L'écrivaine Guadeloupéenne, Gerty Dambury, s'est vu attribuer le 26e Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde pour son essai "Le Rêve de William Alexander Brown (Éditions du Manguier, 2015).
Le jury, à l'unanimité, a attribué le Prix Carbet de la Caraïbe et du Tout-Monde à Gerty Dambury, en expliquant les raisons de ce choix sur leur site.
"Pour l'ambition d'un projet artistique qui plonge avec lucidité au cœur de la question des identités caribéennes. Comment se constituent-elles entre permanence et exil ? Comment se transforment-elles entre l'ici et l'ailleurs ? Comment s'expriment-elles entre le nous et le yo ?
Pour une œuvre qui s'attache à montrer l'humanisme des peuples qui transcendent les frontières raciales, géographiques, culturelles, ethniques
Pour la vision d'une Caraïbe rebelle qui sert de ferment artistique au monde
Pour la volonté de représenter avec courage l'exil dans toutes ses complexités.
Pour une écriture soucieuse d'explorer avec audace et parfois insolence tous les genres et toutes les formes de la création littéraire et qui fonde la totalité d'une culture émergente de la diversité.
Le jury du prix Carbet réunit à Pointe-à-Pitre a décerné à l'unanimité son édition 2015 à la comédienne, la metteur en scène, la dramaturge, l'essayiste, la nouvelliste, la romancière guadeloupéenne Gerty Dambury".
"Le rêve de William Alexander Brown"
L'écrivaine Guadeloupéenne, Gerty Dambury publie un essai autour de William Alexander Brown, un esclave libre d'origine Antillaise de Saint-Vincent qui durant la période esclavagiste décida d'ouvrir le premier théâtre noir "African Grove Theater" à New-York en 1821.
L'essai s'intitule "Le rêve de William Alexander Brown". William Alexander Brown écrivit la première pièce de théâtre afro-américaine sur la récolte des Caraïbes noirs de l'île de Saint Vincent en 1795.
En 1821 et 1825, un esclave libre du nom de William Alexander Brown né sur l'île de Saint-Vincent décida d'ouvrir un théâtre au coeur de la grande pomme, New-York. Le théâtre "African Grove Theater" voit le jour. Dans ce théâtre, on jouait du Shakespeare et d'autres grands classiques de la littéraire anglaise. L'aspect emblématique de ce lieu était que pour la première fois, on retrouvait des comédiens noirs et blancs joués ensemble sur une même scène devant un public mixte.
Gerty Dambury raconte l'histoire de cet homme Caribéen, esclave libre, William Alexander Brown : "Brown était à l’origine un marin. D’abord il a ouvert un lieu pour accueillir les marins et les Noirs qui n’étaient acceptés nulle part dans la ville de New York. Il joue très rapidement une première pièce puis se lance dans l’aventure théâtrale, jusqu’à construire un théâtre qui sera ensuite détruit par les ségrégationnistes." "Ce qui est capital c’est que Brown et son équipe faisaient un théâtre "integrated", ouvert aux Blancs, où Noirs et Blancs se mélangeaient », souligne la dramaturge guadeloupéenne. « C’étaient aussi les précurseurs d’un théâtre américain, qui se distingue du théâtre anglais, car jusque-là les pièces arrivaient d’Angleterre avec les grands tragédiens anglais. Mais Brown faisait jouer des pièces écrites par des Américains. Dans son théâtre il y avait également des expositions de peinture, de la danse et de la musique. Il y avait une vitalité extraordinaire".
Afin de mener à bien son ouvrage, l'écrivaine s'est rendue aux États-Unis notamment au Schomburg Center for Research in Black Culture de Harlem, à New York, où l’on retrouve de nombreuses archives concernant l’histoire des Noirs américains.
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