Thierry Dol,34 ans, otage d'Aqmi(Al Qaëda au Mahgreb) au Niger pendant 1 139 jours, monte au créneau et décide de porter plainte contre l'Etat et son ancien employeur AREVA : L'ancien otage interviewé par " Le Parisien" évoque un sentiment d'abandon d'où sa plainte pour mise en danger d’autrui et non-assistance à personne en danger. Il réclame la vérité.
Depuis sa libération très médiatisée, il avait gardé le silence, attendant sans doute de quelconques explications venant de l'Etat. Evidement, il n'en fournira pas. L'ex-otage interviewé par le quotidien "Le Parisien" a décidé de monter au créneau, pour avoir la vérité sur ce qui s'est réellement passé le 16 Septembre 2010.Ce jour-là Thierry Dol est enlevé au Niger par AQMI (Al-qaeda au Magreb islamiste). Il passera 1139 jours de captivité d’où il ressortira profondément marqué. Durant son interview, il admet avoir assigner l’Etat français ainsi que son ex-employeur Areva devant la justice pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « non-assistance à personne en danger » . Son but est de faire la lumière sur les conditions de son enlèvement, puis de sa libération.
Thierry Dol entend vouloir se reconstruire, mais cette reconstruction est impossible sans une part de vérité venant de l'Etat. Durant son entretien, l'otage revient son enlèvement, ses trois ans de captivité ainsi que le jour de sa libération avec trois compagnons d'infortune :
« Le seul moyen de ne pas sombrer, c’était de rester concentré sur l’instant présent. J’avais déjà des capacités d’hypermnésie, mais elles se sont développées. Dans les mois suivant ma libération, j’étais encore capable de décrire en détail ce qui s’était passé le 456e ou le 732e jour. Chaque voix, chaque bruit, chaque mouvement que je percevais était un événement qui accaparait toute mon attention »
En outre, il évoque de nombreuses parts d'ombres, il revient notamment sur les jours qui ont précédé le jour de son enlèvement :
« Les derniers jours, la menace était telle que j’étais persuadé qu’Areva allait nous évacuer. Au moment de notre enlèvement, des investisseurs chinois étaient présents. Leur sécurité a-t-elle primée sur la nôtre ? Je veux que toute la lumière soit faite. Aujourd’hui encore, j’ignore encore s’il y a eu rançon, si oui combien, les intermédiaires éventuels, les autres contreparties », explique l’ex-otage dans un entretien accordé au Parisien.
Pour lui, Areva connaissait les risques mais elle les ignorait :
« Une note de l'entreprise, reçue à l'été 2010, nous incitait à davantage de prudence, preuve que la société n'ignorait pas ces risques. Mais le document se contentait de prodiguer des conseils, comme le fait de modifier nos trajets. Cette crainte pour notre sécurité m'a en partie poussé à demander ma mutation, que j'ai obtenue en août, soit un mois avant l'enlèvement. Je devais encore rester le temps de la formation de mon successeur (...). Au moment de notre enlèvement, des investisseurs chinois étaient présents. Leur sécurité a-t-elle primé sur la nôtre ?
Thierry Dol veut également comprendre pourquoi sa libération a été si longue, trois longues années. Pour lui, il y aurait comme un sentiment d'abandon. Son sort ainsi que celui des trois autres otages n'étaient pas la priorité des autorités, c'est aussi ce que stipule son avocat : Me Alex Ursulet :
« Il y a une nébuleuse dans la gestion de cette affaire, alors que les services secrets français savaient exactement où étaient les otages. Ils ont été abandonnés. Thierry est en pleine reconstruction et ce qui empêche cette reconstruction, c’est qu’il n’a pas de réponse aux questions qu’il se pose. Un otage a besoin de toute la vérité »
Face a ces deux plaintes, Thierry Dol espère avoir des réponses à ses nombreuses interrogations. De plus, gageons que ces plaintes, lui permettront également d’obtenir une meilleure indemnisation. Actuellement, le fonds de garantie lui propose 26 euros par jour de détention soit 29 614 euros. Une somme jugée dérisoire en comparaison aux souffrances endurées durant sa période d’otage au Niger.
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