A L'occasion de l'ouverture du Congrès du parti communiste de Cuba (PCC), face à un parterre d'officiels du parti, Raùl Castro a tenu a rappelé à tous qu'il n'y aurait pas de changement politique, aucune nouvelle orientation politique. Ni "thérapie de choc", ni "privatisations". Au temps dire que le changement n'est pas pour maintenant. Il fallait s'y attendre.
Raul Castro a averti samedi les dirigeants du Parti communiste cubain que les Etats-Unis restaient déterminés à mettre fin à la révolution socialiste à Cuba malgré le dégel diplomatique entre les deux pays.
S'exprimant en ouverture du premier congrès du PC cubain depuis cinq ans, Raul Castro a affirmé que le modèle du parti unique était essentiel pour préserver le système communiste.
«Nous devons être en alerte, aujourd'hui plus que jamais», a dit le président cubain devant un portrait géant de son frère Fidel, auquel il a succédé en 2008 à la tête de l'Etat.
Dans un discours de plus de deux heures, Raul Castro a usé d'un ton peu conforme au réchauffement entre son pays et les Etats-Unis, qui ont rétabli leurs relations diplomatiques en juillet. Ce rapprochement a été symbolisé par la visite le mois dernier à Cuba du président américain Barack Obama.
Raul Castro a certes salué la volonté de ce dernier de lever les sanctions américaines contre l'île mais il l'a qualifiée de simple changement de «méthode», en allusion aux efforts constants des Etats-Unis de favoriser la chute du régime mis en place par Fidel Castro à partir de 1959.
Concernant la politique économique, le Président Cubain s'est montré septique, au sujet de la privatisation, ainsi que sur la transition politique. Raùl Castro s'exprimait ainsi : "Cuba ne pourra jamais se permettre l'application de ce qu'on appelle les thérapies de choc, souvent appliquées au détriment des classes les plus défavorisées de la société...Les formules néolibérales qui prônent la privatisation accélérée du patrimoine d'Etat et des services sociaux, comme l'Education, la Santé et la Sécurité sociale, ne seront jamais appliquées sous le socialisme cubain...L'entreprise privée évoluera dans des limites bien définies et constituera un élément complémentaire du cadre économique du pays", a-t-il martelé, prédisant l'échec des "aspirations de puissantes forces extérieures" désirant déstabiliser la "révolution" en encourageant le développement du secteur privé."
Réunis à huis clos jusqu'à mardi, les caciques du PCC doivent aussi approuver un programme de développement économique et social qui sera appliqué bien après le départ de Raul Castro, prévu pour 2018, puisqu'il couvre la période 2016-2030. Pour moderniser son économie, Cuba s'est dotée d'une loi favorisant les investissements étrangers dans un cadre strict, et a ouvert son économie aux petits entrepreneurs indépendants. Selon les médias officiels, 21% des 313 mesures économiques ont déjà été menées à bien et 77% sont encore en phase de mise en place. Restent 2% mises de côté pour l'instant, "pour diverses raisons".
Le Congrès du PCC devrait aussi se pencher sur une réforme électorale prévue à l'horizon 2018, qui prévoit de limiter les plus hautes fonctions de l'Etat à deux mandats de cinq ans. Enfin, le PCC devra élire son nouveau Comité central (116 membres actuellement) et son organe directeur, le Bureau politique (14 membres), saint des saints du pouvoir cubain. Les observateurs vont scruter sa nouvelle composition, qui devrait fournir des enseignements sur l'orientation idéologique et générationnelle du parti en vue de la transition à venir.
Autant dire que ce discours refroidi les espoirs nourris ces derniers mois par le rapprochement spectaculaire engagé avec les Etats-Unis..
E.L.M.S pour TheLinkFwi@l'Actualité en un clic !!