Alors que le monde à les yeux rivés sur les violences policières aux Etats-Unis, en France les bavures augmentent. Entre les manifestants de la loi El-Khomri battus, gazés par les forces de l'ordre, ou les arrestations violentes de petits délinquants la France n'est pas le meilleur exemple en la matière. Mardi, Adama, un jeune franco-malien du Val-D'Oise est mort suite à son arrestation. Sa famille et ses amis évoquent la bavure policière. Une bavure de trop.
Il s’appelait Adama, il avait 24 ans et vivait à Beaumont-Sur-Oise. Adama nous a quitté le jour de son anniversaire. La faute à qui ? La police qui l'a arrêté sur le fond d’une accusation d’extorsion de fonds et d’agression à domicile. Fait étrange, le jeune meurt lors de son arrestation, alors qu'il fêtait son anniversaire. Les forces de l'ordre parlent d'un "malaise cardiaque" la famille,les amis ainsi que les voisins évoquent la bavure policière. Selon eux, la vérité est tout autre : le jeune homme serait mort sous les coups des gendarmes, qui l’auraient «tabassé». Tous prennent pour exemple le témoignage d’un frère du défunt, présent au moment de l’interpellation : « On a été interpellé avec mon petit frère. Ils l’ont coursé, ils l’ont frappé, je l’ai vu. Il était pour mort, il était encore menotté. Mon frère ne bougeait plus et de 18h jusqu’à 1h du matin son corps est resté à la gendarmerie. J’ai vu le gendarme, il est parti avec un t-shirt tout blanc et il est revenu avec un t-shirt plein de sang. Il a pas de plaie, c’est le sang de mon frère qu’il a sur le t-shirt. Il n’y a pas de crise cardiaque, ce sont eux qui l’ont frappé. »
Comme le révèle nos confrères de NégroNews : La rumeur se répand alors, Adama est mort. Son quartier d’origine, Boyenval, explose. On a tué Adama. On a tué un enfant du quartier. On a tué un des nôtres. La nuit sera longue. Les jeunes manifestent leur mécontentement. Les émeutes commencent. Emeutes que les médias tentent de minimiser et qui pourtant pourraient rappeler celles de 2005 après le décès de Zyed et Bouna à Clichy.
Depuis la tension n'est pas retombée. Au contraire, l'ambiance survoltée, attisée par l'arrivée par des dizaines de gendarmes pousse les jeunes dans leur retranchement. Ils brûlent des voitures, ils tentent d’incendier le commissariat qui a assassiné leur frère, ils brûlent des poubelles et agressent les forces de l’ordre. Au total, six policiers seront blessés par des tirs d'armes de plomb. Le quartier sera alors bloqué par les gendarmes.
Afin de calmer la situation, le procureur adjoint de la République de Pontoise, François Capin-Dulhoste, rappelle que «ce sera à l’enquête de déterminer les causes exactes de la mort»,précisant que «ce n’était pas le jeune homme qui était visé à la base par l’interpellation mais son frère : mais son frère. «Adama Traoré s’est interposé puis a du être maitrisé par trois gendarmes et emmené au poste.» C’est la section de recherche de la gendarmerie de Versailles et l’Inspection générale de la gendarmerie nationale qui sont chargées des investigations. Une autopsie aura lieu le 21 juillet. Les proches en attendent beaucoup, même s’ils se font peu d’illusions : «Comme d’habitude, le mec qui a fait ça sera muté dans le Sud, et on en parlera plus.»
En solidarité à cette famille endeuillée et conscient de ce qu'est la vie d'un jeune noir de quartier, nous disons : Black Live Matter !!