Le 20 Juillet dernier décédait dans des causes troublantes le jeune Adama Traoré 24 ans. Sa mort avait suscitée émotion, colère. La première autopsie menée par la justice avait conclue à une mort naturelle du jeune de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise), ce qui n'avait pas calmer l'atmosphère. Coup de théâtre, selon la nouvelle autopsie, l'adolescent aurait bien été tuée par la gendarmerie. Il aurait "pris le poids des trois corps de gendarmes " lors de son arrestation
Il s’appelait Adama, il avait 24 ans et vivait à Beaumont-Sur-Oise. Adama nous a quitté le jour de son anniversaire. La faute à qui ? La gendarmerie qui l'a arrêté sur le fond d’une accusation d’extorsion de fonds et d’agression à domicile. Fait étrange, le jeune meurt lors de son arrestation, alors qu'il fêtait son anniversaire. Les forces de l'ordre parlaient d'un "malaise cardiaque". Tandis que la famille,les amis ainsi que les voisins évoquaient la bavure policière. Selon eux, la vérité est tout autre : le jeune homme serait mort sous les coups des gendarmes, qui l’auraient «tabassé». Tous prennent pour exemple le témoignage d’un frère du défunt, présent au moment de l’interpellation : « On a été interpellé avec mon petit frère. Ils l’ont coursé, ils l’ont frappé, je l’ai vu. Il était pour mort, il était encore menotté. Mon frère ne bougeait plus et de 18h jusqu’à 1h du matin son corps est resté à la gendarmerie. J’ai vu le gendarme, il est parti avec un t-shirt tout blanc et il est revenu avec un t-shirt plein de sang. Il a pas de plaie, c’est le sang de mon frère qu’il a sur le t-shirt. Il n’y a pas de crise cardiaque, ce sont eux qui l’ont frappé. »
Comme le révèle nos confrères de NégroNews : La rumeur se répand alors, Adama est mort. Son quartier d’origine, Boyenval, explose. On a tué Adama. On a tué un enfant du quartier. On a tué un des nôtres. La nuit sera longue. Les jeunes manifestent leur mécontentement. Les émeutes commencent. Emeutes que les médias tenteront de minimiser et qui pourtant pourraient rappeler celles de 2005 après le décès de Zyed et Bouna à Clichy.
Depuis la tension n'est pas retombée. Au contraire, l'ambiance survoltée, attisée par l'arrivée par des dizaines de gendarmes pousse les jeunes dans leur retranchement. Ils brûlent des voitures, ils tentent d’incendier le commissariat qui a assassiné leur frère, ils brûlent des poubelles et agressent les forces de l’ordre. Au total, six policiers seront blessés par des tirs d'armes de plomb. Le quartier sera alors bloqué par les gendarmes.
Afin de calmer la situation, le procureur adjoint de la République de Pontoise, François Capin-Dulhoste, avait demandé une autopsie, comme c'est le cas dans le cadre de la loi. Aux premiers résultats de l'expertise, le jeune serait décédé de cause naturelle, comme le révélait le même procureur : " La cause de la mort d’Adama Traoré, 24 ans, « semble être médicale chez un sujet manifestement en hyperthermie au moment où il a été examiné par les services de secours... , l'autopsie monte que « manifestement cette personne n’aurait pas subi des violences, comme certains membres de sa famille ont pu le dire ». Ces mots auraient dû rassurer ses proches, mais aussi nous, citoyens car évidement les mots de la justice sont paroles d'évangiles. Nous devons avoir foi en la justice. "
Pourtant, cette semaine encore la colère ne faiblissait pas, la famille réclamait justice et le frère persistait dans ses propos : son frère a été tué par la gendarmerie !!! Ses déclarations seraient celles d'un frère réclamant justice et vérité sur la mort de ce jeune frère partit beaucoup trop tôt. " Mon frère est entré vivant dans le camion quand ils l’ont arrêté, il en est sorti mort. Mais Adama n’a pas eu de crise cardiaque, ils l’ont tabassé » : « On a été interpellé avec mon petit frère. Ils l’ont coursé, ils l’ont frappé, je l’ai vu. Il était pour mort, il était encore menotté. Mon frère ne bougeait plus et de 18h jusqu’à 1h du matin son corps est resté à la gendarmerie. J’ai vu le gendarme, il est parti avec un t-shirt tout blanc et il est revenu avec un t-shirt plein de sang. Il a pas de plaie, c’est le sang de mon frère qu’il a sur le t-shirt. Il n’y a pas de crise cardiaque, ce sont eux qui l’ont frappé. »
La Justice, l'Etat nous mentiraient-ils ? A en croire les déclarations des gendarmes dans le procès verbal, rendu public par le "Nouvel Obs" qui titrait : " Mort d'Adama Traoré : "Il a pris le poids de nos corps à tous les trois". Dans son article, le journal indiquait selon des sources judiciaires que les gendarmes qui ont arrêté Adama Traoré se sont expliqués sur procès verbal devant les enquêteurs : Ils auraient tous dit "Nous avons employé la force strictement nécessaire pour le maîtriser" Durant l'audience, les fonctionnaires auraient déclaré que le jeune Adama aurait "pris le poids de nos corps à tous les trois au moment de son interpellation."
Adama serait donc mort asphyxié par le poids des gendarmes. Un poids qui peut atteindre les alentours de 240 kilos.
Selon le nouvel avocat de la famille Traoré, Yassin Bouzrou, le jeune homme aurait donc pu trouver la mort cette méthode habituellement utilisée au cours de certaines interpellations, dont on sait qu’elle peut être mortelle.
Chose bizarre, vendredi, le procureur de la République de Pontoise Yves Jannier a annoncé que la justice refusait la troisième expertise médico-légale demandée par la famille Traoré. Le magistrat affirme que les prélèvements effectués sur le coeur d’Adama Traoré montrent une «pathologie cardiaque» qui est «potentiellement la cause directe de sa mort». Une hypothèse issue de la première autopsie, mais la contre-expertise de l’institut médico-légal de Paris ne confirme pas cette anomalie cardiaque.
Demandons nous pourquoi ce procureur, refuse cette nouvelle expertise ? Pourquoi continue-t'il de s'appuyer sur la première autopsie dont on sait qu'elle n'est pas claire ? Les gendarmes l'ont dit, la famille doute et réfute la thèse de la maladie cardiaque. Les deux nouvelles expertises écartent-elles la thèse de l'assassinat par les gendarmes. Elles parlent même d'une "absence d'anomalie cardiaque". Demandons-nous de quel côté ce trouve le fonctionnaire de justice ? Et surtout veut-il réellement que justice soit faite ? A moins qu'il ne soit qu'un raciste de plus ? Tant de questions qui soulèvent encore plus le doute.
Comme le titrait le quotidien américain "«the New York Times' dans sa critique du système judiciaire français : Black Live Matter in France too Il convient de rappeler que la France est la première a donné des leçons en matière de Droit de l'Homme, au monde, surtout aux Etats-Unis,alors que sur son sol, l'injustice, l'impunité des fonctionnaires de police sont légions. Les bavures se multiplient, notamment sur les minorités. Sans oublier le racisme qui devient banal, même en politique où des candidats comme Nadine Morano, Marine Lepen ou Henry De Lesquen se déclare ouvertement raciste ou pour une France de race blanche.
En attendant, la famille d'Adama Traoré dit ne vouloir qu'une chose aujourd'hui, "la justice pour notre petit frère". Comme l'indique Lassana Traoré, son frère aîné :
"Nous devons chercher et connaître les causes de la mort d'Adama. Car pour nous, au stade où nous en sommes, elles ne peuvent être liées à une maladie."
Par ces mots, nous pouvons dire, "Je suis Adama et je réclame justice. Je suis Adama et j'ai droit à la dignité. Black Live Matter Everywhere !!!