Dernier jour du Carnaval 2016. Depuis dimanche, les Antilles sont entrées dans ce que l'on appelle, les jours gras. Quatre jours de fêtes, de joie et de parades durant lesquels les groupes s'affrontaient pour des titres, mais aujourd'hui sonnait la fin des festivités avec le traditionnel brûlé vaval. Mais, connaissez-vous l'histoire de vaval ?
Savez-vous d'où vient le nom Vaval ? Non c'est simple, c'est le diminutif créole de Carnaval, il s'agit de la personnification du carnaval.
L'histoire du vaval remonte à l'Antiquité en Mésopotamie, dans le bassin méditerranéen, dans l'Egée et dans toute l'Asie Occidentale, la superposition des civilisations et des influences a donné naissance à des cultes très ressemblants.
Des dieux ou des rois de parodie porteurs de toutes les folies, toutes les débauches, tous les péchés, représentaient l'année écoulée chancelante et devaient être sacrifiés après une parodie de procès. Ces rites se sont perpétués en substituant au sacrifié une effigie.
Ce rite conservé dans le carnaval indo-européen, est toujours vivace chez nous aux Antilles, avec la figure de Vaval. Anciennement nommé Capoline, puis désigné sous le terme de bwa-bwa : Il est représenté sous la forme d'un mannequin confectionné à l'aide de vieux vêtements rembourrés, affublé d'organes sexuels hypertrophiés et porté soit dans un cercueil, soit au bout d'une perche au dessus de la foule.
Il est brûlé le Mercredi des Cendres, après un immense enterrement appelé "vidé". Ses cendres seront dispersées au vent. Tous les participants sont vêtus de noir et de blanc, visages couverts de cendres ou de farine. La foule des "servants" s'écriant "VAVAL PA KITE NOU!" (Vaval ne nous quitte pas!!)
Selon, Michel BOUSSAT pour le site LAMECA : "l'incinération de Vaval est chargée d'émotion qui se glisse imperceptiblement au coeur de chaque acteur de la grande liesse, et peut-être ici plus qu'ailleurs, car le quotidien est synonyme de rigueur et de lutte. Le folklorique "Tchembé Red - Pas Molli" (Tiens bien raide - ne mollis pas) porte en lui toutes ces recommandations de résistance que pouvait nécessiter la condition d'esclave contre la douleur, la frustration et la mort toujours présente et qui seule pouvait permettre de rejoindre la vallée des ancêtres dont il était interdit de
parler. Vaval lui, va rejoindre le paradis autorisé porteur des misères des hommes et ce sacrifice est enracinement culturel, le symbole rejoignant dans le rite, le Mythe du retour, un jour, au pays des origines, là-bas au bout de l'océan.
Vidéo du brûlé Vaval à Fort-de-France.
Source photo : Ph. : C. Geber et F. Platdasz.