des mers". C'est un animal solitaire, jusqu'à ce qu'il trouve une compagne à laquelle il reste fidèle. C'est vers l'âge de 7 ans que la femelle peut donner naissance, à chaque gestation, à un seul petit, exceptionnellement deux. La durée de gestation est de 12 mois. Il arrive qu'un petit orphelin soit adopté par une autre femelle.

Le lamantin a été chassé par l'homme, son seul prédateur, pour sa chair. Il a totalement disparu des eaux Guadeloupéennes depuis près de 80 ans. C'est un animal en danger d'extinction. Près de 96 % des lamentins ont été massacrés. On en trouve encore dans les fleuves en Afrique et en Amérique tropicale.

En Guadeloupe,le dernier lamantin a été tué en 1928, du côté du canal de Perrin. Mais si l'on consulte les archives des pêches du XIXe siècle, on ne trouve aucune référence à une pêche de lamantin. On peut en déduire que la pratique de la pêche de ce mammifère s'est déroulée au XVIIIe. Une cinquantaine d'années a dû suffire à faire disparaître la majorité de la population, compte tenu de son faible taux de reproduction. Seuls quelques rares exemplaires ont survécu jusqu'au début du XXe.

Autant dire que tout le monde devra jouer le jeu, car bien des dangers guettent les lamantins : les pêcheurs (filets de pêche), les plaisanciers (hélices de bateaux), les habitants et les touristes qui pourraient les déranger. Il faudra tout faire pour pemettre à cet animal de survivre, de s'adapter et se de reproduire, afin que l'on puisse à nouveau dire un jour : il y a des lamantins en Guadeloupe !

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