Expulsés de façon violente, sans préavis, les expulsés Dominicains d'origine Haïtienne vivent dans le dénumément le plus tard dans la commune d'Anse-à-Pitres où six camps de réfugiés ont été créés. L'ONU a recensés 2 700 réfugiés dans ce camps.
Depuis le durcissement des lois d'immigration adopté par la République Dominicaine, ils sont des milliers à s'être fait expulsés du pays qui les nourrissait. Ils ont abandonnés précipitemment leur maisons, leurs biens personnels, à cause d'une loi, ils ont tout perdu. Ils vivent désormais dans le dénument le plus total dans les six camps de réfugié aménager par la commune d'Anse-à-Pitre. Les conditions sont extrêmements difficiles.
Les centaines de famille installés ont construits d'elles-même les camps avec les maidres ressources retrouvées dans les environs : des branches d'arbres, des draps troués, des morceaux de bâches en plastique, mais ces fragiles abris ne les protègent ni de la pluie ou du soleil, ni surtout de la poussière, omniprésente.
Ces milliers de personnes reçoivent les visites de médecins du ministère de la Santé et, quatre fois par mois, d'une équipe médicale de l'ONG américaine Heart to Heart. Ces hommes, ces femmes avec enfants attendent dans l'abri qui fait office de clinique temporaire. Le vent qui amène avec lui la poussière véritable inconvénient de ces camps. Autre inconvénient, l'absence d'eau potable dans les camps sans oublier le manque de soin, qui, pourtant est apporté par les médecins du Ministère de la Santé épaulés par ceux de l'ONG "HEART TO HEART"
"Une semaine après le début des expulsions, notre bureau a jugé nécessaire qu'on vienne donner des consultations", explique le docteur Ketia Lamour qui travaille pour Heart to Heart. "Au début on voyait jusqu'à 150 personnes par jour, on laissait le camp bien tard dans la soirée. Maintenant comme nous faisons le suivi, on reçoit une quarantaine de personnes par jour."
Les femmes, les enfants et les vieillards sont la priorité des médecins. Quand ils sont de passage dans les camps, ils les reçoivent et tentent d'apporter le réconfort dont ont besoin les expulsés. Elles sont nombreuses comme Edilène Pierre-Paul avec son bébé de neuf jours à avoir accouché dans les camps. C'est enceinte de huit mois que la jeune femme de 24 ans a fui la République dominicaine. "Ils disaient qu'ils allaient venir dans nos maisons, nous mettre en prison, alors avant que ça m'arrive je suis venue ici", raconte-t-elle. Elle a pu mettre au monde son petit garçon, dans le petit centre de santé d'Anse-à-Pitres mais depuis sa naissance, son garçon n'a connu que la poussière.
D'autres migrants,ont plus de chance, car ils ont pu bénéficier de la générosité d'un homme, un agriculteur haïtien David Lazare qui a mis à la disposition des expulsés, son terrain agricole. Il leur a aussi fourni le bambou pour se construire des abris sommaires. Comme dans la majorité des camps de réfugiés ils souffrent de l'absence de nourriture, d'eau potable et de soins récurents.
Sur le visage des migrants, se lit la tristesse, la colère, car oui ils sont en colère contre leurs anciens voisins dominicains pour qui ils travaillaeint et pourtant les ont dénoncé aux autorités, pour les expulser : "Les Dominicains n'ont aucune considération pour les Haïtiens. Ils ont besoin de nous pour travailler dur, pour faire de l'argent mais quand un Haïtien demande à être payé, on le frappe", lâche un homme de 60 ans en colère.
"De jour en jour, ça s'empire: les jeunes Haïtiens voient comment ils sont maltraités par les Dominicains. Je crois qu'il pourrait y avoir une guerre entre les deux pays car les Haïtiens n'oublient jamais les coups qu'on leur donne. On n'a pas oublié 1937." raconte pessimiste un autre homme qui fait référence au massacre de 1937, quand 20.000 Haïtiens ont été tués par les autorités dominicaines.
HUMAN RIGHT WATCH DENONCE :
Le 1er Juillet, dans son rapport remit à l'ONU, l'ONG dénonçait déjà les conditions dans lesquelles ces milliers de personnes furent expulsés.
Dans ce rapport publié en anglais sous le titre « We are Dominican: Arbitrary Deprivation of Nationality in the Dominican Republic » (« Nous sommes dominicains : privation arbitraire de la nationalité en République dominicaine »), HRW a étudié des centaines de cas dans treize provinces de la nation hispanophone. La conclusion est sans appel : « les Dominicains d'origine haïtienne sont toujours dans l'incapacité d'accéder à des fonctions civiques élémentaires comme l'enregistrement des enfants à la naissance, l'inscription dans les écoles et établissements d'enseignement supérieur, la participation à l'économie formelle ou les déplacements dans le pays sans risque d'expulsion ». L’organisation de défense des droits de l’homme rappelle que la Cour constitutionnelle dominicaine a sommairement retiré en 2013 la citoyenneté à des centaines de Dominicains d’origine haïtienne nés entre 1929 et 2010 sur la base d’une réinterprétation rétroactive de la loi sur la nationalité du pays. « Cette décision contrevenait au droit international en matière de droits humains et a exposé des milliers de personnes à l'expulsion », déplore HRW.
Le rapport condamne également les multiples violations des droits à l’encontre des personnes d’origine haïtienne : refus des agences gouvernementales chargées des registres de l'état civil de restituer les documents originaux de nationalité ; exigences disproportionnées en matière de documentation ; arrestations arbitraires, incarcérations, brutalités et expulsions de force, même de personnes possédant des papiers dominicains en règle ; familles démantelées par les expulsions, etc. « Le gouvernement dominicain devrait immédiatement restituer la pleine nationalité de tous ceux qui ont été touchés par la décision de 2013 et garantir leur protection contre l'expulsion vers Haïti », exhorte HRW. « Le gouvernement devrait élaborer des procédures d'expulsion conformes aux normes internationales qui examinent et tranchent au cas par cas les dossiers des individus qui pourraient être légalement expulsés et il devrait préserver l'unité familiale. »
Malgré les multiples condamnations, le Gouvernement Dominicains, poursuit les expulsions avec en grande majorité des haïtiens. Depuis l'adoption des lois sur les expulsions, ils près de 20 000 à avoir quitté de façon brutale la République Dominicaine pour rejoindre Haïti, pays de leurs ancêtres dont ils ne connaissent rien. L'objectif des autorités dominicaines, est l'expulsion de plus de 300 000 immigrés toutes nationalités confondus dont une grande majorité d'haïti. Le Mouvement justice migratoire, composé d'organisations de défense des droits des immigrants haïtiens, estime lui que le programme a refoulé quelques 200.000 des 458.000 Haïtiens présents en République dominicaine.
A l'heure actuelle, les expulsions se poursuivent dans le silence le plus total.
E.L.M.S pour TheLinkFwi@l'Actualité en un clic !!