Vous pensiez que le VIH Sida était le virus le plus meurtrier découvert à ce jour. Détrompez vous, désormais il y a le VPH. C'est la première fois que vous entendez parler du VPH ? Pourtant depuis 2012, les recherches s'activent autour de cette nouvelle maladie vénérienne.
Alors que les recherches autour du VIH SIDA s'accélèrent, de nouvelles ont permis de découvrir une nouvelle maladie toute aussi dangereuse, voire plus mortelle que le VIH. Depuis 2012, les médias de santé s'affolent et en parlent, le VPH, ou virus du papillome humain (VPH, en anglais Human papillomavirus, HPV.
Certains se poseront des questions sur le VPH. Le virus du papillome humain est un virus à ADN faisant partie de la famille desPapillomaviridae. Il est responsable des infections sexuellement transmissibles les plus fréquentes puisque l'estimation des personnes actuellement contaminées par ce virus est comprise entre 10 et 30 %.
Il existe environ 200 génotypes de papillomavirus. Certains génotypes se transmettent par voie sexuelle et infectent les muqueuses génitales, d'autres se transmettent par contacts cutanés et infectent la peau. Un numéro d’identification est attribué à chacun, par exemple VPH-6, VPH-11, VPH-16 et VPH-18 etc. Les types qui sont à l'origine des verrues anogénitales ne causent généralement pas le cancer.Les divers types de VPH sont souvent classés comme étant à faible risque et à risque élevé, compte tenu de leur association au cancer. Les types « à faible risque » sont rarement associés au cancer. Les types « à risque élevé » sont plus susceptibles de conduire au développement d'un cancer. Bien que certains types de VPH soient associés au cancer, il est rare qu’un cancer se développe des suites d’une infection à VPH.
Contrairement au VIH qui est plus communément transmis par les relations sexuelles non protégées ou par l’utilisation de seringues infectées, le VPH peut s’attraper par plus de 100 différentes façons, l’infection transmise sexuellement (ITS) étant la plus courante. Cependant, le VPH est aussi un virus qui infecte la surface de la peau, ce qui veut dire qu’il est possible d’attraper le VPH par contact avec la muqueuse de la bouche, la langue, la gorge, les amygdales, et les organes génitaux, ce qui le rend plus facile à attraper que le VIH. Même si les préservatifs sont une bonne façon de stopper la progression de la maladie, ils ne protègent pas à 100%.
Le VPH est très dangereux pour les femmes, car il aurait un lien direct avec le cancer du col de l’utérus. Il est possible d’être infecté peu de temps après l’activité sexuelle même si les personnes infectées ne semblent pas présenter de symptômes du VPH. Il peut même prendre plusieurs années avant que certains symptômes sévères apparaissent.
Cependant, chez les hommes comme chez les femmes, certaines infections à VPH, surtout les types 6 et 11, peuvent causer des verrues dans la région anogénitale. Ces dernières sont généralement de la couleur de la peau, soupent au toucher et ressemblent à de petites protubérances plates ou à des excroissances qui ressemblent à des choux-fleurs.
Quels sont les signes et les symptômes d’une infection à VPH?
La plupart des personnes qui ont une infection à VPH dans la région anogénitale ne savent pas qu'elles sont infectées. La plupart des infections à VPH surviennent en l'absence de symptômes et disparaissent sans traitement en quelques années. Toutefois, chez certaines personnes, les infections à VPH peuvent persister pendant de nombreuses années.
Chez certaines personnes infectés, des verrues anogénitales peuvent se former (voir ci-après : « Le VPH cause-t-il les verrues anogénitales? » ). Les changements précancéreux et cancéreux qui peuvent résulter d'une infection à VPH ne présentent habituellement pas de symptômes visibles. Il est donc essentiel de se faire examiner régulièrement. Pour les femmes, le dépistage du cancer du col utérin (voir ci-après :« Existe-t-il un test de dépistage du VPH, du cancer du col utérin ou des verrues anogénitale? » ) doit se pratiquer régulièrement, conformément aux recommandations locales.
Une infection à VPH signifie‑t‑elle qu’une personne a été infidèle ?
Un diagnostic récent de verrues anogénitales ou de lésions précancéreuses ou cancéreuses liées au VPH ne signifie pas nécessairement que cette personne a été infidèle. L'infection à VPH peut s'être produite des années auparavant, et le virus peut demeurer dans l'organisme pendant des semaines, des années, voire la vie durant, sans signe d'infection. Il est donc difficile de savoir exactement quand ou de qui une personne a contracté le virus. Rien ne permet de savoir depuis combien de temps une infection particulière existe. La plupart des personnes ayant une infection à VPH dans la région anogénitale ne le savent pas.
Existe‑t‑il un test de dépistage du VPH, du cancer du col utérin ou des verrues anogénitales ?
Il existe des analyses de l'ADN qui, dans certaines situations, peuvent servir à dépister une infection à VPH. Au Canada, les analyses de l'ADN du VPH ont été approuvées auprès des femmes, mais leur disponibilité est limitée. Le dépistage de l'ADN du VPH ne fait habituellement pas partie de l'examen de santé courant, de l'examen pelvien, des tests de dépistage des infections transmises sexuellement ou d'un test de Pap (test de Papanicolaou). Dans les régions qui recommandent et utilisent les analyses de l'ADN du VPH dans certaines situations, on l'utilise de concert avec les résultats du test de Pap afin de déterminer la nécessité d'un dépistage et d'une gestion subséquents. Demandez à votre fournisseur de soins de santé quelles sont les recommandations concernant le dépistage de l'ADN du VPH dans votre région.
Le test de Pap est utilisé pour détecter la présence de cellules anormales dans le col de l'utérus; des tests de Pap réguliers peuvent permettre de déceler des anomalies ou des changements dans le col de l'utérus avant que le cancer se développe. Pour obtenir d'autres renseignements, consultez la fiche de renseignements « Votre santé et vous » sur le dépistage du cancer du col utérin. Les recommandations concernant le dépistage par le test de Pap varient en fonction de la province ou du territoire où vous habitez. Demandez à votre fournisseur de soins de santé quels sont les intervalles recommandés concernant le test de Pap dans votre région.
Aucune analyse de l'ADN du VPH n'est actuellement approuvée à l'intention des hommes sauf dans le cadre d'études scientifiques. Pour obtenir d'autres renseignements, consultez la fiche de renseignements « Le virus du papillome humain (VPH) et les hommes ».
Les verrues anogénitales sont diagnostiquées à l'occasion d'une inspection visuelle au cours d'un examen physique fair par un professionnel de la santé. Il n'existe pas, pour les hommes ou les femmes, de test fiable qui permette de détecter les verrues anogénitales. Il se peut que vous ayez des verrues anogénitales même si vous ne les voyez pas. Elles peuvent être petites ou à un endroit où elles ne sont pas visibles, comme à l'intérieur du vagin ou du rectum. Il est donc très important de consulter régulièrement un professionnel de la santé.
Peut-on traiter le VPH ?
Bien qu'une infection à VPH ne se guérisse pas, les verrues, les lésions et les changements précancéreux ou cancéreux causés par le virus se gèrent ou se traitent. Aucun traitement ne permet de garantir que l'organisme est débarrassé de l'infection à VPH.
Certains traitements indiqués à l'égard des verrues anogénitales, comme la cryothérapie (enlever les verrues en les gelant), sont suivis dans une clinique ou au bureau du médecin tandis que d'autres, comme les crèmes d'ordonnance, peuvent être administrés chez soi. Il faut souvent répéter le traitement. Le fait de ne plus voir la verrue ne signifie pas que l'infection à VPH est éliminée; le virus peut demeurer présent, ce qui signifie que vous pourriez avoir d'autres verrues sans être exposé de nouveau au virus. Chez la plupart des personnes, les verrues disparaissent d'elles-mêmes à la longue.
Les lésions et les changements précancéreux causés par des types de VPH à risque élevé peuvent être traités si les fournisseurs de soins de santé estiment que cela est nécessaire. Un grand nombre de ces infections s'éliminent sans traitement. Un petit nombre à peine d'infections persistantes à risque élevé deviendront des cancers. Comme pour bon nombre d'autres cancers, le dépistage précoce est l’un des principaux facteurs d'un traitement qui porte fruit.
Il faut discuter des traitements possibles avec un professionnel de la santé pour déterminer quel est le meilleur choix de traitement dans chaque cas. Les personnes immunodéficientes, particulièrement celles qui sont séropositives, peuvent exiger des soins spéciaux.
Comment se protéger contre le VPH?
Bien que les préservatifs n'éliminent pas le risque d'infection à VPH, l'utilisation d'un condom régulièrement et correctement au cours de rapports vaginaux, anaux et buccaux permettra de réduire la probabilité de contracter le VPH ou de le transmettre à son partenaire. Il faut se rappeler qu'un condom ne protège que la région qu'il couvre de sorte qu'il est possible d'être infecté par des verrues non couvertes (p. ex. sur le scrotum). L'utilisation d'un condom permet également de se protéger contre d'autres infections transmises sexuellement et de réduire la probabilité de grossesses non désirées.
Parmi les autres moyens de réduire le risque d'infection, mentionnons le fait de reporter l'activité sexuelle à plus tard (attendre d'être plus âgé), de limiter le nombre de ses partenaires sexuels et de tenir compte des antécédents sexuels de ses partenaires, car cela peut constituer un risque pour soi (p. ex. si les partenaires ont eu précédemment de multiples partenaires).
Il existe aujourd’hui deux vaccins contre le VPH autorisés au Canada, le GardasilMD et le CervarixMD.
Le GardasilMD protège contre quatre types de VPH, deux qui causent environ 70 % de tous les cancers du col utérin (les types 16 et 18) et deux qui causent environ 90 % de toutes les verrues anogénitales chez les hommes et les femmes (les types 6 et 11). Il est autorisé pour les femmes et les hommes de 9 à 26 ans.
Le CervarixMD protège contre les deux types de VPH qui causent environ 70 % de tous les cancers de col utérin (les types 16 et 18). Il a été autorisé pour les femmes de 10 à 25 ans. Pour obtenir des précisions sur les vaccins contre le VPH, consultez la fiche de renseignements « Prévention du virus du papillome humain (VPH) et vaccin contre le VPH».
Que faire pour contrer le VPH ?
Heureusement, la plupart des infections à VPH sont asymptomatiques et disparaissent sans traitement en moins de deux ans. Il est cependant possible d’être infecté de plusieurs types de VPH à la fois. Bien qu’une infection à VPH ne se guérisse pas totalement, les verrues, les lésions et les symptômes précancéreux ou cancéreux causés par le virus se gèrent ou se traitent facilement avec la supervision d’un médecin.
Plusieurs vaccins sont aussi déjà disponibles sur le marché pour contrer la progression du virus.